Rose-des-bois a écrit : Mais que fais-tu de la commission d'enquètes sur la légitimité d'une telle procédure de sauvetage et des coûts inhérents!

Anya a écrit : Chili
Quand la fête tourne au pugilat médiatique
Agence France-Presse Gaël Favennec
13/10/2010 01h34 - Mise à jour 13/10/2010 07h19



MINE SAN JOSE - Les parents Avalos sont passés en quelques secondes d'un bonheur intense à un cauchemar éveillé dans la nuit de mardi à mercredi, lorsque la remontée à l'air libre de leur fils Florencio, après 68 jours au fond d'une mine du Chili, a déclenché un pugilat médiatique.

A peine le père, la mère et les autres membres de la famille du premier des «33» sorti des profondeurs ont-ils commencé à s'embrasser en voyant Florencio enlacer sa femme et son fils de 7 ans, que les centaines de journalistes venus filmer leurs réactions autour de leur tente les ont encerclés.

Ils ont joué des coudes pour pouvoir les interroger, la tente a commencé à vaciller et un proche des Avalos à s'énerver.

«Du calme, du calme», lui a lancé Alberto, l'oncle de Florencio, en le prenant par les épaules.

La mère du mineur, Maria Silva, qui a regardé le sauvetage de son fils en se cachant le visage avec un chapeau aux couleurs du Chili, a lancé aux journalistes «Sortez!» et, effrayée, en a frappé certains avec un drapeau.

Son mari, Alfonso, a lui-même quitté les lieux et dans son sillage, des journalistes ont renversé une tente.

Il a fini par trouver refuge dans la cantine, sous le regard passif des gendarmes.

Plus de 2 000 journalistes sont venus du monde entier pour couvrir le sauvetage des 33 mineurs, devenus des héros planétaires depuis qu'ils ont été retrouvés vivants le 22 août, 17 jours après un éboulement qui les a piégés à 700 m sous terre.

En fin de semaine dernière, certains parents des mineurs avaient bien exprimé une certaine exaspération face à ce tohu-bohu médiatique, mais sans que cela ne dégénère.

Les Avalos, qui ont été jusqu'à 67 membres de la famille près de la mine dans les jours ayant suivi l'accident, n'avaient mis aucun obstacle à l'entrée des journalistes dans leur tente.

Des centaines de cameramen, photographes et reporters ont ainsi pu les observer regardant dans le calme le sauvetage de Florencio.

L'atmosphère était même bon enfant au début des opérations. Quand le premier secouriste est monté dans la nacelle pour descendre au fond de la mine, ils ont entonné l'hymne chilien, puis hurlé «Chi, chi, chi, le, le, le, mineros de Chile (mineurs du Chili)»!

Un pasteur est ensuite arrivé avec une guitare pour entonner des chants religieux, vite repris avec émotion par l'ensemble de la famille.

Quand la nacelle venant chercher Florencio est arrivé au fond de la mine, son père s'est levé et a commencé à embrasser l'ensemble de ses proches. Des cameramen ont hurlé contre les photographes qui leur bouchaient la vue et un premier pugilat a éclaté.

Le père et deux de ses frères ont alors quitté une première fois les lieux avant de revenir pour suivre la fin de l'ascencion de la nacelle de Florencio.

Mais leur joie a une nouvelle fois tourné court. Quand Alfonso s'est réfugié dans la cantine, une voix féminine a lancé: «Nous demandons aux médias de faire preuve de respect. Qu'ils ne se bousculent pas!»

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