Une seule gifle a «vraisemblablement» tué Nouténé Sidimé
Publié le 31 août 2011 à 14h43 | Mis à jour à 15h24
Caroline Touzin
La Presse
Une gifle au visage a «vraisemblablement» suffi à tuer la jeune Nouténé Sidimé. C'est la conclusion à laquelle en est venu le pathologiste André Bourgault, chargé de faire l'autopsie de l'adolescente de 13 ans. Le médecin a témoigné, ce matin, à l'enquête préliminaire de Moussa Sidimé, le père de la jeune fille, au palais de justice de Longueuil.
Au terme de l'exercice, le juge Richard Marleau a déterminé qu'il existait suffisamment de preuve pour tenir un procès.
D'abord accusé de voies de fait graves, Moussa Sidimé, 72 ans, sera finalement jugé sous l'accusation d'homicide involontaire coupable.
Le 6 octobre dernier, Moussa Sidimé a donné deux gifles au visage de sa fille en plus de lui asséner une tape sur les fesses. La raison: un plancher mal lavé. L'homme a ensuite quitté la cuisine pour se rendre au salon de leur logement de Longueuil.
Quelques minutes plus tard, il a entendu un bruit de chute provenant de la cuisine. Il a alors découvert sa fille inconsciente, gisant sur le plancher. Il a immédiatement téléphoné au 911. L'ado a été transportée à l'Hôpital Charles-Lemoyne pour ensuite être transférée à l'Hôpital de Montréal pour enfants.
L'ado a été maintenue en vie artificiellement pendant trois jours. Dans une longue déclaration vidéo, le père de famille admet, en pleurs, avoir giflé sa fille car il était insatisfait du ménage, a résumé la procureure de la Couronne, Me Julie Beauchesne.
Le corps de la victime ne portait pas de marques de violence, hormis une lacération à la lèvre qualifiée de «minime» par le pathologiste.
Le Dr Bourgault a patiemment expliqué ses conclusions au tribunal, ce matin. Des conclusions de prime à bord complexes pour des gens qui n'ont pas étudié la médecine.
Le décès de la victime est dû à «l'hémorragie sous-arachnoïdienne massive, qui s'est accompagnée d'oedème cérébral, de détresse respiratoire et de choc», a-t-il conclu. En d'autres termes, elle est morte d'une hémorragie au cerveau causée par la rupture d'une artère vertébrale. La rupture de l'artère vertébrale a pu être provoquée par un mouvement brusque du cou causé par la gifle elle-même ou par un mouvement réflexe pour tenter d'esquiver la gifle.
Le pathologiste est demeuré prudent dans ses conclusions puisqu'il n'a pas réussi, lors de l'autopsie, à localiser le site de rupture de l'artère. «Dans 40% des cas, on n'est pas capable de démontrer la rupture puisque la dissection de cette région est difficile», a-t-il expliqué au tribunal.
La poursuite a modifié l'acte d'accusation le 28 juin dernier après avoir reçu le rapport du Dr Bourgault.
«Ce qui est arrivé est accidentel. Qu'une gifle cause la mort ; j'en apprends tous les jours», a dit son avocate, Me Marie-Josée Duhaime, à sa sortie du tribunal.
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