Compteurs intelligents : des ondes dangereuses ?
Le blogue de Valérie Borde
24 janvier 2012
Les compteurs intelligents qu’Hydro-Québec s’apprête à installer émettent-ils des radiofréquences potentiellement dangereuses pour la santé?
L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique a mandaté un «technicien en hygiène électromagnétique» pour mesurer les émissions des compteurs déjà installés à titre expérimental dans le quartier Villeray à Montréal, à Boucherville et à Mansonville, en Estrie.
Selon ses mesures, déposées dans un mémoire à la Régie de l’énergie, les compteurs émettent plus et plus souvent que ce que prétend Hydro-Québec.
Cela en fait-il des appareils potentiellement dangereux?
Aucune étude scientifique n’a jamais réussi à montrer clairement que les radiofréquences ont un impact sur la santé (en dehors des effets thermiques à haute intenstité, ce que n’émettent pas les appareils incriminés).
Santé Canada et la quasi totalité des instances internationales n’y voient aucun danger.
En 1999, la Société royale du Canada concluait que :
««Les recherches scientifiques effectuées à ce jour supposent que l’exposition à des niveaux non thermiques à des champs RF de faible intensité ne nuit pas à la santé des personnes ni des animaux. Toutefois, la preuve scientifique existante n’est pas complète et ne permet pas d’éliminer définitivement l’éventualité que les effets biologiques non thermiques soient accompagnés d’effets nuisibles pour la santé.»»
Pourtant des milliers de gens sur la planète se disent atteints de sensibilité électromagnétique.
En mai 2011, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a recommandé de diminuer considérablement l’exposition de la population aux ondes émises par une multitude de dispositifs de télécommunication sans fils courants, tels que les antennes de téléphonie cellulaire, les wifi et tout autre appareil communicant sans fil, comme les fameux compteurs.
Les parlementaires européens, qui ne sont pas des scientifiques mais des représentants de la population, ont réexaminé les études.
Ils en ont conclu que le principe de précaution devait s’appliquer: on devrait, selon eux, réduire autant que possible l’exposition aux radiofréquences puisque certaines études ont montré qu’elles peuvent avoir un impact sur les plantes, les animaux et les humains.
Leur position, la plus sévère prise à ce jour par une instance officielle, est loin cependant de faire l’unanimité parmi les élus, et fait bondir bien des scientifiques.
Dans l’état actuel des connaissances, empêcher Hydro-Québec d’installer ses compteurs sur cette seule base me semble illusoire, et injuste envers tous les autres exploitants d’appareils de communication sans fil qui ont envahi notre quotidien depuis quelques années.
La Société d’état devrait en revanche communiquer clairement, et sans omettre des informations, sur les ondes électromagnétiques dispensées par ses compteurs.
Ceci dit, le débat est en train de prendre une telle ampleur, au vu du nombre croissant de gens qui se disent atteints de sensibilité électromagnétique, qu’il y a urgence à progresser au niveau scientifique.
Les ondes, parce qu’elles sont invisibles et générées par des dispositifs technologiques, font peur à bien des gens.
Mais les malades sont vraiment malades, et tant qu’on n’aura pas trouvé d’où viennent vraiment leurs problèmes – des champs électromagnétiques, de la peur des ondes ou d’autre chose, on n’avancera pas.
À ce jour, les études n’ont à ce jour rien découvert d’inquiétant : on n’a même pas réussi expérimentalement à rendre malades des gens qui se disaient électrosensibles en les exposant aux ondes qu’ils incriminent !
Avant de tomber dans une paranoïa collective et d’appliquer un principe de précaution qui bloquerait tout développement dans ce domaine, il serait temps d’avancer, par des études non partisanes et de grande envergure, pour mieux comprendre ce qui se passe.
Scientifiques, la balle est dans votre camp!
http://www2.lactualite.com/valerie-bord ... ngereuses/" onclick="window.open(this.href);return false;