Eaux turbulentes - ARTV - vendredi 19h - 13 décembre

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Anya
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Eaux turbulentes - ARTV - vendredi 19h - 13 décembre

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Hélène Florent mène l’enquête
Richard Therrien

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CHRONIQUE / Elle a joué une procureure aux assises, une écrivaine, une soigneuse au hockey, une détenue pédophile... mais jamais d’enquêteuse. Dans «Eaux turbulentes», une minisérie tournée dans le nord de l’Ontario, Hélène Florent y remédie avec le personnage de l’enquêteuse Marianne Desbiens, de retour dans sa ville natale avec avoir commis une bavure policière.

«C’est une force tranquille, une femme qui ne parle pas beaucoup, mais très intuitive, très sensible. Elle a une grande empathie, les gens ont une facilité à se confier à elle. Elle s’investit beaucoup, parfois trop», me confie l’actrice, à quelques jours de la diffusion des quatre épisodes sur ICI ARTV, le vendredi à 19h à compter du 13 décembre. L’œuvre signée Marie-Thé Morin, une autrice franco-ontarienne, est réalisée par Lyne Charlebois et coproduite par une boîte ontarienne, Bliktv, et par KOTV. Nul doute qu’ICI Télé la diffusera dans un avenir rapproché.

Hélène Florent commence à bien connaître les tournages en dehors de Montréal, elle qu’on a vue à travers les années dans Belle-Baie et Conséquences, deux productions du Nouveau-Brunswick, de même que dans La dérape, dont la troisième et dernière saison vient d’être tournée à Québec, où elle revient régulièrement puisqu’elle en est originaire. Pour Eaux turbulentes, c’était la première fois qu’elle mettait les pieds à Sudbury et dans la région de Onaping. «Les acteurs du coin jouent rarement en français, même s’ils sont francophones. Ils étaient contents de pouvoir le faire avec nous. En plus, ils ont de beaux personnages, pas des faire-valoir», précise la comédienne, qui parle de conditions de tournage bien particulières où elle côtoie beaucoup d’acteurs locaux. «Si loin de chez nous, il se crée une plus grande disponibilité, on est là uniquement pour ça. Le soir, on retourne à l’hôtel, sans les soucis et les responsabilités du quotidien. Il y a une belle proximité au sein de l’équipe.»

Alors qu’on a tendance à sous-estimer certaines régions de l’Ontario, Hélène Florent n’a retenu de son séjour là-bas que des paysages fantastiques. «Les rivières, les lacs, les forêts, mais aussi les mines, les cheminées. Les lieux sont magnifiques et on en voit beaucoup dans la série. J’ai été étonnée de constater à quel point les lacs, les forêts sont vraiment tout près de la ville.»

Bien entendu, la réalité autochtone fait partie intégrante de la série, comme c’est le cas dans cette région de l’Ontario. Mais aussi parce qu’à son retour à Queensbury (ville fictive), Marianne Desbiens doit enquêter sur la mort d’une jeune autochtone, dont le corps est retrouvé près de la rivière. Pour Marianne, qui a quitté Ottawa un peu dans l’humiliation, cette enquête prendra la forme d’une quête de rédemption. Avec ses deux collègues, joués par le Québécois Gabriel Sabourin et l’Ontarien Jean-Michel Le Gal, elle voudra aller au fond des choses, non sans découvrir que l’affaire la concerne beaucoup plus qu’elle ne l’aurait soupçonné. «L’enquête va bouleverser la communauté mais aussi sa famille», me dit-elle. En parallèle de l’enquête, on suivra les retrouvailles du fils adolescent de Marianne, Billy (Jacob Whiteduck-Lavoie), avec son père, Joe Naveau (Charles Bender), qu’il n’a pas vu depuis longtemps. L’occasion de découvrir des visages peu familiers ou même inconnus du public québécois.

Hélène Florent a aussi apprécié le caractère très réaliste du bureau d’enquêteurs. «J’avais l’impression qu’on ne jouait pas à la police. On n’est pas du tout dans une série américaine, on est dans le nord de l’Ontario, le bureau est un peu improvisé dans le sous-sol à cause de rénos. C’est une petite équipe, ils font ce qu’ils peuvent. Nous formons un beau trio.»

Ce rôle est arrivé dans la carrière d’Hélène Florent quelques mois après celui de Macha Vallières dans Unité 9, qui prenait fin le printemps dernier. Un rôle certainement marqué d’une étoile dans son parcours, qu’elle aurait volontiers joué plus longtemps. «J’ai été chanceuse, j’ai eu de très beaux rôles, mais des personnages qui t’amènent aussi loin comme actrice, c’est rare.» Traiter de pédophilie au féminin avait pourtant sa part de risques. «C’est un tour de force de la part de l’auteure. Elle réussissait à donner de l’humanité à des personnages qui semblaient inaptes à en recevoir. Quand j’ai commencé, on me tirait des roches [au figuré]; à la fin, on pleurait avec elle. L’auteure voyait l’humain au-delà du crime, elle n’était pas intéressée tant par ce qu’elles avaient commis que par ce qui se passe après.»
https://www.lesoleil.com/arts/tele--rad ... d5f038a2d4
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Anya
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Polar scandinave à Sudbury
Hugo Dumas La Presse

Minisérie régionale. Tournée à Sudbury. Avec une ribambelle d’acteurs francophones recrutés à l’extérieur de la province.

Vous pensez à quoi, présentement ? À Belle-Baie, à Toi et moi ou à la très ordinaire émission Conséquences, qui dépeignait deux familles bourgeoises du Nouveau-Brunswick déchirées par un viol et d’autres secrets connexes. À oublier.

Heureusement, la minisérie Eaux turbulentes, qui quittera le port d’ARTV vendredi à 19 h, redore la réputation de ces œuvres télévisuelles fabriquées hors Québec, un peu comme l’ont fait Le clan et Le siège dans les dernières années.

Sans réinventer le genre surexploité de « la policière tourmentée devant affronter son passé douloureux », Eaux turbulentes propose un thriller policier classique, avec une intrigue prenante, bien tricotée par l’auteure franco-ontarienne Marie-Thé Morin.

Transférée à Queensbury, ville minière fictive du nord de l’Ontario, l’enquêteuse en chef Marianne Desbiens (Hélène Florent) a à peine le temps de défaire une boîte de déménagement avant qu’un cas de meurtre n’atterrisse sur son bureau.

Une adolescente autochtone de 19 ans a été assassinée. Le corps de la victime, couvert de blessures étranges, a été abandonné sur le bord de la rivière Matagami, qui signifie « eaux turbulentes » en langue crie.

Marianne connaît très bien Queensbury. Elle y a grandi, y a rencontré son ex-mari Joe (Charles Bender), avec qui elle a eu un enfant, Billy (Jacob Whiteduck-Lavoie), aujourd’hui âgé de 15 ans.

Mais Marianne ne rentre pas au bercail de gaieté de cœur. D’abord établie à Ottawa, elle a commis une énorme gaffe, qui a eu des conséquences graves. Toutes les fois où Marianne repense à cet évènement traumatisant, des acouphènes l’assaillent. Vite, un anxiolytique. À Queensbury, seule la patronne de Marianne connaît son secret.

Au minuscule poste de police de Queensbury, Carignan (Gabriel Sabourin) et Mike (Jean-Michel Le Gal) épaulent Marianne dans son investigation plus complexe qu’elle n’apparaît au départ. Mike ne porte pas les « Indiens » dans son cœur, tous des paquets de troubles, selon lui.

Les rapports tendus entre Blancs et autochtones occupent une portion importante de l’histoire. Parfois, ça frôle la caricature. Insérez ici une scène où un autochtone parle de toxicomanie, de prostitution, de désintox, de cuite ou de crystal meth.

L’inverse est aussi vrai. Certains personnages blancs s’expriment comme un extrait de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. « Autochtone ou pas, on ne gérera pas ce cas-là comme ça se passe tout le temps quand c’est des femmes qui sont victimes de violence », plaide l’enquêteuse Marianne Desbiens dans les premières minutes.

J’ai vu deux des quatre heures d’Eaux turbulentes et je veux savoir qui a fait quoi et pourquoi. C’est généralement bon signe. Certaines séquences d’Eaux turbulentes, réalisées par Lyne Charlebois, m’ont rappelé la série anglophone Cardinal de CTV ainsi que l’excellent roman policier Terminal Grand Nord d’Isabelle Lafortune (à acheter pour Noël, vraiment).

Bref, si vous raffolez des séries scandinaves comme Trapped et des polars suédois ou islandais qui se déroulent dans des coins isolés, vous devriez embarquer dans Eaux turbulentes, tourné à Sudbury. C’est très correct. Pas exceptionnel, mais fort respectable dans cette catégorie achalandée.
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