Jean Lemire
La Presse
L'auteur est chef de mission du voilier océanogra-phique SEDNA IV.

Les plus grands scientifiques de la planète viennent de se prononcer: l'avenir du climat de la planète sera chaud! Vous n'avez pas fini d'entendre des chiffres et des opinions à la suite de la publication du plus récent rapport scientifique sur l'état des changements climatiques. Ce rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dresse un portrait plutôt sombre de l'avenir pour les prochains siècles, à moins que l'humanité ne s'accorde rapidement un droit à la vie. Une vie différente, améliorée, plus respectueuse de cette nature qui, depuis toujours, contrôle et soutient le Vivant sur cette planète.

Notre premier réflexe en sera sans doute un d'échappement. Comme dans bien des situations où l'on se retrouve au banc des accusés, la société des riches, dont nous faisons tous partie, réagira en organisant sa défense. Pour défendre notre cause et plaider notre innocence, nous porterons des accusations vers les autres: on blâmera les États-Unis et George Bush, l'entreprise d'à côté, le voisin d'en bas. On décriera aussi la croissance démesurée des pays comme l'Inde et la Chine, à qui nous refusons silencieusement un droit à la libre consommation, un mode de vie que nous avons pourtant créé. Bref, un débat chaud en perspective sur la chaleur des autres. Et pourtant Le Canada ne cesse d'accumuler les échecs dans sa lutte contre les changements climatiques et notre recul face à nos engagements au protocole de Kyoto a suscité de vives critiques sur la scène internationale.

Menace sur le toit du monde

Avec mon équipage, à bord du voilier SEDNA IV, j'ai sillonné l'Arctique d'est en ouest en 2002. J'ai vu les cadavres d'ours polaires joncher les plages de la baie d'Hudson, victimes de la dislocation accélérée de la banquise au printemps. Je me suis enlisé jusqu'aux genoux dans le sol fondant d'un pergélisol en dégel, prisonnier d'une nouvelle forme de sable mouvant à saveur de méthane, un puissant gaz à effet de serre nouvellement libéré par la fonte et l'effondrement des sols.

J'ai vu des villages entiers combattre une mer gonflée par une chaleur nouvelle, empilant sur les plages tout ce qui peut s'offrir en vaine résistance contre la vague, plus forte, plus dévastatrice qu'auparavant. J'ai surtout vu et entendu la souffrance de ces habitants du Nord, condamnés, oubliés. Dans le regard de ces premiers naufragés climatiques, dans le désespoir criant de ces premières victimes de notre trop-plein de gaz à effet de serre, on ressent la peur, l'angoisse et surtout l'incapacité de réagir adéquatement devant la force des éléments en présence.

La grande incomprise

En 2006, nous avons mis le cap au sud, vers l'autre pôle, pour constater les effets des changements climatiques sur le dernier continent vierge de la planète: l'Antarctique. Au nord de ce vaste continent, dont la superficie surpasse celle des États-Unis et du Mexique réunis, nous avons patrouillé un secteur sous haute surveillance: la péninsule antarctique. Pendant 430 jours, nous avons vécu au rythme d'une nature grandiose, inspirante, mais tellement fragile. La péninsule antarctique représente l'endroit sur la planète qui s'est le plus réchauffé au cours des cinquante dernières années, avec une hausse enregistrée des températures de près de 2,5 ºC. Voilà le genre de données conservatrices que vous pourrez lire dans le rapport du GIEC.

Malheureusement, ces chiffres ne disent pas tout. Dans le secteur ouest de la péninsule où nous avons hiverné, les températures d'hiver ont grimpé de 6 degrés au cours des cinq dernières décennies! Nous avons attendu la banquise hivernale. Jamais elle ne s'est présentée Avec une température moyenne pour les mois d'hiver antarctique à -5, c'est tout l'écosystème de la péninsule antarctique qui risque de se transformer de façon irréversible.

Hier, à Paris, les scientifiques du monde sont venus sonner l'alarme pour espérer une prise de conscience rapide et essentielle de nos dirigeants politiques. Leurs analyses, basées sur des milliers d'études scientifiques, ont corroboré ce que nous constatons de visu sur le terrain depuis que nous sillonnons les mers du monde à la recherche de preuves irréfutables.

Devant tant d'évidences, nous devons maintenant agir. Et il n'est pas trop tard. Devant la grandeur du défi qui nous attend, nous devons réinventer un modèle participatif qui ne permet pas l'exclusion. L'humanité peut encore relever ce grand défi en amorçant un réel changement sociétal qui encouragera le citoyen, l'industriel et le politicien à se surpasser, à travailler ensemble pour trouver des solutions véritables et durables à la problématique des changements climatiques. Mais le temps presse. Nos orientations et nos choix de société détermineront le genre de vie que nous voulons offrir aux générations futures.

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Jean Lemire parle du genre d'opinions que l'on peut retrouver entre autre sur ce forum... la faute des autres, etc.

Vous pouvez ne pas me croire quand j'écris sur ce forum, vous pouvez ne pas croire les scientifiques qui travaillent sur le sujet mais comment nier ce que cet homme a vu de ses propres yeux ?!...

Sur le site du "British Antarctic Survey"

http://www.antarctica.ac.uk/About_Antarctica/FAQs/faq_02.html

On y dit que 96% de l'antarctique a un climat stable depuis les 40 dernières années.

"Continent wide there is little evidence for increased melting of the land-based ice sheet."

Je répondrai à l'absurde par l'absurde...

L'homme n'a jamais été sur la lune... j'ai la preuve vidéo !

http://forum.subversiv.com/index.php?id=187946

Sauf que mon information est de source crédible ( http://en.wikipedia.org/wiki/British_Antarctic_Survey ) et que la tienne ne l'est pas.

D'autres informations sur le climat d'Antarctique:

http://www.antarctica.ac.uk/Key_Topics/Climate_Change/ccps.html

C'est un complément d'information, qui ne contredit pas nécessairement les faits de Jean Lemire mais qui donne la situation globale.

Fait intéressant, on y dit:

"However, at a regional scale, sea ice cover has declined substantially in the seas to the west of the Antarctic Peninsula but loss of ice here has been compensated by increased ice cover in other parts of the Antarctic"

On dit qu'à l'ouest il y a eu des fontes significatives, mais à d'autres parties il y a eu une augmentation de couverture glaciale.

Bref je respecte bien Jean Lemire, sauf que toute expérience personnelle est biaisée. Si je vais visiter une partie du désert où il pleut toujours, ca veut pas dire c'en est de même pour tout le désert...

On ne peut pas plus se fier à ta source...

Est ce qu'il faut se fier à George Bush et à ses conseillers ?... non !
Est ce qu'il faut se fier plus à son ami Blair et à ses scientifiques ?... à voir !

La fonte est un fait incontestable et incontesté par les scientifiques... on perd chaque année de la banquise... le solde total est négatif !

Merci d'apporter un autre côté à la médaille!