Soeurs noyées à Kingston

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Consult1
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Re: Soeurs noyées à Kingston

Message par Consult1 »

Il y aura toujours 2-3 illuminés qui vont nier l'évidence avec des commentaires du genre "je pense qu'une personne très religieuse et pieuse [comme Shafia] ne ferait jamais une telle chose" et qui vont recevoir de l'attention médiatique...
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Mafalda
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Message par Mafalda »

Zainab devait se cacher pour aimer
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Skarhet
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Re: Soeurs noyées à Kingston

Message par Skarhet »

Cette histoire est d'une tristesse sans nom... Ces jeunes filles me touchent énormément. :(
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nijaocet
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Message par nijaocet »

Skarhet a écrit : Cette histoire est d'une tristesse sans nom... Ces jeunes filles me touchent énormément. :(

C'est tellement triste, la pauvre était pris entre sa famille et l'amour qu'elle avait pour ce garçon! Il est clair avec son message, qu'elle sentais qu'il allais lui arriver qq chose!!!!
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Anya
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Message par Anya »

Procès Shafia: Ammar Wahid raconte sa relation avec Zainab Shafia
22 novembre 2011
Christiane Desjardins
La Presse

(Kingston, Ontario) Ammar Wahid, ce jeune homme d'origine pakistanaise que Zainab a épousé et divorcé aussitôt en mai 2009, ne croit pas que c'est son manque d'argent qui a déplu à la famille de la jeune femme. «Je n'étais pas le gars de leur choix, c'est tout. C'est culturel», a fait valoir le jeune homme, ce matin, alors qu'il témoignait au procès des Shafia, à Kingston.

Ammar Wahid parle en connaissance de cause, car ses propres parents étaient contre son mariage avec Zainab, et ont d'ailleurs refusé d'y assister. Ceci parce que sa mère avait déjà décidé de le marier avec une jeune fille qu'elle lui avait choisie, au Pakistan. Une jeune fille de même culture que la sienne. Lui, soutient qu'il n'avait aucune intention d'épouser cette inconnue. Arrivé au Canada dans les années 90, le jeune homme qui a aujourd'hui 26 ans, dit vouloir épouser la personne de son choix.

Ammar Wahid et Zainab Shafia se sont connus à l'école St-Pius X en 2008. Il lui a envoyé un poème dans une carte de Saint-Valentin, en février 2008, car il la trouvait jolie. Ils se sont fréquentés pendant quelques semaines, avant que la jeune femme ne soit retirée de l'école par ses parents. Ceux-ci ne voulaient pas qu'elle fréquente de garçon. Pendant presqu'un an, il ne l'a pas revue. Puis, à un certain moment, elle a repris contact avec lui, et ils ont recommencé à se voir. Il l'a aidée à fuir la maison familiale en avril 2009, car c'était son souhait à elle. Zainab est allée dans une maison pour femmes en difficultés. Elle en est ressortie quand sa mère lui a assuré qu'elle pourrait épouser Ammar. Ce dernier admet qu'il n'était pas prêt à se marier. Il n'avait pas de travail, avait emprunté de l'argent à un ami pour pouvoir vivre dans un motel pendant le premier mois après leurs épousailles. On sait que le mariage a été annulé le lendemain de la célébration, sans avoir été consommé.

Zainab devait ensuite épouser un cousin. Les avocats de la défense ont surpris le témoin, ce matin, en lui faisant écouter un appel au 9-1-1 que Zainab a fait, le 5 juin 2009. Elle s'y plaignait d'être harcelée par Ammar, son ex-ami de coeur, qui menaçait de la kidnapper. Ammar Wahid a affirmé qu'il n'avait jamais menacé Zainab. La défense l'a abondamment questionné à ce sujet. Le jeune homme se montrait d'autant plus étonné que Zainab lui avait envoyé un courriel passionné par la suite. À la toute fin, la procureure de la Couronne a fait ressortir que Zainab avait confié qu'elle ne craignait pas Ammar, et que c'est sa mère qui avait insisté pour qu'elle appelle la police.

Le procès se poursuit cet après-midi.

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Consult1
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Re: Soeurs noyées à Kingston

Message par Consult1 »

Ce procès est déjà une énorme farce et les démarches des avocats de la défense pour "discréditer" les témoins de la poursuite le rendent encore plus pathétique.

Une question pas-rapport. Où sont les autres enfants de la famille? Dans une bonne famille islamiste qui leur rappelle ce qui arrive à celles qui dévient de la voie sacrée? Est-ce que se sont les parents, dont les qualités parentales sont délirantes, qui ont chosi le milieu d'accueil?
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Anya
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Message par Anya »

La DPJ a rapidement fermé le dossier de Sahar Shafia
23 novembre 2011

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Christiane Desjardins
La Presse

(Kingston, Ontario) Appelée dès mai 2008 à se pencher sur la préoccupante situation de Sahar Mohammad Shafia au sein de sa famille, la DPJ a fermé le dossier après une brève enquête. La plainte était fondée, mais la jeune fille n'était pas à risque pour le moment.

C'est ce que Geene Rowe, travailleuse sociale qui a fait l'évaluation en 2008 pour Batshaw, a expliqué, ce matin, alors qu'elle témoignait au procès des Shafia, à Kingston. Le signalement à Batshaw (pendant anglophone de la DPJ), avait été fait le 7 mai 2008, par la direction de l'école Antoine-de-Saint-Exupéry, que Sahar fréquentait depuis le début de l'année scolaire. L'adolescente, qui avait alors 16 ans, s'était confiée à un professeur, au sujet de choses qui se passaient à la maison. Elle ne voulait pas porter le voile, alors que ses parents voulaient le lui imposer. Elle se plaignait de son frère Hamed, qui la brutalisait occasionnellement. Il avait lancé des ciseaux dans sa direction, et lui avait fait mal à un bras. Elle racontait qu'elle se sentait isolée, car il arrivait que les membres de sa famille reçoivent la consigne de ne pas lui adresser la parole, et cela pendant de longues périodes. Elle était malheureuse, et avait même pris des médicaments pour se suicider, sans vraiment vouloir mettre fin à ses jours. Sa mère avait réagi en disant: «si elle veut se tuer, qu'elle le fasse.»

Très urgent

Le signalement a été classé 1 dès sa réception à Batshaw, le 7 mai, ce qui veut dire: très urgent. L'enfant ne devait pas repartir de l'école avant qu'un travailleur social l'ait vue. Ce qui fut fait. Mme Rowe s'est rendue à l'école, et a rencontré Sahar. La jeune fille pleurait, et était très effrayée, se souvient le témoin.

«Elle ne voulait pas être placée, et voulait rester avec sa famille. Elle ne voulait pas aller chez des étrangers. Elle ne voulait pas non plus que je rencontre ses parents. Je lui ai dit que j'étais obligée de les rencontrer», a raconté Mme Rowe, ce matin.

Sahar a alors nié ou minimisé tout ce qu'elle avait raconté précédemment. La travailleuse sociale a ensuite rencontré la mère, Zainab, le frère Hamed, et le père Mohammad Shafia. Tout le monde a nié. Le père était fâché, se demandait d'où venait le signalement, et disait qu'il s'adresserait à un avocat.

Mme Rowe a appelé son supérieur, et ils ont décidé de laisser Sahar dans sa famille, et de faire un suivi dans les jours suivants. Mme Rowe est retournée voir Sahar à l'école le lendemain. Cette fois, l'adolescente portait le voile. Elle semblait plus heureuse. Le dossier a été fermé à Batshaw. C'était la première sonnette d'alarme, et non la dernière.

Le procès se poursuit cet après-midi à Kingston. Rappelons que Mohammad Shafia, son épouse Tooba, et leur fils aîné, Hamed, sont accusés des meurtres prémédités des soeurs Zainab, 19 ans, Sahar, 17 ans, Geeti, 13 ans, ainsi que de celui de Rona, 53 ans, première épouse de Mohammad Shafia. Les quatre femmes ont été trouvées noyées dans une Nissan au fond de l'écluse de Kingston Mills, le matin du 30 juin 2009.

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Message par Consult1 »

"Tout le monde a nié. Le père était fâché, se demandait d'où venait le signalement, et disait qu'il s'adresserait à un avocat."

Ah ben, finalement, il n,a pas rejeté TOUTES les valeurs occidentales, il a gardé celles qui l'arrangeaient...

On devrait lui faire subir un procès à l'afghane, ça serait fini depuis deux ans.
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Nikki
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Message par Nikki »

Consult1 a écrit : "Tout le monde a nié. Le père était fâché, se demandait d'où venait le signalement, et disait qu'il s'adresserait à un avocat."

Ah ben, finalement, il n,a pas rejeté TOUTES les valeurs occidentales, il a gardé celles qui l'arrangeaient...

On devrait lui faire subir un procès à l'afghane, ça serait fini depuis deux ans.
Je ne sais pas des fois si tu fais exprès, mais je ne comprends pas que tu puisses dire des trucs du genre.
Quand on se réclame de position démocrate, on doit, selon moi, cadrer notre ligne de pensée en fonction justement de ce principe fondamental.

La plupart des pays du monde qui outrepassent les droits des individus le font aussi au nom de leur pensée, ou du dégoût qu'ils ressentent à l'endroit du crime commis...
Je trouve que ça donne raison à des gouvernements qui comdannent une femme adultère à 300 coups de fouet, puisqu'eux mêmes ressentent un réel dégoût pour l'acte, alors ils se sentent justifiés d'y attacher une peine qui représente une punition juste (pour eux)..

Je suis peut-être trop droite (et non à droite), mais pour ma part, ma ligne de pensée doit s'appliquer à TOUS les individus, aussi odieux soit leur crime. Un procès juste et équitable qui permet de faire la lumière sur ce qui est arrivé...

Rendu là, on peut peut-être réfléchir en tant que société à ce qu'on veut réellement comme peines pour nos criminels, mais si on les juge selon des principes et des lois qui nous font horreur (comme les lois islamiques extrémistes par exemple), on ne pourra jamais prétendre que notre système est meilleur...

Je ne sais pas si je suis claire, mais j'espère qu'on comprendra mon point de vue...
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Re: Soeurs noyées à Kingston

Message par Consult1 »

J'étais évidemment ironique...

Ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut immigrer au Canada en y important des valeurs barbares et, en même temps, réclamer les droits reconnus aux résidents du Canada. Le père ne peut, d'un côté, justifier ses actes en raison du """""code d'honneur"""" afghan et, en même temps, demander un traitement et des droits "occidentaux".
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Nikki
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Message par Nikki »

Consult1 a écrit : J'étais évidemment ironique...

Ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut immigrer au Canada en y important des valeurs barbares et, en même temps, réclamer les droits reconnus aux résidents du Canada. Le père ne peut, d'un côté, justifier ses actes en raison du """""code d'honneur"""" afghan et, en même temps, demander un traitement et des droits "occidentaux".
Alors la justice devra le déclarer coupable en fonction du fait qu'il n'y a pas de code d'honneur qui tienne ici...

Et juste de même, s'il subissait un procès à l'afghane, il serait acquitté sur le champ, avec honneur ;) .. En fait, il n'y aurait même pas eu de procès puisqu'il aurait été de son plein droit de faire ce qu'il a fait...
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Marisopa
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Message par Marisopa »

Nikki a écrit : [...]


Je ne sais pas des fois si tu fais exprès, mais je ne comprends pas que tu puisses dire des trucs du genre.
Quand on se réclame de position démocrate, on doit, selon moi, cadrer notre ligne de pensée en fonction justement de ce principe fondamental.

La plupart des pays du monde qui outrepassent les droits des individus le font aussi au nom de leur pensée, ou du dégoût qu'ils ressentent à l'endroit du crime commis...
Je trouve que ça donne raison à des gouvernements qui comdannent une femme adultère à 300 coups de fouet, puisqu'eux mêmes ressentent un réel dégoût pour l'acte, alors ils se sentent justifiés d'y attacher une peine qui représente une punition juste (pour eux)..

Je suis peut-être trop droite (et non à droite), mais pour ma part, ma ligne de pensée doit s'appliquer à TOUS les individus, aussi odieux soit leur crime. Un procès juste et équitable qui permet de faire la lumière sur ce qui est arrivé...

Rendu là, on peut peut-être réfléchir en tant que société à ce qu'on veut réellement comme peines pour nos criminels, mais si on les juge selon des principes et des lois qui nous font horreur (comme les lois islamiques extrémistes par exemple), on ne pourra jamais prétendre que notre système est meilleur...

Je ne sais pas si je suis claire, mais j'espère qu'on comprendra mon point de vue...
:jap:
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MaChouette
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Message par MaChouette »

En effet, comme dit Nikki, restons droits. Ce procès a une grande importance à mes yeux, c'est un événement exemplaire qui passe un message clair à tous ceux qui ne l'auraient pas encore compris: ici, tuer est un crime. Point.

Restons droits et défendons nos valeurs sociales fondamentales et de justice de façon non négociable, c'est le plus bel exemple que nous pouvons donner aux nouveaux arrivants qui ont des systèmes de valeurs éloignés des nôtres.

Nous voulons être respectés? Montrons nous justes, cohérents et respectables.
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Pantera72
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Re: Soeurs noyées à Kingston

Message par Pantera72 »

Que c'est bien dit! :top:
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Marisopa
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Re: Soeurs noyées à Kingston

Message par Marisopa »

:jap:
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Anya
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Message par Anya »

Les Shafia et la DPJ
Yves Boisvert - La Presse
26 novembre 2011

(Kingston, Ontario) Pourquoi la DPJ n'a-t-elle pas retiré les enfants Shafia de leur foyer?

La réponse n'est pas tout à fait claire, même après le témoignage de plusieurs professeurs et travailleurs sociaux de Montréal, au procès de Mohammad, Hamed et Tooba Shafia, à Kingston cette semaine.

C'est un procès pour quadruple meurtre, pas une commission d'enquête sur la protection de la jeunesse.

Il n'empêche que l'affaire nous plonge non seulement dans une culture religieuse moyenâgeuse, mais elle nous oblige aussi à voir comment on a échoué à protéger quatre vies sacrifiées au nom de l'honneur, selon l'accusation.

«Ne t'en fais pas, tu n'es plus en Afghanistan, tu es au Canada», avait dit la soeur de Rona la première femme de Shafia, trouvée morte avec les trois adolescentes dans les écluses du canal Rideau, à Kingston, le 30 juin 2009.

Elle était au Canada, oui, mais pas complètement, puisqu'elle était prisonnière dans un petit royaume familial afghan où la loi locale n'avait pas pénétré.

De toute manière, Rona, 53 ans, sans statut, sans pouvoir, sans argent, n'osait pas se plaindre à la police. Elle était convaincue qu'elle se ferait larguer et renvoyer en Afghanistan à la première occasion.

Pendant ce temps, à l'école Antoine-de-Saint-Exupéry, les indices inquiétants d'un régime de terreur familiale s'accumulaient.

Antonella Enea, enseignante, a dit jeudi avoir remarqué une marque sur la main de Sahar. C'était un coup de ciseau donné par son frère, avait-elle dit.

Sahar lui avait confié avoir tenté de se suicider. Sa mère avait refusé de l'aider.

Mme Enea avait dû faire venir les parents Shafia pour leur expliquer que la Loi sur l'instruction publique les obligeait à envoyer leurs enfants à l'école les parents retenaient parfois Sahar, pour ne pas qu'elle fréquente des garçons.

Sahar était terrorisée par son frère Hamed et son père. Il ne fallait pas qu'ils apprennent qu'elle avait un copain. Ils la frappaient parfois.

Bref, il y avait amplement de quoi faire un signalement à la protection de la jeunesse. Ce qui fut fait en 2008.

Le père Shafia était furieux de voir débarquer les travailleurs sociaux chez lui. Il a tout nié et deux jours plus tard, Sahar avait commencé à porter le voile (gros sujet de discorde à la maison) et prétendait que les choses allaient beaucoup mieux.

La DPJ a fermé le dossier.

Deux mois avant de mourir, en avril 2009, Zainab, l'aînée, s'est enfuie dans un refuge pour femmes. Au même moment, Sahar et Geeti et deux autres enfants ont arrêté un passant pour qu'il appelle la police. Ils ont dit aux policiers qu'ils avaient peur de la réaction violente de leur père. Trois jours plus tard, les enfants avaient changé leur version.

Le dossier a encore été fermé.

Comment se fait-il qu'on ait fermé ces dossiers si facilement, généralement après une rencontre avec les parents en présence de leurs enfants?

N'est-il pas évident que dans cette famille, les enfants n'oseront jamais s'opposer aux parents, encore moins en présence d'une autorité extérieure?

On a quand même affaire à des récits de violence venant de trois et même quatre enfants; des marques ont été observées sur les bras de Sahar; plusieurs ont parlé de menaces; l'aînée a dû se réfugier; Sahar a fait une tentative de suicide.

On sentait une sorte de malaise et une grande tristesse dans le témoignage des professeures cette semaine. Ce sont elles qui ont pris l'initiative des plaintes. Qui ont recueilli les confidences de Zenaib ou Sahar, souvent en pleurs. Elles ont essayé de les aider, leur ont dit qu'elles n'avaient pas à accepter la violence chez elles.

Mais la DPJ a refermé les dossiers dès que les enfants ont semblé rentrer dans le rang ou ont changé leur version.

On ne peut pas dire que la DPJ n'a «rien fait». Les plaintes ont suivi leur chemin. Mais les gens de la DPJ ont-ils compris ce qui se passait réellement dans cette maison? Ont-ils pensé que des avertissements allaient suffire? Il est vrai qu'ils n'avaient pas assez de preuves pour justifier un placement, si tout le monde nie devant la cour...

Sauf qu'à l'école, bien des gens savaient ce qui se cachait derrière le voile que Sahar, parfois, «consentait» à porter.

La preuve de la poursuite tire à sa fin il reste trois ou quatre jours de témoignages.

Mais déjà, on sait que le jury restera avec une question sans réponse: si c'est un meurtre, comment ces quatre victimes sont-elles mortes?

Quiconque est allé aux écluses a grand peine à imaginer un accident de voiture, tellement le chemin parcouru par la voiture pour tomber là est improbable et alambiqué.

Le pathologiste a conclu que ces femmes sont mortes par noyade. Comment se fait-il qu'elles n'aient pas tenté de sortir (une fenêtre était ouverte)? Avaient-elles été endormies ou droguées, avant la chute? Elles ne portaient pas de marques de violence.

Un toxicologue convoqué la semaine prochaine viendra dire qu'il n'a trouvé aucune substance chimique anormale dans le sang des victimes. Alors quoi?

La Couronne plaidera que les accusés avaient un mobile bien précis pour tuer, qu'ils ont planifié leur opération, qu'ils avaient l'occasion exclusive de commettre le crime. Et que cela suffit amplement à les faire condamner.

Mais il restera ce trou dans la théorie de la poursuite: comment cela s'est-il passé exactement avant que la voiture plonge dans l'eau noire du canal Rideau?

On ne le saura probablement jamais.

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Thewinneris
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Message par Thewinneris »

Il est temps que nos sytèmes mettent leur cullotes face à ces cultures moyennageuses et cessent ce satané relativisme négligeant et sans colone. Ces jeunes filles ont été laissée à elles-mêmes par notre lâcheté.
Dernière modification par Thewinneris le sam. nov. 26, 2011 11:11 pm, modifié 1 fois.
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gingerstar
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Message par gingerstar »

Procès Shafia: une proche s'était faite rassurante

COLIN PERKEL
La Presse
Publié: 28 novembre 2011

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KINGSTON, Ont. - Terrorisée, la première femme de Mohammad Shafia avait supplié une parente de taire les abus dont elle se disait victime par crainte que son mari ne la tue, elle et les trois adolescentes de la famille, pour protéger l'honneur de la famille, d'origine afghane, a-t-on entendu lundi au tribunal.

Le témoin, dont l'identité fait l'objet d'une ordonnance de non-publication, a raconté lundi au procès Shafia comment elle avait tenté, au cours d'une conversation téléphonique, de rassurer sa parente plus âgée.

«Elle tremblait. Elle était effrayée», a-t-elle raconté, en parlant de Rona Amir Mohammad, la première épouse de Mohammad Shafia.

«Je lui ai dit de ne pas avoir peur: ce n'est pas l'Afghanistan ici. C'est le Canada. Je lui ai dit que rien de grave n'arriverait», a précisé le témoin.

La Couronne accuse Mohammad Shafia, 59 ans, sa seconde épouse et mère des enfants, Tooba Mohammad Yahya, 41 ans, de même que leur fils, Hamed Mohammad Shafia, 20 ans, d'avoir tué les quatre autres femmes de leur famille en les noyant.

Rona Amir Mohammad a raconté à sa parente, lors de plusieurs appels téléphoniques, comment son mari la battait devant les enfants.

Tooba Mohammad Yahya aurait interdit aux enfants de parler à Rona Amir Mohammad, a-t-on également appris en Cour.

«Je n'en peux plus de cette vie. Je demande à Dieu d'en finir avec moi. Je veux être dans un accident», a raconté le témoin, rapportant des propos tenus Rona Amir Mohammad. Cette dernière l'avait appelée pour une dernière fois peu de temps avant le départ de la famille pour leur voyage à Niagara Falls, en Ontario. «J'aime le Canada et je veux rester ici. Ce sont là les dernières paroles qu'elle m'a dit», a témoigné la parente.

Le témoin a aussi mentionné que sa parente lui avait parlé des menaces proférées par Mohammad Shafia, qui avait menacé de tuer sa fille Zainab pour avoir déshonoré leur famille en tentant d'obtenir de l'aide des services sociaux.

Les corps des quatre Montréalaises — Rona Amir Mohammad et les trois soeurs adolescentes, Geeti, 13 ans, Sahar, 17 ans, et Zainab, 19 ans, — ont été découverts le 30 juin 2009 dans une voiture submergée dans une écluse du canal Rideau à Kingston, en Ontario.

La Couronne a indiqué que la première femme de Shafia était âgée de 50 ans, mais son passeport mentionne qu'elle en avait 52.

Toutefois, il n'a pu déterminer si le décès s'est produit là où les victimes ont été retrouvées ou si elles étaient inconscientes avant que la voiture ne se retrouve immergée.

Trois des quatre victimes présentaient des ecchymoses à la tête, mais la cause de ces blessures n'est pas claire.

Shafia a sangloté doucement lundi, lorsque des photographies des autopsies ont été montrées à la Cour. C'était là l'un des rares signes d'émotion de la part de Mohammad Shafia qui, depuis le début du procès, souriait et discutait avec son avocat.

Yahya avait plus tôt obtenu la permission de quitter la salle avant le témoignage du docteur Milroy, venu raconter que les quatre victimes étaient mortes noyées.

Le frère des trois jeunes victimes, Hamed, s'est quant à lui frotté les yeux alors que défilaient des photos des victimes.


Plus tôt au procès, lundi, le pathologiste judiciaire Christopher Milroy avait témoigné que des examens toxicologiques inhabituellement poussés n'ont rien révélé d'anormal dans les corps des victimes.

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Dernière modification par gingerstar le lun. nov. 28, 2011 10:57 pm, modifié 2 fois.

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Anya
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Message par Anya »

Procès Shafia : témoignage très important hier du pathologiste qui a pratiqué l'autopsie sur le corps des 4 victimes. Les détails avec notre journaliste Philippe Bonneville.
Intervenants : Philippe Bonneville
Durée : 3:25
Date : 29/11/2011
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Anya
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Message par Anya »

Procès Shafia : la preuve du ministère public est maintenant complète. Les accusés ont annoncé hier qu'ils avaient une défense à offrir. Les détails avec notre journaliste Philippe Bonneville.
Intervenants : Philippe Bonneville et Paul Arcand
Durée : 3:10
Date : 06/12/2011
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