Politique. Planifions l'avenir.
Glugibran a écritI had a dream (ça vous rappelle quelque chose? Martin Luther King)
J'ai rêvé que Duceppe était tanné d'être à Ottawa et qu'il s'en venait au Québec, comme premier ministre. Pourquoi? Il connaît tous les rouages du fédéral maintenant, il a des appuis, il est reconnu comme un chef solide et perspicace, et il n'a pas la langue dans sa poche. Il pourrait tenir tête aux bozos fédéraux. I
Il faudrait qu'il s'entoure de gens qui ont de l'allure, ce qui n'est pas facile, puisque les bons cerveaux qui ont de l'allure ne veulent pas forcément se lancer en politique : contrairement à ce que l'on croît, ce n'est pas très payant, c'est ingrat et c'est frustrant! Les bons cerveaux préfèrent devenir pdg et engranger des salaires faramineux...qui peut les blâmer?
Charest : j'ai toujours été contre. Il est trop mou.
Landry : très intellectuel, il a des réparties extraordinaires mais il n'est pas fait pour le pouvoir (trop cérébral). J'ai douté un moment de ses capacités intellectuelles quand il a épousé Minette quelque chose (Chantal Renaud je crois...). Et tant que la Marois sera là, tapie dans l'ombre, comme un cancer qui ronge par en-dedans et qu'on laisse croître...y'a pas d'espoir.
Dumont = c'tune farce.
Oui, l'avenir est des plus incertains.
(En passant, ce ne sont pas les politiciens qui font de l'argent en politique; ce sont les hauts fonctionnaires. Ce sont eux qui, peu importe le parti au pouvoir, imposent leur volonté, et approuvent les dépenses les plus faramineuses sous les prétextes les plus insignifiants. Leurs postes ne sont jamais remis en question, peu importe les erreurs de jugement. Un petit exemple : le scandale des permis pour les armes à feu. Le dépassement des coûts dans cette affaire est inimaginable. De quelques centaines de milliers de dollars prévus au départ, on est passé à des milliards, et ce n'est pas fini! On continue de payer, les coûts continuent de monter mais, on n'en parle plus...! Les coûts étaient déjà dépassés même avant que le premier permis soit émis! Je m'arrête, ma pression est déjà trop haute!)
On dirait que tu as un humeau cosmique!
Citation :
La fin du Canada ? par Michel Vastel
Un peu de politique-fiction ce matin, si vous voulez bien… Quelque part dans l’année 2005, plus tôt que tard du train où vont les choses, des élections générales permettent au Parti conservateur du Canada de prendre le pouvoir à Ottawa. Sans faire élire aucun député au Québec.
Puis, en 2007, peu importe le temps de l’année, le Parti québécois reprend le pouvoir à Québec. Tel que promis par le nouveau chef - Gilles Duceppe ? - un référendum sur la souveraineté se tiendra alors, “le plus tôt possible dans le mandat".
En 2008, “dans moins de 1000 jours", dirait Bernard Landry, le référendum en question oppose des forces souverainistes gonflées à l’hélium - trois quarts de députés du Québec souverainistes à Ottawa et une majorité de péquistes à Québec - , à des forces fédéralistes discréditées.
J’ai évoqué ce scénario “cauchemardesque” la semaine dernière, sauf que je n’avais pas encore les chiffres des maisons de sondage EKOS à Ottawa et Léger Marketing au Québec. Maintenant on les a et le paysage politique est bouleversant.
Les libéraux fédéraux en troisième position au Québec, derrière les conservateurs ! En deuxième position en Ontario, alors qu’ils ont toujours été une quinzaine de points en avance. Dans les quatre provinces de l’Ouest, ça ne vaut même plus la peine d’en parler : les libéraux sont battus partout par le Nouveau Parti démocratique !
Les sondages sont un instantané de l’humeur de l’opinion. Celui-là, pris par Ekos entre le 7 et le 9 avril, en plein dans la publication du témoignage accablant du président de Groupaction, est un coup de tête. N’empêche qu’il y a des blessures qui ne se guérissent jamais. Celles infligées par la Commission sur le programme des commandites et les activités publicitaires sont de celles-là. Ce que dit le sondage, c’est que le prochain gouvernement sera conservateur plutôt que libéral. Que le Bloc québécois pourrait, encore une fois former l’opposition officielle à la Chambre des communes. Que le NPD disputera la troisième place au Parti libéral. Ne riez pas, cela faillit arriver en 1988.
Je le répète, le sondage EKOS - dont la première question commençait par la fameuse phrase : “Si des élections avaient lieu demain…” - , n’est qu’un instantané. Pour mémoire, au début de l’année 1992, la cote personnelle de Brian Mulroney était tombée à 11 %. Moins de deux ans plus tard, le caucus conservateur est tombé de 169 élus à la Chambre des communes à… 2 !
Tout est possible lorsque l’électorat décide qu’il en a ras-le-bol. Et Jean Charest devrait le savoir puisqu’il composait, à lui seul, la moitié du caucus conservateur.
Au Québec, les chiffres de Jean-Marc Léger sont presque plus incroyables. Ils confirment, en les aggravant, les résultats des coups de sonde de CROP pour Le Soleil. 78 % des Québécois - dont 83 % des francophones - sont mécontents du gouvernement de Jean Charest. Et 47 % des électeurs - dont 53 % des francophones - disaient, entre le 30 mars et le 3 avril, leur intention de voter pour le Parti québécois. Encore une fois, le Parti libéral se retrouve en troisième position.
Évidemment, les deux sondages se renforcent l’un et l’autre : “Libérez-nous des Libéraux", chante le groupe Loco Locass, sans qu’on sache à quel parti, du fédéral ou du provincial, cela s’adresse.
Une certitude, provisoire certes, mais profonde : les libéraux seront rayés de la carte dans les deux prochaines années et le Canada se réveillera avec quelque chose comme 150 élus souverainistes - dont une soixantaine à Ottawa.
C’est bien sûr à cela que pensent les chefs des partis à Ottawa, Stephen Harper et Paul Martin en particulier. Dans le cas du chef conservateur, il est moins que jamais question de “faire le jeu des séparatistes du Québec". Mais il n’a sans doute plus besoin de cela. Harper tentera sa chance plus tard ce mois-ci en testant la popularité de Paul Martin parmi ses propres députés. Il le fera à l’occasion du vote sur le projet de loi C-38, modifiant la définition du mariage : un autre sondage, de CBC cette fois, suggère qu’une faible majorité de Canadiens sont en désaccord avec le gouvernement.
Le vote d’opposition du groupe parlementaire conservateur, ou son amendement, a peu de chances de recueillir une majorité. Mais combien de libéraux vont abandonner Paul Martin pour tenter de sauver leur siège ou, tout simplement, pour exprimer leur mécontentement ? Le vrai test de leadership de Paul Martin et la chance de Stephen Harper de s’affirmer comme un éventuel successeur, viendra à ce moment-là…
On croyait que les libéraux à Ottawa, après avoir survécu au budget, passeraient un printemps tranquille. Les travaux de la Commission Gomery et la réaction des Canadiens d’un bout à l’autre du pays, ont tout changé. Personne ne se risque à un pronostic, sinon de prédire que, si le gouvernement tombe dans les trois ou quatre prochaines semaines, c’en sera fait de Paul Martin.
Quant à Stephen Harper, ses chances de percer au Québec sont virtuellement nulles. Dans les deux années précédant l’élection d’un gouvernement péquiste à Québec, le gouvernement conservateur, même minoritaire, pourrait entreprendre des réformes - sur les relations internationales, sur l’environnement et surtout sur le développement économique - particulièrement impopulaires au Québec. Et plus le retour au pouvoir des “séparatistes” au Québec se confirmera, plus le naturel de Stephen Harper reviendra au galop, creusant davantage encore le fossé qui sépare le Québec du reste du Canada.
Mais je vous l’ai dit, tout cela est de la politique-fiction…
La girouette
On parle beaucoup du libéral David Kilgour qui, écoeuré par les échos de la Commission Gomery, traverserait le parquet de la Chambre des communes pour joindre les rangs des conservateurs. Il peut être utile de rappeler qu’il a déjà fait cela, en 1990, mais dans l’autre sens ! Tel un rongeur, cet homme-là sait quand quitter un bateau lorsqu’il prend l’eau… Et sa défection annonçait la chute des conservateurs…
Michel Vastel dans Le Soleil
Source: Vigile.net
--Message edité par NetRoll le 2005-04-13 23:36:02--
J'ai rêvé que Duceppe était tanné d'être à Ottawa et qu'il s'en venait au Québec, comme premier ministre. Pourquoi? Il connaît tous les rouages du fédéral maintenant, il a des appuis, il est reconnu comme un chef solide et perspicace, et il n'a pas la langue dans sa poche. Il pourrait tenir tête aux bozos fédéraux. I
Il faudrait qu'il s'entoure de gens qui ont de l'allure, ce qui n'est pas facile, puisque les bons cerveaux qui ont de l'allure ne veulent pas forcément se lancer en politique : contrairement à ce que l'on croît, ce n'est pas très payant, c'est ingrat et c'est frustrant! Les bons cerveaux préfèrent devenir pdg et engranger des salaires faramineux...qui peut les blâmer?
Charest : j'ai toujours été contre. Il est trop mou.
Landry : très intellectuel, il a des réparties extraordinaires mais il n'est pas fait pour le pouvoir (trop cérébral). J'ai douté un moment de ses capacités intellectuelles quand il a épousé Minette quelque chose (Chantal Renaud je crois...). Et tant que la Marois sera là, tapie dans l'ombre, comme un cancer qui ronge par en-dedans et qu'on laisse croître...y'a pas d'espoir.
Dumont = c'tune farce.
Oui, l'avenir est des plus incertains.
(En passant, ce ne sont pas les politiciens qui font de l'argent en politique; ce sont les hauts fonctionnaires. Ce sont eux qui, peu importe le parti au pouvoir, imposent leur volonté, et approuvent les dépenses les plus faramineuses sous les prétextes les plus insignifiants. Leurs postes ne sont jamais remis en question, peu importe les erreurs de jugement. Un petit exemple : le scandale des permis pour les armes à feu. Le dépassement des coûts dans cette affaire est inimaginable. De quelques centaines de milliers de dollars prévus au départ, on est passé à des milliards, et ce n'est pas fini! On continue de payer, les coûts continuent de monter mais, on n'en parle plus...! Les coûts étaient déjà dépassés même avant que le premier permis soit émis! Je m'arrête, ma pression est déjà trop haute!)
On dirait que tu as un humeau cosmique!
Citation :
La fin du Canada ? par Michel Vastel
Un peu de politique-fiction ce matin, si vous voulez bien… Quelque part dans l’année 2005, plus tôt que tard du train où vont les choses, des élections générales permettent au Parti conservateur du Canada de prendre le pouvoir à Ottawa. Sans faire élire aucun député au Québec.
Puis, en 2007, peu importe le temps de l’année, le Parti québécois reprend le pouvoir à Québec. Tel que promis par le nouveau chef - Gilles Duceppe ? - un référendum sur la souveraineté se tiendra alors, “le plus tôt possible dans le mandat".
En 2008, “dans moins de 1000 jours", dirait Bernard Landry, le référendum en question oppose des forces souverainistes gonflées à l’hélium - trois quarts de députés du Québec souverainistes à Ottawa et une majorité de péquistes à Québec - , à des forces fédéralistes discréditées.
J’ai évoqué ce scénario “cauchemardesque” la semaine dernière, sauf que je n’avais pas encore les chiffres des maisons de sondage EKOS à Ottawa et Léger Marketing au Québec. Maintenant on les a et le paysage politique est bouleversant.
Les libéraux fédéraux en troisième position au Québec, derrière les conservateurs ! En deuxième position en Ontario, alors qu’ils ont toujours été une quinzaine de points en avance. Dans les quatre provinces de l’Ouest, ça ne vaut même plus la peine d’en parler : les libéraux sont battus partout par le Nouveau Parti démocratique !
Les sondages sont un instantané de l’humeur de l’opinion. Celui-là, pris par Ekos entre le 7 et le 9 avril, en plein dans la publication du témoignage accablant du président de Groupaction, est un coup de tête. N’empêche qu’il y a des blessures qui ne se guérissent jamais. Celles infligées par la Commission sur le programme des commandites et les activités publicitaires sont de celles-là. Ce que dit le sondage, c’est que le prochain gouvernement sera conservateur plutôt que libéral. Que le Bloc québécois pourrait, encore une fois former l’opposition officielle à la Chambre des communes. Que le NPD disputera la troisième place au Parti libéral. Ne riez pas, cela faillit arriver en 1988.
Je le répète, le sondage EKOS - dont la première question commençait par la fameuse phrase : “Si des élections avaient lieu demain…” - , n’est qu’un instantané. Pour mémoire, au début de l’année 1992, la cote personnelle de Brian Mulroney était tombée à 11 %. Moins de deux ans plus tard, le caucus conservateur est tombé de 169 élus à la Chambre des communes à… 2 !
Tout est possible lorsque l’électorat décide qu’il en a ras-le-bol. Et Jean Charest devrait le savoir puisqu’il composait, à lui seul, la moitié du caucus conservateur.
Au Québec, les chiffres de Jean-Marc Léger sont presque plus incroyables. Ils confirment, en les aggravant, les résultats des coups de sonde de CROP pour Le Soleil. 78 % des Québécois - dont 83 % des francophones - sont mécontents du gouvernement de Jean Charest. Et 47 % des électeurs - dont 53 % des francophones - disaient, entre le 30 mars et le 3 avril, leur intention de voter pour le Parti québécois. Encore une fois, le Parti libéral se retrouve en troisième position.
Évidemment, les deux sondages se renforcent l’un et l’autre : “Libérez-nous des Libéraux", chante le groupe Loco Locass, sans qu’on sache à quel parti, du fédéral ou du provincial, cela s’adresse.
Une certitude, provisoire certes, mais profonde : les libéraux seront rayés de la carte dans les deux prochaines années et le Canada se réveillera avec quelque chose comme 150 élus souverainistes - dont une soixantaine à Ottawa.
C’est bien sûr à cela que pensent les chefs des partis à Ottawa, Stephen Harper et Paul Martin en particulier. Dans le cas du chef conservateur, il est moins que jamais question de “faire le jeu des séparatistes du Québec". Mais il n’a sans doute plus besoin de cela. Harper tentera sa chance plus tard ce mois-ci en testant la popularité de Paul Martin parmi ses propres députés. Il le fera à l’occasion du vote sur le projet de loi C-38, modifiant la définition du mariage : un autre sondage, de CBC cette fois, suggère qu’une faible majorité de Canadiens sont en désaccord avec le gouvernement.
Le vote d’opposition du groupe parlementaire conservateur, ou son amendement, a peu de chances de recueillir une majorité. Mais combien de libéraux vont abandonner Paul Martin pour tenter de sauver leur siège ou, tout simplement, pour exprimer leur mécontentement ? Le vrai test de leadership de Paul Martin et la chance de Stephen Harper de s’affirmer comme un éventuel successeur, viendra à ce moment-là…
On croyait que les libéraux à Ottawa, après avoir survécu au budget, passeraient un printemps tranquille. Les travaux de la Commission Gomery et la réaction des Canadiens d’un bout à l’autre du pays, ont tout changé. Personne ne se risque à un pronostic, sinon de prédire que, si le gouvernement tombe dans les trois ou quatre prochaines semaines, c’en sera fait de Paul Martin.
Quant à Stephen Harper, ses chances de percer au Québec sont virtuellement nulles. Dans les deux années précédant l’élection d’un gouvernement péquiste à Québec, le gouvernement conservateur, même minoritaire, pourrait entreprendre des réformes - sur les relations internationales, sur l’environnement et surtout sur le développement économique - particulièrement impopulaires au Québec. Et plus le retour au pouvoir des “séparatistes” au Québec se confirmera, plus le naturel de Stephen Harper reviendra au galop, creusant davantage encore le fossé qui sépare le Québec du reste du Canada.
Mais je vous l’ai dit, tout cela est de la politique-fiction…
La girouette
On parle beaucoup du libéral David Kilgour qui, écoeuré par les échos de la Commission Gomery, traverserait le parquet de la Chambre des communes pour joindre les rangs des conservateurs. Il peut être utile de rappeler qu’il a déjà fait cela, en 1990, mais dans l’autre sens ! Tel un rongeur, cet homme-là sait quand quitter un bateau lorsqu’il prend l’eau… Et sa défection annonçait la chute des conservateurs…
Michel Vastel dans Le Soleil
Source: Vigile.net
--Message edité par NetRoll le 2005-04-13 23:36:02--

- Grain de sel
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Acrux a écrit Et il y a beaucoup de tit vieux retraités qui n'ont pas besoin de chèque du gouvernement, idem pour le chômage, mieux vaut donner au pauvres selon moi...
Je suis comme tu dis une petite vieille en devenir, mon mari et moi avons travaillé toute notre vie sans jamais retirer d'assurance chomage, sans jamais être hospitalisés, sans jamais avoir bénéficié du BS, nous avons nous même payé les études universitaires de nos enfants en travaillant à la sueur de notre front et nous avons comme tous les travailleurs d'aujourd'hui et de demain toujours payé des impots.
Au risque de me faire tirer des tomates, j'en ai plus qu'assez de lire que les futurs petits vieux vont vivre à vos crochets, ça me fait royalement ch....... --Message edité par Grain de sel le 2005-04-13 23:42:27--
Je suis comme tu dis une petite vieille en devenir, mon mari et moi avons travaillé toute notre vie sans jamais retirer d'assurance chomage, sans jamais être hospitalisés, sans jamais avoir bénéficié du BS, nous avons nous même payé les études universitaires de nos enfants en travaillant à la sueur de notre front et nous avons comme tous les travailleurs d'aujourd'hui et de demain toujours payé des impots.
Au risque de me faire tirer des tomates, j'en ai plus qu'assez de lire que les futurs petits vieux vont vivre à vos crochets, ça me fait royalement ch....... --Message edité par Grain de sel le 2005-04-13 23:42:27--
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Grain de sel a écrit
Je suis comme tu dis une petite vieille en devenir, mon mari et moi avons travaillé toute notre vie sans jamais retirer d'assurance chomage, sans jamais être hospitalisés, sans jamais avoir bénéficié du BS, nous avons nous même payé les études universitaires de nos enfants en travaillant à la sueur de notre front et nous avons comme tous les travailleurs d'aujourd'hui et de demain toujours payé des impots.
Au risque de me faire tirer des tomates, j'en ai plus qu'assez de lire que les futurs petits vieux vont vivre à vos crochets, ça me fait royalement ch....... Pourquoi qu'un couple qui récolte 100 000$ d'interêt (et plus) de placements par année, par exemple, devrait avoir droit à des chèque de pension?!
Bon, désolé pour le "tit vieux", je ne voulais pas être méchant et je ne visais personne en particulier...
Je suis comme tu dis une petite vieille en devenir, mon mari et moi avons travaillé toute notre vie sans jamais retirer d'assurance chomage, sans jamais être hospitalisés, sans jamais avoir bénéficié du BS, nous avons nous même payé les études universitaires de nos enfants en travaillant à la sueur de notre front et nous avons comme tous les travailleurs d'aujourd'hui et de demain toujours payé des impots.
Au risque de me faire tirer des tomates, j'en ai plus qu'assez de lire que les futurs petits vieux vont vivre à vos crochets, ça me fait royalement ch....... Pourquoi qu'un couple qui récolte 100 000$ d'interêt (et plus) de placements par année, par exemple, devrait avoir droit à des chèque de pension?!
Bon, désolé pour le "tit vieux", je ne voulais pas être méchant et je ne visais personne en particulier...
- Grain de sel
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Acrux a écrit Pourquoi qu'un couple qui récolte 100 000$ d'interêt (et plus) de placements par année, par exemple, devrait avoir droit à des chèque de pension?!
Bon, désolé pour le "tit vieux", je ne voulais pas être méchant et je ne visais personne en particulier...
Je pense que le tit vieux plus l'air haissable de ton avatar n'a pas aidé ta cause
Penses-tu que la majorité des couples retraités recoivent autant d'intérêt
Bon, désolé pour le "tit vieux", je ne voulais pas être méchant et je ne visais personne en particulier...
Je pense que le tit vieux plus l'air haissable de ton avatar n'a pas aidé ta cause
Penses-tu que la majorité des couples retraités recoivent autant d'intérêt
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Grain de sel a écrit
Je pense que le tit vieux plus l'air haissable de ton avatar n'a pas aidé ta cause
Penses-tu que la majorité des couples retraités recoivent autant d'intérêt Bon, et bien si ces couples ne reçoivent pas autant de revenu annuel, ils n'auront pas de pension, mais ils auront l'aide social comme tout le monde --Message edité par Acrux le 2005-04-14 00:01:08--
Je pense que le tit vieux plus l'air haissable de ton avatar n'a pas aidé ta cause
Penses-tu que la majorité des couples retraités recoivent autant d'intérêt Bon, et bien si ces couples ne reçoivent pas autant de revenu annuel, ils n'auront pas de pension, mais ils auront l'aide social comme tout le monde --Message edité par Acrux le 2005-04-14 00:01:08--
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Acrux a écritEt c'est bien plate à dire, mais la dette national c'est au baby boomers qu'on la doit...
moi c,est un bout avec lequel j,ai un peu de difficulté.......quand tu as crée une dette c,est que tu as pris de l,argent et que tu l,as flambée sur quelque chose, si tu l,as fait pour un voyage, pour même une voiture qui perd de sa valeur par année....bien tu te retrouves avec une dette et tu la laisses à tes héritiers si rien d,autre n,est prévue. Mais si tu as contracté une dette pour acheter une maison, des tableaux, des bijoux......tu as un ajout sur la valeur de ton patrimoine, autrement dit 1 peut effacer l,autre et même générer du profit pour les héritiers.
Bien dans la célèbre dette faite par les baby-boomers, il y a aussi beaucoup d,ajouts au patrimoine québécois, on est bien content d,envoyer nos enfants dans ces écoles, ces universités, il est mautaditement pratique le tunnel Lafontaine, etc.....il y a aussi une partie des dettes qui ont permis à beaucoup de citoyens de recevoir de l,aide, une meilleure justice sociale = carte d'assurance=maladie, assurance médicament, etc....
Oui, il y a eu des abus, à un moment donné par mauvaise gérance on empruntait pour payer l'épicerie...mais si on regarde aujourd'hui la mauvaise gérance n,est pas que le fait d'une seule génération........ils ont fait aussi dans la valeur ajoutée ces baby-boomers, faudrait peut-être leurs lâcher les baskets un peu de temps en temps... --Message edité par tuberale le 2005-04-14 00:12:13--
moi c,est un bout avec lequel j,ai un peu de difficulté.......quand tu as crée une dette c,est que tu as pris de l,argent et que tu l,as flambée sur quelque chose, si tu l,as fait pour un voyage, pour même une voiture qui perd de sa valeur par année....bien tu te retrouves avec une dette et tu la laisses à tes héritiers si rien d,autre n,est prévue. Mais si tu as contracté une dette pour acheter une maison, des tableaux, des bijoux......tu as un ajout sur la valeur de ton patrimoine, autrement dit 1 peut effacer l,autre et même générer du profit pour les héritiers.
Bien dans la célèbre dette faite par les baby-boomers, il y a aussi beaucoup d,ajouts au patrimoine québécois, on est bien content d,envoyer nos enfants dans ces écoles, ces universités, il est mautaditement pratique le tunnel Lafontaine, etc.....il y a aussi une partie des dettes qui ont permis à beaucoup de citoyens de recevoir de l,aide, une meilleure justice sociale = carte d'assurance=maladie, assurance médicament, etc....
Oui, il y a eu des abus, à un moment donné par mauvaise gérance on empruntait pour payer l'épicerie...mais si on regarde aujourd'hui la mauvaise gérance n,est pas que le fait d'une seule génération........ils ont fait aussi dans la valeur ajoutée ces baby-boomers, faudrait peut-être leurs lâcher les baskets un peu de temps en temps... --Message edité par tuberale le 2005-04-14 00:12:13--
tuberale a écrit
moi c,est un bout avec lequel j,ai un peu de difficulté.......quand tu as crée une dette c,est que tu as pris de l,argent et que tu l,as flambée sur quelque chose, si tu l,as fait pour un voyage, pour même une voiture qui perd de sa valeur par année....bien tu te retrouves avec une dette et tu la laisses à tes héritiers si rien d,autre n,est prévue. Mais si tu as contracté une dette pour acheter une maison, des tableaux, des bijoux......tu as un ajout sur la valeur de ton patrimoine, autrment dit un peu effacer l,autre et même générer du profit pour les héritiers.
Bien dans la célèbre dette faite par les baby-boomers, il y a aussi beaucoup d,ajouts au patrimoine québécois, on est bien content d,envoyer nos enfants dans ces écoles, ces universités, il est mautaditement pratique le tunnel Lafontaine, etc.....il y a aussi une partie des dettes qui ont permis à beaucoup de citoyens de recevoir de l,aide, une meilleure justice sociale = carte d'assurance=maladie, assurance médicament, etc....
Oui, il y a eu des abus, à un moment donné par mauvaise gérance on empruntait pour payer l'épicerie...mais si on regarde aujourd'hui la mauvaise gérance n,est pas que le fait d'une seule génération........ils ont fait aussi dans la valeur ajoutée ces baby-boomers, faudrait peut-être leurs lâcher les baskets un peu de temps en temps...
T'as pas tord, mais concrètement je doute que la vie soit aussi facile aujourd'hui que part le passé... Avant le fait de n'avoir aucune éducation ne nuisait aucunement à avoir de très bons emplois, aujourd'hui même avec une maîtrise y a rien de garantie... De plus, aujourd'hui des emplois à vie ça n'existe plus non plus, par le passé oui... Les subventions de toutes sortes ce font beaucoup plus rare parce que justement, on a plus les moyens...
Ce n'est pas qu'une maison et des bijoux que je laisse à mon patrimoine, c'est un hypothèque...!
...et quand on ne peut la payer ces les huissiers qui s'en empare du patrimoine... --Message edité par Acrux le 2005-04-14 00:20:24--
moi c,est un bout avec lequel j,ai un peu de difficulté.......quand tu as crée une dette c,est que tu as pris de l,argent et que tu l,as flambée sur quelque chose, si tu l,as fait pour un voyage, pour même une voiture qui perd de sa valeur par année....bien tu te retrouves avec une dette et tu la laisses à tes héritiers si rien d,autre n,est prévue. Mais si tu as contracté une dette pour acheter une maison, des tableaux, des bijoux......tu as un ajout sur la valeur de ton patrimoine, autrment dit un peu effacer l,autre et même générer du profit pour les héritiers.
Bien dans la célèbre dette faite par les baby-boomers, il y a aussi beaucoup d,ajouts au patrimoine québécois, on est bien content d,envoyer nos enfants dans ces écoles, ces universités, il est mautaditement pratique le tunnel Lafontaine, etc.....il y a aussi une partie des dettes qui ont permis à beaucoup de citoyens de recevoir de l,aide, une meilleure justice sociale = carte d'assurance=maladie, assurance médicament, etc....
Oui, il y a eu des abus, à un moment donné par mauvaise gérance on empruntait pour payer l'épicerie...mais si on regarde aujourd'hui la mauvaise gérance n,est pas que le fait d'une seule génération........ils ont fait aussi dans la valeur ajoutée ces baby-boomers, faudrait peut-être leurs lâcher les baskets un peu de temps en temps...
T'as pas tord, mais concrètement je doute que la vie soit aussi facile aujourd'hui que part le passé... Avant le fait de n'avoir aucune éducation ne nuisait aucunement à avoir de très bons emplois, aujourd'hui même avec une maîtrise y a rien de garantie... De plus, aujourd'hui des emplois à vie ça n'existe plus non plus, par le passé oui... Les subventions de toutes sortes ce font beaucoup plus rare parce que justement, on a plus les moyens...
Ce n'est pas qu'une maison et des bijoux que je laisse à mon patrimoine, c'est un hypothèque...!
...et quand on ne peut la payer ces les huissiers qui s'en empare du patrimoine... --Message edité par Acrux le 2005-04-14 00:20:24--
- Grain de sel
- Seigneur de la Causerie
- Messages : 8421
- Inscription : mar. sept. 30, 2003 12:00 am
Je me pose une question, si la situation est si dramatique, expliquez-moi alors pourquoi certains trouvent normal les revendications des étudiants, des professeurs, etc...
Si comme tu dis, on ne peut plus rien hypothéquer, pourquoi avons-nous entendus dire par les étudiants qui eux sont de la génération actuelle que de l'argent il y en a .
Si comme tu dis, on ne peut plus rien hypothéquer, pourquoi avons-nous entendus dire par les étudiants qui eux sont de la génération actuelle que de l'argent il y en a .
[img]http://www.domainebleu.ca/images/sigdb.gif[/img]
Acrux a écrit T'as pas tord, mais concrètement je doute que la vie soit aussi facile aujourd'hui que part le passé... Avant le fait de n'avoir aucune éducation ne nuisait aucunement à avoir de très bons emplois, aujourd'hui même avec une maîtrise y a rien de garantie... De plus, aujourd'hui des emplois à vie ça n'existe plus non plus, par le passé oui... Les subventions de toutes sortes ce font beaucoup plus rare parce que justement, on a plus les moyens...
Ce n'est pas qu'une maison et des bijoux que je laisse à mon patrimoine, c'est un hypothèque...!
...et quand on ne peut la payer ces les huissiers qui s'en empare du patrimoine...
oui mais ce que tu décris, en partie du moins ne vient pas du gaspillage supposé par les baby-boomers mais par les règles du marché d,aujourd'hui..pas toute des baby-boomers qui sont aux commandes......c,est pas tous des baby-boomers qui engagent...ou qui dirigent les banques.....ils ont fait des erreurs certes mais pas plus que chaque génération en fait.......et rendu à un certain âge je crois qu'il faut apprendre à arrêter de se plaindre que c,est la faute de nos parents et prendre notre destin en main, autant individuellement qu'au niveau même de la société......
Ce n'est pas qu'une maison et des bijoux que je laisse à mon patrimoine, c'est un hypothèque...!
...et quand on ne peut la payer ces les huissiers qui s'en empare du patrimoine...
oui mais ce que tu décris, en partie du moins ne vient pas du gaspillage supposé par les baby-boomers mais par les règles du marché d,aujourd'hui..pas toute des baby-boomers qui sont aux commandes......c,est pas tous des baby-boomers qui engagent...ou qui dirigent les banques.....ils ont fait des erreurs certes mais pas plus que chaque génération en fait.......et rendu à un certain âge je crois qu'il faut apprendre à arrêter de se plaindre que c,est la faute de nos parents et prendre notre destin en main, autant individuellement qu'au niveau même de la société......
tuberale a écrit
.......et rendu à un certain âge je crois qu'il faut apprendre à arrêter de se plaindre que c,est la faute de nos parents et prendre notre destin en main, autant individuellement qu'au niveau même de la société......
Pour tâcher d'appuyer mes dires, j'essairai de trouver des stats sur la qualité de vie selon les années
.......et rendu à un certain âge je crois qu'il faut apprendre à arrêter de se plaindre que c,est la faute de nos parents et prendre notre destin en main, autant individuellement qu'au niveau même de la société......
Pour tâcher d'appuyer mes dires, j'essairai de trouver des stats sur la qualité de vie selon les années
Notes pour une allocution de M. François Legault
ministre d’État à l’Éducation et à la Jeunesse
Université de Montréal
Le 27 janvier 2000
Le texte prononcé fait foi
Monsieur le Secrétaire général de la FAÉCUM,
Représentants du mouvement étudiant,
Chers étudiants, chères étudiantes,
Je tiens d’abord à vous remercier pour votre invitation. Ma présence n’est pas sans me rappeler d’excellents souvenirs. Des souvenirs de jeunesse. J’ai complété mes études à l’autre bout du tunnel, aux HEC.
Je venais souvent dîner ici dans le pavillon des sciences sociales. Il m’arrivait, comme vous, de venir écouter des conférenciers, ici.
Il y a déjà quelques années de cela ! Mais pour moi, c’est comme si c’était hier.
Je garde d’excellents souvenirs de mon passage à l’Université parce qu’à cette époque, me semble-t-il, les horizons étaient ouverts à un jeune de vingt ans. Suffisait de se fixer des objectifs. Suffisait d’avoir de la volonté… et le reste se faisait presque tout seul !
Il n’y a pas si longtemps il me semble, la jeunesse était davantage synonyme d’entrain, de dynamisme et d’espoir. Pour les jeunes qui débordaient d’idées et de projets d’avenir, il y avait des portes qui s’ouvraient.
Vous me direz que je suis gagné par la nostalgie, que j’idéalise ma jeunesse. Peut-être ! Vous me direz que toute la jeunesse ne vivait pas au HEC; qu’à l’époque aussi, il y avait beaucoup de jeunes dans la rue. Peut-être !
Pourtant, un ensemble de raisons me poussent à croire que la jeunesse d’aujourd’hui a devant elle des défis beaucoup plus lourds, beaucoup plus exigeants que lorsque moi j’avais vingt ans. Elle hérite de problèmes qui donnent le vertige.
Depuis plusieurs années, une morosité semble avoir gagné une partie de la jeunesse. Beaucoup de jeunes piaffent d’impatience. Ils veulent se faire une place… mais ce n’est pas facile. Bien des gens de ma génération, celle du baby-boom, disent aux jeunes d’attendre leur tour et de ne pas désespérer. Pas surprenant que bien des jeunes soient perplexes face à tout projet d’avenir.
Il ne faut donc pas avoir peur de discuter des vraies choses. C’est à ça que doit servir le Sommet du Québec et de la jeunesse qui se tiendra dans moins d’un mois. Une telle rencontre est plus importante que jamais…
Parce que les débats à amorcer sont majeurs.
Qu’est-ce que l’avenir nous prépare ?
Dans quel genre de société allons-nous vivre ?
Qu’est-ce qui nous attend dans ce Québec du nouveau millénaire ?
1. Ce qui nous attend, c’est une société vieillissante
Fini le temps où la jeunesse avait la force du nombre. C’était facile dans les années soixante d’être un jeune qui voulait changer le monde. Les moins de trente ans de l’époque représentaient presque la moitié de la population à eux seuls. On n'avait pas le choix de les écouter, de se plier à leurs mille caprices… Cela a bien changé.
En 1981, à l’époque de ma jeunesse, les 15-29 ans représentaient 29 p. 100 de la population ; en 2026, cette proportion aura chuté à 15 p. 100. En 2026, la jeunesse n’aura plus la force du nombre.
Dans trente ans, la force politique, ce sera les aînés. Selon les chiffres du Conseil des aînés, en 2031, les 65 ans et plus représenteront alors, à eux seuls, 27 p. 100 de la population.
Tous s’entendent pour dire que les conséquences de ce vieillissement de la population sont immenses.
Vous qui êtes actuellement sur les bancs d’université serez de moins en moins nombreux à assumer les coûts sociaux de ce vieillissement.
À partir de 2011, les baby-boomers, c’est-à-dire celles et ceux qui sont nés grosso modo entre 1946 et 1960, vont commencer à prendre leur retraite.
Cela explique donc la statistique alarmante que je répète depuis quelques mois ; à savoir qu’entre 1996 et 2026, nous allons passer de 6 travailleurs, travailleuses pour 1 retraité à 2 travailleurs, travailleuses pour 1 retraité.
Et cette diminution de la population active tombe mal…
Elle tombe mal parce que les coûts de santé ne cessent de gonfler, ici comme ailleurs en Occident. Les dépenses en santé augmentent plus rapidement que le taux de croissance économique (4 p. 100 vs 2,5 p. 100).
Cet écart s’explique en bonne partie par l’effet combiné des coûts sociaux du vieillissement et par l’accroissement du prix des nouveaux traitements et médicaments. En chiffres réels, on prévoit qu’en 2041 les dépenses totales du secteur de la santé auront doublé (de 13 G$ à 26 G$). Autrement dit, nous aurons beau générer de la richesse, bien gérer les finances publiques, ça ne suffira pas.
Ce phénomène ne fera qu’alourdir le fardeau fiscal de la population active qui sera de moins en moins nombreuse à payer la facture…
Et qu’on me comprenne bien, quand je dis qu’il y aura des coûts sociaux au vieillissement, je ne dis pas que les aînés sont tous malades. La plupart d’entre eux, jusqu’à 75 ans, se disent d’ailleurs en excellente santé ; plusieurs sont très actifs socialement.
Mais il ne faut pas jouer à l’autruche ni tomber dans le jovialisme du genre : « tout ira bien à la condition d’y croire »… On a beau dire, comme Maurice Duplessis que la meilleure assurance contre la maladie, c’est la santé, il reste que le corps a ses limites. La vie éternelle n’est pas pour demain, hélas !
2. Ce qui nous attend, c’est un monde du travail transformé
Fini le temps où on se trouvait une job steady pour la vie une fois notre diplôme en poche. Fini également le temps où il existait plein d’emplois, demandant peu de qualifications, sur lesquels on pouvait se rabattre si on avait décroché de l’école.
Les dernières données d’Emploi Québec indiquent bien que la fameuse job steady permanente à laquelle, encore aujourd’hui, bon nombre de gens aspirent, est carrément en voie de disparition.
Entre 1975 et 1995, les bons emplois à temps plein n’ont augmenté que de 6,6 p. 100. En revanche, ce qu’on appelle encore, mais pas pour longtemps, les « emplois atypiques », c’est-à-dire le travail autonome, à temps partiel, occasionnel, etc., a augmenté, tenez-vous bien, de 135 p. 100.
Si ça continue comme ça, on prévoit qu’en 2017, c’est le travail à temps plein qui deviendra « atypique » puisque la majorité des emplois seront précaires.
Remarquez, peut-être ces prévisions sont-elles faussées par le fait que les départs à la retraite, massifs, risquent de créer de nombreux postes à temps plein pour beaucoup de gens.
Cependant, cette « précarisation » du marché du travail est préoccupante. Pour les jeunes couples, un emploi à temps partiel signifie souvent qu’on remet à plus tard la naissance d’un premier enfant ou l’achat d’une maison. Pour se projeter dans l’avenir, il faut un minimum de sécurité.
Beaucoup de jeunes se sentent à l’aise dans ce système. Cette insécurité les stimule, leur procure l’énergie pour foncer. Bien des travailleurs autonomes ne se plaignent pas du tout de leur sort. Ils apprécient leur liberté.
Le hic c’est que ce système ne doit pas être imposé à tous. Tous n’ont pas l’âme d’un entrepreneur. Tous n’ont pas envie de vivre constamment sur la corde raide. Sans compter que le travail atypique marque, d’une certaine façon, le retour à la loi de la jungle où seuls les plus forts tirent leur épingle du jeu. Nous n’avons pas fait la Révolution tranquille pour revenir au même point.
En plus de voir disparaître la job steady, on assiste à l’ouverture des frontières. Nos concurrents ne sont plus dans la paroisse ou le village d’à côté mais souvent, à l’autre bout de la planète. C’est d’autant plus vrai qu’avec le temps, nous sommes devenus un peuple d’exportateurs.
La part des exportations du Québec dans son PIB est de 57 p. 100. Dans un tel contexte, l’excellence n’est plus seulement un objectif parmi d’autres, mais une exigence incontournable.
Il n’est plus possible aujourd’hui de se trouver une job avec une huitième année forte ! Tout comme il devient de plus en plus difficile de se débrouiller si on ne parle qu’une seule langue. Il faut donc combattre le mythe du « chômeur instruit »…
En 1998, 54 p. 100 des chômeurs n’avaient pas terminé leur secondaire… Ça dit tout ! En revanche, uniquement 5 p. 100 des chômeurs avaient un diplôme universitaire… C’est ça « l’économie du savoir …
« L’économie du savoir », c’est pas seulement une affaire d’internet ou de multimedia, c’est une question de connaissances et de compétences. Sans formation aujourd’hui, on arrive à rien, à moins d’avoir un coup de chance ou d’avoir un contact quelque part. Or, on ne construit pas une société en misant sur le hasard.
Imaginez ce qui attend tous ces jeunes, surtout des garçons, qui décrochent année après année…
Imaginez ce qui attend les 140 000 jeunes analphabètes de votre génération dans un tel contexte…
3- Ce qui nous attend, c’est une dette écrasante
Fini le temps où on pensait que la croissance serait sans fin. Fini le temps où on croyait que la meilleure arme pour combattre une dette publique, c’était l’inflation.
La dette publique du Québec est de près de 100 milliards de dollars. C’est plus de la moitié de notre produit intérieur brut. Si nous étions un pays européen, nous serions incapables de nous qualifier pour faire partie de l’Union européenne. Et là, je ne vous parle pas de la dette du Fédéral…
À chaque année, on paie, seulement pour l’intérêt de la dette, à peu près les 2/3 du budget en éducation, soit 6 milliards. Imaginez une seconde ce que ça représente. Tous ces salaires de professeurs, tous ces équipements, tous ces services aux étudiants qu’on pourrait se payer avec une telle somme. À chaque année, c’est 6 milliards de dollars qui partent en fumée parce que dans le passé, on n'était pas capable de penser plus loin que le bout de son nez.
Bien sûr, une partie de ces dettes a bien servi le Québec. Il fallait se donner les outils d’une société moderne. Il fallait construire des écoles et des hôpitaux, engager des professeurs et des médecins, se doter d’une fonction publique compétente et bien formée.
Mais ce n’était pas une raison pour transformer l’État en père Noël. Ce n’était pas une raison non plus pour dilapider le bien public en dépenses à court terme.
Le gouvernement auquel j’appartiens a mis fin à l’hémorragie. Pour y arriver, il a fallu revenir de loin. Le grand gouvernement d’économistes qui nous a précédé avait, à lui seul, presque doublé notre dette.
On a enfin arrêté de s’endetter pour payer l’épicerie. Je suis fier de cette réalisation, même si je sais que ça n’a pas toujours été facile.
Mais le problème des finances publiques est loin d’être réglé.
Si on ne fait rien maintenant, vous allez avoir l’impression, une fois que vous serez en position de décider, qu’une génération est partie avec l’argent de la caisse.
Non seulement nous serons moins nombreux à assumer les coûts sociaux d’une société vieillissante qu’en plus, nous ne disposerons même pas des marges de manœuvre pour élaborer de nouvelles politiques.
Si on ne fait rien, nous passerons notre vie à payer des dettes contractées par d’autres.
Voilà pour la peinture noire. C’est pas très gai, me direz-vous ! Avec des défis comme ceux-là, le défaitisme est tentant… Si tout est noir. Si tout est écrit d’avance. Si on est né à la mauvaise époque, mieux vaut sauver notre peau, et attendre que ça passe !
On pourrait se dire : bof ! à quoi bon faire quelque chose. À quoi bon croire encore qu’on peut renverser la vapeur… À quoi bon militer pour une cause. Et surtout, surtout : à quoi bon faire de la politique…
D’accord ! Alors on retourne tous chez soi et on laisse tomber. On retourne tous chez soi, puis on se la ferme. On regarde passer le train, les bras croisés. Ah oui ! j’oubliais… On n'oublie surtout pas de critiquer tous ceux qui essaient de faire quelque chose. Comme cela, pas de danger. Pas de danger de faire des erreurs ! Pas de danger d’avoir de la chicane ! Pas de danger de heurter personne ! Et pas de danger… de changer quelque chose.
Le problème, c’est qu’on aurait beau ne rien faire, ne rien changer, ne rien initier, un jour ou l’autre, c’est notre conscience qui viendrait nous troubler.
Une question viendrait nous perturber, surtout des baby-boomers comme moi qui ont reçu beaucoup de la société :
Est-ce qu’on va léguer des défis aussi lourds à la génération suivante sans rien faire ?
Non merci !
Pour ma part, une chose est désormais certaine :
C’est pas vrai qu'on va rester les bras croisés.
C’est pas vrai que nous allons léguer à celles et à ceux qui nous suivent, une société en moins bon état que celle que nous avons reçue.
Moi, je ne veux pas subir cette société vieillissante, ce nouveau marché du travail et cette dette publique. Si j’ai décidé de faire de la politique, c’est parce que je ne crois pas à la fatalité ; parce que je ne crois pas que tout est décidé d’avance. Si j’ai décidé de faire de la politique, c’est pour rendre notre société équitable, pas pour laisser les écarts de richesse se creuser entre les générations.
Je crois que la jeunesse d’aujourd’hui est capable d’espérer un avenir prospère.
Vous êtes capable de faire de grandes choses à la condition cependant qu’on ne vous laisse pas tomber. À la condition que toutes les générations se mettent de la partie.
C’est pour que naisse un tel pacte entre les générations que nous avons convoqué le Sommet du Québec et de la jeunesse.
Pour arriver à quelque chose, il nous faudra d’abord requestionner nos valeurs
Au moment où nous venons d’équilibrer nos finances publiques et où nous entamons cette étape symbolique d’un nouveau millénaire, je pense que nous avons le devoir de nous demander quelle sorte de société nous voulons léguer aux générations futures. C’est là, j’en conviens, une responsabilité morale. Une responsabilité morale qui renvoie aux valeurs que nous voulons transmettre.
Tout projet politique repose sur des valeurs. C’est la fondation, le socle sur lequel on bâtit.
La firme SOM a réalisé il y a quelques semaines une vaste enquête sur les valeurs auprès de 4600 personnes de toutes les générations. Les constats sont fascinants et surprenants. Le plus intéressant est d’apprendre qu’une bonne majorité des gens de votre génération considérez que l'autorité parentale en déclin et le taux de natalité très bas est un recul par rapport aux années 50. Une majorité d’entre vous déplorez ces phénomènes.
Il ne s’agit pas ici de dire que les jeunes veulent revenir en arrière. Il s’agit plutôt de constater que les jeunes cherchent une fondation, une assise morale, un sens. Commentant ces résultats, le sociologue Jacques Grand’Maison, professeur émérite ici-même à l’Université de Montréal, fait la remarque suivante :
« La maison s’est mise à travailler parce qu’on n’avait pas refait les fondations. Au Québec, on s’est donné un deuxième étage – des nouvelles institutions, un nouvel État – mais on n’a pas vraiment refait le premier étage. Étant donné que l’avenir est incertain et que le présent est éclaté, on revisite la mémoire ». (La Presse, 15 janvier 2000)
Comme ministre de l’Éducation, je réalise l’importance des valeurs tous les jours. On a beau avoir le meilleur programme, le professeur le plus dévoué, l’orienteur le plus compétent, si on n'accepte pas de travailler, si on refuse la rigueur, l’effort et la discipline, si les parents refusent de collaborer, on arrive à rien. En somme, si l’éducation n’est pas une valeur en soi, on pédale dans le vide. Aucune structure, aucune réforme, aucun ministre ne transformera la volonté des gens d’un claquement de doigt…
Dans notre société, je trouve parfois nos exigences bien bizarres. Quand il s’agit d’un sportif, on salue sa constance, son sens du sacrifice, on approuve son entraîneur intraitable, mais lorsqu’il s’agit de l’éducation, l’élève a tout à coup tous les droits, même celui de monter sur la tête de son enseignant ou de sécher ses cours au Cégep pendant parfois 7 ans sans que personne ne puisse rien dire !
La société québécoise doit remettre sur la table la question des valeurs.
Les années soixante et soixante-dix, à bien des égards, ont fait de l’autonomie de l’individu, de sa liberté, un absolu, presque dogme. C’est à qui crierait le plus fort… Tout le monde a des droits, plus personne n’a de responsabilités.
Tout le monde accuse l’État, plus personne ne se sent responsable du bien commun.
Les effets pervers de l’État-providence
À bien des égards, la Révolution tranquille nous aura permis de faire des pas dans la bonne direction. L’État québécois moderne a instauré tout un système de redistribution de la richesse qui a rendu notre société plus humaine. L’État québécois s’est également fait le défenseur des minorités culturelles et des autochtones et a su, même si tout cela est perfectible, assurer une certaine protection de notre environnement. Toutes ces actions ont eu leurs effets positifs.
Par contre, la naissance de cet État-provindence a eu ses effets pervers. La grosse machine de l’État a déresponsabilisé beaucoup trop de gens. Certains en sont venus à penser que tous les problèmes devaient être réglés par le gouvernement, que tout ce qui nous arrive de mal est la faute du gouvernement. Trop de gens ont un rapport d’usager à l’État, et non un rapport de citoyen.
Avoir un rapport de citoyen à l’État, c’est se sentir responsable de son bon fonctionnement. C’est concevoir le bien public comme son propre bien. C’est penser le salut de l’État comme celui des citoyens.
Un État qui a bien servi les baby-boomers
En plus de déresponsabiliser les gens face au bien public, la naissance de l’État-providence québécois a créé une certaine iniquité entre les générations. Toute une classe moyenne s’est constituée dans la foulée de la mise en place de l’État québécois. Mais ceux qui en ont vraiment profité appartiennent essentiellement à la génération du baby-boom.
Cette génération a hérité de la grande majorité des bons postes. Les boomers ont réussi à obtenir de belles conventions de travail qui leur assuraient des permanences à vie. Résultat : depuis le milieu des années soixante-dix, on n'engage plus personne dans la fonction publique québécoise. Depuis cette époque, l’État québécois n’est plus en mesure d’embaucher nos meilleurs cerveaux. Actuellement, 1 p. 100 des effectifs de la fonction publique a moins de trente ans. En 1960, à trente ans, vous étiez sous-ministre !
Tout cela me fait penser à une citation de Fernand Dumont qui constatait déjà, en 1986 :
« La Révolution tranquille a engendré chez ceux qui en ont été les promoteurs ou les ouvriers une saturation des emplois, un corporatisme, des mécanismes de défense qui empêchent tout changement important. Les jeunes forment une sorte de nouveau prolétariat, ils campent hors de la cité. ».
Ça fait réfléchir ! Et ça ne s’est pas amélioré depuis 1986.
Quand je vous dis qu’on a des choix moraux à faire, c’est aussi à cela que je fais référence.
Je regrette de le dire, mais ceux qui crient le plus fort en ce moment dans notre société, ce ne sont pas ceux qui sont les plus pauvres. À mon avis, la solidarité est une très noble idée si elle réfère à un partage équitable de la richesse collective entre l’ensemble des générations. La Révolution tranquille a favorisé l’émergence d’une classe moyenne. La majorité des baby-boomers ont été capables de se trouver une situation qui convenait à leurs aspirations et à leurs besoins. Il ne faut pas fermer les portes de cette classe moyenne à la jeune génération.
Il faut admettre ces réalités si on veut progresser comme collectivité.
C’est pour parler de ces enjeux que nous avons convoqué le Sommet du Québec et de la jeunesse.
Si on conçoit le Sommet comme un exercice de bargaining power. Si on participe au Sommet en ne pensant qu’à sa petite liste de revendications corporatistes, je vous le dis tout de suite, on aura pas avancé d’un pouce. On aura tout fait ça pour rien. On aura pensé les grands enjeux du Québec seulement dans le court terme.
Quand on parle de vieillissement de la population. Quand on parle de transformations du monde du travail. Quand on parle de dette. On ne parle pas seulement de ce qui va se passer l'année prochaine, mais de ce qui va se passer quand vous aurez 40 ans.
Pour que le Sommet du Québec et de la jeunesse puisse déboucher sur des pistes d’action, il ne faudra pas avoir peur de se poser les vraies questions.
J’ai dressé la toile de fond des grands défis qui attendent le Québec de demain, qui nous attendent. Jusqu’au Sommet, il nous faudra maintenant penser à des pistes d’action novatrices.
Par rapport à la société vieillissante :
Allons-nous laisser exploser les coûts de santé sans réagir ?
Quelle place auront la jeunesse et l’éducation dans une société vieillissante ?
Comment, dans les coûts sociaux à venir, allons-nous tenir compte de la capacité de payer des retraités ?
C’est à toutes ces questions que nous devrons répondre.
Ce n’est pas parce que la société vieillit, qu’on ne doit parler que de santé. Au contraire, l’éducation devra rester l’une de nos préoccupations les plus importantes. Car investir dans l’éducation, c’est investir dans l’avenir.
Il nous faudra valoriser l’éducation, en faire une valeur primordiale. Il ne faudra pas hésiter à investir dans le savoir, c’est-à-dire dans nos universités. Il ne faudra pas avoir peur de mettre ce qu’il faut sur la table afin que nos chercheurs puissent rester au Québec.
J’insiste beaucoup sur les universités. Elles auront un rôle clef à jouer par rapport aux enjeux qui nous attendent.
Pour jouer ce rôle clef, les universités doivent rester accessibles. Les jeunes qui ont de la volonté et des capacités doivent poursuivre leurs études universitaires. C’est ça l’égalité des chances. C’est un choix de société qui honore les Québécois.
Pour jouer ce rôle clef, les universités devront être plus performantes. Elles devront construire des partenariats entre elles, s’assurer d’une masse critique d’étudiants dans tous les départements, rendre des comptes à la société par le biais d’indices de performance.
Pour jouer ce rôle clef, les universités devront répondre aux besoins de la société. Et quand je dis répondre aux besoins de la société, je ne pense pas qu’au marché du travail, même si c’est là, j’en suis convaincu, une dimension fondamentale. L’université doit répondre aux besoins culturels et sociaux de la société, elle doit être attentive aux grandes questions qui la hantent.
Cette université dont je rêve. Cette université ouverte à tous, capable de compétitionner avec les meilleures universités du monde, connectée sur la société québécoise n’existera qu’à deux conditions. À la condition de se donner plus de flexibilité dans le fonctionnement et à la condition de réinvestir. Avec les étudiants, les recteurs, les professeurs, je travaille en ce moment à réunir ces deux facteurs de réussite.
Je suis très conscient des défis qui attendent l’université. Mais il ne faut pas faire les choses n’importe comment. Il ne suffit pas que le gouvernement mette de l’argent pour que tout se règle. Les directions et les professeurs ont aussi une grande responsabilité sociale dans cette réussite.
Bref, il nous faudra placer la relève au cœur de nos préoccupations. Ce n’est pas parce que la société vieillit qu’on doit voir la retraite comme un idéal de vie, comme le but ultime.
Si on veut se projeter dans l’avenir comme société, si on veut se dessiner un futur commun plein d’espoir, il faudra penser, comme le soutiennent vos représentants de la FAÉCUM et de la FEUQ, à la relève; la situer au cœur de toutes nos préoccupations.
Par rapport à un monde du travail qui se transforme :
Allons-nous accepter encore longtemps le haut taux de décrochage qui empêche trop de nos jeunes de se trouver une place sur le marché du travail ?
Allons-nous baisser les bras devant l’analphabétisme de portions immenses de notre société à l’ère de la « société du savoir » ?
Allons-nous continuer de tolérer l’unilinguisme de trop de nos jeunes dans un contexte de mondialisation et de globalisation ?
Ce n’est pas vrai qu’on doit continuer à tolérer que 30 p. 100 de nos jeunes décrochent au secondaire. Ce n’est pas vrai non plus qu’on va baisser les bras devant le défi de l’alphabétisation. L’avenir nous commande de qualifier 100 p. 100 de nos jeunes.
Pour y arriver, il nous faut absolument revaloriser la formation qualifiante, c’est-à-dire la formation professionnelle et technique qui n’est pas assez valorisée même si 50 p. 100 des emplois exigent ce type de formation et la formation universitaire, incluant les formations du 2e et du 3e cycle, où l’on a encore beaucoup de rattrapage à faire.
Car une formation, un diplôme, des compétences, ce sont autant de moyens de s’intégrer au monde du travail. L’école, de concert avec son milieu, a d’immenses défis à relever.
Il faudra aussi développer une culture du stage. Il faut construire des passerelles entre l’école technique, l’université et le monde du travail. Pour y arriver, tout le monde devra mettre l’épaule à la roue. Pour créer une vraie dynamique d’intégration vers le monde du travail, il faudra que tout le monde fasse preuve de souplesse et d’ouverture, qu’on mette de côté les cloisons étanches et le corporatisme frileux.
La relève de demain devra prendre le monde pour horizon. Dans cette nouvelle économie du savoir, il faudra se mettre à l’apprentissage d’une deuxième, voire d’une troisième langue. Il faudra inciter notre relève à découvrir le monde, à voir ailleurs ce qui se fait pour mieux revenir, et mieux bâtir un Québec prospère.
Dans ce monde du travail qui se transforme, il nous faudra fournir à la relève les outils nécessaires à l’esprit d’entreprise. Nos jeunes entrepreneurs devront avoir en main tous les outils pour partir du bon pied.
Dans ce monde du travail qui se transforme, il nous faudra également penser aux jeunes familles qui subissent une certaine précarité. Il nous faudra ajuster en conséquence le nombre de place en garderies, voir à ce que les jeunes couples qui veulent avoir des enfants ne soient pas pénalisées par leur choix (ex. : assurance-parentale).
Par rapport à la dette :
Allons-nous léguer à la jeunesse une société criblée de dettes ?
Allons-nous consacrer toutes nos marges de manœuvre actuelles en baisse d’impôt à des baby-boomers qui, plus que toutes les autres générations, ont bénéficié de la prospérité et de la croissance de l’État québécois ?
Il y a là des questions déchirantes, j’en conviens.
Mais dès maintenant, il faut envisager des pistes qui permettront de mieux répartir la richesse entre les générations. À commencer par nos institutions publiques qui devront ouvrir leurs portes à la relève. Je parle ici de nos universités, ainsi que de la fonction publique et parapublique.
Beaucoup de nos jeunes veulent servir l’État, c’est-à-dire leurs concitoyens, leur société, leur pays. Notre devoir à nous les baby-boomers est de leur faire une place, tout comme on nous en a fait une à une certaine époque. Dans cette main tendue, il ne faudra pas voir qu’une ouverture paternaliste envers les plus jeunes, mais bien un signe de regénérescence de nos institutions publiques.
Notre devoir moral. Notre devoir sacré est de rendre aux générations futures un État dynamique, plein d’énergie, prêt à tous les nouveaux défis. C’est là une responsabilité collective. Celles et ceux qui, en 2025, vivront dans ce Québec énergiser, nous jugeront sur ces résultats et non sur des vœux pieux.
Il faudra laisser à nos descendants un État à la fois efficace et équitable. C’est du moins l’un des grands défis que je me suis fixé depuis que je suis en politique.
Pour des raisons que je ne m’explique pas, on oppose souvent les idées d’équité et d’efficacité. Selon moi, on doit à la fois prôner un État équitable et un État efficace. Je dirais même que l’un ne va pas sans l’autre.
Pour assurer une vraie équité, il faut des ressources. Ces ressources ne pourront être obtenues que si nous savons devenir plus souple, plus flexible dans notre façon d’administrer les deniers publics. Dans plusieurs secteurs de notre société, dont l’éducation, il me semble que cette souplesse et cette flexibilité font malheureusement défaut. Les relations de travail, les répartitions de tâches sont à ce point codifiées et normées qu’on ne laisse presque plus de place à celles et à ceux qui veulent innover, aller plus loin.
Bien sûr, il ne faut pas revenir au règne de l’arbitraire qui existait avant la Révolution tranquille. Mais il faut retrouver le sens de la responsabilité. Il faut trouver les moyens de redonner plus de place à l’initiative, à l’implication personnelle, au dévouement désintéressé.
Si en 2025, nous souhaitons toujours vivre dans une société équitable, dans une société humaine et généreuse, dans une société qui insiste plus sur le talent et le mérite que sur l’origine sociale, il nous faut dès maintenant nous montrer ouvert au principe d’efficacité.
C’est parce que je suis un social-démocrate que je milite en faveur de ce principe. Parce que je veux nous laisser une vraie marge de manœuvre, une vraie possibilité de jouer un rôle social.
Je compte sur vous pour participer à cet effort collectif.
On n’a pas le droit de laisser moins à nos enfants que ce qu’on a reçu de nos parents.
Merci ! --Message edité par Acrux le 2005-04-14 16:55:51--
ministre d’État à l’Éducation et à la Jeunesse
Université de Montréal
Le 27 janvier 2000
Le texte prononcé fait foi
Monsieur le Secrétaire général de la FAÉCUM,
Représentants du mouvement étudiant,
Chers étudiants, chères étudiantes,
Je tiens d’abord à vous remercier pour votre invitation. Ma présence n’est pas sans me rappeler d’excellents souvenirs. Des souvenirs de jeunesse. J’ai complété mes études à l’autre bout du tunnel, aux HEC.
Je venais souvent dîner ici dans le pavillon des sciences sociales. Il m’arrivait, comme vous, de venir écouter des conférenciers, ici.
Il y a déjà quelques années de cela ! Mais pour moi, c’est comme si c’était hier.
Je garde d’excellents souvenirs de mon passage à l’Université parce qu’à cette époque, me semble-t-il, les horizons étaient ouverts à un jeune de vingt ans. Suffisait de se fixer des objectifs. Suffisait d’avoir de la volonté… et le reste se faisait presque tout seul !
Il n’y a pas si longtemps il me semble, la jeunesse était davantage synonyme d’entrain, de dynamisme et d’espoir. Pour les jeunes qui débordaient d’idées et de projets d’avenir, il y avait des portes qui s’ouvraient.
Vous me direz que je suis gagné par la nostalgie, que j’idéalise ma jeunesse. Peut-être ! Vous me direz que toute la jeunesse ne vivait pas au HEC; qu’à l’époque aussi, il y avait beaucoup de jeunes dans la rue. Peut-être !
Pourtant, un ensemble de raisons me poussent à croire que la jeunesse d’aujourd’hui a devant elle des défis beaucoup plus lourds, beaucoup plus exigeants que lorsque moi j’avais vingt ans. Elle hérite de problèmes qui donnent le vertige.
Depuis plusieurs années, une morosité semble avoir gagné une partie de la jeunesse. Beaucoup de jeunes piaffent d’impatience. Ils veulent se faire une place… mais ce n’est pas facile. Bien des gens de ma génération, celle du baby-boom, disent aux jeunes d’attendre leur tour et de ne pas désespérer. Pas surprenant que bien des jeunes soient perplexes face à tout projet d’avenir.
Il ne faut donc pas avoir peur de discuter des vraies choses. C’est à ça que doit servir le Sommet du Québec et de la jeunesse qui se tiendra dans moins d’un mois. Une telle rencontre est plus importante que jamais…
Parce que les débats à amorcer sont majeurs.
Qu’est-ce que l’avenir nous prépare ?
Dans quel genre de société allons-nous vivre ?
Qu’est-ce qui nous attend dans ce Québec du nouveau millénaire ?
1. Ce qui nous attend, c’est une société vieillissante
Fini le temps où la jeunesse avait la force du nombre. C’était facile dans les années soixante d’être un jeune qui voulait changer le monde. Les moins de trente ans de l’époque représentaient presque la moitié de la population à eux seuls. On n'avait pas le choix de les écouter, de se plier à leurs mille caprices… Cela a bien changé.
En 1981, à l’époque de ma jeunesse, les 15-29 ans représentaient 29 p. 100 de la population ; en 2026, cette proportion aura chuté à 15 p. 100. En 2026, la jeunesse n’aura plus la force du nombre.
Dans trente ans, la force politique, ce sera les aînés. Selon les chiffres du Conseil des aînés, en 2031, les 65 ans et plus représenteront alors, à eux seuls, 27 p. 100 de la population.
Tous s’entendent pour dire que les conséquences de ce vieillissement de la population sont immenses.
Vous qui êtes actuellement sur les bancs d’université serez de moins en moins nombreux à assumer les coûts sociaux de ce vieillissement.
À partir de 2011, les baby-boomers, c’est-à-dire celles et ceux qui sont nés grosso modo entre 1946 et 1960, vont commencer à prendre leur retraite.
Cela explique donc la statistique alarmante que je répète depuis quelques mois ; à savoir qu’entre 1996 et 2026, nous allons passer de 6 travailleurs, travailleuses pour 1 retraité à 2 travailleurs, travailleuses pour 1 retraité.
Et cette diminution de la population active tombe mal…
Elle tombe mal parce que les coûts de santé ne cessent de gonfler, ici comme ailleurs en Occident. Les dépenses en santé augmentent plus rapidement que le taux de croissance économique (4 p. 100 vs 2,5 p. 100).
Cet écart s’explique en bonne partie par l’effet combiné des coûts sociaux du vieillissement et par l’accroissement du prix des nouveaux traitements et médicaments. En chiffres réels, on prévoit qu’en 2041 les dépenses totales du secteur de la santé auront doublé (de 13 G$ à 26 G$). Autrement dit, nous aurons beau générer de la richesse, bien gérer les finances publiques, ça ne suffira pas.
Ce phénomène ne fera qu’alourdir le fardeau fiscal de la population active qui sera de moins en moins nombreuse à payer la facture…
Et qu’on me comprenne bien, quand je dis qu’il y aura des coûts sociaux au vieillissement, je ne dis pas que les aînés sont tous malades. La plupart d’entre eux, jusqu’à 75 ans, se disent d’ailleurs en excellente santé ; plusieurs sont très actifs socialement.
Mais il ne faut pas jouer à l’autruche ni tomber dans le jovialisme du genre : « tout ira bien à la condition d’y croire »… On a beau dire, comme Maurice Duplessis que la meilleure assurance contre la maladie, c’est la santé, il reste que le corps a ses limites. La vie éternelle n’est pas pour demain, hélas !
2. Ce qui nous attend, c’est un monde du travail transformé
Fini le temps où on se trouvait une job steady pour la vie une fois notre diplôme en poche. Fini également le temps où il existait plein d’emplois, demandant peu de qualifications, sur lesquels on pouvait se rabattre si on avait décroché de l’école.
Les dernières données d’Emploi Québec indiquent bien que la fameuse job steady permanente à laquelle, encore aujourd’hui, bon nombre de gens aspirent, est carrément en voie de disparition.
Entre 1975 et 1995, les bons emplois à temps plein n’ont augmenté que de 6,6 p. 100. En revanche, ce qu’on appelle encore, mais pas pour longtemps, les « emplois atypiques », c’est-à-dire le travail autonome, à temps partiel, occasionnel, etc., a augmenté, tenez-vous bien, de 135 p. 100.
Si ça continue comme ça, on prévoit qu’en 2017, c’est le travail à temps plein qui deviendra « atypique » puisque la majorité des emplois seront précaires.
Remarquez, peut-être ces prévisions sont-elles faussées par le fait que les départs à la retraite, massifs, risquent de créer de nombreux postes à temps plein pour beaucoup de gens.
Cependant, cette « précarisation » du marché du travail est préoccupante. Pour les jeunes couples, un emploi à temps partiel signifie souvent qu’on remet à plus tard la naissance d’un premier enfant ou l’achat d’une maison. Pour se projeter dans l’avenir, il faut un minimum de sécurité.
Beaucoup de jeunes se sentent à l’aise dans ce système. Cette insécurité les stimule, leur procure l’énergie pour foncer. Bien des travailleurs autonomes ne se plaignent pas du tout de leur sort. Ils apprécient leur liberté.
Le hic c’est que ce système ne doit pas être imposé à tous. Tous n’ont pas l’âme d’un entrepreneur. Tous n’ont pas envie de vivre constamment sur la corde raide. Sans compter que le travail atypique marque, d’une certaine façon, le retour à la loi de la jungle où seuls les plus forts tirent leur épingle du jeu. Nous n’avons pas fait la Révolution tranquille pour revenir au même point.
En plus de voir disparaître la job steady, on assiste à l’ouverture des frontières. Nos concurrents ne sont plus dans la paroisse ou le village d’à côté mais souvent, à l’autre bout de la planète. C’est d’autant plus vrai qu’avec le temps, nous sommes devenus un peuple d’exportateurs.
La part des exportations du Québec dans son PIB est de 57 p. 100. Dans un tel contexte, l’excellence n’est plus seulement un objectif parmi d’autres, mais une exigence incontournable.
Il n’est plus possible aujourd’hui de se trouver une job avec une huitième année forte ! Tout comme il devient de plus en plus difficile de se débrouiller si on ne parle qu’une seule langue. Il faut donc combattre le mythe du « chômeur instruit »…
En 1998, 54 p. 100 des chômeurs n’avaient pas terminé leur secondaire… Ça dit tout ! En revanche, uniquement 5 p. 100 des chômeurs avaient un diplôme universitaire… C’est ça « l’économie du savoir …
« L’économie du savoir », c’est pas seulement une affaire d’internet ou de multimedia, c’est une question de connaissances et de compétences. Sans formation aujourd’hui, on arrive à rien, à moins d’avoir un coup de chance ou d’avoir un contact quelque part. Or, on ne construit pas une société en misant sur le hasard.
Imaginez ce qui attend tous ces jeunes, surtout des garçons, qui décrochent année après année…
Imaginez ce qui attend les 140 000 jeunes analphabètes de votre génération dans un tel contexte…
3- Ce qui nous attend, c’est une dette écrasante
Fini le temps où on pensait que la croissance serait sans fin. Fini le temps où on croyait que la meilleure arme pour combattre une dette publique, c’était l’inflation.
La dette publique du Québec est de près de 100 milliards de dollars. C’est plus de la moitié de notre produit intérieur brut. Si nous étions un pays européen, nous serions incapables de nous qualifier pour faire partie de l’Union européenne. Et là, je ne vous parle pas de la dette du Fédéral…
À chaque année, on paie, seulement pour l’intérêt de la dette, à peu près les 2/3 du budget en éducation, soit 6 milliards. Imaginez une seconde ce que ça représente. Tous ces salaires de professeurs, tous ces équipements, tous ces services aux étudiants qu’on pourrait se payer avec une telle somme. À chaque année, c’est 6 milliards de dollars qui partent en fumée parce que dans le passé, on n'était pas capable de penser plus loin que le bout de son nez.
Bien sûr, une partie de ces dettes a bien servi le Québec. Il fallait se donner les outils d’une société moderne. Il fallait construire des écoles et des hôpitaux, engager des professeurs et des médecins, se doter d’une fonction publique compétente et bien formée.
Mais ce n’était pas une raison pour transformer l’État en père Noël. Ce n’était pas une raison non plus pour dilapider le bien public en dépenses à court terme.
Le gouvernement auquel j’appartiens a mis fin à l’hémorragie. Pour y arriver, il a fallu revenir de loin. Le grand gouvernement d’économistes qui nous a précédé avait, à lui seul, presque doublé notre dette.
On a enfin arrêté de s’endetter pour payer l’épicerie. Je suis fier de cette réalisation, même si je sais que ça n’a pas toujours été facile.
Mais le problème des finances publiques est loin d’être réglé.
Si on ne fait rien maintenant, vous allez avoir l’impression, une fois que vous serez en position de décider, qu’une génération est partie avec l’argent de la caisse.
Non seulement nous serons moins nombreux à assumer les coûts sociaux d’une société vieillissante qu’en plus, nous ne disposerons même pas des marges de manœuvre pour élaborer de nouvelles politiques.
Si on ne fait rien, nous passerons notre vie à payer des dettes contractées par d’autres.
Voilà pour la peinture noire. C’est pas très gai, me direz-vous ! Avec des défis comme ceux-là, le défaitisme est tentant… Si tout est noir. Si tout est écrit d’avance. Si on est né à la mauvaise époque, mieux vaut sauver notre peau, et attendre que ça passe !
On pourrait se dire : bof ! à quoi bon faire quelque chose. À quoi bon croire encore qu’on peut renverser la vapeur… À quoi bon militer pour une cause. Et surtout, surtout : à quoi bon faire de la politique…
D’accord ! Alors on retourne tous chez soi et on laisse tomber. On retourne tous chez soi, puis on se la ferme. On regarde passer le train, les bras croisés. Ah oui ! j’oubliais… On n'oublie surtout pas de critiquer tous ceux qui essaient de faire quelque chose. Comme cela, pas de danger. Pas de danger de faire des erreurs ! Pas de danger d’avoir de la chicane ! Pas de danger de heurter personne ! Et pas de danger… de changer quelque chose.
Le problème, c’est qu’on aurait beau ne rien faire, ne rien changer, ne rien initier, un jour ou l’autre, c’est notre conscience qui viendrait nous troubler.
Une question viendrait nous perturber, surtout des baby-boomers comme moi qui ont reçu beaucoup de la société :
Est-ce qu’on va léguer des défis aussi lourds à la génération suivante sans rien faire ?
Non merci !
Pour ma part, une chose est désormais certaine :
C’est pas vrai qu'on va rester les bras croisés.
C’est pas vrai que nous allons léguer à celles et à ceux qui nous suivent, une société en moins bon état que celle que nous avons reçue.
Moi, je ne veux pas subir cette société vieillissante, ce nouveau marché du travail et cette dette publique. Si j’ai décidé de faire de la politique, c’est parce que je ne crois pas à la fatalité ; parce que je ne crois pas que tout est décidé d’avance. Si j’ai décidé de faire de la politique, c’est pour rendre notre société équitable, pas pour laisser les écarts de richesse se creuser entre les générations.
Je crois que la jeunesse d’aujourd’hui est capable d’espérer un avenir prospère.
Vous êtes capable de faire de grandes choses à la condition cependant qu’on ne vous laisse pas tomber. À la condition que toutes les générations se mettent de la partie.
C’est pour que naisse un tel pacte entre les générations que nous avons convoqué le Sommet du Québec et de la jeunesse.
Pour arriver à quelque chose, il nous faudra d’abord requestionner nos valeurs
Au moment où nous venons d’équilibrer nos finances publiques et où nous entamons cette étape symbolique d’un nouveau millénaire, je pense que nous avons le devoir de nous demander quelle sorte de société nous voulons léguer aux générations futures. C’est là, j’en conviens, une responsabilité morale. Une responsabilité morale qui renvoie aux valeurs que nous voulons transmettre.
Tout projet politique repose sur des valeurs. C’est la fondation, le socle sur lequel on bâtit.
La firme SOM a réalisé il y a quelques semaines une vaste enquête sur les valeurs auprès de 4600 personnes de toutes les générations. Les constats sont fascinants et surprenants. Le plus intéressant est d’apprendre qu’une bonne majorité des gens de votre génération considérez que l'autorité parentale en déclin et le taux de natalité très bas est un recul par rapport aux années 50. Une majorité d’entre vous déplorez ces phénomènes.
Il ne s’agit pas ici de dire que les jeunes veulent revenir en arrière. Il s’agit plutôt de constater que les jeunes cherchent une fondation, une assise morale, un sens. Commentant ces résultats, le sociologue Jacques Grand’Maison, professeur émérite ici-même à l’Université de Montréal, fait la remarque suivante :
« La maison s’est mise à travailler parce qu’on n’avait pas refait les fondations. Au Québec, on s’est donné un deuxième étage – des nouvelles institutions, un nouvel État – mais on n’a pas vraiment refait le premier étage. Étant donné que l’avenir est incertain et que le présent est éclaté, on revisite la mémoire ». (La Presse, 15 janvier 2000)
Comme ministre de l’Éducation, je réalise l’importance des valeurs tous les jours. On a beau avoir le meilleur programme, le professeur le plus dévoué, l’orienteur le plus compétent, si on n'accepte pas de travailler, si on refuse la rigueur, l’effort et la discipline, si les parents refusent de collaborer, on arrive à rien. En somme, si l’éducation n’est pas une valeur en soi, on pédale dans le vide. Aucune structure, aucune réforme, aucun ministre ne transformera la volonté des gens d’un claquement de doigt…
Dans notre société, je trouve parfois nos exigences bien bizarres. Quand il s’agit d’un sportif, on salue sa constance, son sens du sacrifice, on approuve son entraîneur intraitable, mais lorsqu’il s’agit de l’éducation, l’élève a tout à coup tous les droits, même celui de monter sur la tête de son enseignant ou de sécher ses cours au Cégep pendant parfois 7 ans sans que personne ne puisse rien dire !
La société québécoise doit remettre sur la table la question des valeurs.
Les années soixante et soixante-dix, à bien des égards, ont fait de l’autonomie de l’individu, de sa liberté, un absolu, presque dogme. C’est à qui crierait le plus fort… Tout le monde a des droits, plus personne n’a de responsabilités.
Tout le monde accuse l’État, plus personne ne se sent responsable du bien commun.
Les effets pervers de l’État-providence
À bien des égards, la Révolution tranquille nous aura permis de faire des pas dans la bonne direction. L’État québécois moderne a instauré tout un système de redistribution de la richesse qui a rendu notre société plus humaine. L’État québécois s’est également fait le défenseur des minorités culturelles et des autochtones et a su, même si tout cela est perfectible, assurer une certaine protection de notre environnement. Toutes ces actions ont eu leurs effets positifs.
Par contre, la naissance de cet État-provindence a eu ses effets pervers. La grosse machine de l’État a déresponsabilisé beaucoup trop de gens. Certains en sont venus à penser que tous les problèmes devaient être réglés par le gouvernement, que tout ce qui nous arrive de mal est la faute du gouvernement. Trop de gens ont un rapport d’usager à l’État, et non un rapport de citoyen.
Avoir un rapport de citoyen à l’État, c’est se sentir responsable de son bon fonctionnement. C’est concevoir le bien public comme son propre bien. C’est penser le salut de l’État comme celui des citoyens.
Un État qui a bien servi les baby-boomers
En plus de déresponsabiliser les gens face au bien public, la naissance de l’État-providence québécois a créé une certaine iniquité entre les générations. Toute une classe moyenne s’est constituée dans la foulée de la mise en place de l’État québécois. Mais ceux qui en ont vraiment profité appartiennent essentiellement à la génération du baby-boom.
Cette génération a hérité de la grande majorité des bons postes. Les boomers ont réussi à obtenir de belles conventions de travail qui leur assuraient des permanences à vie. Résultat : depuis le milieu des années soixante-dix, on n'engage plus personne dans la fonction publique québécoise. Depuis cette époque, l’État québécois n’est plus en mesure d’embaucher nos meilleurs cerveaux. Actuellement, 1 p. 100 des effectifs de la fonction publique a moins de trente ans. En 1960, à trente ans, vous étiez sous-ministre !
Tout cela me fait penser à une citation de Fernand Dumont qui constatait déjà, en 1986 :
« La Révolution tranquille a engendré chez ceux qui en ont été les promoteurs ou les ouvriers une saturation des emplois, un corporatisme, des mécanismes de défense qui empêchent tout changement important. Les jeunes forment une sorte de nouveau prolétariat, ils campent hors de la cité. ».
Ça fait réfléchir ! Et ça ne s’est pas amélioré depuis 1986.
Quand je vous dis qu’on a des choix moraux à faire, c’est aussi à cela que je fais référence.
Je regrette de le dire, mais ceux qui crient le plus fort en ce moment dans notre société, ce ne sont pas ceux qui sont les plus pauvres. À mon avis, la solidarité est une très noble idée si elle réfère à un partage équitable de la richesse collective entre l’ensemble des générations. La Révolution tranquille a favorisé l’émergence d’une classe moyenne. La majorité des baby-boomers ont été capables de se trouver une situation qui convenait à leurs aspirations et à leurs besoins. Il ne faut pas fermer les portes de cette classe moyenne à la jeune génération.
Il faut admettre ces réalités si on veut progresser comme collectivité.
C’est pour parler de ces enjeux que nous avons convoqué le Sommet du Québec et de la jeunesse.
Si on conçoit le Sommet comme un exercice de bargaining power. Si on participe au Sommet en ne pensant qu’à sa petite liste de revendications corporatistes, je vous le dis tout de suite, on aura pas avancé d’un pouce. On aura tout fait ça pour rien. On aura pensé les grands enjeux du Québec seulement dans le court terme.
Quand on parle de vieillissement de la population. Quand on parle de transformations du monde du travail. Quand on parle de dette. On ne parle pas seulement de ce qui va se passer l'année prochaine, mais de ce qui va se passer quand vous aurez 40 ans.
Pour que le Sommet du Québec et de la jeunesse puisse déboucher sur des pistes d’action, il ne faudra pas avoir peur de se poser les vraies questions.
J’ai dressé la toile de fond des grands défis qui attendent le Québec de demain, qui nous attendent. Jusqu’au Sommet, il nous faudra maintenant penser à des pistes d’action novatrices.
Par rapport à la société vieillissante :
Allons-nous laisser exploser les coûts de santé sans réagir ?
Quelle place auront la jeunesse et l’éducation dans une société vieillissante ?
Comment, dans les coûts sociaux à venir, allons-nous tenir compte de la capacité de payer des retraités ?
C’est à toutes ces questions que nous devrons répondre.
Ce n’est pas parce que la société vieillit, qu’on ne doit parler que de santé. Au contraire, l’éducation devra rester l’une de nos préoccupations les plus importantes. Car investir dans l’éducation, c’est investir dans l’avenir.
Il nous faudra valoriser l’éducation, en faire une valeur primordiale. Il ne faudra pas hésiter à investir dans le savoir, c’est-à-dire dans nos universités. Il ne faudra pas avoir peur de mettre ce qu’il faut sur la table afin que nos chercheurs puissent rester au Québec.
J’insiste beaucoup sur les universités. Elles auront un rôle clef à jouer par rapport aux enjeux qui nous attendent.
Pour jouer ce rôle clef, les universités doivent rester accessibles. Les jeunes qui ont de la volonté et des capacités doivent poursuivre leurs études universitaires. C’est ça l’égalité des chances. C’est un choix de société qui honore les Québécois.
Pour jouer ce rôle clef, les universités devront être plus performantes. Elles devront construire des partenariats entre elles, s’assurer d’une masse critique d’étudiants dans tous les départements, rendre des comptes à la société par le biais d’indices de performance.
Pour jouer ce rôle clef, les universités devront répondre aux besoins de la société. Et quand je dis répondre aux besoins de la société, je ne pense pas qu’au marché du travail, même si c’est là, j’en suis convaincu, une dimension fondamentale. L’université doit répondre aux besoins culturels et sociaux de la société, elle doit être attentive aux grandes questions qui la hantent.
Cette université dont je rêve. Cette université ouverte à tous, capable de compétitionner avec les meilleures universités du monde, connectée sur la société québécoise n’existera qu’à deux conditions. À la condition de se donner plus de flexibilité dans le fonctionnement et à la condition de réinvestir. Avec les étudiants, les recteurs, les professeurs, je travaille en ce moment à réunir ces deux facteurs de réussite.
Je suis très conscient des défis qui attendent l’université. Mais il ne faut pas faire les choses n’importe comment. Il ne suffit pas que le gouvernement mette de l’argent pour que tout se règle. Les directions et les professeurs ont aussi une grande responsabilité sociale dans cette réussite.
Bref, il nous faudra placer la relève au cœur de nos préoccupations. Ce n’est pas parce que la société vieillit qu’on doit voir la retraite comme un idéal de vie, comme le but ultime.
Si on veut se projeter dans l’avenir comme société, si on veut se dessiner un futur commun plein d’espoir, il faudra penser, comme le soutiennent vos représentants de la FAÉCUM et de la FEUQ, à la relève; la situer au cœur de toutes nos préoccupations.
Par rapport à un monde du travail qui se transforme :
Allons-nous accepter encore longtemps le haut taux de décrochage qui empêche trop de nos jeunes de se trouver une place sur le marché du travail ?
Allons-nous baisser les bras devant l’analphabétisme de portions immenses de notre société à l’ère de la « société du savoir » ?
Allons-nous continuer de tolérer l’unilinguisme de trop de nos jeunes dans un contexte de mondialisation et de globalisation ?
Ce n’est pas vrai qu’on doit continuer à tolérer que 30 p. 100 de nos jeunes décrochent au secondaire. Ce n’est pas vrai non plus qu’on va baisser les bras devant le défi de l’alphabétisation. L’avenir nous commande de qualifier 100 p. 100 de nos jeunes.
Pour y arriver, il nous faut absolument revaloriser la formation qualifiante, c’est-à-dire la formation professionnelle et technique qui n’est pas assez valorisée même si 50 p. 100 des emplois exigent ce type de formation et la formation universitaire, incluant les formations du 2e et du 3e cycle, où l’on a encore beaucoup de rattrapage à faire.
Car une formation, un diplôme, des compétences, ce sont autant de moyens de s’intégrer au monde du travail. L’école, de concert avec son milieu, a d’immenses défis à relever.
Il faudra aussi développer une culture du stage. Il faut construire des passerelles entre l’école technique, l’université et le monde du travail. Pour y arriver, tout le monde devra mettre l’épaule à la roue. Pour créer une vraie dynamique d’intégration vers le monde du travail, il faudra que tout le monde fasse preuve de souplesse et d’ouverture, qu’on mette de côté les cloisons étanches et le corporatisme frileux.
La relève de demain devra prendre le monde pour horizon. Dans cette nouvelle économie du savoir, il faudra se mettre à l’apprentissage d’une deuxième, voire d’une troisième langue. Il faudra inciter notre relève à découvrir le monde, à voir ailleurs ce qui se fait pour mieux revenir, et mieux bâtir un Québec prospère.
Dans ce monde du travail qui se transforme, il nous faudra fournir à la relève les outils nécessaires à l’esprit d’entreprise. Nos jeunes entrepreneurs devront avoir en main tous les outils pour partir du bon pied.
Dans ce monde du travail qui se transforme, il nous faudra également penser aux jeunes familles qui subissent une certaine précarité. Il nous faudra ajuster en conséquence le nombre de place en garderies, voir à ce que les jeunes couples qui veulent avoir des enfants ne soient pas pénalisées par leur choix (ex. : assurance-parentale).
Par rapport à la dette :
Allons-nous léguer à la jeunesse une société criblée de dettes ?
Allons-nous consacrer toutes nos marges de manœuvre actuelles en baisse d’impôt à des baby-boomers qui, plus que toutes les autres générations, ont bénéficié de la prospérité et de la croissance de l’État québécois ?
Il y a là des questions déchirantes, j’en conviens.
Mais dès maintenant, il faut envisager des pistes qui permettront de mieux répartir la richesse entre les générations. À commencer par nos institutions publiques qui devront ouvrir leurs portes à la relève. Je parle ici de nos universités, ainsi que de la fonction publique et parapublique.
Beaucoup de nos jeunes veulent servir l’État, c’est-à-dire leurs concitoyens, leur société, leur pays. Notre devoir à nous les baby-boomers est de leur faire une place, tout comme on nous en a fait une à une certaine époque. Dans cette main tendue, il ne faudra pas voir qu’une ouverture paternaliste envers les plus jeunes, mais bien un signe de regénérescence de nos institutions publiques.
Notre devoir moral. Notre devoir sacré est de rendre aux générations futures un État dynamique, plein d’énergie, prêt à tous les nouveaux défis. C’est là une responsabilité collective. Celles et ceux qui, en 2025, vivront dans ce Québec énergiser, nous jugeront sur ces résultats et non sur des vœux pieux.
Il faudra laisser à nos descendants un État à la fois efficace et équitable. C’est du moins l’un des grands défis que je me suis fixé depuis que je suis en politique.
Pour des raisons que je ne m’explique pas, on oppose souvent les idées d’équité et d’efficacité. Selon moi, on doit à la fois prôner un État équitable et un État efficace. Je dirais même que l’un ne va pas sans l’autre.
Pour assurer une vraie équité, il faut des ressources. Ces ressources ne pourront être obtenues que si nous savons devenir plus souple, plus flexible dans notre façon d’administrer les deniers publics. Dans plusieurs secteurs de notre société, dont l’éducation, il me semble que cette souplesse et cette flexibilité font malheureusement défaut. Les relations de travail, les répartitions de tâches sont à ce point codifiées et normées qu’on ne laisse presque plus de place à celles et à ceux qui veulent innover, aller plus loin.
Bien sûr, il ne faut pas revenir au règne de l’arbitraire qui existait avant la Révolution tranquille. Mais il faut retrouver le sens de la responsabilité. Il faut trouver les moyens de redonner plus de place à l’initiative, à l’implication personnelle, au dévouement désintéressé.
Si en 2025, nous souhaitons toujours vivre dans une société équitable, dans une société humaine et généreuse, dans une société qui insiste plus sur le talent et le mérite que sur l’origine sociale, il nous faut dès maintenant nous montrer ouvert au principe d’efficacité.
C’est parce que je suis un social-démocrate que je milite en faveur de ce principe. Parce que je veux nous laisser une vraie marge de manœuvre, une vraie possibilité de jouer un rôle social.
Je compte sur vous pour participer à cet effort collectif.
On n’a pas le droit de laisser moins à nos enfants que ce qu’on a reçu de nos parents.
Merci ! --Message edité par Acrux le 2005-04-14 16:55:51--
Acrux a écrit T'as pas tord, mais concrètement je doute que la vie soit aussi facile aujourd'hui que part le passé... Avant le fait de n'avoir aucune éducation ne nuisait aucunement à avoir de très bons emplois, aujourd'hui même avec une maîtrise y a rien de garantie... De plus, aujourd'hui des emplois à vie ça n'existe plus non plus, par le passé oui... Les subventions de toutes sortes ce font beaucoup plus rare parce que justement, on a plus les moyens...
Ce n'est pas qu'une maison et des bijoux que je laisse à mon patrimoine, c'est un hypothèque...!
...et quand on ne peut la payer ces les huissiers qui s'en empare du patrimoine...
J'aimerais bien savoir de quelle époque tu parle exactement. La deuxième guerre mondiale à permis au Canada de devenir une puissance économique, parce que le pays participait à la reconstruction de l'Europe. Dans ce temps là, le pays était compétitif, et c'est ce qui permetait d'avoir tant d'emploi avec peu de qualification. Mais les industries ont évoluer, et avec elles les choses qu'on devait apprendre pour bien faire notre travail. Ce n'est pas que le Canada qui est comme ça, c'est tous les pays industrialisé. Si on était dans les mêmes conditions d'emploi qu'il y a 50 ans, il n'y aurrait plus personne qui instalerait des entreprises ici, et on n'aurait plus d'emploi. Il faut vivre avec son temps, et si on veut les avantages, il faut aussi les inconvénients.
C'est sur que maintenant on ne se souvient que du bon vieux temps, mais si on y retournait, on trouverait surement que ce n'était pas si rose que ça. Ils avaient des problèmes que nous ne connaissons plus parce qu'ils ont été regler et la vie était sans doute loin d'être parfaite.
Ce n'est pas qu'une maison et des bijoux que je laisse à mon patrimoine, c'est un hypothèque...!
...et quand on ne peut la payer ces les huissiers qui s'en empare du patrimoine...
J'aimerais bien savoir de quelle époque tu parle exactement. La deuxième guerre mondiale à permis au Canada de devenir une puissance économique, parce que le pays participait à la reconstruction de l'Europe. Dans ce temps là, le pays était compétitif, et c'est ce qui permetait d'avoir tant d'emploi avec peu de qualification. Mais les industries ont évoluer, et avec elles les choses qu'on devait apprendre pour bien faire notre travail. Ce n'est pas que le Canada qui est comme ça, c'est tous les pays industrialisé. Si on était dans les mêmes conditions d'emploi qu'il y a 50 ans, il n'y aurrait plus personne qui instalerait des entreprises ici, et on n'aurait plus d'emploi. Il faut vivre avec son temps, et si on veut les avantages, il faut aussi les inconvénients.
C'est sur que maintenant on ne se souvient que du bon vieux temps, mais si on y retournait, on trouverait surement que ce n'était pas si rose que ça. Ils avaient des problèmes que nous ne connaissons plus parce qu'ils ont été regler et la vie était sans doute loin d'être parfaite.
Je parle des années 1970 jusqu'à nos jours, et ce n'est pas fini...
Le capital politique c'est les baby-boomers qui l'ont, avant c'était pour l'éducation, ensuite pour l'emploi et les subventions de toutes sortes, et maintenant c'est pour la santé…
On a qu'à voir la grève étudiante par exemple, le gouvernement s'en fou carrément, cette génération est trop peut nombreuse, c'est un capital politique qui ne vaut pas la peine, alors la seule chance qu’ils ont c’est que papa et maman sorte avec eux dans la rue... --Message edité par Acrux le 2005-04-14 16:36:27--
Le capital politique c'est les baby-boomers qui l'ont, avant c'était pour l'éducation, ensuite pour l'emploi et les subventions de toutes sortes, et maintenant c'est pour la santé…
On a qu'à voir la grève étudiante par exemple, le gouvernement s'en fou carrément, cette génération est trop peut nombreuse, c'est un capital politique qui ne vaut pas la peine, alors la seule chance qu’ils ont c’est que papa et maman sorte avec eux dans la rue... --Message edité par Acrux le 2005-04-14 16:36:27--