Un pompier a dit qu'il fallait voir les choses comme elles sont et que c'est la guerre; et il a répété: oui la guerre. Quelqu'.un a dit que Chirac ne voulait pas de l'armée car ça ferait peur aux gens car ils diraient que c'est la guerre civile.
Je parle avec des Français dans diverses régions de la France, et ils me disent qu'ils ont très peur. Il paraît que c'est un peu plus calme là à Paris mais ça s'étend ailleurs. Ceci a été dit aussi à la télé tantôt
Les gens disent que si l'Armée n'intervient pas, ils agiraient en s'en prenant aux noirs, aux arabes......... Ça risque vraiment de très mal tourner.......
J'ai un ami journaliste qui a vécu en France, qui est en communication avec des jouronalistes là-bas et ils s'attendent tous à ce que ça empire, d'autant plus que (l'ai-je déjà dit?) qu'un Arabe a dit (visage masqué) que ça ça n'était rien et que les gens verraient jusqu'où ils peuvent aller....
En tout cas, espérons que tout va se terminer bientôt.
Les gens qui mettent le feu dans Les Banlieu de Paris
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- geneviève-2
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bonsoir ,oui ce que vous voyer a la télé est bien réelle,des affrontement un peut partout en France ,on ne compte plus les véhicules ,magazins,ecoles,tentative d'incendis sur deux église dans le nord de la france,et le plus grave deux pères de famille battus à morts,jet de cocktail molotov sur des bus avec des personne dedans,une handicapé a étais légèrement brulé,chauffeur agressé pas plus tard que se soir et sont bus brûlée,le bus était équipé au g.P.l ,il a explosé juste a coté d'une maison avec des enfants .dans ma cité avant hier soir 6 motos,et une voiture brûlée,le ras le bol est total.si ça continnue la guerre civil n'est pas loin
des vehicules ont brulés en belgique rt aussi en allemagne selon lcn
baisse de tension en france le couvre feu porte fruit 6 vehixules seulement ont brulés
baisse de tension en france le couvre feu porte fruit 6 vehixules seulement ont brulés
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
Earendil a écritdes vehicules ont brulés en belgique rt aussi en allemagne selon lcn
baisse de tension en france le couvre feu porte fruit 6 vehixules seulement ont brulés
Effectivement une baisse cette nuit, mais c'est pas 6 voitures qui ont brulé cette nuit, mais " seulement " 617 !!! alors que les autres nuits c'était plus de 1000 ! mais pas 6 hein... malheureusement!
baisse de tension en france le couvre feu porte fruit 6 vehixules seulement ont brulés
Effectivement une baisse cette nuit, mais c'est pas 6 voitures qui ont brulé cette nuit, mais " seulement " 617 !!! alors que les autres nuits c'était plus de 1000 ! mais pas 6 hein... malheureusement!
ouan 617
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
La sous France
Pierre Foglia
La Presse
Les banlieues françaises sont, depuis plus de deux semaines, en proie à une agitation sans précédent. Encore hier (pour une 16e nuit consécutive), les violences se sont succédées, plus de 300 véhicules ont été incendiés et des commerces vandalisés. Notre chroniqueur, Pierre Foglia, s'est rendu dans ces cités pour comprendre ce qui nourrit ce désespoir et cette colère.
Wallid, se présente-t-il.
Algérien?
Je suis aussi Français que vous.
Sur le fond, c'est pas faux. On est Français de la même façon. Fils d'immigrants, élevés en France, sauf que moi, je n'ai pas grandi dans une cité et ma mère ne portait pas de voile, mais, quand elle venait à l'école, les enfants se moquaient de son accent. J'avais assez peur qu'elle parle. Avais-tu honte de ta mère quand t'étais petit, Wallid? Trouvais-tu qu'elle parlait comme un marchand de tapis? Je suis passé au tutoiement sans m'en rendre compte.
J'y pensais dans l'avion. Je me disais que les émeutes seraient finies quand j'arriverais à Paris, mais que de toute façon, le sujet derrière toute cette fumée, c'est la France. C'est l'immigration. Le pays d'où tu viens, celui où tu vas, ce que tu es- Italien, Arabe. " Cela fait combien de temps que vous êtes au Québec? ai-je demandé au chauffeur de taxi haïtien qui m'a mené à Dorval?"
- Trente et un ans. Vous?
- Quarante-quatre ans. Comment savez-vous que je ne suis pas d'ici?
- Votre accent.
- Vous vous sentez Québécois?
Québécois, et Noir, et Haïtien, tout ça. "
J'y pensais dans le taxi et dans l'avion. Il y a dans le monde de plus en plus de gens qui quittent leur pays pour aller vivre dans un autre où ils deviennent autres, eux aussi. Enfin ils essaient. Quel que soit le modèle d'intégration, républicain en France, communautaire au Canada ou en Angleterre, melting-pot aux États-Unis, au fond ça change rien. C'est difficile partout d'être immigrant, je voulais dire plutôt de ne plus l'être.
L'altérité se bute toujours à la culture quotidienne, à la tradition. Plus la culture du pays hôte est béton, plus l'autre se pète le front dessus. J'y reviendrai à la fin.
Pour tout de suite, je reviens place de Poulies à Saint-Denis, en banlieue nord de Paris où je cause avec Wallid. Il tient le kiosque à journaux en plein milieu de la place. Devant son kiosque, la grande épicerie Carrefour que les émeutiers ont tenté de brûler l'avant-veille.
" Ils ont cramé les portes, voyez c'est placardé. "
Au fait, Wallid est tunisien, pas algérien.
" Je suis français, je vous dis! Je suis né ici à Saint-Denis, j'ai été à l'école ici, je n'ai jamais été en Tunisie de ma vie."
- C'est ça, vous êtes français mais les Français ne le savent pas. "
Il rit. Le Turc en train de payer son journal turc rit aussi.
Wallid raconte: " La semaine avant les émeutes, j'étais avec un copain et deux copines dans une voiture, les flics arrivent à notre hauteur, nous font signe de nous arrêter. Papiers. Fouille jambes écartées comme dans les films américains, c'était place Clichy en plein jour, les gens nous regardaient comme si on était des bandits."
" Une des beurettes qui nous accompagnait en a dit après en déconnant, mais quand t'y penses, tout est là: ça nous arrive pas quand on sort avec des Français! "
Quel triomphe?
Beurs et beurettes. Enfants et petits-enfants de l'immigration maghrébine, ce sont eux qui viennent de foutre le feu aux banlieues. Au 93 surtout. Le département de la Seine Saint-Denis. En gros un territoire situé entre l'aéroport Charles-De Gaulle et les portes nord de Paris, porte des Lilas, porte de la Chapelle, porte de Clignancourt.
Saint-Denis, la ville, est à portée d'injure de Montmartre, 100 000 habitants, une basilique trois étoiles au Michelin, une université, quelques rues commerçantes et les cités autour, mais on se croirait plus en banlieue d'Alger qu'en banlieue de Paris. J'y descends dans un hôtel du carrefour Pleyel même quand il n'y a pas d'émeutes. Je vais jogger au stade Pablo-Neruda, le midi dans les restos c'est toujours du couscous, le soir c'est fermé, et on n'y rencontre jamais Denise Bombardier.
À Saint-Denis, il y a le Stade de France et à l'ombre de ce machin futuriste, juste de l'autre côté du canal, il y a la cité des Francs-Moisins, c'est là que j'étais en 98, quand la France a gagné la Coupe du monde de foot grâce à un Algérien (Zidane). L'a-t-on assez répété alors que c'était le triomphe des métèques, des banlieues, de la France plurielle, du modèle français. Je me souviens d'un petit garçon, ici même aux Francs-Moisins qui m'avait dit: " Tu vois, avec Zidane, l'Algérie aussi aurait pu gagner la Coupe du Monde. " Je me souviens surtout de son petit copain qui l'avait mouché aussitôt: " Pourquoi tu dis ça? Zidane, il est Français comme toi et moi. "
Sauf que les Français ne le savent pas.
J'étais à nouveau aux Francs-Moisins hier. Où est donc passé le grand triomphe black-blanc-beur? Les mêmes blocs d'habitation qu'on a envie d'écrire avec K comme dans Kafka. Le même non-lieu, le même non-paysage, la même non-humanité, les même arbres rabougris, le même mois de novembre toute l'année. C'est drôle qu'on parle tant de révolte dans les journaux, ce que l'on respire ici tient plus du renoncement et du désespoir que de la fureur. Mais je me suis quand même fait envoyer chier devant le bâtiment 6 par des ados encapuchonnés qui ont refusé de me parler.
C'est un journaliste allemand qui m'a donné le truc, un peu plus tard à La Courneuve, dans une autre cité, la cité des 4000: essaie les filles, les filles parlent plus. J'ai essayé Nadia qui sortait de l'épicerie, élève du collège Paul-Éluard à Saint-Denis. " Je viens de prendre le tramway mademoiselle, vous savez, le zonard, celui qui part de Noisy-le-Sec, passe par Bobigny, Drancy, La Courneuve pour arriver ici. Je me suis arrêté dans plusieurs cités chaudes, dans mon carnet de notes, il doit y avoir au moins 100 fois les mots chômage, violence, exclusion, drogue, cocktail Molotov, essence, je vais vous poser la même question qu'aux autres- qu'est-ce qui va pas?- mais vous n'avez pas le droit d'utiliser aucun de ces mots là... "
C'est sorti d'un jet comme si elle avait attendu toute sa vie qu'on lui pose cette question, ou plus probablement comme si elle venait de raconter 20 fois son histoire à 20 journalistes différents..
" Je vais vous raconter la première fois, monsieur."
- La première fois de quoi?
- Que j'ai su.
- Su quoi?
- J'avais 7 ans, on est allés à un spectacle de marionnettes au Champ de Mars, y'avait mon frère, ma mère, mon père. Il ne s'est rien passé. Une belle journée. Mais c'est la première fois que j'ai pris conscience que je n'étais pas comme eux. J'ai vu comment les gens regardaient mon père, ou peut-être comment ils ne le voyaient pas. J'ai 17 ans, en 17 ans je suis allée deux ou trois fois chez des " Français-Français ", pas plus. Et il n'en est jamais venu chez moi à la cité. "
C'est fini mais ça va continuer
Les cités, vous l'avez compris, ne sont pas des villes. Une cité c'est une douzaine de blocs d'une vingtaine d'étages entre une autoroute et un canal. Les cités ne sont pas des villes mais sont rattachées à des petites villes qui ne sont pas si pires, La Courneuve ou Aulnay-sous-Bois. Il n'y a pas si longtemps, c'étaient des villages dans les champs avec des coquelicots. C'était beau avant d'être moche. Aujourd'hui c'est laid mais vivable. Disons Saint-Hubert sur la Rive-Sud, en plus couscous, en moins poutine. Beaucoup de cafés Internet pour une clientèle qui n'a pas les moyens de s'acheter un ordi. Des bars où on voit des gens fumer le narghilé. Les restos sont tenus par les Turcs. Mathieu allait entrer au Jumela, entre deux cours à l'Institut de technologies. Il se prépare à devenir comptable. Ses parents l'ont appelé Mathieu parce que ça fait moins arabe que Mohammed, mais franchement c'est pas un très bon camouflage.
" Y'a des Français à ton collège?"
- Deux sur 28 dans ma classe. "
J'en ai trouvé un peu plus loin, des Français. Il y avait une église. Un cimetière attenant à l'église. Ils étaient là les Français, au cimetière, famille Lebleu, famille Gallet, famille Guyot, famille Collin. Que des Français.
À Bobigny, toujours sur cette même ligne de tramway, à Bobigny j'ai travaillé quand j'étais petit dans une imprimerie qui s'appelait Cheix ou Chaix. On n'imprimait que des horaires de chemins de fer. Imaginez, j'avais 18 ans et je composais toute la journée des horaires de chemin de fer. Le monde pense que je suis comme ça parce que j'ai pris de la drogue. Pas du tout. C'est rien la drogue à côté des horaires de chemin de fer. Je n'ai rien reconnu de Bobigny. En tout cas, en ce temps-là, il n'y avait pas de consulat de l'Algérie.
Au tribunal de grande instance de Bobigny, on jugeait la dernière fournée des incendiaires de la veille sous haute surveillance policière. Une clôture protège le tribunal du public. Fouille à l'entrée. Sur l'agora, une jeune avocate donne une entrevue à la télé suédoise.
Ces émeutes sont l'affaire d'un poignée de casseurs, des récidivistes, des dealers, carrément des criminels, résume-t-elle. Ils étaient soutenus par des insurgés de circonstance qui exprimaient le ras-le-bol des cités.
Un ras-le-bol exploité par les leaders religieux?
Les mosquées n'ont rien à voir, affirme l'avocate. Au contraire, les banlieues qui n'ont pas bougé sont celles où les islamistes sont le mieux implantés.
Au bout de la ligne du tramway, à Noisy-le-Sec, il faut prendre l'autobus jusqu'à Bondy et là, mon cul, pas un autre autobus! Je prends un taxi pour Clichy-sous-Bois. C'est à Clichy que tout a commencé. Un taxi! Il n'y a pas de taxi ici, monsieur! Pour aller où? À Clichy-sous-Bois! S'il y avait des taxis, ils n'iraient pas. Prenez le 376, dites au chauffeur de vous laisser à la cité des Bosquets ou du Chêne-Pointu. C'est là que le feu a pris au tout début.
Rappelons-le, c'était le 27 octobre. Des ados qui revenaient d'aller jouer au foot sont pris en chasse par des flics zélés. Les ados partent à courir. Quelques-uns sont arrêtés. Trois se réfugient dans un enclos de transformateurs électriques. Bouna et Zyed sont électrocutés. Le troisième est gravement brûlé. Dans la soirée, la banlieue explose.
Quatorze jours plus tard quand je débarque au Chêne-Pointu, la cité est plutôt tranquille. La nuit vient de tomber, les centaines de fenêtres de la face nord de la barre D s'allument une à une. Le mot- la barre- a remplacé blocs. Barres parce qu'elles s'étirent sur la longueur. Parce qu'elles barrent le ciel (et l'avenir?). Je n'ai pas aimé le coup d'oeil torve du chauffeur d'autobus quand je suis descendu. Il s'est retenu de me dire que c'était pas un zoo. Il a raison. De toute façon c'est fini, je n'en verrai pas de voitures brûler. Le théâtre s'est vidé. Seuls les flics sont encore en scène.
Un dessin avec ça?
C'est fini pour cette fois, mais ça recommencera. Le bidon de ces villes-bidon est plein à ras bord de haine glauque. Mais ce n'est pas la première raison.
On met beaucoup en cause, ces jours-ci, le modèle d'intégration des Français. Je reprends donc, trois modèles d'intégration. Le melting-pot des Américains, qui donne les meilleurs résultats sauf avec les Noirs. Le nôtre, dont on parlera une autre fois, mais avant de se péter les bretelles souvenons-nous tout de même qu'il n'a jamais passé l'épreuve d'une immigration fleuve et ciblée comme l'immigration maghrébine en France. Souvenons-nous aussi que les Anglais, qui ont la même approche communautaire que nous, ont vérifié cet été que leurs communautés n'étaient pas aussi paisiblement intégrées qu'ils le croyaient.
Les Français maintenant. Rigidité républicaine. Zéro communautaire. On t'accepte en France alors tu fermes ta gueule, tu fais comme les Français et tu seras considéré comme un Français, pareil pareil. Ce serait le deal parfait si ça marchait. Mais ça ne marche pas. Quarante ans plus tard, parfois deux générations plus tard, l'Arabe n'est toujours pas Français. Et, souvent même, est devenu un bougnoule.
Deux choses pour expliquer l'échec du modèle français. D'abord le nombre. C'est facile d'intégrer trois Papous, ça l'est moins d'intégrer 10 millions de Maghrébins, de Turcs, ou de Chinois, ou de n'importe quoi. Quand ils sont des millions et des millions, tous de la même sorte, ça fait forcément comme un sous-pays dans le pays. Explosif.
L'autre raison c'est la France elle-même, sa culture béton. Plus la culture du pays hôte est forte- culture au sens de civilisation- plus l'Autre, l'Étranger, se pète le front dessus. Et un jour pète les plombs.
Moi? Si j'ai pété les plombs comme immigrant en France? Souvent.
Comme immigrant franco-italien au Québec? Jamais. Pouvez pas dire que je ne vous fais pas des beaux dessins...
Pierre Foglia
La Presse
Les banlieues françaises sont, depuis plus de deux semaines, en proie à une agitation sans précédent. Encore hier (pour une 16e nuit consécutive), les violences se sont succédées, plus de 300 véhicules ont été incendiés et des commerces vandalisés. Notre chroniqueur, Pierre Foglia, s'est rendu dans ces cités pour comprendre ce qui nourrit ce désespoir et cette colère.
Wallid, se présente-t-il.
Algérien?
Je suis aussi Français que vous.
Sur le fond, c'est pas faux. On est Français de la même façon. Fils d'immigrants, élevés en France, sauf que moi, je n'ai pas grandi dans une cité et ma mère ne portait pas de voile, mais, quand elle venait à l'école, les enfants se moquaient de son accent. J'avais assez peur qu'elle parle. Avais-tu honte de ta mère quand t'étais petit, Wallid? Trouvais-tu qu'elle parlait comme un marchand de tapis? Je suis passé au tutoiement sans m'en rendre compte.
J'y pensais dans l'avion. Je me disais que les émeutes seraient finies quand j'arriverais à Paris, mais que de toute façon, le sujet derrière toute cette fumée, c'est la France. C'est l'immigration. Le pays d'où tu viens, celui où tu vas, ce que tu es- Italien, Arabe. " Cela fait combien de temps que vous êtes au Québec? ai-je demandé au chauffeur de taxi haïtien qui m'a mené à Dorval?"
- Trente et un ans. Vous?
- Quarante-quatre ans. Comment savez-vous que je ne suis pas d'ici?
- Votre accent.
- Vous vous sentez Québécois?
Québécois, et Noir, et Haïtien, tout ça. "
J'y pensais dans le taxi et dans l'avion. Il y a dans le monde de plus en plus de gens qui quittent leur pays pour aller vivre dans un autre où ils deviennent autres, eux aussi. Enfin ils essaient. Quel que soit le modèle d'intégration, républicain en France, communautaire au Canada ou en Angleterre, melting-pot aux États-Unis, au fond ça change rien. C'est difficile partout d'être immigrant, je voulais dire plutôt de ne plus l'être.
L'altérité se bute toujours à la culture quotidienne, à la tradition. Plus la culture du pays hôte est béton, plus l'autre se pète le front dessus. J'y reviendrai à la fin.
Pour tout de suite, je reviens place de Poulies à Saint-Denis, en banlieue nord de Paris où je cause avec Wallid. Il tient le kiosque à journaux en plein milieu de la place. Devant son kiosque, la grande épicerie Carrefour que les émeutiers ont tenté de brûler l'avant-veille.
" Ils ont cramé les portes, voyez c'est placardé. "
Au fait, Wallid est tunisien, pas algérien.
" Je suis français, je vous dis! Je suis né ici à Saint-Denis, j'ai été à l'école ici, je n'ai jamais été en Tunisie de ma vie."
- C'est ça, vous êtes français mais les Français ne le savent pas. "
Il rit. Le Turc en train de payer son journal turc rit aussi.
Wallid raconte: " La semaine avant les émeutes, j'étais avec un copain et deux copines dans une voiture, les flics arrivent à notre hauteur, nous font signe de nous arrêter. Papiers. Fouille jambes écartées comme dans les films américains, c'était place Clichy en plein jour, les gens nous regardaient comme si on était des bandits."
" Une des beurettes qui nous accompagnait en a dit après en déconnant, mais quand t'y penses, tout est là: ça nous arrive pas quand on sort avec des Français! "
Quel triomphe?
Beurs et beurettes. Enfants et petits-enfants de l'immigration maghrébine, ce sont eux qui viennent de foutre le feu aux banlieues. Au 93 surtout. Le département de la Seine Saint-Denis. En gros un territoire situé entre l'aéroport Charles-De Gaulle et les portes nord de Paris, porte des Lilas, porte de la Chapelle, porte de Clignancourt.
Saint-Denis, la ville, est à portée d'injure de Montmartre, 100 000 habitants, une basilique trois étoiles au Michelin, une université, quelques rues commerçantes et les cités autour, mais on se croirait plus en banlieue d'Alger qu'en banlieue de Paris. J'y descends dans un hôtel du carrefour Pleyel même quand il n'y a pas d'émeutes. Je vais jogger au stade Pablo-Neruda, le midi dans les restos c'est toujours du couscous, le soir c'est fermé, et on n'y rencontre jamais Denise Bombardier.
À Saint-Denis, il y a le Stade de France et à l'ombre de ce machin futuriste, juste de l'autre côté du canal, il y a la cité des Francs-Moisins, c'est là que j'étais en 98, quand la France a gagné la Coupe du monde de foot grâce à un Algérien (Zidane). L'a-t-on assez répété alors que c'était le triomphe des métèques, des banlieues, de la France plurielle, du modèle français. Je me souviens d'un petit garçon, ici même aux Francs-Moisins qui m'avait dit: " Tu vois, avec Zidane, l'Algérie aussi aurait pu gagner la Coupe du Monde. " Je me souviens surtout de son petit copain qui l'avait mouché aussitôt: " Pourquoi tu dis ça? Zidane, il est Français comme toi et moi. "
Sauf que les Français ne le savent pas.
J'étais à nouveau aux Francs-Moisins hier. Où est donc passé le grand triomphe black-blanc-beur? Les mêmes blocs d'habitation qu'on a envie d'écrire avec K comme dans Kafka. Le même non-lieu, le même non-paysage, la même non-humanité, les même arbres rabougris, le même mois de novembre toute l'année. C'est drôle qu'on parle tant de révolte dans les journaux, ce que l'on respire ici tient plus du renoncement et du désespoir que de la fureur. Mais je me suis quand même fait envoyer chier devant le bâtiment 6 par des ados encapuchonnés qui ont refusé de me parler.
C'est un journaliste allemand qui m'a donné le truc, un peu plus tard à La Courneuve, dans une autre cité, la cité des 4000: essaie les filles, les filles parlent plus. J'ai essayé Nadia qui sortait de l'épicerie, élève du collège Paul-Éluard à Saint-Denis. " Je viens de prendre le tramway mademoiselle, vous savez, le zonard, celui qui part de Noisy-le-Sec, passe par Bobigny, Drancy, La Courneuve pour arriver ici. Je me suis arrêté dans plusieurs cités chaudes, dans mon carnet de notes, il doit y avoir au moins 100 fois les mots chômage, violence, exclusion, drogue, cocktail Molotov, essence, je vais vous poser la même question qu'aux autres- qu'est-ce qui va pas?- mais vous n'avez pas le droit d'utiliser aucun de ces mots là... "
C'est sorti d'un jet comme si elle avait attendu toute sa vie qu'on lui pose cette question, ou plus probablement comme si elle venait de raconter 20 fois son histoire à 20 journalistes différents..
" Je vais vous raconter la première fois, monsieur."
- La première fois de quoi?
- Que j'ai su.
- Su quoi?
- J'avais 7 ans, on est allés à un spectacle de marionnettes au Champ de Mars, y'avait mon frère, ma mère, mon père. Il ne s'est rien passé. Une belle journée. Mais c'est la première fois que j'ai pris conscience que je n'étais pas comme eux. J'ai vu comment les gens regardaient mon père, ou peut-être comment ils ne le voyaient pas. J'ai 17 ans, en 17 ans je suis allée deux ou trois fois chez des " Français-Français ", pas plus. Et il n'en est jamais venu chez moi à la cité. "
C'est fini mais ça va continuer
Les cités, vous l'avez compris, ne sont pas des villes. Une cité c'est une douzaine de blocs d'une vingtaine d'étages entre une autoroute et un canal. Les cités ne sont pas des villes mais sont rattachées à des petites villes qui ne sont pas si pires, La Courneuve ou Aulnay-sous-Bois. Il n'y a pas si longtemps, c'étaient des villages dans les champs avec des coquelicots. C'était beau avant d'être moche. Aujourd'hui c'est laid mais vivable. Disons Saint-Hubert sur la Rive-Sud, en plus couscous, en moins poutine. Beaucoup de cafés Internet pour une clientèle qui n'a pas les moyens de s'acheter un ordi. Des bars où on voit des gens fumer le narghilé. Les restos sont tenus par les Turcs. Mathieu allait entrer au Jumela, entre deux cours à l'Institut de technologies. Il se prépare à devenir comptable. Ses parents l'ont appelé Mathieu parce que ça fait moins arabe que Mohammed, mais franchement c'est pas un très bon camouflage.
" Y'a des Français à ton collège?"
- Deux sur 28 dans ma classe. "
J'en ai trouvé un peu plus loin, des Français. Il y avait une église. Un cimetière attenant à l'église. Ils étaient là les Français, au cimetière, famille Lebleu, famille Gallet, famille Guyot, famille Collin. Que des Français.
À Bobigny, toujours sur cette même ligne de tramway, à Bobigny j'ai travaillé quand j'étais petit dans une imprimerie qui s'appelait Cheix ou Chaix. On n'imprimait que des horaires de chemins de fer. Imaginez, j'avais 18 ans et je composais toute la journée des horaires de chemin de fer. Le monde pense que je suis comme ça parce que j'ai pris de la drogue. Pas du tout. C'est rien la drogue à côté des horaires de chemin de fer. Je n'ai rien reconnu de Bobigny. En tout cas, en ce temps-là, il n'y avait pas de consulat de l'Algérie.
Au tribunal de grande instance de Bobigny, on jugeait la dernière fournée des incendiaires de la veille sous haute surveillance policière. Une clôture protège le tribunal du public. Fouille à l'entrée. Sur l'agora, une jeune avocate donne une entrevue à la télé suédoise.
Ces émeutes sont l'affaire d'un poignée de casseurs, des récidivistes, des dealers, carrément des criminels, résume-t-elle. Ils étaient soutenus par des insurgés de circonstance qui exprimaient le ras-le-bol des cités.
Un ras-le-bol exploité par les leaders religieux?
Les mosquées n'ont rien à voir, affirme l'avocate. Au contraire, les banlieues qui n'ont pas bougé sont celles où les islamistes sont le mieux implantés.
Au bout de la ligne du tramway, à Noisy-le-Sec, il faut prendre l'autobus jusqu'à Bondy et là, mon cul, pas un autre autobus! Je prends un taxi pour Clichy-sous-Bois. C'est à Clichy que tout a commencé. Un taxi! Il n'y a pas de taxi ici, monsieur! Pour aller où? À Clichy-sous-Bois! S'il y avait des taxis, ils n'iraient pas. Prenez le 376, dites au chauffeur de vous laisser à la cité des Bosquets ou du Chêne-Pointu. C'est là que le feu a pris au tout début.
Rappelons-le, c'était le 27 octobre. Des ados qui revenaient d'aller jouer au foot sont pris en chasse par des flics zélés. Les ados partent à courir. Quelques-uns sont arrêtés. Trois se réfugient dans un enclos de transformateurs électriques. Bouna et Zyed sont électrocutés. Le troisième est gravement brûlé. Dans la soirée, la banlieue explose.
Quatorze jours plus tard quand je débarque au Chêne-Pointu, la cité est plutôt tranquille. La nuit vient de tomber, les centaines de fenêtres de la face nord de la barre D s'allument une à une. Le mot- la barre- a remplacé blocs. Barres parce qu'elles s'étirent sur la longueur. Parce qu'elles barrent le ciel (et l'avenir?). Je n'ai pas aimé le coup d'oeil torve du chauffeur d'autobus quand je suis descendu. Il s'est retenu de me dire que c'était pas un zoo. Il a raison. De toute façon c'est fini, je n'en verrai pas de voitures brûler. Le théâtre s'est vidé. Seuls les flics sont encore en scène.
Un dessin avec ça?
C'est fini pour cette fois, mais ça recommencera. Le bidon de ces villes-bidon est plein à ras bord de haine glauque. Mais ce n'est pas la première raison.
On met beaucoup en cause, ces jours-ci, le modèle d'intégration des Français. Je reprends donc, trois modèles d'intégration. Le melting-pot des Américains, qui donne les meilleurs résultats sauf avec les Noirs. Le nôtre, dont on parlera une autre fois, mais avant de se péter les bretelles souvenons-nous tout de même qu'il n'a jamais passé l'épreuve d'une immigration fleuve et ciblée comme l'immigration maghrébine en France. Souvenons-nous aussi que les Anglais, qui ont la même approche communautaire que nous, ont vérifié cet été que leurs communautés n'étaient pas aussi paisiblement intégrées qu'ils le croyaient.
Les Français maintenant. Rigidité républicaine. Zéro communautaire. On t'accepte en France alors tu fermes ta gueule, tu fais comme les Français et tu seras considéré comme un Français, pareil pareil. Ce serait le deal parfait si ça marchait. Mais ça ne marche pas. Quarante ans plus tard, parfois deux générations plus tard, l'Arabe n'est toujours pas Français. Et, souvent même, est devenu un bougnoule.
Deux choses pour expliquer l'échec du modèle français. D'abord le nombre. C'est facile d'intégrer trois Papous, ça l'est moins d'intégrer 10 millions de Maghrébins, de Turcs, ou de Chinois, ou de n'importe quoi. Quand ils sont des millions et des millions, tous de la même sorte, ça fait forcément comme un sous-pays dans le pays. Explosif.
L'autre raison c'est la France elle-même, sa culture béton. Plus la culture du pays hôte est forte- culture au sens de civilisation- plus l'Autre, l'Étranger, se pète le front dessus. Et un jour pète les plombs.
Moi? Si j'ai pété les plombs comme immigrant en France? Souvent.
Comme immigrant franco-italien au Québec? Jamais. Pouvez pas dire que je ne vous fais pas des beaux dessins...
CRISE DES BANLIEUES EN FRANCE
Un retour au calme relatif
Agence France-Presse
Paris
Les autorités françaises semblent avoir repris la main mardi dans la crise des banlieues ayant secoué le pays pendant près de trois semaines, au lendemain d'une intervention solennelle du président Jacques Chirac qui s'est posé en rassembleur de la nation.
Alors que les députés devaient entériner dans la journée une prolongation de trois mois de l'état d'urgence, réclamée par le gouvernement, la police s'est félicitée d'une nouvelle baisse des violences dans la nuit de lundi à mardi et d'«un retour à une situation quasi-normale» sur le terrain.
Signe de cette accalmie, le premier ministre Dominique de Villepin s'est rendu mardi matin à Aulnay-sous-Bois, une des villes de la banlieue parisienne les plus touchées par les émeutes qui avaient éclaté le 27 octobre après la mort accidentelle de deux adolescents.
Soulignant la volonté du gouvernement de faire preuve de «fermeté» contre les fauteurs de troubles mais aussi de lutter contre les «discriminations», il a repris les principaux thèmes développés la veille par M. Chirac.
Très critiqué pour son manque apparent d'implication depuis le début de ces troubles, sans précédent depuis près de 40 ans, le chef de l'État s'est adressé lundi soir aux Français dans une déclaration télévisée d'un quart d'heure. Il a évoqué une «crise de sens, une crise d'identité», et «un malaise profond» de la société française.
Il a aussi annoncé une série d'initiatives contre les discriminations, comme la création d'un service civil volontaire qui concernera 50 000 jeunes en 2007, dans le but de mieux intégrer les jeunes issus de l'immigration.
«Quelles que soient leurs origines», les «enfants des quartiers difficiles» sont «tous les filles et les fils de la République», a déclaré M. Chirac, alors que les violences urbaines ont surtout touché des banlieues déshéritées dont les habitants sont en majorité originaires du Maghreb et d'Afrique noire. Il a également promis que la justice serait «sans faiblesse» contre les émeutiers et annoncé un nouveau renforcement de la lutte contre l'immigration irrégulière.
«Le président s'engage», titre mardi le journal populaire Le Parisien, en évoquant «une prestation volontairement solennelle, un brin paternaliste, qui ne fera sans doute pas oublier ses 19 jours de relative discrétion».
«Chirac chausse ses lunettes», soulignait avec ironie Libération (gauche), en notant que le président avait, «fait rarissime» mis des lunettes à la place de ses lentilles de contact.
Pour le Figaro (droite), M. Chirac a «choisi de faire face à la crise et, pour s'exprimer, d'attendre la décrue» des violences pour ne pas risquer d'affaiblir encore plus son autorité, déjà ébranlée par la victoire du non au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne.
Devenu l'indicateur du degré des troubles, le nombre de voiture incendiées en France décroît depuis plusieurs jours. La nuit de lundi à mardi a marqué une nouvelle baisse avec 215 véhicules incendiés, contre 284 la veille et plus de 1400 au plus fort des émeutes dans la nuit du 6 ou 7 novembre.
Malgré l'accalmie, le gouvernement a approuvé lundi un projet de loi prolongeant de trois mois l'état d'urgence instauré le 8 novembre, qui a permis d'imposer des couvre-feux dans une quarantaine de villes. Le texte devait être examiné mardi après-midi à l'Assemblée nationale, où le parti au pouvoir (UMP, droite) est majoritaire.
Le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, a annoncé qu'il voterait contre cette prorogation car «ce n'est pas l'état d'urgence qui peut régler le problème». «On est en train (...) de donner les pleins pouvoirs au gouvernement», a-t-il assuré.
Parallèlement à l'état d'urgence, les condamnations se multiplient devant les tribunaux, qui ont prononcé près de 400 peines de prison ferme à l'encontre de personnes majeures impliquées dans les émeutes.
Un retour au calme relatif
Agence France-Presse
Paris
Les autorités françaises semblent avoir repris la main mardi dans la crise des banlieues ayant secoué le pays pendant près de trois semaines, au lendemain d'une intervention solennelle du président Jacques Chirac qui s'est posé en rassembleur de la nation.
Alors que les députés devaient entériner dans la journée une prolongation de trois mois de l'état d'urgence, réclamée par le gouvernement, la police s'est félicitée d'une nouvelle baisse des violences dans la nuit de lundi à mardi et d'«un retour à une situation quasi-normale» sur le terrain.
Signe de cette accalmie, le premier ministre Dominique de Villepin s'est rendu mardi matin à Aulnay-sous-Bois, une des villes de la banlieue parisienne les plus touchées par les émeutes qui avaient éclaté le 27 octobre après la mort accidentelle de deux adolescents.
Soulignant la volonté du gouvernement de faire preuve de «fermeté» contre les fauteurs de troubles mais aussi de lutter contre les «discriminations», il a repris les principaux thèmes développés la veille par M. Chirac.
Très critiqué pour son manque apparent d'implication depuis le début de ces troubles, sans précédent depuis près de 40 ans, le chef de l'État s'est adressé lundi soir aux Français dans une déclaration télévisée d'un quart d'heure. Il a évoqué une «crise de sens, une crise d'identité», et «un malaise profond» de la société française.
Il a aussi annoncé une série d'initiatives contre les discriminations, comme la création d'un service civil volontaire qui concernera 50 000 jeunes en 2007, dans le but de mieux intégrer les jeunes issus de l'immigration.
«Quelles que soient leurs origines», les «enfants des quartiers difficiles» sont «tous les filles et les fils de la République», a déclaré M. Chirac, alors que les violences urbaines ont surtout touché des banlieues déshéritées dont les habitants sont en majorité originaires du Maghreb et d'Afrique noire. Il a également promis que la justice serait «sans faiblesse» contre les émeutiers et annoncé un nouveau renforcement de la lutte contre l'immigration irrégulière.
«Le président s'engage», titre mardi le journal populaire Le Parisien, en évoquant «une prestation volontairement solennelle, un brin paternaliste, qui ne fera sans doute pas oublier ses 19 jours de relative discrétion».
«Chirac chausse ses lunettes», soulignait avec ironie Libération (gauche), en notant que le président avait, «fait rarissime» mis des lunettes à la place de ses lentilles de contact.
Pour le Figaro (droite), M. Chirac a «choisi de faire face à la crise et, pour s'exprimer, d'attendre la décrue» des violences pour ne pas risquer d'affaiblir encore plus son autorité, déjà ébranlée par la victoire du non au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne.
Devenu l'indicateur du degré des troubles, le nombre de voiture incendiées en France décroît depuis plusieurs jours. La nuit de lundi à mardi a marqué une nouvelle baisse avec 215 véhicules incendiés, contre 284 la veille et plus de 1400 au plus fort des émeutes dans la nuit du 6 ou 7 novembre.
Malgré l'accalmie, le gouvernement a approuvé lundi un projet de loi prolongeant de trois mois l'état d'urgence instauré le 8 novembre, qui a permis d'imposer des couvre-feux dans une quarantaine de villes. Le texte devait être examiné mardi après-midi à l'Assemblée nationale, où le parti au pouvoir (UMP, droite) est majoritaire.
Le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, a annoncé qu'il voterait contre cette prorogation car «ce n'est pas l'état d'urgence qui peut régler le problème». «On est en train (...) de donner les pleins pouvoirs au gouvernement», a-t-il assuré.
Parallèlement à l'état d'urgence, les condamnations se multiplient devant les tribunaux, qui ont prononcé près de 400 peines de prison ferme à l'encontre de personnes majeures impliquées dans les émeutes.