TVA poursuit deux journalistes pour 1,3 million

[Maribelle]

Le mercredi 28 mai 2008


TVA poursuit deux journalistes pour 1,3 million

Martin Croteau

La Presse

Estimant que leur réputation a été «malicieusement salie» par deux articles traitant de leur couverture de l’affaire Julie Couillard, TVA et trois de ses employés ont intenté mercredi une poursuite de 1,3 million de dollars contre La Presse, Le Soleil, Cyberpresse et deux journalistes.

TVA, son vice-président Information Serge Fortin, ainsi que les animateurs Pierre Bruneau et Paul Larocque se disent diffamés par les journalistes Richard Therrien et Patrick Lagacé. Selon les plaignants, les deux chroniqueurs auraient insinué que les hauts dirigeants de Quebecor sont intervenus pour protéger Maxime Bernier, avec qui ils entretiendraient des liens d’amitié.

Lorsque le scandale qui a mené à la démission du ministre Maxime Bernier a éclaté, le 7 mai, plusieurs réseaux de télévision ont rapporté que le chef de la diplomatie canadienne avait fréquenté une femme autrefois liée au crime organisée, sans toutefois révéler l’identité de cette dernière. Ce soir-là, TVA n’avait pas diffusé la nouvelle, même si ses journalistes avaient enquêté sur le sujet.

Le lendemain matin, des quotidiens québécois et canadiens ont levé le voile sur les liens entre Julie Couillard et des membres des Hells Angels. Ces informations ont été reprises dans plusieurs bulletins télévisés. Mais dans ses reportages, TVA a décidé de taire le nom de Mme Couillard et de brouiller son visage. Le Journal de Montréal et le Journal de Québec, propriétés de Quebecor, se sont également gardés de dévoiler son identité ce jour-là.

Le 9 mai, dans les pages de La Presse et du Soleil, le chroniqueur Richard Therrien révélait que la direction de TVA, suivant les conseils de son contentieux, avait donné l’ordre de ne pas aborder la nouvelle sous prétexte que Mme Couillard n’avait aucun dossier criminel. Une décision qui a indisposé certains travailleurs de la station.

Le même jour, sur son blogue, Patrick Lagacé s’interrogeait sur les motifs de l’entreprise, précisant toutefois qu’il «refuse de croire» que les liens possibles entre Pierre Karl Péladeau et Maxime Bernier soient à l’origine du black-out. Il a également présenté un extrait du film The Insider, dans lequel un réseau de télévision renonce à publier une nouvelle d’intérêt public pour protéger ses intérêts économiques. TVA y voit une insinuation.

La direction de La Presse et de Cyberpresse a défendu la démarche de ses reporters, assurant qu’elle a été conforme aux pratiques journalistiques. «Cela dit, dans ce dossier comme à chaque occasion où nous sommes poursuivis, nous continuerons de défendre avec vigueur les principes de la liberté d’expression, indique le vice-président à l’information de La Presse /Cyberpresse, Philippe Cantin. Nous sommes convaincus que notre engagement répété en ce sens profitera ultimement à tous les médias d’information du Québec.»

[MayClo]

Franchement,... Ils sont d'un ridicule... J'espère que La Presse réussira à gagner ce procès.