Québec dans le rouge

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Placeress
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Re: Québec dans le rouge

Message par Placeress »

Beppo a écrit : Finances publiques

Une approche différente de la dette

Mise à jour : 04/03/2010 19h56

Très intéressant ça..... :)
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Acrux
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Re: Québec dans le rouge

Message par Acrux »

Placeress a écrit : [...]



Très intéressant ça..... :)
Le point de vue de deux gauchistes solides qui s'affichent très clairement, ils aiment se faire gérer par le gouvernement comme un enfant aime se faire gâter par ses parents...
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Placeress
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Re: Québec dans le rouge

Message par Placeress »

Acrux a écrit : [...]

Le point de vue de deux gauchistes solides qui s'affichent très clairement, ils aiment se faire gérer par le gouvernement comme un enfant aime se faire gâter par ses parents...

:lol: :lol:


J'veux bien croire que c'est le point de vu de deux gauchistes.... mais ce qui m'intéresse plus de savoir, c'est en quoi ce qu'ils affirment est faux ?

Les insulter, c'est une chose, ça me fait rien du tout.... mais ce qui serait intéressant c'est de savoir ce que est éroné dans leur texte.... ;)
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Acrux
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Re: Québec dans le rouge

Message par Acrux »

Placeress a écrit : [...]



:lol: :lol:


J'veux bien croire que c'est le point de vu de deux gauchistes.... mais ce qui m'intéresse plus de savoir, c'est en quoi ce qu'ils affirment est faux ?

Les insulter, c'est une chose, ça me fait rien du tout.... mais ce qui serait intéressant c'est de savoir ce que est éroné dans leur texte.... ;)
Tout ce qu'ils disent est vrai, c'est juste ridicule...

C'est comme dire qu'un couple sur le bord ne plus être apte à travailler avec une hypothèque de 500 000$ et 50 000$ de revenu n'est pas si endetté que ça dans le fond parce qu'ils ont des beaux chars, un beau cinéma maison, une belle cave à vin, une belle santé grâce à leurs cours privé de tango et de yoga et qu'ils sont tellement intelligent grâce aux cours de langues privés qu'ils se paient et que ce n'est pas si grave si leur enfants doivent rembourser leur dette plus tard parce qu'ils ont eu droit à des études au privé et aux plus beaux équipements de hockey... :sarcastic:
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Beppo
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Message par Beppo »

Acrux a écrit : [...]

Tout ce qu'ils disent est vrai, c'est juste ridicule...

C'est comme dire qu'un couple sur le bord ne plus être apte à travailler avec une hypothèque de 500 000$ et 50 000$ de revenu n'est pas si endetté que ça dans le fond parce qu'ils ont des beaux chars, un beau cinéma maison, une belle cave à vin, une belle santé grâce à leurs cours privé de tango et de yoga et qu'ils sont tellement intelligent grâce aux cours de langues privés qu'ils se paient et que ce n'est pas si grave si leur enfants doivent rembourser leur dette plus tard parce qu'ils ont eu droit à des études au privé et aux plus beaux équipements de hockey... :sarcastic:
Donc pour toi, on a une dette brute. Décidément, on ne calcule pas de la même façon. Tout couple qui a des dettes a aussi des actifs, je présume. Les actifs vendus et le montant recueilli sert à acquitter la dette. Est-elle toujours aussi considérable après en avoir vendu les beaux chars, le cinéma maison, la cave à vin, etc.? Qu'est-ce qui est le plus ridicule? Parler de la dette nette? Quand le grand et très talentueux Jean Chrétien a liquidé la caisse de l'assurance-emploi pour diminuer la dette fédérale, qu'a-t-il fait au juste? N'a-t-il pas liquidé un actif pour diminuer la dette? Était-ce alors ridicule?

Ne te casse pas trop la tête pour la remise de plus tard si en attendant le jeune, dont tu décris l'existence, se vautre dans les études à rabais, les soins gratuits, les programmes parentaux, etc., j'espère qu'il a une conscience sociale pour aussi participer à ce qu'il reçoit, non? On veut justement augmenter les frais de scolarité pour nos jeunes, regarde bien s'ils vont être compréhensifs et coopératifs à la cause collective.



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Re: Québec dans le rouge

Message par Beppo »

La chronique de Richard Martineau

Vous êtes plus riches que vous le croyez

Richard Martineau
Le Journal de Montréal
08/03/2010 05h45



Les temps sont durs, répètent les gouvernements. Il faut se serrer la ceinture, couper dans les dépenses et augmenter certains tarifs, sinon on va frapper un mur.

10-4, on comprend, on n'est pas fou, on sait compter.

Mais il me semble que ce message passerait mieux si TOUT LE MONDE était mis à contribution. Or, ce n'est pas le cas.

Pendant que les citoyens sont pressés comme des citrons, plusieurs entreprises multimillionnaires fuient leurs responsabilités en plaçant leur argent dans des paradis fiscaux.

LE PARADIS POUR LES RICHES


C'est le cas des banques.

Comme l'affirme le prof Léo-Paul Lauzon, les banques n'ont de leçon à donner à personne en matière de responsabilité fiscale.

Il y a deux ans, le coloré professeur de comptabilité a publié une étude sur les banques et les paradis fiscaux.

On y apprenait qu'en 2007, les cinq plus grandes banques canadiennes (la Banque Royale du Canada, la Banque Toronto Dominion, la Banque Scotia, la Banque de Montréal et la CIBC) comptaient au minimum 89 filiales officielles dans les paradis fiscaux.

Entre 1993 et 2007, ces cinq institutions bancaires ont réussi, selon les chiffres extraits de leurs états financiers vérifiés, à éluder aux fiscs canadien et provinciaux un montant de 16 milliards $ d'impôts grâce à l'évasion fiscale pratiquée dans les paradis fiscaux par leurs filiales.


Seize MILLIARDS de dollars. Vous imaginez ce qu'on pourrait faire avec ça? Pas étonnant qu'on soit dans le trou...

LEUR JUSTE PART

«Les bien nantis ne cessent de répéter que nous avons une dette monstrueuse, un État obèse et trop de services publics, écrit Léo-Paul Lauzon dans son rapport. Mais ils ne disent jamais un mot sur la fraude fiscale dans les paradis qu'ils connaissent bien puisqu'ils en sont les responsables.

«Avec l'acceptation par nos élus du maintien de la fraude fiscale pratiquée dans les paradis fiscaux par les entreprises et les riches contribuables, nos gouvernements se privent volontairement de recettes fiscales qui devraient, en toute légitimité, revenir à la collectivité.»

Bonne remarque, non ?

Au lieu de nous demander de nous serrer la ceinture et de payer davantage, les gouvernements devraient obliger les grosses entreprises à payer leur juste part.

Ce serait un début...

DESSINE-MOI UN MOUTON


D'un côté, il y a les pauvres qui ne paient pas d'impôts. De l'autre, les grosses entreprises qui fuient leurs responsabilités.

Et entre les deux, la classe moyenne qui paie pour combler les manques des uns et des autres.

Heureusement qu'on l'a, la classe moyenne ! Elle travaille, elle gagne de l'argent, elle dépense, elle s'endette, elle obéit aux lois, elle ne cache pas son fric dans des paradis fiscaux et elle fait ce qu'on lui dit sans jamais se révolter.

Qu'est-ce que vous voulez de mieux?

Un beau petit mouton qu'on peut raser à volonté.

Et quand elle se fâche et qu'elle vote ADQ, on dit qu'elle manque de solidarité et de compassion...

LA GRÈVE DE LA CLASSE MOYENNE


En France, les immigrants ont organisé une Journée sans immigrés. Pendant 24 heures, les immigrants restent chez eux et ne font rien, histoire de montrer à leurs compatriotes que la France serait dans le trou s'ils n'étaient pas là.

À quand une Journée sans classe moyenne ?

http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/ric ... 54514.html" onclick="window.open(this.href);return false;



Au plaisir!


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Re: Québec dans le rouge

Message par Acrux »

Le 16 millions des banques, j'imagine que si c'était si simple à démontrer que ça ferait longtemps que le gouvernement aurait été le chercher non?
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Beppo
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Re: Québec dans le rouge

Message par Beppo »

Acrux a écrit : Le 16 millions des banques, j'imagine que si c'était si simple à démontrer que ça ferait longtemps que le gouvernement aurait été le chercher non?
milliards, milliards... Cé po dés pinottes, tsé.

Y peuvent toujours demander à Paul Martin, tsé in ancien prémier ménisse, y conna bin le tabac lui...

:lol: :lol:



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Re: Québec dans le rouge

Message par Acrux »

Beppo a écrit : [...]


milliards, milliards... Cé po dés pinottes, tsé.

Y peuvent toujours demander à Paul Martin, tsé in ancien prémier ménisse, y conna bin le tabac lui...

:lol: :lol:
Ouais, j'ai écrit millions mais j'avais compris... Ma question c' est il est où ce 16 milliards? Il vient de quel revenus au juste et pourquoi il n'y a pas d'impôts de payé?
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Re: Québec dans le rouge

Message par Placeress »

Acrux a écrit : [...]

Ouais, j'ai écrit millions mais j'avais compris... Ma question c' est il est où ce 16 milliards? Il vient de quel revenus au juste et pourquoi il n'y a pas d'impôts de payé?

Parce qu'au Québec, c'est facile comme rien de fuir dans les paradis fiscaux.... ce étant dit... si on en arrive toujours a la conclusion que de prendre et de sévir les fraudeurs, ou encore, les fuites de l'impot... un moment donné.. je sais pas.. mais il me semble qu'il y des actions possibles la....

Je trouve ca étrange de toujours vouloir dire qu'on ne peut pas s'occuper de se genre de problemes parce que ca va couter de l'argent... et que c'est difficile a prouver... un moment donné.... faut toujours bien intervenir dans ce genre d'abus.
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Re: Québec dans le rouge

Message par Beppo »

Publié le 09 mars 2010 à 05h45 | Mis à jour à 06h31

Assurance médicaments: fraude et irrégularités coûtent cher

Tommy Chouinard
La Presse

(Québec) Québec a payé plus de 125 millions de dollars en médicaments à des fraudeurs et à des personnes qui se sont inscrits par erreur au régime d'assurance public au cours des 10 dernières années. Et il a du mal à récupérer son argent.

L'an dernier seulement, les sommes dues pour «l'utilisation sans droit» de l'assurance médicaments se sont élevées à 18,8 millions de dollars, selon les données de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) qu'a obtenues La Presse en vertu de la loi sur l'accès à l'information.

Toujours en 2008-2009, la Régie a récupéré un peu moins de 8,3 millions de dollars, ce qui représente 44% des sommes dues au cours de l'année. Notons que les fonds récupérés durant une année incluent des sommes qui avaient été facturées au cours des années précédentes.

Le portrait est un peu moins sombre pour 2007-2008. Quelque 10,7 millions en médicaments ont été payés à des personnes non admissibles au régime public, alors que 7,3 millions (69%) ont été retrouvés.

L'État a déboursé un record de 22,7 millions de dollars en 2002-2003 pour couvrir les coûts de médicaments consommés par des fraudeurs ou des personnes inscrites par erreur au régime public. Québec a recouvré 11,6 millions cette année-là (51%).

Depuis 10 ans, les fraudes et les irrégularités à l'assurance médicaments ont coûté 125,3 millions de dollars à la RAMQ. C'est à peu près le budget annuel du ministère des Relations internationales. Un peu plus de 72 millions ont été récupérés au fil des ans, ce qui représente 58% des sommes dues.

Bien entendu, les données de la RAMQ ne font état que des fraudes et des irrégularités qu'elle est parvenue à mettre au jour.

«Comme n'importe quelle organisation publique ou entreprise privée, il y a des dettes à la suite de fraudes ou d'irrégularités. Je n'en connais pas beaucoup qui sont capables de tout récupérer. Mais on fait le maximum pour récupérer le plus possible», a affirmé le porte-parole de la RAMQ, Marc Lortie.

La RAMQ conclut parfois une entente avec les fautifs pour leur permettre de payer la facture en quelques mois ou en quelques années. Elle efface l'ardoise dans des «cas pathétiques», «des gens démunis qui ne sont pas capables d'arriver», a indiqué M. Lortie.

En vertu de la loi, tout Québécois doit être couvert en tout temps par un régime d'assurance médicaments. Si une personne est admissible à un régime privé, par son employeur ou son association professionnelle, elle a l'obligation d'y adhérer, d'inscrire également son conjoint et ses enfants si elle en a. Autrement, elle doit souscrire au régime public d'assurance médicaments, créé en 1997.

Les fraudeurs utilisent toutes sortes de stratagèmes pour tromper l'État et échapper à leurs obligations légales. Des couples font croire à Québec qu'ils ne sont que des colocataires. Par exemple, l'homme s'inscrit au régime privé offert par son employeur, mais il omet sciemment de couvrir sa conjointe, qui s'inscrit au régime public. Le but est d'éviter de payer pour une couverture familiale. Les primes du régime public sont généralement moins chères que celles de l'assurance privée. Autre exemple : des membres d'une association professionnelle qui offre un régime collectif n'y adhèrent pas sciemment et s'inscrivent à l'assurance publique.

En 2004, le vérificateur général avait dénoncé «plusieurs lacunes» dans le contrôle de l'admissibilité au régime public. Il avait révélé que 43% des jeunes de 18 à 25 ans qui étaient inscrits à titre d'étudiants à l'assurance médicaments en 2002 n'étaient pas aux études. Ces 28 420 jeunes adultes ont pu bénéficier de la pleine gratuité des médicaments alors qu'ils n'y avaient pas droit. Le phénomène existe toujours même si la Régie n'en connaît pas l'ampleur exacte, a dit Marc Lortie. Le vérificateur avait ajouté dans son rapport que 500 professionnels de la santé adhéraient au régime public alors qu'ils ne pouvaient jouir de cet avantage en vertu de la loi.

«Il y en a qui s'essaient, oui, mais il y a aussi des cas où ce n'est pas de la mauvaise foi. C'est plutôt de l'ignorance», a affirmé M. Lortie. Treize ans après la création du régime, des Québécois ne connaissent en effet toujours pas les règles entourant l'assurance médicaments. Certains s'inscrivent donc au régime public alors qu'ils devraient souscrire à un régime privé offert par leur employeur ou leur association professionnelle. Selon le rapport du vérificateur général, la RAMQ estimait que plus de 500 000 dossiers par an comportent un «risque d'inexactitude». «On prend différents moyens, comme des campagnes publicitaires, pour informer le mieux possible les gens», a affirmé M. Lortie.

Le coût de l'assurance médicaments a atteint 3,7 milliards de dollars l'an dernier. C'est trois fois plus qu'au moment de la création du régime, en 1997. Les contributions des personnes assurées (prime, franchise et coassurance) ont atteint 1,4 milliard en 2008-2009. L'État acquitte le reste de la facture. Environ 3,2 millions de Québécois sont inscrits au régime public d'assurance médicaments. Un million de personnes bénéficient de la gratuité des médicaments, comme les assistés sociaux et les personnes âgées de 65 ans et plus qui reçoivent au moins 94% du supplément de revenu garanti.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... t-cher.php" onclick="window.open(this.href);return false;
*************************************************

Je le penserai toujours et de plus en plus, on a l'argent au Québec mais on l'administre de façon très erratique...



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Re: Québec dans le rouge

Message par Gillo »

Beppo a écrit :

Je le penserai toujours et de plus en plus, on a l'argent au Québec mais on l'administre de façon très erratique...
Va voir le sujet que j'ai mis sur Super-Lulu et l'UQAM... :siffle:
[img]http://www.ledetracteur.com/wp-content/telechargements/2010/04/claude_robinson.jpg[/img]
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Re: Québec dans le rouge

Message par Beppo »

Cadeau de 1 milliard aux détenteurs d'options


Publié le 06 mars 2010 à 05h00 | Mis à jour le 06 mars 2010 à 05h00
Michel Girard
La Presse

Pourquoi le gouvernement Harper cherche-t-il midi à quatorze heures pour renflouer les coffres du fédéral? Il pourrait, en toute équité envers les salariés, récupérer annuellement un milliard de dollars d'impôt impayé en mettant tout simplement fin au cadeau fiscal relié à l'encaissement des options d'achat d'actions accordées aux dirigeants d'entreprises.

Vous savez comme moi que le revenu tiré des salaires, des primes, des commissions... est pleinement assujetti à l'impôt fédéral. Dans le cas des revenus tirés de l'encaissement des options d'achat d'actions, les dirigeants bénéficient d'une généreuse déduction fiscale de 50%. C'est donc dire que seulement la moitié de ces revenus d'options sont assujettis à l'impôt fédéral.

Concrètement, selon les chiffres rapportés dans le budget 2010 du ministre Jim Flaherty, voici ce que ce cadeau fiscal représentait pour la seule année de 2007.

Pour l'année fiscale 2007, on rapporte que 78 502 détenteurs d'options d'achat d'actions d'entreprises cotées en Bourse ont réclamé au titre de la déduction pour option d'achat d'actions un montant total de 4,1 milliards de dollars. Selon le ministère des Finances, cette déduction a permis à ces privilégiés de la société d'économiser 1,2 milliard d'impôt fédéral.

Le cadeau ne s'arrête pas là. À cet impôt fédéral économisé grâce au traitement de faveur accordé aux revenus d'options, il faut également ajouter une économie d'impôt provincial d'au moins 650 millions de dollars pour cette même année fiscale.

Total des économies d'impôts attribuées en 2007 à cette sélecte poignée de détenteurs d'options: 1,8 milliard.

Il est important de préciser ici la nature même de ce genre de revenus tirés de l'encaissement des options d'achat d'actions. Les options en question sont attribuées aux dirigeants et à certains employés-clés des entreprises. Le but? Cela permet aux yeux des entreprises d'attirer et de maintenir en poste leurs principaux employés.

L'attribution d'options c'est financièrement alléchant parce que l'employé détenteur d'options ne coure aucun risque avec ses options. Il les encaissera uniquement si la valeur de l'action sous-jacente à l'option dépasse le prix d'exercice de ladite option. Exemple: supposons que l'option de l'action XYZ est attribuée à un prix d'exercice de 20$. Si la valeur marchande de l'action XYZ vaut en Bourse 20$ ou moins, le détenteur de l'option ne l'exercera pas. Il attendra que l'action XYZ dépasse éventuellement le prix d'exercice de son option pour l'encaisser.

En quoi le traitement fiscal privilégié attribué à ces employés-clés des entreprises boursières est-il différent du traitement fiscal accordé aux gains en capital des boursicoteurs, eux aussi imposés à moitié?

La différence repose tout simplement sur le fait que le boursicoteur court des risques alors que l'employé détenteur d'options de son entreprise n'en coure absolument aucun. L'encaissement à profit de ses options d'achat d'actions représente carrément du salaire... déguisé.

Je n'ai absolument rien contre le fait de verser cette forme de salaire déguisé aux employés-clés des entreprises... en autant, évidemment, que cela devienne un revenu pleinement imposable comme les salaires, primes et commissions encaissés par le commun des contribuables.

En passant, sur les 78 502 employés qui ont réclamé en 2007 une déduction de 4,1 milliards de dollars sur les 8,2 milliards de profits encaissés avec leurs options, il faut savoir que 75% de cette déduction est allée dans les poches de seulement 7985 riches dirigeants des entreprises cotées en Bourse.

Toujours selon les chiffres du budget 2010, les 7985 employés de ce groupe sélect gagnaient plus de 500 000$ par année. Ils ont réclamé à eux seuls une déduction de 3,1 milliards sur les 6,2 milliards de dollars de profits encaissés à même leurs options d'achat d'actions.

Pour vous montrer à quel point les dirigeants d'entreprises boursières sont gras durs avec leurs généreux régimes d'options d'achat d'actions, sachez qu'ils ont réussi en 2008 à encaisser des profits de quelque 5,1 milliards alors que la Bourse canadienne s'effondrait de 33%.

Et dire que la moitié de ces profits a été exemptée d'impôts, grâce à la générosité du fédéral et des provinces envers les chefs de nos entreprises.

C'est scandaleusement inacceptable! Et comble d'iniquité, ces mêmes régimes d'options ont pour effet dramatique de diluer la valeur boursière des actions, jouant ainsi contre les actionnaires des entreprises.

http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/ ... ptions.php" onclick="window.open(this.href);return false;
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Stu pas bo ça?



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Re: Québec dans le rouge

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:gluk: :gluk:
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Re: Québec dans le rouge

Message par Acrux »

Effectivement, c'est pas mal révoltant...
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Re: Québec dans le rouge

Message par Beppo »

Publié le 10 mars 2010 à 06h36 | Mis à jour à 08h52

Immeubles fédéraux: menus travaux gros prix

Hugo de Grandpré
La Presse

(Ottawa) Combien coûte l'installation d'une nouvelle sonnette dans l'édifice du ministère des Travaux publics?

Mille dollars.

Combien coûte l'installation de six luminaires encastrés dans le plafond d'un autre bureau du même complexe immobilier de Gatineau?

Cinq mille dollars.

Et combien peut coûter le retrait d'un interrupteur, dans un bureau dans lequel on fait des travaux, à quelques étages de celui du ministre des Travaux publics?

Mille dollars.

Ce sont là quelques exemples des services facturés au gouvernement par Profac, une filiale de SNC-Lavalin, dans le cadre d'un lucratif contrat de 6 milliards de dollars conclu en 2004 pour gérer 320 immeubles fédéraux au Canada, pour une superficie totale de 3 millions de mètres carrés.

Chaque année, le gouvernement fédéral verse près de 550 millions à l'entreprise dans le cadre de ce contrat qui devait durer jusqu'en 2009. L'entente a depuis été prolongée jusqu'en 2011 puis, tout récemment, jusqu'en 2013. Elle pourrait encore l'être de deux ans, jusqu'en 2015, a-t-on indiqué au gouvernement.

Selon SNC, le maximum que sa filiale pourra facturer à Ottawa, à terme, sera 5,9 milliards.

Accès à l'information

Pour voir comment on en arrive à une telle somme, La Presse a invoqué la Loi sur l'accès à l'information pour obtenir toutes les factures que l'entreprise a présentées au gouvernement depuis deux ans pour la gestion de Portage III, un complexe de trois tours dans lequel sont situés les bureaux du ministère des Travaux publics.

En plein coeur de la région de la Capitale-Nationale, en Outaouais, il s'agit d'un centre névralgique par où passent la majeure partie des contrats accordés par le gouvernement fédéral - y compris celui de Profac.

Or, les résultats de notre enquête soulèvent plusieurs questions. Par exemple: pourquoi le gouvernement fédéral doit-il payer 1000$ pour faire changer une sonnette?

Pourquoi, tous les six mois, Travaux publics se fait-il facturer 18 000$ pour le nettoyage supplémentaire des bureaux du ministre et du sous-ministre? À noter que la plupart des factures consultées datent de l'époque où le ministre des Travaux publics était le lieutenant québécois de Stephen Harper, Christian Paradis.

Comment se fait-il que l'enlèvement d'un indicateur lumineux de sortie coûte 250$?

Et comment l'achat de deux plantes et de deux pots pour le bureau d'un fonctionnaire peut-il atteindre 2000$, alors que chacune de ces plantes coûte entre 175$ et 200$ chez un grossiste?

Réponses

À Profac et au gouvernement, on répond que les coûts facturés par l'entreprise sont conformes aux prix du marché. «Les taux indiqués dans le contrat sont ceux proposés par le fournisseur de service dans le cadre d'un processus concurrentiel d'appel d'offres», a fait valoir une porte-parole du ministère des Travaux publics, France Langlois.

Ils «représentent le meilleur rapport qualité-prix pour l'État».

À l'ensemble des questions soumises par La Presse, l'entreprise et le ministère des Travaux publics ont fourni sensiblement les mêmes réponses, dans certains cas à la virgule près, et à quelques minutes d'intervalle.

L'interrupteur à 1000$? «Les travaux consistaient à enlever l'interrupteur d'un bureau qui a été relocalisé. Ça a été fait après les heures de bureau et en conformité avec le Décret électrique provincial, qui requiert un minimum de quatre heures payées en temps supplémentaire», a expliqué la porte-parole du ministère.

Le ménage à 36 000$ par an? «Le contrat de nettoyage de l'immeuble n'inclut pas du nettoyage supplémentaire le jour pour les bureaux du ministre et du sous-ministre, a ajouté Mme Langlois. Un nettoyeur de jour a été engagé en passant par le contrat de l'immeuble.»

La sonnette? «Les travaux furent effectués après les heures normales, qui sont 18h et plus. Les travaux électriques suivent la convention des maîtres électriciens du Québec, qui stipule que les travaux effectués après 16h doivent être rémunérés à temps double pour un minimum de 4 heures», a déclaré Profac.

Information cachée

SNC-Lavalin a toutefois refusé de fournir certains détails clés des quelque 200 pages de factures remises à La Presse. En général, chacune d'elles comporte trois postes: construction (ce qui inclurait les honoraires des sous-traitants et le coût des matériaux), main-d'oeuvre et frais de gestion.

Or, les sommes inscrites à chacun de ces postes ont été soigneusement effacées avant que les documents ne soient rendus publics. Le gouvernement a affirmé que, en raison de la nature confidentielle de ces données commerciales, il devait demander la permission à l'entreprise avant de les divulguer. Cette dernière a refusé.

«Si on vous dit la proportion, ce sera possible de calculer ce que sont nos frais à nous. Dans notre industrie, il n'est pas possible de divulguer ces sommes», a expliqué Leslie Quinton, porte-parole de SNC-Lavalin.

«Mais je peux vous dire qu'ils sont très concurrentiels et constants en ce qui concerne le marché en général.»

Même pour le changement d'interrupteur à 1000$, par exemple, ou pour retirer un indicateur lumineux de sortie, des frais de gestion ont été facturés au gouvernement. «Comme dans tous nos projets, des frais de gestion sont applicables», a reconnu Leslie Quinton.

«Pas justifié»

Mais selon l'avocat montréalais Marc-Aurèle Racicot, spécialisé en accès à l'information, cette interprétation de la Loi sur l'accès à l'information est inacceptable.

«Je suis d'avis que le Ministère n'a aucune raison de refuser la communication des factures, a-t-il tranché. Il est très difficile de croire que des factures concernant des frais de gestion puissent objectivement contenir des renseignements confidentiels. Une entreprise peut-elle raisonnablement s'attendre à ce que les sommes payées à même les fonds publics demeurent confidentielles?»

Tant que ces données ne seront pas accessibles, cependant, il sera impossible de voir si ces services ont été facturés conformément aux prix du marché et représentent une dépense raisonnable des fonds publics - particulièrement dans une période où Ottawa annonce des années de vaches maigres pour rétablir l'équilibre budgétaire.

«Est-ce qu'il y a des économies à faire? Je suis convaincu que oui», a noté Marcel Proulx, député libéral de la circonscription de Hull-Aylmer, où se trouve le complexe Portage III.

«La preuve, c'est qu'ils dépensent en disant qu'ils font ça le soir... Un bon gestionnaire d'immeubles fait ça le jour, il ne fait pas ça le soir ou les fins de semaine.»

* * *

EXPLICATIONS DE PROFAC OU DU MINISTÈRE

Le gouvernement décrit ainsi le mandat de Profac: «Les services de gestion immobilière, à savoir le fonctionnement et l'entretien des immeubles, les projets de services aux locataires, les travaux de réparation et les projets d'amélioration des immobilisations de moins de 200 000$.»

Profac n'est pas uniquement active au fédéral. Au mois d'octobre dernier, la filiale de SNC a reçu de la Ville de Montréal le mandat d'évaluer l'état de ses 1550 immeubles et d'établir les priorités d'entretien. On prévoit qu'il faudra dépenser 1 milliard de dollars pour restaurer tous ces immeubles.



INSTALLATION D'UNE SONNETTE

1000,41 $

- Les travaux consistaient à passer du fil à travers un plafond.*

- Ils ont été effectués après 18h, donc à taux double pour un minimum de quatre heures.*

ACHAT DE DEUX PLANTES ET DE DEUX POTS

1948,72$

- «C'est pour 2 plantes avec pot pour le (local) 5B3. Les plantes sont: une Cycas revoluta de trois pieds de hauteur avec pot associé et une Yucca elephantipes de 6 pieds avec pot associé. « (porte-parole de Profac). *

INSTALLATION DE TROIS STORES


1414,95 $

- Les travaux consistaient à installer 3 stores pour la salle 10A1203 de la tour A. Chaque nouveau store coûtait 392$ ou 335$, y compris l'installation qui a été faite après les heures de bureau.*

ENLÈVEMENT D' UN INTERRUPTEUR


1000,41 $

- Le travail consistait à enlever un interrupteur d'un bureau et il a été fait après les heures régulières (par un sous-traitant). Des heures supplémentaire sont donc pu être facturées. *

ENLÈVEMENT D'UN PANNEAU ÉLECTRIQUE DE «SORTIE»

256,22 $

- L'enseigne électrique de plafond était branchée sur un courant de 347volts. Les travaux ont été faits le jour; selon l'entente de la convention électrique du Québec, un minimum de 2 heures à temps régulier devait être facturé. *

POSE DE SIX LUMIÈRES ENCASTRÉES DANS LE PLAFOND


5266,80 $

- Il s'agissait d'installer du câblage partant de la salle électrique et une nouvelle prise dans le plafond

après les heures de travail, donc nécessitant le paiement d'heures supplémentaires. *

«EXTRA» MÉNAGE DANS LES BUREAUX DU MINISTRE ET DU SOUS-MINISTRE

18 650,87 $

- Il s'agit d'un coût pour six mois, récurrent, donc de 36 000 $ par an. «Le contrat de ménage ne couvre pas du nettoyage «extra durant le jour», a expliqué le Ministère. D'où les coûts supplémentaires pour les services supplémentaires. *

http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... s-prix.php" onclick="window.open(this.href);return false;
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Pas cher, pas cher... pffffffffffff



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Re: Québec dans le rouge

Message par Beppo »

Publié le 10 mars 2010 à 06h26 | Mis à jour à 06h27

Allô, Sheila Fraser?

Vincent Marissal
La Presse

N'eût été les sommes en cause et la mauvaise foi évidente du gouvernement à répondre aux questions les plus élémentaires sur la gestion des deniers publics, cette histoire de contrats serait plutôt cocasse.

Voilà un gouvernement qui vient de nous dire qu'il faudra faire des sacrifices dans tous les secteurs de l'État pour rétablir l'équilibre dans les finances publiques, mais qui semble incapable de limiter ses dépenses pour des choses aussi banales que des ampoules et des interrupteurs. Et qui se cache derrière des prétextes (protection de renseignements commerciaux) pour ne pas fournir davantage d'explications.


À lire le texte de mon collègue Hugo de Grandpré, c'est à croire que le gouvernement fédéral et son fournisseur sont «victimes» des règlements touchant, notamment, les corps de métier spécialisés. Victimes aussi d'abus évidents, comme si le gouvernement fédéral n'avait pas le gros bout du bâton lorsqu'il accorde des contrats de cette importance.

Pourtant, dans le discours du Trône et le budget de la semaine dernière, le gouvernement Harper a joué la carte du bon père de famille qui doit se montrer responsable avec l'argent des contribuables.

«Nous procédons de la même manière que les familles canadiennes lorsqu'elles gèrent le budget du ménage», a dit ainsi le ministre des Finances, Jim Flaherty, aux Communes en lisant son budget.

Comme les familles? Le nombre de faillites personnelles risque d'augmenter si les Canadiens gèrent effectivement leur budget comme le gouvernement dans ce contrat.

Plus loin, M. Flaherty a ajouté: «Nous veillons à avoir les moyens de faire les dépenses (sic) soutenues qu'il faut pour répondre (re-sic) aux priorités des Canadiens.» Vraiment?

Et plus loin encore, toujours dans le budget: «Nous allons aussi examiner de près toutes les dépenses des ministères pour garantir l'optimisation des ressources et des résultats concrets. Les familles et les entreprises du Canada reconnaissent qu'il faut de la retenue. Par souci d'équité, le gouvernement devrait lui aussi garder le contrôle de ses coûts.»

Eh bien, voilà une belle occasion, et une belle place, pour mettre ces bonnes paroles en pratique!

À moins que nous ne soyons devant un autre cas classique de «faites ce que je dis mais pas ce que je fais».

À moins que les premières mesures de restrictions budgétaires annoncées par Ottawa ne soient que de la poudre aux yeux. Comme le gel prévu du salaire des élus, qui ne rapportera qu'un million par année. On remplace combien d'interrupteurs avec un million? Ou ces compressions de postes, dont 90% sont déjà vacants...

L'exercice de rationalisation et de compressions lancé par le gouvernement la semaine dernière repose sur la discipline au sein de la machine de l'État et sur la confiance de la population envers cette machine. Avec cette histoire, nous perdons l'un et l'autre. La machine a clairement perdu la maîtrise, ce qui mine la confiance des contribuables.

De plus, comme cela lui arrive trop souvent, le gouvernement Harper piétine les principes de transparence en niant le droit à l'accès à toute l'information.

De telles affaires ne font qu'entretenir la méfiance et l'impression répandue que «c'est toujours la même chose», peu importe la couleur du gouvernement. Il faut noter, d'ailleurs, que ce contrat particulier a été d'abord entériné par les libéraux, puis reconduit par les conservateurs.

Toujours la même chose, avec, peut-être, les mêmes gens et les mêmes pratiques. Des organisateurs politiques, par exemple, qui s'organisent aussi entre eux, au passage des contrats.

Cette histoire sent mauvais.

Quelqu'un aurait-il le numéro de Sheila Fraser sous la main?

http://www.cyberpresse.ca/opinions/chro ... fraser.php" onclick="window.open(this.href);return false;
Dernière modification par Beppo le mer. mars 10, 2010 11:28 am, modifié 1 fois.



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Re: Québec dans le rouge

Message par Beppo »

La chronique de Richard Martineau

Servez-vous !

Richard Martineau
Le journal de Montréal
11/03/2010 04h29


«La politique est l'art de se servir des hommes en leur faisant croire qu'on les sert.» -- Louis Dumur

Je suis peut-être naïf, mais il me semble qu'avant, les fonctionnaires et les politiciens avaient un certain sens de la noblesse.

Ils se considéraient comme des «serviteurs de l'État». Aujourd'hui, on a l'impression que c'est l'inverse.

Les gens qui travaillent au gouvernement ne servent pas l'État : ils se servent de l'État.

Ils pigent dans le Trésor public, comme si c'était un plat

de bonbons.

LA CRISE ? OÙ ÇA ?

Quand ce ne sont pas des représentants de la Reine qui mènent la vie de château sur le bras de la princesse, ce sont des fonctionnaires qui se paient des voyages à Disney World ou des politiciens qui empochent de généreuses primes de départ après avoir eux-mêmes claqué la porte de leur bureau.

D'un côté, on nous dit qu'il faut se serrer la ceinture parce que les temps sont durs.

De l'autre, on n'hésite pas deux secondes à payer 1 000 $ pour faire changer un interrupteur ou installer une sonnette.

Et après ça, on déplore le cynisme des citoyens...

«Bou hou hou, les citoyens ne vont plus voter. Bou hou hou, ils sont toujours en train de nous critiquer...»

LES AVENTURES DE FIFI BRINDACIER


Les «serviteurs de l'État» me font penser à Fifi Brindacier.

Vous vous souvenez ? Fifi Brindacier avait neuf ans, elle vivait seule avec un singe et un cheval, mais ne manquait jamais d'argent. Quand elle voulait acheter des bonbons, elle descendait dans la cave et revenait les poches remplies de pièces d'or, à la grande joie de ses amis.

Chaque fois que je regardais Fifi Brindacier, je me demandais tout le temps : «Mais où elle prend son argent ?»

Or, après quelques épisodes, j'ai enfin appris son secret : le père de Fifi Brindacier était un pirate qui lui avait laissé un coffre au trésor.

Les fonctionnaires font exactement la même chose.

Quand ils ont besoin de 2 000 $ pour acheter deux plantes (ils vont les chercher où, grands dieux ? Dans la forêt amazonienne ?), ils descendent dans la cave et se servent.

La seule différence est qu'ils ne pigent pas dans le coffre au trésor, mais dans le coffre du Trésor.

C'est-à-dire : dans nos poches.

BAR OPEN

Remarquez, les fonctionnaires et les politiciens ne sont pas seuls à agir ainsi.

Tout le monde pige dans le plat de bonbons. Et à deux mains, en plus.

Regardez la manière dont on utilise le système de santé.

Un petit rhume ? Allez, on va à l'urgence ! De toute façon, ça ne coûte rien, aussi bien en profiter...

Nous agissons tous comme si l'État était un gros «bar open». Comme si les services offerts par le gouvernement ne coûtaient rien.

Or, c'est NOUS qui payons ces services ! Avec NOTRE argent !

Mais on ne voit pas la couleur des factures, alors on croit que c'est gratuit.

SUR LA PAILLE

Vous connaissez l'histoire du gars qui vit dans une maison en bois et qui brûle une planche de sa maison chaque fois qu'il a froid ?

Un jour, il se retrouve sur la paille. Eh bien ça, c'est nous.

À force de piger dans le plat de bonbons, il ne restera plus rien.

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Re: Québec dans le rouge

Message par Placeress »

Merci Beppo, j'allais le mettre...... :)
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Re: Québec dans le rouge

Message par Beppo »

La Presse Montréal Vendredi 12 mars 2010 page A 17

Caviar et pâté chinois

Jean-Marc Lord
Résidant de Bécancour, l'auteur est directeur de la production pour une imprimerie à but non lucratif et agent de communication pour le Comité de solidarité Trois-Rivières, un organisme de solidarité internationale.

Quand les « lucides » disent qu'ils veulent notre bien, croyez-les sur parole. Mais ne vous faites surtout pas d'illusions, ce sont nos « biens » qu'ils veulent et non notre « bien commun ».

Les solutions des « lucides » servent les intérêts d'une minorité de gens très riches, sans doute scandalisés d'avoir à manger du caviar de moins bonne qualité à cause de la crise. Pendant ce temps, la très grande majorité d'entre nous a de plus en plus de difficultés à payer l'hypothèque, le chauffage et l'épicerie.

Le plus sérieusement du monde, nos « lucides » nous font rejouer le même disque en répétant que le Québec est pauvre et que les coffres du gouvernement sont vides. Ils répètent surtout qu'avant de redistribuer la richesse, encore faut-il la produire.

J'ai des amis qui sont plus forts en maths que moi, mais je peux quand même comprendre ceci : à part cette année à cause de la crise, le PIB, donc la richesse, augmente sans cesse au Québec. Mais pendant que la richesse augmente, Statistiques Canada nous dit que les revenus des 20 % de gens les plus riches au pays augmentent beaucoup plus que les revenus des autres 80 % de citoyens.

Est-ce que par hasard, ceux qui répètent qu'il faut se serrer la ceinture excluraient de serrer la leur? Voudraient-ils en plus qu'on troque notre pâté chinois pour du Kraft Dinner afin qu'eux puissent avoir du caviar top qualité?

En 2008, les 100 patrons les mieux payés au Canada avaient un salaire annuel moyen de 7,4 millions, soit 3558 $ l'heure. C'est 174 fois le salaire moyen d'un travailleur à temps plein au Canada (42 305 $). Aux États-Unis, l'augmentation des revenus des 1% les plus riches entre 1979 et 2006 a été de 256%, alors que les revenus des 20% les plus pauvres n'ont monté que de 11 %.

Au Québec, on produit collectivement beaucoup de richesses, mais celles-ci sont accaparées par une minorité de gens immensément riches qui augmentent leurs salaires aux dépens des nôtres, qui demandent à la classe moyenne de payer plus cher l'électricité et l'université parce qu'eux, ils veulent évidemment payer moins d'impôt ou encore ils s'arrangent habilement pour ne pas en payer grâce à leurs paradis fiscaux aux îles Caïmans ou à la Barbade.

L'État à déjà été capable de jouer le rôle de réduire les inégalités et de mieux répartir la richesse. Pourquoi ne le fait-il plus?



Au plaisir!


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