Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
«Lui, il était curé, tandis que moi, j'étais juste une bâtarde»
Nicole Joannette, 61 ans, a été violée par un prêtre à l'âge de 14 ans. Elle s'est fait avorter dans des conditions pénibles. Elle a vécu les déclarations du cardinal Marc Ouellet comme une seconde agression. Le 15 mai, le prélat de l'Église catholique canadienne a soutenu que rien, pas même le viol, ne justifie l'avortement.
Mme Joannette, qui habite à Saint-Patrice-de-Sherrington, au sud de Montréal, est vice-présidente du Comité des orphelins de Duplessis. Il lui a fallu plusieurs années avant d'accepter de parler ouvertement de son viol.
Elle a été placée dans des orphelinats catholiques dès sa naissance, en 1949. Puis, jeune adolescente, elle a été envoyée dans un foyer d'accueil à Saint-Paul-l'Ermite, une municipalité en banlieue est de Montréal qui a changé son nom pour Le Gardeur avant d'être annexée à Repentigny.
«La femme responsable du foyer recevait des fonds de l'aide sociale pour m'accueillir, mais elle disait qu'elle agissait par charité chrétienne, se rappelle-t-elle. J'étais traitée comme une moins que rien. Elle m'obligeait à laver les planchers et les murs dans un couvent et au presbytère et à rapporter l'argent au foyer.»
Un jour, au début de l'été 1963, elle faisait le ménage au presbytère lorsque le curé, un homme d'une quarantaine d'années, lui a demandé de nettoyer sa chambre. «Il m'a serré le bras, dit-elle. Il sentait la boisson. Il m'a poussée sur le lit et m'a forcée à me déshabiller.»
«Il m'a donné une claque en pleine face. Je me suis déshabillée. Le reste a suivi. Après, il m'a dit que personne ne me croirait si je parlais. Lui, il était curé, tandis que moi, j'étais juste une bâtarde. C'est comme ça qu'on nous appelait, nous, les orphelins de Duplessis. Il m'a pris le bras et m'a dit : "tu fermes ta boîte."»
Elle ne voulait plus aller au presbytère, mais la responsable de son foyer d'accueil l'a obligée à y retourner. Elle s'est fait encore violer quatre ou cinq fois au cours de l'été, affirme-t-elle.
«En octobre, la dame du foyer s'est doutée que j'étais enceinte. Elle inscrivait les dates des menstruations sur un calendrier. Elle m'a dit : "Comment ça se fait que tu m'as pas demandé de guenilles ?" Elle a attendu quelques jours, et elle m'a amenée chez le médecin. Il a confirmé que j'étais enceinte.
«J'ai dit à la dame que c'était le curé qui m'avait forcée. Elle ne m'a pas crue. Elle m'a amenée au presbytère. Le curé a dit que j'étais une petite menteuse, mais il a ajouté : "Il va falloir qu'elle se fasse avorter. Elle ne peut pas garder cet enfant-là." Ensuite, il a dit à la dame : "Retournez-moi ça (moi) au bien-être social, cette bâtarde-là."
«J'ai pris l'autobus provincial avec la dame et une autre femme. On est allées au carré Saint-Louis. Je me souviens encore de l'entrée ; c'était sale. Je suis entrée là avec les deux dames. On m'a fait coucher par terre, sur des draps. Un homme et une femme m'ont fouillé dans le bas du corps. En revenant dans l'autobus, à l'heure du midi, j'ai vomi. La dame avait honte de moi. J'ai mangé une de ces volées parce que j'avais été malade.»
Dès l'âge de 17 ans, Mme Joannette a quitté le foyer d'accueil et s'est trouvé du travail à Montréal. Quelques années plus tard, elle a pensé porté plainte à la police, mais elle a abandonné l'idée en se disant que personne ne la croirait. «Depuis, le curé est mort, dit-elle. Parfois le passé refait surface. L'Église dit qu'il faut pardonner. Moi, je ne pardonne pas. L'Église dit : "Tu ne voleras pas." Moi, mon enfance a été volée.»
Les propos de Mgr Ouellet l'ont révoltée. «Je comprends très bien qu'une femme violée vit un drame et qu'elle doit être aidée, a déclaré le cardinal à l'occasion de la Journée internationale de la famille. Mais il y a déjà une victime. Est-ce qu'il faut en faire une autre? Prendre la vie de quelqu'un d'autre, c'est toujours un crime moralement. Et c'est un être humain qui est dans le sein maternel.»
«Qu'il se mêle donc de ses affaires, dit Mme Joannette. Je veux qu'on arrête de dire que les femmes ne devraient pas se faire avorter. C'est le droit des femmes, pas le droit de Mgr Ouellet ou du pape. Qui va les faire vivre, les enfants qu'on ne veut pas avoir ? Ce sont eux qui vont leur donner le biberon, changer les couches, les élever ? Quelle hypocrisie !»
http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Nicole Joannette, 61 ans, a été violée par un prêtre à l'âge de 14 ans. Elle s'est fait avorter dans des conditions pénibles. Elle a vécu les déclarations du cardinal Marc Ouellet comme une seconde agression. Le 15 mai, le prélat de l'Église catholique canadienne a soutenu que rien, pas même le viol, ne justifie l'avortement.
Mme Joannette, qui habite à Saint-Patrice-de-Sherrington, au sud de Montréal, est vice-présidente du Comité des orphelins de Duplessis. Il lui a fallu plusieurs années avant d'accepter de parler ouvertement de son viol.
Elle a été placée dans des orphelinats catholiques dès sa naissance, en 1949. Puis, jeune adolescente, elle a été envoyée dans un foyer d'accueil à Saint-Paul-l'Ermite, une municipalité en banlieue est de Montréal qui a changé son nom pour Le Gardeur avant d'être annexée à Repentigny.
«La femme responsable du foyer recevait des fonds de l'aide sociale pour m'accueillir, mais elle disait qu'elle agissait par charité chrétienne, se rappelle-t-elle. J'étais traitée comme une moins que rien. Elle m'obligeait à laver les planchers et les murs dans un couvent et au presbytère et à rapporter l'argent au foyer.»
Un jour, au début de l'été 1963, elle faisait le ménage au presbytère lorsque le curé, un homme d'une quarantaine d'années, lui a demandé de nettoyer sa chambre. «Il m'a serré le bras, dit-elle. Il sentait la boisson. Il m'a poussée sur le lit et m'a forcée à me déshabiller.»
«Il m'a donné une claque en pleine face. Je me suis déshabillée. Le reste a suivi. Après, il m'a dit que personne ne me croirait si je parlais. Lui, il était curé, tandis que moi, j'étais juste une bâtarde. C'est comme ça qu'on nous appelait, nous, les orphelins de Duplessis. Il m'a pris le bras et m'a dit : "tu fermes ta boîte."»
Elle ne voulait plus aller au presbytère, mais la responsable de son foyer d'accueil l'a obligée à y retourner. Elle s'est fait encore violer quatre ou cinq fois au cours de l'été, affirme-t-elle.
«En octobre, la dame du foyer s'est doutée que j'étais enceinte. Elle inscrivait les dates des menstruations sur un calendrier. Elle m'a dit : "Comment ça se fait que tu m'as pas demandé de guenilles ?" Elle a attendu quelques jours, et elle m'a amenée chez le médecin. Il a confirmé que j'étais enceinte.
«J'ai dit à la dame que c'était le curé qui m'avait forcée. Elle ne m'a pas crue. Elle m'a amenée au presbytère. Le curé a dit que j'étais une petite menteuse, mais il a ajouté : "Il va falloir qu'elle se fasse avorter. Elle ne peut pas garder cet enfant-là." Ensuite, il a dit à la dame : "Retournez-moi ça (moi) au bien-être social, cette bâtarde-là."
«J'ai pris l'autobus provincial avec la dame et une autre femme. On est allées au carré Saint-Louis. Je me souviens encore de l'entrée ; c'était sale. Je suis entrée là avec les deux dames. On m'a fait coucher par terre, sur des draps. Un homme et une femme m'ont fouillé dans le bas du corps. En revenant dans l'autobus, à l'heure du midi, j'ai vomi. La dame avait honte de moi. J'ai mangé une de ces volées parce que j'avais été malade.»
Dès l'âge de 17 ans, Mme Joannette a quitté le foyer d'accueil et s'est trouvé du travail à Montréal. Quelques années plus tard, elle a pensé porté plainte à la police, mais elle a abandonné l'idée en se disant que personne ne la croirait. «Depuis, le curé est mort, dit-elle. Parfois le passé refait surface. L'Église dit qu'il faut pardonner. Moi, je ne pardonne pas. L'Église dit : "Tu ne voleras pas." Moi, mon enfance a été volée.»
Les propos de Mgr Ouellet l'ont révoltée. «Je comprends très bien qu'une femme violée vit un drame et qu'elle doit être aidée, a déclaré le cardinal à l'occasion de la Journée internationale de la famille. Mais il y a déjà une victime. Est-ce qu'il faut en faire une autre? Prendre la vie de quelqu'un d'autre, c'est toujours un crime moralement. Et c'est un être humain qui est dans le sein maternel.»
«Qu'il se mêle donc de ses affaires, dit Mme Joannette. Je veux qu'on arrête de dire que les femmes ne devraient pas se faire avorter. C'est le droit des femmes, pas le droit de Mgr Ouellet ou du pape. Qui va les faire vivre, les enfants qu'on ne veut pas avoir ? Ce sont eux qui vont leur donner le biberon, changer les couches, les élever ? Quelle hypocrisie !»
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Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
Oufff !!!
Ça me jette sur le luc quand je vois des choses semblabe... C'est écoeurant... Ma maman a été adopté et plusieurs personnes de la municipalité d'où elle venait, l'appelaient la bâtarde!!!
Elle n'a pas été abusé sexuellement mais oh que psychologiquement...
Ça laisse des traces tout çà et je comprends très bien la dame de réagir haut et fort. L'église perd des plumes et c'est tout à fait normal avec tout ce qu'on entends... 




[/color][color=#FF0000]Nous ne blessons jamais personne en lui disant je t'aime !![/color]
Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
c epouvatanble ce qu,elle a vecu 

"La vie serait bien plus heureuse si nous naissions à 80 ans et nous approchions graduellement de nos 18 ans"
Mark Twain


Mark Twain


Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
Ouf.. C'est vraiment épouvantable cette histoire. 

Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
Pauvre femme ce qu'elle a vécue est affreux
Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
En tout cas, j'espère que si Dieu, le paradis et l'enfer existent pour vrai, que Dieu aura envoyé ce curé en enfer 



Quatre choses que l'on ne peut reprendre:
Une pierre ..... après qu'on l'ait lancée. Une parole .... une fois qu'elle est prononcée.
Une occasion ..... après qu'on l'ait ratée. Le temps ..... une fois écoulé.
- mllecoconut
- Magicien des Mots
- Messages : 3056
- Inscription : mer. oct. 04, 2006 12:00 am
Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
Il parait qu'il seront plus sévèrement jugé à leur mort justement parce qu'ils sont prêtres.Galena a écrit : En tout cas, j'espère que si Dieu, le paradis et l'enfer existent pour vrai, que Dieu aura envoyé ce curé en enfer

J'ai lu des livres intéressants sur ce sujet justement.
Je me souviens, quand j'étais petite à l'école on apprenait que Dieu est infiniment juste.
Dans des cas comme celui-ci, ca me fait du bien d'y croire.

Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
Je la comprends la Dame d'être très choquée par les propos de Mgr Ouellet. Il était où le soutien que l'Église devait lui apporter à cette jeune fille? C'est de l'hypocrisie pure et simple les leçons de morale de l'Église face à l'avortement. Mgr Ouellet et cie devaient être très soulagés de savoir que les victimes de certains prêtres pervers aient eu recours à l'avortement plutôt que d'entacher l'image des hommes de l'église. On a juste à voir comment ils gèrent les cas de pédophilie qui les concernent pour se douter qu'ils se foutent carrément des victimes. Comment peuvent-ils avoir l'audace de se prononcer sur l'avortement? Faudrait d'abord qu'ils aient un minimum de crédibilité pour le faire et en ce qui me concerne je ne leur en concède aucune.
Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
L'Église a géré les cas de pédophilie (à l'époque) de la même façon que la société civile le faisait. L'Église est une institution composée d'êtres humains comme toi et moi et elle agissait comme le commun des mortels le faisait : on taisait. C'était comme ça à l'époque.Capuchino a écrit : Je la comprends la Dame d'être très choquée par les propos de Mgr Ouellet. Il était où le soutien que l'Église devait lui apporter à cette jeune fille? C'est de l'hypocrisie pure et simple les leçons de morale de l'Église face à l'avortement. Mgr Ouellet et cie devaient être très soulagés de savoir que les victimes de certains prêtres pervers aient eu recours à l'avortement plutôt que d'entacher l'image des hommes de l'église. On a juste à voir comment ils gèrent les cas de pédophilie qui les concernent pour se douter qu'ils se foutent carrément des victimes. Comment peuvent-ils avoir l'audace de se prononcer sur l'avortement? Faudrait d'abord qu'ils aient un minimum de crédibilité pour le faire et en ce qui me concerne je ne leur en concède aucune.
Au plaisir!
«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
Beppo a écrit : [...]
L'Église a géré les cas de pédophilie (à l'époque) de la même façon que la société civile le faisait. L'Église est une institution composée d'êtres humains comme toi et moi et elle agissait comme le commun des mortels le faisait : on taisait. C'était comme ça à l'époque.
Oui mais maintenant dans la société on ne tait plus (la plupart du temps), tandis que l'Église, elle, continue d'agir comme dans ce temps là, la société a évolué, l'Église non.
Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
Dans la société présentement on dénonce le cas d'abus des prêtres. Si on prétend que le pourcentage de pédophiles n'est pas plus élevé dans la société que dans la prêtrise, tu avoueras comme moi, que la dénonciation ne se fait que d'un côté. Ce n'est pas mauvais en soi mais loin d'être complet.France4 a écrit : [...]
Oui mais maintenant dans la société on ne tait plus (la plupart du temps), tandis que l'Église, elle, continue d'agir comme dans ce temps là, la société a évolué, l'Église non.
Tout comme dans la société, au cours des dernières années, l'Église ne protège plus les prêtres pris en défaut. Elle laisse la justice suivre son cours.
Dernière modification par Beppo le ven. mai 28, 2010 2:12 pm, modifié 1 fois.
Au plaisir!
«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
Beppo a écrit : [...]
Tout comme dans la société, au cours des dernières années, l'Église ne protège plus les prêtres pris en défaut. Elle laisse la justice suivre son cours.
Oui mais y'a une nuance là... elle ne les protège pas quand ils se font pogner par un tiers qui ne fait pas partie de l'Église, mais jamais ils vont les stooler eux-mêmes!
Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
Est-ce particulier, propre à l'Église?France4 a écrit : [...]
Oui mais y'a une nuance là... elle ne les protège pas quand ils se font pogner par un tiers qui ne fait pas partie de l'Église, mais jamais ils vont les stooler eux-mêmes!
Au plaisir!
«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
Ils se protègent entre eux, y'a qu'à voir le Pape Benoît XVI qui ne les a pas condamnés sur la place publique. Il n'a jamais dis que c'était des criminels qui méritaient d'être punis, il a juste dis que c'était des incidents regrettables.
Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
France4 a écrit : Ils se protègent entre eux, y'a qu'à voir le Pape Benoît XVI qui ne les a pas condamnés sur la place publique. Il n'a jamais dis que c'était des criminels qui méritaient d'être punis, il a juste dis que c'était des incidents regrettables.

Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
Je te le répète, l'Église n'agit pas différemment de la société. Le Pape n'a pas à les condamner, il n'est pas juge. Quel a société applique sa loi. Oui, ils les protégeaient autrefois tout comme nous avons protéger les nôtres. Ça pris combien de temps à la cour d'accepter en preuve le témoignage d'un jeune qui confessait avoir été victime de pédophilie? Nous n'étions guère plus outiller pour recueillir ces témoignages. On taisait nous aussi.France4 a écrit : Ils se protègent entre eux, y'a qu'à voir le Pape Benoît XVI qui ne les a pas condamnés sur la place publique. Il n'a jamais dis que c'était des criminels qui méritaient d'être punis, il a juste dis que c'était des incidents regrettables.
Au plaisir!
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Re: Lui, il était curé, tandis que moi, juste une bâtarde
France4 a écrit : Ils se protègent entre eux, y'a qu'à voir le Pape Benoît XVI qui ne les a pas condamnés sur la place publique. Il n'a jamais dis que c'était des criminels qui méritaient d'être punis, il a juste dis que c'était des incidents regrettables.
Des brebis égarés ......


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