Nathalie Elgrably (page 10 Où est le gros bon sens? )
Cass a écritMettons que avec une critique de meme je vais avoir de la misere a prendre au sérieux ces prochains articles
Est dont ben sérieuse elle, meme pas capable d'écouter un film avec ses yeux d'enfants
Ça ressemble aux textes d'analyses qu'on devait faire au bacc en littérature, tu dois tellement aller loin dans l'analyse qu'à la fin, ça a l'air de se tenir, ça a l'air intelligent, mais ça ne veut strictement rien dire mis dans la réalité et ça ne sert surtout à rien de constater ce genre de choses.
À force de lire ses textes, je me rend compte que je n'aime pas du tout celà, elle utilise une structure toujours semblable (et efficace) qui donne l'impression que tout est logique et légitime et qu'à la fin, la conclusion va de soi. Tous les textes sont comme ça, mais là, on voit énormément la manipulation dans l'énonciation de l'idée, ça m'énerve et je trouve qu'elle est souvent malhonnête intellectuellement.
Est dont ben sérieuse elle, meme pas capable d'écouter un film avec ses yeux d'enfants
Ça ressemble aux textes d'analyses qu'on devait faire au bacc en littérature, tu dois tellement aller loin dans l'analyse qu'à la fin, ça a l'air de se tenir, ça a l'air intelligent, mais ça ne veut strictement rien dire mis dans la réalité et ça ne sert surtout à rien de constater ce genre de choses.
À force de lire ses textes, je me rend compte que je n'aime pas du tout celà, elle utilise une structure toujours semblable (et efficace) qui donne l'impression que tout est logique et légitime et qu'à la fin, la conclusion va de soi. Tous les textes sont comme ça, mais là, on voit énormément la manipulation dans l'énonciation de l'idée, ça m'énerve et je trouve qu'elle est souvent malhonnête intellectuellement.
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Absurde bureaucratie
Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal
Le cartel de l'essence qui a défrayé les manchettes, il y a quelques semaines, fait encore parler de lui. Selon le Bureau de la concurrence (BC), le complot portait probablement sur un marché plus large que celui qui est visé par les procédures judiciaires actuelles.
Je suis habituellement critique des interventions de l'État car bien qu'elles soient dictées par de bonnes intentions, elles génèrent souvent des effets pervers désastreux et des situations pires que celles qu'elles visaient à corriger. En revanche, j'approuve et je défends l'existence d'un organisme comme le Bureau de la concurrence.
Des marchés concurrentiels constituent le meilleur allié des consommateurs car ils poussent les entreprises à améliorer la qualité de leurs produits et à réduire leurs prix. En s'efforçant de débusquer les entreprises qui complotent pour réduire indûment la concurrence ou augmenter déraisonnablement le prix d'un produit, le Bureau contribue donc à la prospérité de la société québécoise. Et en portant des accusations criminelles contre 13 individus et 11 entreprises soupçonnés d'avoir fixé le prix de l'essence, le BC fait comprendre qu'on ne badine pas avec la Loi sur la concurrence !
SAINT-JÉRÔME
Mais voilà qu'au moment où le BC défend la concurrence, les médias nous rapportent une nouvelle plutôt intrigante. Dans la région de Saint- Jérôme, une guerre des prix à la pompe se dessinait à la suite de l'initiative de Costco de vendre son essence à perte. Alors que le prix de l'or noir atteint des sommets historiques, les autorités auraient dû se réjouir de voir les consommateurs bénéficier d'un répit. Pas du tout ! Il a suffique quelques détaillants se plaignent pour que la Régie de l'énergie (RE) impose une hausse de 3 cents par litre au prix de gros de l'essence. Selon la Loi sur la concurrence, il est illégal de se concerter en vue de fixer un prix de vente.
Mais n'est-ce pas essentiellement ce que la RE et quelques détaillants ont fait ?
Ainsi, d'un côté, le BC veut encourager la rivalité entre les entreprises mais, d'un autre, la RE fait avorter tout comportement concurrentiel. Le premier veut favoriser une baisse des prix, tandis que la seconde les augmente. On défend une chose et son contraire, comme si les principes élémentaires de la logique aristotélicienne ne s'appliquent pas aux entités de l'État !
Ce n'est pas tout ! La RE a l'arrogance d'affirmer que sa décision visait à protéger le consommateur ! Avons-nous réellement besoin d'être protégés des aubaines ? ! Ne comprend- elle pas que le consommateur apprécie les bons prix ? Ignore-t-elle qu'il se réjouit de feuilleter des circulaires qui font la promotion de produits, dont certains sont vendus à perte ?
La RE assure qu'il est nécessaire d'augmenter le prix de l'essence afin d'éviter que le vainqueur de la guerre des prix n'obtienne un monopole qui lui permettrait ensuite d'abuser des consommateurs. Cet argument est bancal. À supposer qu'elle réussisse à évincer ses concurrents, Costco ne pourra jamais conserver son monopole car rien n'empêchera des détaillants d'ouvrir leurs portes aussitôt que les prix auront augmenté et qu'il sera de nouveau rentable de vendre de l'essence. Ce n'est donc qu'en vendant à perte que Costco peut assurer sa position de monopole. Et si elle choisit de brader en permanence son essence, pourquoi la Régie s'opposerait-elle à ce que nous profitions de pareille aubaine ? À moins, bien entendu, qu'elle n'estime que l'intérêt de quelques détaillants passe avant celui du grand public !
Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal
Le cartel de l'essence qui a défrayé les manchettes, il y a quelques semaines, fait encore parler de lui. Selon le Bureau de la concurrence (BC), le complot portait probablement sur un marché plus large que celui qui est visé par les procédures judiciaires actuelles.
Je suis habituellement critique des interventions de l'État car bien qu'elles soient dictées par de bonnes intentions, elles génèrent souvent des effets pervers désastreux et des situations pires que celles qu'elles visaient à corriger. En revanche, j'approuve et je défends l'existence d'un organisme comme le Bureau de la concurrence.
Des marchés concurrentiels constituent le meilleur allié des consommateurs car ils poussent les entreprises à améliorer la qualité de leurs produits et à réduire leurs prix. En s'efforçant de débusquer les entreprises qui complotent pour réduire indûment la concurrence ou augmenter déraisonnablement le prix d'un produit, le Bureau contribue donc à la prospérité de la société québécoise. Et en portant des accusations criminelles contre 13 individus et 11 entreprises soupçonnés d'avoir fixé le prix de l'essence, le BC fait comprendre qu'on ne badine pas avec la Loi sur la concurrence !
SAINT-JÉRÔME
Mais voilà qu'au moment où le BC défend la concurrence, les médias nous rapportent une nouvelle plutôt intrigante. Dans la région de Saint- Jérôme, une guerre des prix à la pompe se dessinait à la suite de l'initiative de Costco de vendre son essence à perte. Alors que le prix de l'or noir atteint des sommets historiques, les autorités auraient dû se réjouir de voir les consommateurs bénéficier d'un répit. Pas du tout ! Il a suffique quelques détaillants se plaignent pour que la Régie de l'énergie (RE) impose une hausse de 3 cents par litre au prix de gros de l'essence. Selon la Loi sur la concurrence, il est illégal de se concerter en vue de fixer un prix de vente.
Mais n'est-ce pas essentiellement ce que la RE et quelques détaillants ont fait ?
Ainsi, d'un côté, le BC veut encourager la rivalité entre les entreprises mais, d'un autre, la RE fait avorter tout comportement concurrentiel. Le premier veut favoriser une baisse des prix, tandis que la seconde les augmente. On défend une chose et son contraire, comme si les principes élémentaires de la logique aristotélicienne ne s'appliquent pas aux entités de l'État !
Ce n'est pas tout ! La RE a l'arrogance d'affirmer que sa décision visait à protéger le consommateur ! Avons-nous réellement besoin d'être protégés des aubaines ? ! Ne comprend- elle pas que le consommateur apprécie les bons prix ? Ignore-t-elle qu'il se réjouit de feuilleter des circulaires qui font la promotion de produits, dont certains sont vendus à perte ?
La RE assure qu'il est nécessaire d'augmenter le prix de l'essence afin d'éviter que le vainqueur de la guerre des prix n'obtienne un monopole qui lui permettrait ensuite d'abuser des consommateurs. Cet argument est bancal. À supposer qu'elle réussisse à évincer ses concurrents, Costco ne pourra jamais conserver son monopole car rien n'empêchera des détaillants d'ouvrir leurs portes aussitôt que les prix auront augmenté et qu'il sera de nouveau rentable de vendre de l'essence. Ce n'est donc qu'en vendant à perte que Costco peut assurer sa position de monopole. Et si elle choisit de brader en permanence son essence, pourquoi la Régie s'opposerait-elle à ce que nous profitions de pareille aubaine ? À moins, bien entendu, qu'elle n'estime que l'intérêt de quelques détaillants passe avant celui du grand public !
Prière et chant religieux
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Le déclin de l'empire
Depuis quelques mois, c'est l'«Obamamania». Les médias encensent le candidat démocrate à tel point que certaines chaînes de télé mériteraient d'être rebaptisées Obama TV.
Éloquent et passionné, Barack Obama sait charmer son auditoire. Son charisme réussit même à faire oublier la vitesse à laquelle il change d'opinion sur certaines questions fondamentales, comme la guerre en Irak ou le problème nucléaire iranien.
Certes, tous les politiciens adaptent leur discours à leur auditoire, mais l'habileté avec laquelle Obama affirme une chose et son contraire fait de lui le roi incontesté du flipflop. On comprend maintenant pourquoi il se présente comme le «candidat du changement» !
Mais ce qui est plus troublant encore, ce sont les principes fondamentaux qui l'inspirent ainsi que les politiques économiques qu'il promet de mettre en application s'il entre à la Maison-Blanche. Il prétend être centriste, mais il est certainement l'un des candidats les plus à gauche de l'histoire des États-Unis.
S'il vivait au Québec, il aurait été le candidat idéal pour représenter Québec solidaire. Grâce à une phraséologie populiste, il projette l'image du Sauveur de la nation. Mais le Sauveur ne propose rien d'original, seulement de vieilles théories socialistes habilement camouflées derrière des mots accrocheurs.
FARDEAU FISCAL
Par souci de «justice sociale», Barack Obama propose, entre autres, d'augmenter le taux marginal d'imposition.
Il juge donc insuffisant que, parmi les contribuables, les 1 % les plus riches paient déjà 38 % de l'ensemble des impôts tandis que les 50 % les plus pauvres n'assument que 3 % du fardeau fiscal.
Selon Michael Boskin, économiste américain très respecté, le plan d'Obama réduirait de 33 % le revenu après impôts de la classe moyenne et des revenus d'entreprises. Ainsi, selon la logique d'Obama, il faut créer un climat économique inhospitalier, punir le travail et l'entrepreneurship, et appauvrir la nation pour atteindre la justice sociale !
La vedette démocrate compte aussi revoir l'ALENA afin de réparer les dommages que cet accord aurait causés. Selon lui, le fait que la production manufacturière a atteint un sommet historique l'an dernier, que l'emploi a augmenté de 24% depuis la ratification de l'ALENA, et que le taux horaire du travail a augmenté deux fois plus vite que par le passé ne signifie rien. Et en s'opposant à des accords de libre-échange avec la Colombie, la Corée du Sud et l'Amérique centrale, il entretient le réflexe protectionniste qui a contribué à la déchéance des économies planifiées.
BÉNÉVOLAT OBLIGATOIRE
Pour créer une société meilleure, Barack Obama propose également l'instauration d'un «Universal Voluntary Public Service», une sorte de bénévolat obligatoire qui forcerait, entre autres, les jeunes et les étudiants universitaires à fournir gratuitement entre 50 et 100 heures de travail par année. Peut-on imaginer plus socialiste que ça ?
On peut comprendre que les Américains ne souhaitent pas voir les républicains occuper la Maison-Blanche pour un autre mandat. On peut comprendre qu'ils soient mûrs pour autre chose. Mais ils devraient se méfier, car tout changement n'est pas synonyme de progrès.
Le Québec, qui est l'une des régions les plus pauvres d'Amérique du Nord, a longtemps cherché à rattraper le niveau de vie des États-Unis. Avec les mesures d'appauvrissement que propose le sénateur Obama, ça ne saurait tarder !
Depuis quelques mois, c'est l'«Obamamania». Les médias encensent le candidat démocrate à tel point que certaines chaînes de télé mériteraient d'être rebaptisées Obama TV.
Éloquent et passionné, Barack Obama sait charmer son auditoire. Son charisme réussit même à faire oublier la vitesse à laquelle il change d'opinion sur certaines questions fondamentales, comme la guerre en Irak ou le problème nucléaire iranien.
Certes, tous les politiciens adaptent leur discours à leur auditoire, mais l'habileté avec laquelle Obama affirme une chose et son contraire fait de lui le roi incontesté du flipflop. On comprend maintenant pourquoi il se présente comme le «candidat du changement» !
Mais ce qui est plus troublant encore, ce sont les principes fondamentaux qui l'inspirent ainsi que les politiques économiques qu'il promet de mettre en application s'il entre à la Maison-Blanche. Il prétend être centriste, mais il est certainement l'un des candidats les plus à gauche de l'histoire des États-Unis.
S'il vivait au Québec, il aurait été le candidat idéal pour représenter Québec solidaire. Grâce à une phraséologie populiste, il projette l'image du Sauveur de la nation. Mais le Sauveur ne propose rien d'original, seulement de vieilles théories socialistes habilement camouflées derrière des mots accrocheurs.
FARDEAU FISCAL
Par souci de «justice sociale», Barack Obama propose, entre autres, d'augmenter le taux marginal d'imposition.
Il juge donc insuffisant que, parmi les contribuables, les 1 % les plus riches paient déjà 38 % de l'ensemble des impôts tandis que les 50 % les plus pauvres n'assument que 3 % du fardeau fiscal.
Selon Michael Boskin, économiste américain très respecté, le plan d'Obama réduirait de 33 % le revenu après impôts de la classe moyenne et des revenus d'entreprises. Ainsi, selon la logique d'Obama, il faut créer un climat économique inhospitalier, punir le travail et l'entrepreneurship, et appauvrir la nation pour atteindre la justice sociale !
La vedette démocrate compte aussi revoir l'ALENA afin de réparer les dommages que cet accord aurait causés. Selon lui, le fait que la production manufacturière a atteint un sommet historique l'an dernier, que l'emploi a augmenté de 24% depuis la ratification de l'ALENA, et que le taux horaire du travail a augmenté deux fois plus vite que par le passé ne signifie rien. Et en s'opposant à des accords de libre-échange avec la Colombie, la Corée du Sud et l'Amérique centrale, il entretient le réflexe protectionniste qui a contribué à la déchéance des économies planifiées.
BÉNÉVOLAT OBLIGATOIRE
Pour créer une société meilleure, Barack Obama propose également l'instauration d'un «Universal Voluntary Public Service», une sorte de bénévolat obligatoire qui forcerait, entre autres, les jeunes et les étudiants universitaires à fournir gratuitement entre 50 et 100 heures de travail par année. Peut-on imaginer plus socialiste que ça ?
On peut comprendre que les Américains ne souhaitent pas voir les républicains occuper la Maison-Blanche pour un autre mandat. On peut comprendre qu'ils soient mûrs pour autre chose. Mais ils devraient se méfier, car tout changement n'est pas synonyme de progrès.
Le Québec, qui est l'une des régions les plus pauvres d'Amérique du Nord, a longtemps cherché à rattraper le niveau de vie des États-Unis. Avec les mesures d'appauvrissement que propose le sénateur Obama, ça ne saurait tarder !
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Citation :Le Québec, qui est l'une des régions les plus pauvres d'Amérique du Nord, a longtemps cherché à rattraper le niveau de vie des États-Unis. Avec les mesures d'appauvrissement que propose le sénateur Obama, ça ne saurait tarder !
Un bel exemple de condescendance envers les québecois. En fait je me demande comment il se fait qu'elle demeure toujours au Québec chez ce petit peuple de pauvre....
Citation :Il juge donc insuffisant que, parmi les contribuables, les 1 % les plus riches paient déjà 38 % de l'ensemble des impôts tandis que les 50 % les plus pauvres n'assument que 3 % du fardeau fiscal.
Chère Nathalie, encore une fois elle démontre que ses écrits ne sont dictés que pour provoquer. Elle n'est pas plus crédible que son opposé communiste. Extrême droite pour extrême gauche c'est du pareil au même.
Évidemment que les 1% des plus riches payent 38% des impôts. Ce n'est peut-être même pas assez. Quand le dirigeant moyen d'une entreprise gagne 47 fois le salaire de ses employés, que Ophrah Winfrey avec ses 360 000 000 millions par années gagne 10 000 fois plus qu'un ouvrier à un salaire normal de 36 000$, il est où le problème?
Un bel exemple de condescendance envers les québecois. En fait je me demande comment il se fait qu'elle demeure toujours au Québec chez ce petit peuple de pauvre....
Citation :Il juge donc insuffisant que, parmi les contribuables, les 1 % les plus riches paient déjà 38 % de l'ensemble des impôts tandis que les 50 % les plus pauvres n'assument que 3 % du fardeau fiscal.
Chère Nathalie, encore une fois elle démontre que ses écrits ne sont dictés que pour provoquer. Elle n'est pas plus crédible que son opposé communiste. Extrême droite pour extrême gauche c'est du pareil au même.
Évidemment que les 1% des plus riches payent 38% des impôts. Ce n'est peut-être même pas assez. Quand le dirigeant moyen d'une entreprise gagne 47 fois le salaire de ses employés, que Ophrah Winfrey avec ses 360 000 000 millions par années gagne 10 000 fois plus qu'un ouvrier à un salaire normal de 36 000$, il est où le problème?
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Nathalie Elgrably-Levy
L'avenir se jouera le 1er octobre
28/08/2008
Dans ma chronique du 12 juin, j'écrivais: «Il est impossible que le prix du pétrole poursuive sa hausse sans ultimement déclencher des réactions qui inverseront cette tendance. Ce n'est qu'une question de temps.» Évidemment, cette déclaration m'a valu les critiques des chevaliers de l'apocalypse qui se nourrissent de scénarios catastrophe et qui tentaient de nous convaincre que le prix du baril grimperait rapidement jusqu'à 200 $, voire 300 $.
Si elle convient à ceux qui sont en mal de sensations fortes, une telle perspective est néanmoins incohérente avec le fonctionnement des marchés et elle défie la logique économique la plus élémentaire. D'ailleurs, loin de poursuivre l'ascension incontrôlable qu'on avait prédite, le prix du baril de brut pique du nez depuis le sommet de 147,27 $ US atteint le 11 juillet dernier et a clôturé mardi à 115,95 $ US, ce qui correspond à une impressionnante diminution de 21,2% en quelques semaines.
Mais si une hausse du prix du brut justifie une importante couverture médiatique, pourquoi une baisse dans des proportions notables n'obtient-elle pas le même traitement? Pourtant, si cette tendance se maintient, les pressions inflationnistes qui pèsent sur l'économie mondiale pourraient se dissiper.
Ce revirement de la situation est impressionnant, mais que se passe-t-il réellement?
On pourrait longtemps philosopher sur le prix du pétrole. Mais en dernier ressort, les seuls principes qui permettent de comprendre ses variations sont les célèbres lois économiques de l'offre et de la demande.
Ces lois sont souvent méprisées et ridiculisées. Pourtant, elles ne font que formaliser des comportements logiques et naturels. Ainsi, la loi de la demande stipule que plus un produit est cher, moins on en consomme. Quant à celle de l'offre, elle dit que plus un produit est cher, plus le nombre d'unités disponibles sera élevé. Ces lois sont simples et évidentes mais, surtout, elles sont incontournables.
Ce sont elles qui expliquent la hausse du prix du baril au moment où la demande de pétrole de pays émergents, et particulièrement de la Chine, combinée à la réticence de l'OPEP à ouvrir les robinets et à la conviction que nous avons atteint un pic pétrolier, a provoqué un phénomène de rareté du brut.
Mais comme un baril à 147$US décourage la consommation, incite au développement d'énergies alternatives et pousse les princes du désert à ouvrir leurs valves, il fallait s'attendre à voir le prix du baril chuter.
Évidemment, il y a la question qui tue: Cette baisse sera-t-elle durable ou éphémère? Tout dépend de ce qui se produira le 1er octobre!
Depuis bientôt trois décennies, le Congrès américain impose une politique anti-énergétique qui interdit l'exploration et le forage au large du plateau continental. Si cette politique fait le bonheur des environnementalistes, des cheiks saoudiens et des Albertains, en revanche, elle impose un fardeau financier au reste de la planète.
Mais cela risque de changer. Le moratoire qui interdit l'exploration et le forage vient à échéance dans 33 jours. Si le Congrès décide de ne pas le reconduire, de nouvelles sources d'énergie seront libérées et, comme le prévoit la loi de l'offre, le prix du pétrole baissera. Et même s'ils souhaitent le maintien du moratoire, les démocrates seront certainement contraints d'y renoncer, vu que les Américains demandent sa levée dans une proportion de 2 contre 1.
L'avenir de notre facture énergétique se jouera dans quelques semaines. Nous saurons alors qui exerce le plus d'influence: 300 millions d'Américains ou le puissant lobby environnementaliste. --Message edité par .anthurium. le 2008-09-16 12:47:37--
L'avenir se jouera le 1er octobre
28/08/2008
Dans ma chronique du 12 juin, j'écrivais: «Il est impossible que le prix du pétrole poursuive sa hausse sans ultimement déclencher des réactions qui inverseront cette tendance. Ce n'est qu'une question de temps.» Évidemment, cette déclaration m'a valu les critiques des chevaliers de l'apocalypse qui se nourrissent de scénarios catastrophe et qui tentaient de nous convaincre que le prix du baril grimperait rapidement jusqu'à 200 $, voire 300 $.
Si elle convient à ceux qui sont en mal de sensations fortes, une telle perspective est néanmoins incohérente avec le fonctionnement des marchés et elle défie la logique économique la plus élémentaire. D'ailleurs, loin de poursuivre l'ascension incontrôlable qu'on avait prédite, le prix du baril de brut pique du nez depuis le sommet de 147,27 $ US atteint le 11 juillet dernier et a clôturé mardi à 115,95 $ US, ce qui correspond à une impressionnante diminution de 21,2% en quelques semaines.
Mais si une hausse du prix du brut justifie une importante couverture médiatique, pourquoi une baisse dans des proportions notables n'obtient-elle pas le même traitement? Pourtant, si cette tendance se maintient, les pressions inflationnistes qui pèsent sur l'économie mondiale pourraient se dissiper.
Ce revirement de la situation est impressionnant, mais que se passe-t-il réellement?
On pourrait longtemps philosopher sur le prix du pétrole. Mais en dernier ressort, les seuls principes qui permettent de comprendre ses variations sont les célèbres lois économiques de l'offre et de la demande.
Ces lois sont souvent méprisées et ridiculisées. Pourtant, elles ne font que formaliser des comportements logiques et naturels. Ainsi, la loi de la demande stipule que plus un produit est cher, moins on en consomme. Quant à celle de l'offre, elle dit que plus un produit est cher, plus le nombre d'unités disponibles sera élevé. Ces lois sont simples et évidentes mais, surtout, elles sont incontournables.
Ce sont elles qui expliquent la hausse du prix du baril au moment où la demande de pétrole de pays émergents, et particulièrement de la Chine, combinée à la réticence de l'OPEP à ouvrir les robinets et à la conviction que nous avons atteint un pic pétrolier, a provoqué un phénomène de rareté du brut.
Mais comme un baril à 147$US décourage la consommation, incite au développement d'énergies alternatives et pousse les princes du désert à ouvrir leurs valves, il fallait s'attendre à voir le prix du baril chuter.
Évidemment, il y a la question qui tue: Cette baisse sera-t-elle durable ou éphémère? Tout dépend de ce qui se produira le 1er octobre!
Depuis bientôt trois décennies, le Congrès américain impose une politique anti-énergétique qui interdit l'exploration et le forage au large du plateau continental. Si cette politique fait le bonheur des environnementalistes, des cheiks saoudiens et des Albertains, en revanche, elle impose un fardeau financier au reste de la planète.
Mais cela risque de changer. Le moratoire qui interdit l'exploration et le forage vient à échéance dans 33 jours. Si le Congrès décide de ne pas le reconduire, de nouvelles sources d'énergie seront libérées et, comme le prévoit la loi de l'offre, le prix du pétrole baissera. Et même s'ils souhaitent le maintien du moratoire, les démocrates seront certainement contraints d'y renoncer, vu que les Américains demandent sa levée dans une proportion de 2 contre 1.
L'avenir de notre facture énergétique se jouera dans quelques semaines. Nous saurons alors qui exerce le plus d'influence: 300 millions d'Américains ou le puissant lobby environnementaliste. --Message edité par .anthurium. le 2008-09-16 12:47:37--
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L'inspecteur inspecté
04/09/2008
Un douzième décès lié à la listériose a été récemment confirmé. C'est à la fois dramatique et enrageant de voir des vies perdues aussi bêtement, et il est important de tout mettre en oeuvre pour éviter une autre contamination meurtrière.
Mais avant de céder à l'hystérie, de déclarer que notre système agroalimentaire est en faillite, et de réclamer un resserrement des contrôles exercés par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), prenons du recul et réfléchissons calmement.
Tout d'abord, il faut tenir compte du fait que les bactéries sont omniprésentes, et qu'en dépit des efforts déployés, des accidents ponctuels se produiront toujours puisque le risque zéro n'existe pas.
Il faut également souligner que l'industrie de la transformation des aliments est la deuxième industrie manufacturière en importance au Canada. Elle emploie 300000 Canadiens et génère des envois atteignant 77,7 G$. Reconnaissons donc que, par rapport au volume total de production, le nombre de produits visés par de récents rappels semble bien modeste, tout comme la fréquence à laquelle ce genre d'événement se produit. Bien que tragique, le cas de Maple Leaf n'est donc nullement symptomatique d'une industrie délinquante qui méprise le consommateur. Au contraire, le caractère isolé et rarissime de la catastrophe prouve bien que l'industrie, loin d'être irréprochable, gère tout de même efficacement les risques sanitaires. D'ailleurs, exception faite des derniers jours, ne nous interrogeons-nous jamais sur l'innocuité des aliments?
Ensuite, des experts estiment que l'ACIA n'inspecte que 2% des aliments vendus dans le commerce. Certains y ont vu une raison pour réclamer qu'Ottawa consacre plus de ressources à l'inspection des aliments. Je pense que c'est plutôt une raison pour remettre en question l'existence de cette agence, car si les cas de contamination sont rares alors que 98% des aliments échappent à son inspection, n'est-ce pas justement la preuve qu'elle n'est pas d'une grande utilité? Et si le rôle de l'ACIA est marginal, pourquoi donc l'engraisser avec l'argent du contribuable?
CONFIANCE ?
Mais surtout, pouvons-nous réellement faire confiance à l'État pour assurer la salubrité des aliments? Est-il réellement plus habile en la matière que nos entreprises? On pourrait en douter ! Nos gouvernements sont chargés du traitement et de la distribution de l'eau. Or, depuis 2001, 21,1% de la population a connu des problèmes de qualité de l'eau d'ordre microbiologique, chimique, radiologique ou esthétique, et on estime même que 12,4% des municipalités émettent au moins un avis d'ébullition d'eau par année.
En 2005, dernière année pour laquelle des statistiques sont disponibles, l'Agence canadienne de santé publique du Canada rapportait plus de 4500 cas de maladies dues à l'eau. L'eau contaminée serait également responsable de la mort de 90 Canadiens chaque année, et du tiers des gastro-entérites diagnostiquées dans les hôpitaux montréalais! Faut-il également rappeler le cas de la ville de Walkerton, où sept personnes sont mortes après avoir consommé de l'eau contaminée?
On pourrait aussi parler du secteur de la santé, où nombre de patients contractent des maladies nosocomiales quelquefois fatales. D'ailleurs, peutêtre devrions-nous exiger que les hôpitaux divulguent leurs taux de mortalité attribuables à des soins inappropriés ou à la négligence. Qui sait l'ampleur du scandale qui pourrait éclater!
Je veux bien donner davantage de pouvoirs aux fonctionnaires pour qu'ils contrôlent plus étroitement une industrie colossale comme celle de l'agroalimentaire. Mais avant de leur confier un tel mandat, ne devrions-nous pas exiger que l'État fasse ses preuves en offrant des services d'une qualité exemplaire?
> Réagissez à cet article en ligne à :
elgrably_commentaire@journalmtl.com
Économiste senior à l'Institut Fraser --Message edité par .anthurium. le 2008-09-16 12:46:53--
04/09/2008
Un douzième décès lié à la listériose a été récemment confirmé. C'est à la fois dramatique et enrageant de voir des vies perdues aussi bêtement, et il est important de tout mettre en oeuvre pour éviter une autre contamination meurtrière.
Mais avant de céder à l'hystérie, de déclarer que notre système agroalimentaire est en faillite, et de réclamer un resserrement des contrôles exercés par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), prenons du recul et réfléchissons calmement.
Tout d'abord, il faut tenir compte du fait que les bactéries sont omniprésentes, et qu'en dépit des efforts déployés, des accidents ponctuels se produiront toujours puisque le risque zéro n'existe pas.
Il faut également souligner que l'industrie de la transformation des aliments est la deuxième industrie manufacturière en importance au Canada. Elle emploie 300000 Canadiens et génère des envois atteignant 77,7 G$. Reconnaissons donc que, par rapport au volume total de production, le nombre de produits visés par de récents rappels semble bien modeste, tout comme la fréquence à laquelle ce genre d'événement se produit. Bien que tragique, le cas de Maple Leaf n'est donc nullement symptomatique d'une industrie délinquante qui méprise le consommateur. Au contraire, le caractère isolé et rarissime de la catastrophe prouve bien que l'industrie, loin d'être irréprochable, gère tout de même efficacement les risques sanitaires. D'ailleurs, exception faite des derniers jours, ne nous interrogeons-nous jamais sur l'innocuité des aliments?
Ensuite, des experts estiment que l'ACIA n'inspecte que 2% des aliments vendus dans le commerce. Certains y ont vu une raison pour réclamer qu'Ottawa consacre plus de ressources à l'inspection des aliments. Je pense que c'est plutôt une raison pour remettre en question l'existence de cette agence, car si les cas de contamination sont rares alors que 98% des aliments échappent à son inspection, n'est-ce pas justement la preuve qu'elle n'est pas d'une grande utilité? Et si le rôle de l'ACIA est marginal, pourquoi donc l'engraisser avec l'argent du contribuable?
CONFIANCE ?
Mais surtout, pouvons-nous réellement faire confiance à l'État pour assurer la salubrité des aliments? Est-il réellement plus habile en la matière que nos entreprises? On pourrait en douter ! Nos gouvernements sont chargés du traitement et de la distribution de l'eau. Or, depuis 2001, 21,1% de la population a connu des problèmes de qualité de l'eau d'ordre microbiologique, chimique, radiologique ou esthétique, et on estime même que 12,4% des municipalités émettent au moins un avis d'ébullition d'eau par année.
En 2005, dernière année pour laquelle des statistiques sont disponibles, l'Agence canadienne de santé publique du Canada rapportait plus de 4500 cas de maladies dues à l'eau. L'eau contaminée serait également responsable de la mort de 90 Canadiens chaque année, et du tiers des gastro-entérites diagnostiquées dans les hôpitaux montréalais! Faut-il également rappeler le cas de la ville de Walkerton, où sept personnes sont mortes après avoir consommé de l'eau contaminée?
On pourrait aussi parler du secteur de la santé, où nombre de patients contractent des maladies nosocomiales quelquefois fatales. D'ailleurs, peutêtre devrions-nous exiger que les hôpitaux divulguent leurs taux de mortalité attribuables à des soins inappropriés ou à la négligence. Qui sait l'ampleur du scandale qui pourrait éclater!
Je veux bien donner davantage de pouvoirs aux fonctionnaires pour qu'ils contrôlent plus étroitement une industrie colossale comme celle de l'agroalimentaire. Mais avant de leur confier un tel mandat, ne devrions-nous pas exiger que l'État fasse ses preuves en offrant des services d'une qualité exemplaire?
> Réagissez à cet article en ligne à :
elgrably_commentaire@journalmtl.com
Économiste senior à l'Institut Fraser --Message edité par .anthurium. le 2008-09-16 12:46:53--
Prière et chant religieux
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Nathalie Elgrably
De la petite politique
11/09/2008
C'est fait, nous sommes en campagne électorale. Au cours des prochaines semaines, les chefs politiques s'efforceront de nous convaincre de leur sincérité, de leur dévouement et de leur engagement à servir la société. Or, la confiance ne se mendie pas, elle se mérite ! Et le seul moyen d'y arriver, c'est en restant fidèle à ses convictions et en posant des gestes cohérents entre eux.
Mais à en juger par la façon dont agissent nos politiciens, on pourrait croire que la cohérence est une notion dépassée.
Prenons l'exemple du gouvernement Harper, qui a annoncé des coupes de 45 millions de dollars dans divers programmes culturels. Qu'on approuve ou non cette initiative, elle indique néanmoins une prise de position non ambiguë de la part des conservateurs. Pour eux, que les subventions soient destinées aux productions artistiques ou à la fabrication de chaussettes, elles s'apparentent à du BS corporatif, et ils refusent de cautionner ce genre de politique. Soit !
Évidemment, plusieurs y sont allés de grandes envolées lyriques sur l'importance de la contribution de la culture à l'identité nationale et à l'épanouissement d'une société. Mais soyons pragmatiques. Qu'on doive ponctuellement donner un petit coup de pouce à quelques créateurs au talent exceptionnel, cela peut se concevoir. Mais en règle générale, est-ce réellement aux contribuables de faire vivre ceux qui font le choix de se consacrer à leur art? Peut-on réellement reprocher à Stephen Harper de s'opposer à ce que les contribuables subventionnent la production d'un film que personne ne regardera, d'une musique que personne n'écoutera ou d'une peinture que personne n'appréciera?
Mais si le gouvernement Harper désapprouve le BS corporatif, comment expliquer qu'il ait octroyé des subventions de 80 millions à Ford? Et s'il méprise la culture, pourquoi a-t-il accordé des subventions à la fête Les Violons d'Automne de Saint-Jean-Port-Joli, au festival Orgue et couleurs de Montréal, et au théâtre Molière de Winnipeg? C'est à n'y rien comprendre!
Certains diront que la question des subventions est complexe et qu'elle renferme plusieurs aspects qui exigent de longues réflexions philosophiques. Foutaise ! Qu'on subventionne des activités industrielles ou artistiques, le principe reste le même : on allège le compte bancaire des travailleurs pour augmenter celui d'entrepreneurs sans génie ou d'artistes sans talent. Et si un gouvernement s'oppose à ce principe, il se doit d'être conséquent dans ses décisions. On ne peut pas aider une forme d'art et en pénaliser une autre. Surtout, on ne peut pas à la fois être " pour " et " contre " un principe, quel qu'il soit !
Tout au long de la campagne électorale, les politiciens vont tenter de gagner des votes. Mais comment leur faire confiance s'ils promettent d'accorder à chaque groupe d'intérêts ce qu'il demande, quitte à défendre une chose et son contraire ?
Plutôt que de sombrer dans de la petite politique, les chefs ne pourraient-ils pas, pour une fois, rester fidèles à leurs convictions et être conséquents dans leurs agissements ? Non seulement ils s'assureront le soutien indéfectible de la portion de la population qui partage leurs vues, mais ils obtiendront également le respect de leurs adversaires et de l'ensemble de la société.
Les politiciens qui ont marqué l'histoire, les grands leaders, sont ceux qui ont défendu leurs convictions avec passion et détermination, quitte à risquer la défaite. Les autres, qu'on a rapidement oubliés, n'ont fait que vendre leur âme pour accéder au pouvoir. La campagne électorale nous dira à quelle catégorie appartient chaque chef !
De la petite politique
11/09/2008
C'est fait, nous sommes en campagne électorale. Au cours des prochaines semaines, les chefs politiques s'efforceront de nous convaincre de leur sincérité, de leur dévouement et de leur engagement à servir la société. Or, la confiance ne se mendie pas, elle se mérite ! Et le seul moyen d'y arriver, c'est en restant fidèle à ses convictions et en posant des gestes cohérents entre eux.
Mais à en juger par la façon dont agissent nos politiciens, on pourrait croire que la cohérence est une notion dépassée.
Prenons l'exemple du gouvernement Harper, qui a annoncé des coupes de 45 millions de dollars dans divers programmes culturels. Qu'on approuve ou non cette initiative, elle indique néanmoins une prise de position non ambiguë de la part des conservateurs. Pour eux, que les subventions soient destinées aux productions artistiques ou à la fabrication de chaussettes, elles s'apparentent à du BS corporatif, et ils refusent de cautionner ce genre de politique. Soit !
Évidemment, plusieurs y sont allés de grandes envolées lyriques sur l'importance de la contribution de la culture à l'identité nationale et à l'épanouissement d'une société. Mais soyons pragmatiques. Qu'on doive ponctuellement donner un petit coup de pouce à quelques créateurs au talent exceptionnel, cela peut se concevoir. Mais en règle générale, est-ce réellement aux contribuables de faire vivre ceux qui font le choix de se consacrer à leur art? Peut-on réellement reprocher à Stephen Harper de s'opposer à ce que les contribuables subventionnent la production d'un film que personne ne regardera, d'une musique que personne n'écoutera ou d'une peinture que personne n'appréciera?
Mais si le gouvernement Harper désapprouve le BS corporatif, comment expliquer qu'il ait octroyé des subventions de 80 millions à Ford? Et s'il méprise la culture, pourquoi a-t-il accordé des subventions à la fête Les Violons d'Automne de Saint-Jean-Port-Joli, au festival Orgue et couleurs de Montréal, et au théâtre Molière de Winnipeg? C'est à n'y rien comprendre!
Certains diront que la question des subventions est complexe et qu'elle renferme plusieurs aspects qui exigent de longues réflexions philosophiques. Foutaise ! Qu'on subventionne des activités industrielles ou artistiques, le principe reste le même : on allège le compte bancaire des travailleurs pour augmenter celui d'entrepreneurs sans génie ou d'artistes sans talent. Et si un gouvernement s'oppose à ce principe, il se doit d'être conséquent dans ses décisions. On ne peut pas aider une forme d'art et en pénaliser une autre. Surtout, on ne peut pas à la fois être " pour " et " contre " un principe, quel qu'il soit !
Tout au long de la campagne électorale, les politiciens vont tenter de gagner des votes. Mais comment leur faire confiance s'ils promettent d'accorder à chaque groupe d'intérêts ce qu'il demande, quitte à défendre une chose et son contraire ?
Plutôt que de sombrer dans de la petite politique, les chefs ne pourraient-ils pas, pour une fois, rester fidèles à leurs convictions et être conséquents dans leurs agissements ? Non seulement ils s'assureront le soutien indéfectible de la portion de la population qui partage leurs vues, mais ils obtiendront également le respect de leurs adversaires et de l'ensemble de la société.
Les politiciens qui ont marqué l'histoire, les grands leaders, sont ceux qui ont défendu leurs convictions avec passion et détermination, quitte à risquer la défaite. Les autres, qu'on a rapidement oubliés, n'ont fait que vendre leur âme pour accéder au pouvoir. La campagne électorale nous dira à quelle catégorie appartient chaque chef !
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Réponse aux artistes
Cette chronique fera certainement de moi une persona non grata sur le Plateau Mont-Royal, mais comment ne pas réagir aux déclarations outrancières et à l'argumentation fallacieuse qui a suivi l'annonce de coupes de 45 millions $ à la culture ?
Depuis trois semaines, les artistes déchirent leurs chemises et accusent le gouvernement Harper des pires abominations. Peutêtre devraient-ils se renseigner avant de lancer des accusations sans fondement qui les discréditent inutilement. Ils apprendraient alors que depuis l'arrivée des conservateurs au pouvoir, le budget du Conseil des arts a augmenté de 30 millions pour atteindre 180 millions, et que le tiers de cette coquette somme est destiné aux artistes québécois.
Ils réaliseraient aussi que le Fonds canadien de télévision a augmenté de 20%, tout comme l'aide au Musée des beaux-arts, que les subventions à la Société Radio-Canada sont en hausse de 13,6%, et que la contribution d'Ottawa au Centre national des arts a crû de 58%! Au total, le budget de Patrimoine Canada a augmenté de 24,2% depuis l'arrivée de Stephen Harper. Pour un gouvernement qu'on accuse de mépriser la culture et de vouloir assassiner l'art, voilà qui est plutôt généreux!
Et comme si leurs déclarations saugrenues ne suffisaient pas, les artistes ont renchéri en criant à la censure. Quel emploi frauduleux du terme! Quel sensationnalisme! Il est incontestable que les artistes sont en droit de s'adonner à leur passion, de véhiculer les messages de leur choix et de défendre les causes qui leur plaisent. Mais sont-ils en droit d'exiger que les contribuables financent leurs élans créateurs? Est-ce réellement aux travailleurs à débourser 147000 $ parce qu'un artiste a décider de faire voler une banane géante dans le ciel du Texas? Et à en juger par le projet «30 secondes contre Harper», leur liberté d'expression se porte manifestement très bien!
SUBVENTIONS INJUSTES
Et puis, un artiste tributaire de l'argent du gouvernement est-il réellement libre? On pourrait plutôt penser qu'il est soumis au diktat des bureaucrates qui exigent de lui qu'il respecte nombre de critères pour mériter l'aide gouvernementale. D'ailleurs, ne lui arrive-t-il jamais de s'autocensurer par crainte de déplaire au fonctionnaire chargé d'étudier son dossier?
Pour que les artistes soient véritablement libres, ils doivent être financièrement indépendants, et c'est à cette fin qu'ils devraient canaliser leurs énergies.
Mais surtout, contrairement aux apparences, les subventions à la culture sont fondamentalement injustes. Pour aider certains artistes, l'État est obligé de piger dans les poches des travailleurs. Et comme ces mêmes travailleurs voient leur pouvoir d'achat diminué, ils sont forcés d'acheter moins de CD, moins de billets de spectacles et moins d'oeuvres d'art. En somme, les subventions à la culture pénalisent les artistes les plus talentueux pour avantager les autres. N'est-ce pas le contraire qu'on devrait viser?
Évidemment, on nous sermonne que ces subventions sont indispensables, ne serait-ce qu'en raison des retombées économiques que la culture génère. L'étude du Conference Board à ce sujet a d'ailleurs été largement citée. Or, le calcul des retombées économiques est une arnaque intellectuelle, rien de plus qu'un concept canularesque. Les économistes ont depuis longtemps compris que la méthodologie employée est si tordue qu'il est mathématiquement impossible qu'un projet soit non rentable, quel que soit le projet à l'étude!
On peut comprendre le mécontentement des artistes. Mais ne nous laissons pas aveugler par des chiffres grotesques élevés au rang de faits incontestables! Surtout, gardons un esprit critique fasse à l'argumentation boiteuse qui circule.
Cette chronique fera certainement de moi une persona non grata sur le Plateau Mont-Royal, mais comment ne pas réagir aux déclarations outrancières et à l'argumentation fallacieuse qui a suivi l'annonce de coupes de 45 millions $ à la culture ?
Depuis trois semaines, les artistes déchirent leurs chemises et accusent le gouvernement Harper des pires abominations. Peutêtre devraient-ils se renseigner avant de lancer des accusations sans fondement qui les discréditent inutilement. Ils apprendraient alors que depuis l'arrivée des conservateurs au pouvoir, le budget du Conseil des arts a augmenté de 30 millions pour atteindre 180 millions, et que le tiers de cette coquette somme est destiné aux artistes québécois.
Ils réaliseraient aussi que le Fonds canadien de télévision a augmenté de 20%, tout comme l'aide au Musée des beaux-arts, que les subventions à la Société Radio-Canada sont en hausse de 13,6%, et que la contribution d'Ottawa au Centre national des arts a crû de 58%! Au total, le budget de Patrimoine Canada a augmenté de 24,2% depuis l'arrivée de Stephen Harper. Pour un gouvernement qu'on accuse de mépriser la culture et de vouloir assassiner l'art, voilà qui est plutôt généreux!
Et comme si leurs déclarations saugrenues ne suffisaient pas, les artistes ont renchéri en criant à la censure. Quel emploi frauduleux du terme! Quel sensationnalisme! Il est incontestable que les artistes sont en droit de s'adonner à leur passion, de véhiculer les messages de leur choix et de défendre les causes qui leur plaisent. Mais sont-ils en droit d'exiger que les contribuables financent leurs élans créateurs? Est-ce réellement aux travailleurs à débourser 147000 $ parce qu'un artiste a décider de faire voler une banane géante dans le ciel du Texas? Et à en juger par le projet «30 secondes contre Harper», leur liberté d'expression se porte manifestement très bien!
SUBVENTIONS INJUSTES
Et puis, un artiste tributaire de l'argent du gouvernement est-il réellement libre? On pourrait plutôt penser qu'il est soumis au diktat des bureaucrates qui exigent de lui qu'il respecte nombre de critères pour mériter l'aide gouvernementale. D'ailleurs, ne lui arrive-t-il jamais de s'autocensurer par crainte de déplaire au fonctionnaire chargé d'étudier son dossier?
Pour que les artistes soient véritablement libres, ils doivent être financièrement indépendants, et c'est à cette fin qu'ils devraient canaliser leurs énergies.
Mais surtout, contrairement aux apparences, les subventions à la culture sont fondamentalement injustes. Pour aider certains artistes, l'État est obligé de piger dans les poches des travailleurs. Et comme ces mêmes travailleurs voient leur pouvoir d'achat diminué, ils sont forcés d'acheter moins de CD, moins de billets de spectacles et moins d'oeuvres d'art. En somme, les subventions à la culture pénalisent les artistes les plus talentueux pour avantager les autres. N'est-ce pas le contraire qu'on devrait viser?
Évidemment, on nous sermonne que ces subventions sont indispensables, ne serait-ce qu'en raison des retombées économiques que la culture génère. L'étude du Conference Board à ce sujet a d'ailleurs été largement citée. Or, le calcul des retombées économiques est une arnaque intellectuelle, rien de plus qu'un concept canularesque. Les économistes ont depuis longtemps compris que la méthodologie employée est si tordue qu'il est mathématiquement impossible qu'un projet soit non rentable, quel que soit le projet à l'étude!
On peut comprendre le mécontentement des artistes. Mais ne nous laissons pas aveugler par des chiffres grotesques élevés au rang de faits incontestables! Surtout, gardons un esprit critique fasse à l'argumentation boiteuse qui circule.
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Nathalie Elgrably
Autopsie d'une crise
Rien ne va plus sur les marchés financiers américains. Et même si l'État américain a annoncé un plan de sauvetage historique, la question reste entière : pourquoi des actifs qui valaient des centaines de milliards ont-ils vu leur valeur réduite à néant en quelques jours, voire en quelques heures?
On peut incriminer les bandits à cravate de Wall Street, la recherche du profit, la cupidité, la mentalité capitaliste, etc. Les financiers new-yorkais ont incontestablement leurs torts dans cette débâcle, mais ils ne sont pas les seuls responsables.
Revenons à la genèse du problème. Depuis 2003, la Réserve fédérale américaine (FED) a diminué le taux d'intérêt pour stimuler l'économie américaine. Mais avec des taux d'intérêt de 1%, la FED a littéralement inondé le marché de liquidités. Et comme si faciliter l'accès au crédit était insuffisant, Fannie Mae et Freddie Mac (FM&FM), deux institutions financières semi-publiques, s'étaient donné pour mission de permettre à des familles insolvables d'obtenir des hypothèques garanties par l'État. Tout fonctionnait tant que le prix des maisons augmentait.
Mais la bulle immobilière qu'elles avaient s'est dégonflée, entraînant avec elle un nombre record de faillites. FM&FM se retrouvent alors avec des titres invendables, à moins de les brader, tout en étant obligées d'honorer leurs créances auprès des banques. La situation devient alors problématique, mais pas catastrophique, car même si le taux de défaut sur les prêts hypothécaires a grimpé à 6,4%, il reste nettement inférieur au taux de 40% enregistré en 1929. Alors, pourquoi une telle débâcle?
L'ampleur de la contagion est attribuable à une nouvelle technique comptable qui oblige maintenant les institutions à ajuster la valeur de leurs actifs en fonction du prix du marché, plutôt que de considérer le coût d'achat initial. Introduite il y a plus d'une décennie, cette réglementation avait pour objectif d'éviter une autre crise similaire à celle qui a secoué le système financier américain dans les années 1980.
L'intention était bonne, mais l'outil a causé la chute d'institutions saines. Supposons qu'une famille achète une maison de 300 000 $ sur laquelle elle prend une hypothèque de 250 000 $ sur 30 ans. Supposons également qu'elle fait ses versements sans difficulté et qu'elle n'envisage pas de déménager à court terme. Si une maison similaire s'est vendue 200 000 $ parce que le marché immobilier traverse une période de turbulence, la banque se voit obligée de réduire la valeur de l'actif. Elle exige alors à la famille un versement immédiat de 50 000 $, car sa dette est de 250 000 $ pour une propriété qui n'en vaut plus que 200 000 $.
Boom immobilier
Quand le boom immobilier a pris fin, la nouvelle réglementation comptable a obligé les institutions financières à ajuster la valeur de tous leurs actifs. Évidemment, tous les titres adossés à des créances hypothécaires ont rapidement perdu de leur valeur, à tel point que plus personne n'était disposé à en acheter. Or, sans crédit, les marchés financiers sont paralysés.
Que des banquiers sans scrupule aient profité de l'occasion pour faire fortune est incontestable. Mais ce qui a véritablement saccagé les marchés financiers, c'est la politique de réduction des taux d'intérêt totalement irresponsable adoptée par la FED, l'adoption d'une mesure comptable perverse et l'octroi irréfléchi d'hypothèques à des gens qui n'avaient pas les moyens de les assumer. D'ailleurs, comment des bureaucrates américains ont-ils pu sérieusement croire bon de prêter de l'argent à des gens insolvables? Et dire que c'est à eux qu'on demande de résoudre la crise actuelle!
Autopsie d'une crise
Rien ne va plus sur les marchés financiers américains. Et même si l'État américain a annoncé un plan de sauvetage historique, la question reste entière : pourquoi des actifs qui valaient des centaines de milliards ont-ils vu leur valeur réduite à néant en quelques jours, voire en quelques heures?
On peut incriminer les bandits à cravate de Wall Street, la recherche du profit, la cupidité, la mentalité capitaliste, etc. Les financiers new-yorkais ont incontestablement leurs torts dans cette débâcle, mais ils ne sont pas les seuls responsables.
Revenons à la genèse du problème. Depuis 2003, la Réserve fédérale américaine (FED) a diminué le taux d'intérêt pour stimuler l'économie américaine. Mais avec des taux d'intérêt de 1%, la FED a littéralement inondé le marché de liquidités. Et comme si faciliter l'accès au crédit était insuffisant, Fannie Mae et Freddie Mac (FM&FM), deux institutions financières semi-publiques, s'étaient donné pour mission de permettre à des familles insolvables d'obtenir des hypothèques garanties par l'État. Tout fonctionnait tant que le prix des maisons augmentait.
Mais la bulle immobilière qu'elles avaient s'est dégonflée, entraînant avec elle un nombre record de faillites. FM&FM se retrouvent alors avec des titres invendables, à moins de les brader, tout en étant obligées d'honorer leurs créances auprès des banques. La situation devient alors problématique, mais pas catastrophique, car même si le taux de défaut sur les prêts hypothécaires a grimpé à 6,4%, il reste nettement inférieur au taux de 40% enregistré en 1929. Alors, pourquoi une telle débâcle?
L'ampleur de la contagion est attribuable à une nouvelle technique comptable qui oblige maintenant les institutions à ajuster la valeur de leurs actifs en fonction du prix du marché, plutôt que de considérer le coût d'achat initial. Introduite il y a plus d'une décennie, cette réglementation avait pour objectif d'éviter une autre crise similaire à celle qui a secoué le système financier américain dans les années 1980.
L'intention était bonne, mais l'outil a causé la chute d'institutions saines. Supposons qu'une famille achète une maison de 300 000 $ sur laquelle elle prend une hypothèque de 250 000 $ sur 30 ans. Supposons également qu'elle fait ses versements sans difficulté et qu'elle n'envisage pas de déménager à court terme. Si une maison similaire s'est vendue 200 000 $ parce que le marché immobilier traverse une période de turbulence, la banque se voit obligée de réduire la valeur de l'actif. Elle exige alors à la famille un versement immédiat de 50 000 $, car sa dette est de 250 000 $ pour une propriété qui n'en vaut plus que 200 000 $.
Boom immobilier
Quand le boom immobilier a pris fin, la nouvelle réglementation comptable a obligé les institutions financières à ajuster la valeur de tous leurs actifs. Évidemment, tous les titres adossés à des créances hypothécaires ont rapidement perdu de leur valeur, à tel point que plus personne n'était disposé à en acheter. Or, sans crédit, les marchés financiers sont paralysés.
Que des banquiers sans scrupule aient profité de l'occasion pour faire fortune est incontestable. Mais ce qui a véritablement saccagé les marchés financiers, c'est la politique de réduction des taux d'intérêt totalement irresponsable adoptée par la FED, l'adoption d'une mesure comptable perverse et l'octroi irréfléchi d'hypothèques à des gens qui n'avaient pas les moyens de les assumer. D'ailleurs, comment des bureaucrates américains ont-ils pu sérieusement croire bon de prêter de l'argent à des gens insolvables? Et dire que c'est à eux qu'on demande de résoudre la crise actuelle!
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Nathalie Elgrably
La quadrature du cercle
Journal de Montréal
Il y a quelques jours, Claude Castonguay déclarait être consterné par l'accueil que le gouvernement Charest a réservé à son Rapport sur l'avenir du système de santé et il déplorait le fait que ses efforts n'aient pas déclenché le débat public qu'il espérait.
Un gouvernement qui rejette sans appel les principales recommandations de son groupe de travail dans les heures qui ont suivi le dépôt du rapport est assurément cavalier avec les auteurs, en plus d'être irrévérencieux envers les contribuables qui ont fait les frais de ce caprice politique.
En revanche, si son rapport a laissé les Québécois indifférents, M. Castonguay ne doit blâmer que lui-même. Pour présenter un intérêt, pour susciter des réactions vives et passionnées, il faut des idées novatrices. Il faut surtout avoir le courage de remettre en question le système de manière franche, quitte à déplaire à certains groupes.
Or, à l'exception de trois propositions pertinentes, à savoir la mixité de la pratique médicale, l'expérimentation de nouveaux modes de gestion et l'ouverture sur l'assurance privée, propositions que l'on doit probablement à Johanne Marcotte (vice-présidente du groupe de travail), ce rapport de 338 pages n'offre rien d'original. Quand l'essentiel d'un rapport se limite à recycler les idées des groupes de travail précédents, il faut s'attendre au dédain du public.
RIEN D'ORIGINAL
Quant à Michel Venne, vice-président du groupe de travail, il a exprimé sa dissidence par rapport aux trois seules recommandations qui permettaient d'espérer un début d'amélioration et s'est contenté de défendre le système actuel et de réchauffer de vieilles propositions pour donner l'illusion d'une réforme. Un véritable gaspillage de fonds publics !
Si le rapport Castonguay n'a pas provoqué de réactions, c'est parce qu'il est aseptisé. À trop vouloir être politiquement correct, on effleure à peine les problèmes de fonds et on suggère timidement les véritables solutions au lieu de les énoncer ouvertement.
Par exemple, le groupe de travail est resté discret sur le fait que les syndicats et autres groupes d'intérêt, dont l'existence est tout à fait légitime, ont néanmoins pris en otage le réseau de la santé, qu'ils le paralysent et qu'ils imposent leurs vues souvent au détriment du bien commun.
S'il avait voulu déclencher un débat, M. Castonguay aurait clairement dénoncé la situation. Au lieu de cela, il propose de chercher des solutions consensuelles et oublie que c'est justement le fait d'avoir cédé aux fantaisies des groupes de pression qui explique en partie l'état de notre système de santé.
Également, malgré ses 338 pages, le rapport ne mentionne qu'une fois le fait que notre système de santé est un monopole d'État. Pourtant, on sait qu'un monopole, qu'il soit privé ou public, est inefficace et peu enclin à se réformer. Un monopole doit être démantelé, et celui de la santé ne fait pas exception. Mais le groupe de travail n'a pas eu le courage de s'attaquer au monopole étatique. Il n'a même pas osé souligner les bénéfices qu'on pourrait retirer en mettant le système public en concurrence avec d'autres institutions. Il a plutôt erré sur la nécessité d'un "changement de culture" et a formulé des recommandations insipides.
Le rapport Castonguay était trop peu audacieux pour déclencher le débat.
Surtout, les auteurs auraient dû savoir qu'on ne révolutionne pas un système tout en préservant le statu quo. C'est comme chercher la quadrature du cercle.
Espérons que cette expérience serve de leçon !
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Nathalie Elgrably-Levy
La quadrature du cercle
Journal de Montréal
Il y a quelques jours, Claude Castonguay déclarait être consterné par l'accueil que le gouvernement Charest a réservé à son Rapport sur l'avenir du système de santé et il déplorait le fait que ses efforts n'aient pas déclenché le débat public qu'il espérait.
Un gouvernement qui rejette sans appel les principales recommandations de son groupe de travail dans les heures qui ont suivi le dépôt du rapport est assurément cavalier avec les auteurs, en plus d'être irrévérencieux envers les contribuables qui ont fait les frais de ce caprice politique.
En revanche, si son rapport a laissé les Québécois indifférents, M. Castonguay ne doit blâmer que lui-même. Pour présenter un intérêt, pour susciter des réactions vives et passionnées, il faut des idées novatrices. Il faut surtout avoir le courage de remettre en question le système de manière franche, quitte à déplaire à certains groupes.
Or, à l'exception de trois propositions pertinentes, à savoir la mixité de la pratique médicale, l'expérimentation de nouveaux modes de gestion et l'ouverture sur l'assurance privée, propositions que l'on doit probablement à Johanne Marcotte (vice-présidente du groupe de travail), ce rapport de 338 pages n'offre rien d'original. Quand l'essentiel d'un rapport se limite à recycler les idées des groupes de travail précédents, il faut s'attendre au dédain du public.
RIEN D'ORIGINAL
Quant à Michel Venne, vice-président du groupe de travail, il a exprimé sa dissidence par rapport aux trois seules recommandations qui permettaient d'espérer un début d'amélioration et s'est contenté de défendre le système actuel et de réchauffer de vieilles propositions pour donner l'illusion d'une réforme. Un véritable gaspillage de fonds publics !
Si le rapport Castonguay n'a pas provoqué de réactions, c'est parce qu'il est aseptisé. À trop vouloir être politiquement correct, on effleure à peine les problèmes de fonds et on suggère timidement les véritables solutions au lieu de les énoncer ouvertement.
Par exemple, le groupe de travail est resté discret sur le fait que les syndicats et autres groupes d'intérêt, dont l'existence est tout à fait légitime, ont néanmoins pris en otage le réseau de la santé, qu'ils le paralysent et qu'ils imposent leurs vues souvent au détriment du bien commun.
S'il avait voulu déclencher un débat, M. Castonguay aurait clairement dénoncé la situation. Au lieu de cela, il propose de chercher des solutions consensuelles et oublie que c'est justement le fait d'avoir cédé aux fantaisies des groupes de pression qui explique en partie l'état de notre système de santé.
Également, malgré ses 338 pages, le rapport ne mentionne qu'une fois le fait que notre système de santé est un monopole d'État. Pourtant, on sait qu'un monopole, qu'il soit privé ou public, est inefficace et peu enclin à se réformer. Un monopole doit être démantelé, et celui de la santé ne fait pas exception. Mais le groupe de travail n'a pas eu le courage de s'attaquer au monopole étatique. Il n'a même pas osé souligner les bénéfices qu'on pourrait retirer en mettant le système public en concurrence avec d'autres institutions. Il a plutôt erré sur la nécessité d'un "changement de culture" et a formulé des recommandations insipides.
Le rapport Castonguay était trop peu audacieux pour déclencher le débat.
Surtout, les auteurs auraient dû savoir qu'on ne révolutionne pas un système tout en préservant le statu quo. C'est comme chercher la quadrature du cercle.
Espérons que cette expérience serve de leçon !
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Nathalie Elgrably-Levy
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Nathalie Elgrably
Cauchemar électoral
Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal
À force d'écouter Stéphane Dion, je suis chaque jour un peu plus verte. Verte de colère devant les obscénités économiques qu'il débite!
Comme son plan environnemental est un flop politique, il s'efforce maintenant de nous convaincre qu'il est le meilleur candidat pour sauver l'économie d'une éventuelle récession. Pour y arriver, il propose un plan qui inclut la consultation des premiers ministres provinciaux, d'experts du secteur privé, et de dirigeants des instances administratives fédérales, comme la Banque du Canada.
Mais outre la tenue de longues séances de bavardages stériles et coûteuses, le chef libéral s'engage à consacrer des sommes importantes à la réalisation de projets d'envergure. Ainsi, il envisage de bâtir à travers le pays des ports pour petits bateaux, de développer le quartier des spectacles et le Vieux port, et de construire un toit à L'Anneau de glace, à Québec, ainsi qu'un amphithéâtre de spectacles le long du fleuve, à Trois-Rivières. Il a aussi affirmé détenir une liste de projets que la Chambre de commerce de Montréal lui aurait soumise !
Que M. Dion se soucie de notre avenir économique est tout à son honneur. Mais qu'il veuille infliger aux Canadiens des principes keynésiens périmés et contre-productifs a de quoi susciter l'inquiétude. Aurait- il oublié la tragi-comédie entourant le Stade olympique? Selon les délirantes élucubrations du chef libéral, donner un toit à l'Anneau de glace contribuerait à la prospérité économique. S'il dit vrai, pourquoi ne pas construire un toit au-dessus de toutes les routes du Québec et ainsi créer un feu d'artifice économique? Et si bâtir un amphithéâtre est un remède à la morosité économique, n'aurions-nous pas intérêt à en édifier un dans chaque municipalité?
Évidemment, non! Les grands projets forcent l'État à piger dans les poches des contribuables pour permettre à des fonctionnaires de choisir à notre place les activités à privilégier. On déplace l'activité économique d'un secteur vers un autre, mais on ne crée ni emplois ni richesse. Vous souvenez-vous des 400 millions injectés pour sauver les courses hippiques? Ce sont des mesures similaires que propose le chef libéral !
Promettre le financement de grands projets est également dangereux, car en déliant les cordons de sa bourse, l'État ouvre la porte à la corruption et émoustille tous les groupes de pression rapaces qui tenteront d'obtenir un avantage particulier aux frais de la majorité silencieuse. Il est inapproprié que le chef libéral souscrive à la liste de projets proposée par Chambre de commerce. Accepter une telle liste, c'est tolérer que des entrepreneurs passent une "commande" au gouvernement. C'est copiner avec le milieu des affaires pour ensuite envoyer la note aux contribuables.
Nous avons eu notre dose de mirages économiques. Nous méritons maintenant un miracle économique! Si le fait de dépenser les deniers publics de manière irréfléchie n'est pas la solution, l'aide de l'État demeure néanmoins indispensable. Lui seul peut créer un climat économique favorable aux investissements et à la création d'emplois grâce un à régime fiscal qui attire les capitaux et qui améliore la productivité. Lui seul peut faciliter les échanges internationaux, revoir le système archaïque de gestion de l'offre, accueillir une immigration qualifiée, réduire les obstacles bureaucratiques, refuser les caprices des groupes de pression, ou hausser l'âge de la retraite.
J'ignore si les électeurs boudent Stéphane Dion en raison de ses dérapages, ou s'il dérape parce que les électeurs le boudent. Chose certaine, lui, comme les autres chefs, auraient intérêt à s'entourer de conseillers qui ont réussi leur cours d'économie 101.
elgrably_commentaire@journalmtl.com
Cauchemar électoral
Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal
À force d'écouter Stéphane Dion, je suis chaque jour un peu plus verte. Verte de colère devant les obscénités économiques qu'il débite!
Comme son plan environnemental est un flop politique, il s'efforce maintenant de nous convaincre qu'il est le meilleur candidat pour sauver l'économie d'une éventuelle récession. Pour y arriver, il propose un plan qui inclut la consultation des premiers ministres provinciaux, d'experts du secteur privé, et de dirigeants des instances administratives fédérales, comme la Banque du Canada.
Mais outre la tenue de longues séances de bavardages stériles et coûteuses, le chef libéral s'engage à consacrer des sommes importantes à la réalisation de projets d'envergure. Ainsi, il envisage de bâtir à travers le pays des ports pour petits bateaux, de développer le quartier des spectacles et le Vieux port, et de construire un toit à L'Anneau de glace, à Québec, ainsi qu'un amphithéâtre de spectacles le long du fleuve, à Trois-Rivières. Il a aussi affirmé détenir une liste de projets que la Chambre de commerce de Montréal lui aurait soumise !
Que M. Dion se soucie de notre avenir économique est tout à son honneur. Mais qu'il veuille infliger aux Canadiens des principes keynésiens périmés et contre-productifs a de quoi susciter l'inquiétude. Aurait- il oublié la tragi-comédie entourant le Stade olympique? Selon les délirantes élucubrations du chef libéral, donner un toit à l'Anneau de glace contribuerait à la prospérité économique. S'il dit vrai, pourquoi ne pas construire un toit au-dessus de toutes les routes du Québec et ainsi créer un feu d'artifice économique? Et si bâtir un amphithéâtre est un remède à la morosité économique, n'aurions-nous pas intérêt à en édifier un dans chaque municipalité?
Évidemment, non! Les grands projets forcent l'État à piger dans les poches des contribuables pour permettre à des fonctionnaires de choisir à notre place les activités à privilégier. On déplace l'activité économique d'un secteur vers un autre, mais on ne crée ni emplois ni richesse. Vous souvenez-vous des 400 millions injectés pour sauver les courses hippiques? Ce sont des mesures similaires que propose le chef libéral !
Promettre le financement de grands projets est également dangereux, car en déliant les cordons de sa bourse, l'État ouvre la porte à la corruption et émoustille tous les groupes de pression rapaces qui tenteront d'obtenir un avantage particulier aux frais de la majorité silencieuse. Il est inapproprié que le chef libéral souscrive à la liste de projets proposée par Chambre de commerce. Accepter une telle liste, c'est tolérer que des entrepreneurs passent une "commande" au gouvernement. C'est copiner avec le milieu des affaires pour ensuite envoyer la note aux contribuables.
Nous avons eu notre dose de mirages économiques. Nous méritons maintenant un miracle économique! Si le fait de dépenser les deniers publics de manière irréfléchie n'est pas la solution, l'aide de l'État demeure néanmoins indispensable. Lui seul peut créer un climat économique favorable aux investissements et à la création d'emplois grâce un à régime fiscal qui attire les capitaux et qui améliore la productivité. Lui seul peut faciliter les échanges internationaux, revoir le système archaïque de gestion de l'offre, accueillir une immigration qualifiée, réduire les obstacles bureaucratiques, refuser les caprices des groupes de pression, ou hausser l'âge de la retraite.
J'ignore si les électeurs boudent Stéphane Dion en raison de ses dérapages, ou s'il dérape parce que les électeurs le boudent. Chose certaine, lui, comme les autres chefs, auraient intérêt à s'entourer de conseillers qui ont réussi leur cours d'économie 101.
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Préserver le tabou du déficit
Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal
Même si j'en ai eu souvent envie, je n'ai jamais répondu directement au texte d'un chroniqueur, quel que soit le journal dans lequel il écrit. Mais cette semaine, après avoir lu dans La Presse le texte d'Alain Dubuc intitulé «Il faut briser le tabou du déficit», je me sens contrainte de réagir.
Pour légitimer les hausses de dépenses de programmes, M. Dubuc fait l'apologie du déficit et écrit même que «c'est l'a b c de la science économique, pour qui la création d'un déficit est un outil conjoncturel valide». J'ai donc cherché confirmation dans l'a b c. J'ai même cherché jusqu'à z, mais nulle part il n'est dit qu'un déficit est un «outil» ou que l'endettement est «nécessaire» pour relancer l'économie.
M. Dubuc défend sa position en citant les enseignements de l'économiste britannique J. M. Keynes. Or, ce que cet économiste recommande, c'est d'augmenter les dépenses gouvernementales lorsque l'économie ralentit, quitte à les financer par un déficit. Pour Keynes, le véritable outil, c'est la dépense ! Encourir un déficit n'est pas une fin en soi; ce n'est que la conséquence malheureuse d'une orgie dépensière.
Proposer un plan de dépenses est une chose, mais louanger l'endettement est dangereux ! Les surplus d'Ottawa s'élèvent aujourd'hui à 2,9 milliards de dollars. Faut-il donc dilapider ce surplus et s'endetter pour relancer l'économie ? Et si le surplus s'élevait à 100 milliards, faudraitil quand même créer un déficit ?
Comme les politiciens et les personnes d'influence d'aujourd'hui ont fait leurs classes dans les années 1970, lorsque les universités enseignaient presque exclusivement les principes keynésiens, on peut comprendre qu'ils recommandent de recourir aux dépenses et aux déficits. Or, en plus d'ignorer les contributions d'autres grands économistes, ils oublient que la compréhension du fonctionnement de l'économie a considérablement évolué depuis l'obtention de leur diplôme.
DÉFICIT SOURNOIS
Par exemple, l'économiste autrichien Friedrich von Hayek a reçu le prix Nobel d'économie en 1974 pour avoir notamment montré comment les politiques keynésiennes articulées autour de la hausse des dépenses publiques produisent sur le long terme à la fois de l'inflation et du chômage. Certains lecteurs se souviendront d'ailleurs, probablement avec horreur, de la stagflation des années 1970.
On sait par ailleurs qu'un déficit budgétaire force l'État à emprunter, ce qui l'amène à détourner une partie de l'épargne nationale qui, autrement, aurait servi à financer des investissements privés productifs. Il enlève donc d'une main ce qu'il donne de l'autre. Et s'il emprunte à l'étranger? Dans ce cas, une partie de nos revenus futurs quittera le pays au moment du remboursement.
On sait également à présent qu'un déficit budgétaire entraîne un déficit commercial, impose un service de la dette qui réduit la marge de manoeuvre de l'État et cause un problème d'équité intergénérationnelle. Quel que soit l'angle sous lequel on l'analyse, un déficit budgétaire, même temporaire, est sournois.
On a longtemps fait croire aux Québécois qu'on peut acheter la prospérité à coup de déficits budgétaires. Mais aujourd'hui, ils méritent mieux que des théories keynésiennes dépassées et rétrogrades. Ils méritent de savoir que la croissance économique est fondamentalement tributaire du contexte institutionnel : fiscalité, réglementation, degré d'ouverture des marchés, système de droits de propriété, etc.
D'ailleurs, Washington a appliqué les principes keynésiens depuis 2002 en se lançant dans d'importantes dépenses, en s'enfonçant dans les déficits et en manipulant les taux d'intérêt. L'administration de G. W. Bush est assurément la plus keynésienne des 25 dernières années. Est-ce l'exemple qu'on nous propose de suivre ? ! ? !
Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal
Même si j'en ai eu souvent envie, je n'ai jamais répondu directement au texte d'un chroniqueur, quel que soit le journal dans lequel il écrit. Mais cette semaine, après avoir lu dans La Presse le texte d'Alain Dubuc intitulé «Il faut briser le tabou du déficit», je me sens contrainte de réagir.
Pour légitimer les hausses de dépenses de programmes, M. Dubuc fait l'apologie du déficit et écrit même que «c'est l'a b c de la science économique, pour qui la création d'un déficit est un outil conjoncturel valide». J'ai donc cherché confirmation dans l'a b c. J'ai même cherché jusqu'à z, mais nulle part il n'est dit qu'un déficit est un «outil» ou que l'endettement est «nécessaire» pour relancer l'économie.
M. Dubuc défend sa position en citant les enseignements de l'économiste britannique J. M. Keynes. Or, ce que cet économiste recommande, c'est d'augmenter les dépenses gouvernementales lorsque l'économie ralentit, quitte à les financer par un déficit. Pour Keynes, le véritable outil, c'est la dépense ! Encourir un déficit n'est pas une fin en soi; ce n'est que la conséquence malheureuse d'une orgie dépensière.
Proposer un plan de dépenses est une chose, mais louanger l'endettement est dangereux ! Les surplus d'Ottawa s'élèvent aujourd'hui à 2,9 milliards de dollars. Faut-il donc dilapider ce surplus et s'endetter pour relancer l'économie ? Et si le surplus s'élevait à 100 milliards, faudraitil quand même créer un déficit ?
Comme les politiciens et les personnes d'influence d'aujourd'hui ont fait leurs classes dans les années 1970, lorsque les universités enseignaient presque exclusivement les principes keynésiens, on peut comprendre qu'ils recommandent de recourir aux dépenses et aux déficits. Or, en plus d'ignorer les contributions d'autres grands économistes, ils oublient que la compréhension du fonctionnement de l'économie a considérablement évolué depuis l'obtention de leur diplôme.
DÉFICIT SOURNOIS
Par exemple, l'économiste autrichien Friedrich von Hayek a reçu le prix Nobel d'économie en 1974 pour avoir notamment montré comment les politiques keynésiennes articulées autour de la hausse des dépenses publiques produisent sur le long terme à la fois de l'inflation et du chômage. Certains lecteurs se souviendront d'ailleurs, probablement avec horreur, de la stagflation des années 1970.
On sait par ailleurs qu'un déficit budgétaire force l'État à emprunter, ce qui l'amène à détourner une partie de l'épargne nationale qui, autrement, aurait servi à financer des investissements privés productifs. Il enlève donc d'une main ce qu'il donne de l'autre. Et s'il emprunte à l'étranger? Dans ce cas, une partie de nos revenus futurs quittera le pays au moment du remboursement.
On sait également à présent qu'un déficit budgétaire entraîne un déficit commercial, impose un service de la dette qui réduit la marge de manoeuvre de l'État et cause un problème d'équité intergénérationnelle. Quel que soit l'angle sous lequel on l'analyse, un déficit budgétaire, même temporaire, est sournois.
On a longtemps fait croire aux Québécois qu'on peut acheter la prospérité à coup de déficits budgétaires. Mais aujourd'hui, ils méritent mieux que des théories keynésiennes dépassées et rétrogrades. Ils méritent de savoir que la croissance économique est fondamentalement tributaire du contexte institutionnel : fiscalité, réglementation, degré d'ouverture des marchés, système de droits de propriété, etc.
D'ailleurs, Washington a appliqué les principes keynésiens depuis 2002 en se lançant dans d'importantes dépenses, en s'enfonçant dans les déficits et en manipulant les taux d'intérêt. L'administration de G. W. Bush est assurément la plus keynésienne des 25 dernières années. Est-ce l'exemple qu'on nous propose de suivre ? ! ? !
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Nathalie Elgrably
Du goudron et des plumes (1re partie)
Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal
L'analyse de la conjoncture économique est singulière. Quand l'économie est prospère, les politiciens en attribuent tout le mérite à leurs interventions «judicieuses». Mais quand tout va mal, c'est automatiquement la faute au capitalisme.
On dit que la crise est causée par un manque de crédit, d'où la nécessité d'injecter des liquidités. Mais une telle analyse s'attaque au symptôme sans identifier le mal. À l'origine de cette crise, il y a l'éclatement de la bulle immobilière, elle-même causée par un excès de crédit. Et qui donc a littéralement inondé le marché de capitaux? Qui a réduit les taux d'intérêt jusqu'à 1% pour encourager l'emprunt? Qui est l'architecte du crédit hyperfacile et disproportionné par rapport au niveau d'épargne? C'est la Réserve fédérale américaine!
Or, une banque centrale, quelle qu'elle soit, est une entité de l'État vouée à tirer les ficelles de l'économie en manipulant les taux d'intérêt et la quantité de monnaie en circulation.
Et qui donc a voté des lois comme le Community Reinvestment Act pour précisément obliger les institutions financières à prêter à des gens insolvables? Wall Street? Des capitalistes véreux? Non, ce sont les bien-pensants de Washington! Attribuer la débâcle actuelle au capitalisme, c'est aussi absurde que de pousser quelqu'un dans une piscine pour ensuite lui reprocher d'être mouillé.
Il est également absurde d'affirmer que la crise a pris le monde par surprise. Est-ce surprenant que les banques prêtent à n'importe qui quand la Fed injecte plein d'argent et que l'État garantit certains prêts? En quoi est-ce étonnant qu'une politique monétaire débridée déstabilise les marchés?
GOUTTE D'EAU
Après tout, la Fed avait réduit les taux d'intérêt précisément pour encourager la consommation. Quant au Congrès, il avait adopté plusieurs mesures dans le seul objectif de subventionner l'accès à la propriété. L'État américain a fait des offres que person-ne ne pouvait refuser et il a obtenu exactement ce qu'il voulait: un accroissement de la consommation et un boom immobilier. Or, toute consommation fondée sur une expansion monétaire plutôt que sur une production réelle crée une bulle qui va fatalement éclater.
Il y a certainement des banquiers cupides, des investisseurs rapaces et des dirigeants profiteurs, et il est légitime de les dénoncer.
Mais ils ne sont qu'une goutte d'eau dans l'immensité du problème car ils ne sont responsables ni des bas taux d'intérêt, ni de l'expansion monétaire, ni du fait qu'on a créé de l'argent à partir de rien. Ceux qui ont véritablement saccagé les marchés financiers, ce sont MM. Greenspan et Bernanke. C'est à eux qu'on devrait réserver le goudron et les plumes!
Fait certain, aucun économiste de l'école autrichienne n'a été surpris. Déjà, dans les années 1920, Friedrich Hayek et Ludwig von Mises avaient vu venir le krach de 1929. Ils avaient compris les dangers du crédit facile! Plus récemment, en 2003, Gregory Mankiw, alors
conseiller économique à la Maison-Blanche, mettait en garde contre les dérapages éventuels de la bulle immobilière. Enfin, en 2006, Peter Schiff publiait un livre intitulé Crash Proof, dans lequel il prévoyait avec une exactitude stupéfiante le déroulement de l'histoire.
Mais au lieu de tenir compte de leurs avertissements, la Fed a continué de jouer avec la monnaie. Et aujourd'hui, c'est sur elle que l'on compte pour sortir du pétrin ! C'est comme demander à un pyromane d'éteindre le feu qu'il vient d'allumer!
La semaine prochaine : Ce que l'avenir réserve
Du goudron et des plumes (1re partie)
Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal
L'analyse de la conjoncture économique est singulière. Quand l'économie est prospère, les politiciens en attribuent tout le mérite à leurs interventions «judicieuses». Mais quand tout va mal, c'est automatiquement la faute au capitalisme.
On dit que la crise est causée par un manque de crédit, d'où la nécessité d'injecter des liquidités. Mais une telle analyse s'attaque au symptôme sans identifier le mal. À l'origine de cette crise, il y a l'éclatement de la bulle immobilière, elle-même causée par un excès de crédit. Et qui donc a littéralement inondé le marché de capitaux? Qui a réduit les taux d'intérêt jusqu'à 1% pour encourager l'emprunt? Qui est l'architecte du crédit hyperfacile et disproportionné par rapport au niveau d'épargne? C'est la Réserve fédérale américaine!
Or, une banque centrale, quelle qu'elle soit, est une entité de l'État vouée à tirer les ficelles de l'économie en manipulant les taux d'intérêt et la quantité de monnaie en circulation.
Et qui donc a voté des lois comme le Community Reinvestment Act pour précisément obliger les institutions financières à prêter à des gens insolvables? Wall Street? Des capitalistes véreux? Non, ce sont les bien-pensants de Washington! Attribuer la débâcle actuelle au capitalisme, c'est aussi absurde que de pousser quelqu'un dans une piscine pour ensuite lui reprocher d'être mouillé.
Il est également absurde d'affirmer que la crise a pris le monde par surprise. Est-ce surprenant que les banques prêtent à n'importe qui quand la Fed injecte plein d'argent et que l'État garantit certains prêts? En quoi est-ce étonnant qu'une politique monétaire débridée déstabilise les marchés?
GOUTTE D'EAU
Après tout, la Fed avait réduit les taux d'intérêt précisément pour encourager la consommation. Quant au Congrès, il avait adopté plusieurs mesures dans le seul objectif de subventionner l'accès à la propriété. L'État américain a fait des offres que person-ne ne pouvait refuser et il a obtenu exactement ce qu'il voulait: un accroissement de la consommation et un boom immobilier. Or, toute consommation fondée sur une expansion monétaire plutôt que sur une production réelle crée une bulle qui va fatalement éclater.
Il y a certainement des banquiers cupides, des investisseurs rapaces et des dirigeants profiteurs, et il est légitime de les dénoncer.
Mais ils ne sont qu'une goutte d'eau dans l'immensité du problème car ils ne sont responsables ni des bas taux d'intérêt, ni de l'expansion monétaire, ni du fait qu'on a créé de l'argent à partir de rien. Ceux qui ont véritablement saccagé les marchés financiers, ce sont MM. Greenspan et Bernanke. C'est à eux qu'on devrait réserver le goudron et les plumes!
Fait certain, aucun économiste de l'école autrichienne n'a été surpris. Déjà, dans les années 1920, Friedrich Hayek et Ludwig von Mises avaient vu venir le krach de 1929. Ils avaient compris les dangers du crédit facile! Plus récemment, en 2003, Gregory Mankiw, alors
conseiller économique à la Maison-Blanche, mettait en garde contre les dérapages éventuels de la bulle immobilière. Enfin, en 2006, Peter Schiff publiait un livre intitulé Crash Proof, dans lequel il prévoyait avec une exactitude stupéfiante le déroulement de l'histoire.
Mais au lieu de tenir compte de leurs avertissements, la Fed a continué de jouer avec la monnaie. Et aujourd'hui, c'est sur elle que l'on compte pour sortir du pétrin ! C'est comme demander à un pyromane d'éteindre le feu qu'il vient d'allumer!
La semaine prochaine : Ce que l'avenir réserve
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Nathalie Elgrably
Du goudron et des plumes (2)
Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal
J'ai consacré ma chronique de la semaine dernière au fait que l'injection massive de monnaie par la Réserve fédérale américaine (Fed) est l'épicentre du séisme économique actuel. Or, voici que pour remédier à une crise causée par le crédit facile, le gouvernement des États-Unis s'engage, entre autres, à racheter pour 700 milliards de dollars d'actifs invendables, tandis que la Fed injecte des centaines de milliards de liquidités.
L'intention est louable, mais le plan de sauvetage ne remettra pas l'économie sur ses rails. Pis encore, ce plan l'enfoncera dans un profond marasme et retardera tout espoir de reprise.
Pourquoi ? Tout d'abord parce qu'on ne règle pas une crise causée par un excès de crédit en injectant davantage de liquidités. Le plan de sauvetage revient à jeter de l'huile sur le feu car il encourage la consommation et l'endettement, alors que ces comportements font justement partie du problème. Ensuite, en plus d'être trop myopes pour voir l'énormité du désastre qui se prépare, les soi-disant experts sont trop distraits pour poser la seule question qui importe réellement : comment l'État américain financera-t-il ses largesses sans faire des coupes massives dans d'autres programmes ?
C'est simple : il doit choisir entre alourdir la fiscalité, s'endetter ou imprimer de l'argent. Il n'existe aucune autre avenue. Comme la première option risque fort de provoquer un soulèvement général, vu le montant astronomique à financer, il est peu probable qu'elle soit retenue. Quant à la deuxième, Washington dispose de peu de marge de manoeuvre. La dette nationale américaine atteint déjà 10 000 milliards de dollars et elle pourrait représenter 80 % du PIB en 2009. Or, quand le niveau d'endettement d'un pays atteint de telles proportions, les prêteurs se raréfient. L'État est alors forcé de recourir à la troisième option et d'imprimer l'argent nécessaire pour respecter ses engagements. Il semblerait d'ailleurs que le processus d'impression de monnaie soit déjà enclenché.
En mars 2006, la Fed a cessé de publier la statistique la plus complète et la plus révélatrice sur la quantité de monnaie en circulation (ce que les économistes appellent M3). Or, même en l'absence de données officielles, c'est évident que les actions récentes prises par la Fed exigent une croissance monétaire importante. Selon l'économiste John Williams, cette croissance se ferait au rythme effarant de 17% par an !
Le hic, c'est que plus il y a de monnaie en circulation, plus l'argent perd de sa valeur. L'expression "injecter des liquidités" est donc un euphémisme pour dire que la Fed crée de l'inflation. Et vu les mesures extraordinaires prises par la Fed, on peut raisonnablement s'attendre à une inflation de l'ordre de 20 % d'ici à 2010. Peut-être même assisterons-nous à une hyperinflation si la Fed continue sur sa lancée. Ce n'est une question ni d'allégeance politique, ni d'école de pensée économique, mais de logique et de mathématiques !
Évidemment, l'inflation accommode Washington car sa dette réelle diminue à mesure que l'argent perd de sa valeur. En revanche, la population - et surtout les épargnants et les gens qui vivent sur un revenu fixe - verra son pouvoir d'achat et son niveau de vie fondre rapidement.
Ainsi, prétendre que le plan de relance ne touchera pas le contribuable est un leurre. L'inflation est une taxe cachée, une taxe sournoise qui appauvrira en priorité les familles à faibles revenus, faisant du rêve américain un véritable cauchemar.
Les efforts de la Fed et de Washington ne sauveront pas l'économie américaine. Au contraire !
Toutes les chroniques de Nathalie Elgrably
Du goudron et des plumes (2)
Nathalie Elgrably-Levy
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J'ai consacré ma chronique de la semaine dernière au fait que l'injection massive de monnaie par la Réserve fédérale américaine (Fed) est l'épicentre du séisme économique actuel. Or, voici que pour remédier à une crise causée par le crédit facile, le gouvernement des États-Unis s'engage, entre autres, à racheter pour 700 milliards de dollars d'actifs invendables, tandis que la Fed injecte des centaines de milliards de liquidités.
L'intention est louable, mais le plan de sauvetage ne remettra pas l'économie sur ses rails. Pis encore, ce plan l'enfoncera dans un profond marasme et retardera tout espoir de reprise.
Pourquoi ? Tout d'abord parce qu'on ne règle pas une crise causée par un excès de crédit en injectant davantage de liquidités. Le plan de sauvetage revient à jeter de l'huile sur le feu car il encourage la consommation et l'endettement, alors que ces comportements font justement partie du problème. Ensuite, en plus d'être trop myopes pour voir l'énormité du désastre qui se prépare, les soi-disant experts sont trop distraits pour poser la seule question qui importe réellement : comment l'État américain financera-t-il ses largesses sans faire des coupes massives dans d'autres programmes ?
C'est simple : il doit choisir entre alourdir la fiscalité, s'endetter ou imprimer de l'argent. Il n'existe aucune autre avenue. Comme la première option risque fort de provoquer un soulèvement général, vu le montant astronomique à financer, il est peu probable qu'elle soit retenue. Quant à la deuxième, Washington dispose de peu de marge de manoeuvre. La dette nationale américaine atteint déjà 10 000 milliards de dollars et elle pourrait représenter 80 % du PIB en 2009. Or, quand le niveau d'endettement d'un pays atteint de telles proportions, les prêteurs se raréfient. L'État est alors forcé de recourir à la troisième option et d'imprimer l'argent nécessaire pour respecter ses engagements. Il semblerait d'ailleurs que le processus d'impression de monnaie soit déjà enclenché.
En mars 2006, la Fed a cessé de publier la statistique la plus complète et la plus révélatrice sur la quantité de monnaie en circulation (ce que les économistes appellent M3). Or, même en l'absence de données officielles, c'est évident que les actions récentes prises par la Fed exigent une croissance monétaire importante. Selon l'économiste John Williams, cette croissance se ferait au rythme effarant de 17% par an !
Le hic, c'est que plus il y a de monnaie en circulation, plus l'argent perd de sa valeur. L'expression "injecter des liquidités" est donc un euphémisme pour dire que la Fed crée de l'inflation. Et vu les mesures extraordinaires prises par la Fed, on peut raisonnablement s'attendre à une inflation de l'ordre de 20 % d'ici à 2010. Peut-être même assisterons-nous à une hyperinflation si la Fed continue sur sa lancée. Ce n'est une question ni d'allégeance politique, ni d'école de pensée économique, mais de logique et de mathématiques !
Évidemment, l'inflation accommode Washington car sa dette réelle diminue à mesure que l'argent perd de sa valeur. En revanche, la population - et surtout les épargnants et les gens qui vivent sur un revenu fixe - verra son pouvoir d'achat et son niveau de vie fondre rapidement.
Ainsi, prétendre que le plan de relance ne touchera pas le contribuable est un leurre. L'inflation est une taxe cachée, une taxe sournoise qui appauvrira en priorité les familles à faibles revenus, faisant du rêve américain un véritable cauchemar.
Les efforts de la Fed et de Washington ne sauveront pas l'économie américaine. Au contraire !
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La croisée des chemins
Nathalie Elgrably-Levy
Journal de Montréal
Après huit années d'une administration républicaine particulièrement interventionniste, les Américains élisent le candidat démocrate Barack Obama. Pour plusieurs, il est celui qui sauvera l'Amérique, le superhéros qui ramènera la paix et la prospérité, le Messie. Les Américains ont élu un symbole, mais se sont-ils penchés sur le message ?
Obama a promis le changement. Mais qu'offre-t-il de nouveau? Entre autres, pour assurer la "justice sociale" et "redistribuer la richesse", il augmentera pratiquement tous les impôts sous sa juridiction, aussi bien ceux des ménages à revenu moyen et élevé que ceux des épargnants, des investisseurs et de toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Il s'engage aussi à prendre un virage protectionniste et à revoir les accords de libre-échange, et à nationaliser les soins de santé et les garderies. Il a promis de nombreux programmes qui feront augmenter les dépenses de Washington de 10% par an, sans compter les mesures qu'il prendra pour contrer la crise économique.
Par ailleurs, il compte accroître le pouvoir des syndicats, notamment en abolissant le vote secret. Il propose une panoplie de nouvelles réglementations visant aussi bien le secteur financier que la consommation personnelle d'énergie et il a même carrément déclaré vouloir acculer à la faillite l'industrie du charbon.
Or, quelle doctrine s'articule autour de la nationalisation, du protectionnisme, de l'intervention de l'État ? Quel système punit l'effort et la performance et donne à l'État tous les pouvoirs au nom de la justice sociale, de la lutte des classes et de l'équité ? Quelle idéologie fait la promotion de la redistribution de la richesse tout en méprisant les facteurs menant à sa création ? Les politiques qu'Obama a réussi à vendre sous la bannière du changement ne sont faites que de mesures d'inspiration socialiste. Et dans ce cas, changement n'est pas synonyme de progrès, au contraire ! C'est même la dernière chose dont les États-Unis ont besoin dans le contexte actuel.
L'EXEMPLE REAGAN
Rappelons-nous les années 1970. L'économie américaine était en déclin, l'inflation annuelle atteignait 13,5 %, le taux de chômage dépassait 10 %, le taux de pauvreté grimpait de 33 %, alors que le revenu réel de l'ensemble des ménages diminuait rapidement. Puis, en 1981, les Américains élisent Ronald Reagan. Pendant son mandat, la production et l'emploi augmentent respectivement de 30% et 20 %, le taux de chômage tombe à 5,3 %, le niveau de vie augmente de 20 %, l'inflation est maîtrisée, et le taux de pauvreté diminue de 16 %.
Ces résultats impressionnants ont été obtenus grâce à des politiques économiques qui s'articulaient autour de cinq grands principes : (1) un allégement notable du fardeau fiscal ; (2) la réduction des dépenses publiques ; (3) la promotion du libre-échange ; (4) une politique monétaire anti-inflationniste ; et (5) une réduction des obstacles bureaucratiques. Plusieurs pays, dont les tigres d'Asie, l'Irlande, l'Estonie et la Suède, ont assuré la prospérité de leur économie en appliquant des principes similaires. En revanche, ceux qui ont suivi les principes inspirés du socialisme ont précipité leur économie dans un abysse.
Le nouveau président est à la croisée des chemins. Il peut tirer des leçons du passé, écouter les conseillers économiques Rubin, Volcker, Summers et Buffett, et entrer dans l'histoire comme étant celui qui a sorti les États-Unis d'une affreuse crise. Ou bien, il peut faire fides expériences antérieures, respecter ses promesses néosocialistes, subir l'influence du milieu dans lequel il a baigné au cours des 20 dernières années et risquer de provoquer un désastre économique dont on se souviendra longtemps. Espérons qu'il fera le bon choix !
elgrably_commentaire@journalmtl.com
Nathalie Elgrably-Levy
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Après huit années d'une administration républicaine particulièrement interventionniste, les Américains élisent le candidat démocrate Barack Obama. Pour plusieurs, il est celui qui sauvera l'Amérique, le superhéros qui ramènera la paix et la prospérité, le Messie. Les Américains ont élu un symbole, mais se sont-ils penchés sur le message ?
Obama a promis le changement. Mais qu'offre-t-il de nouveau? Entre autres, pour assurer la "justice sociale" et "redistribuer la richesse", il augmentera pratiquement tous les impôts sous sa juridiction, aussi bien ceux des ménages à revenu moyen et élevé que ceux des épargnants, des investisseurs et de toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Il s'engage aussi à prendre un virage protectionniste et à revoir les accords de libre-échange, et à nationaliser les soins de santé et les garderies. Il a promis de nombreux programmes qui feront augmenter les dépenses de Washington de 10% par an, sans compter les mesures qu'il prendra pour contrer la crise économique.
Par ailleurs, il compte accroître le pouvoir des syndicats, notamment en abolissant le vote secret. Il propose une panoplie de nouvelles réglementations visant aussi bien le secteur financier que la consommation personnelle d'énergie et il a même carrément déclaré vouloir acculer à la faillite l'industrie du charbon.
Or, quelle doctrine s'articule autour de la nationalisation, du protectionnisme, de l'intervention de l'État ? Quel système punit l'effort et la performance et donne à l'État tous les pouvoirs au nom de la justice sociale, de la lutte des classes et de l'équité ? Quelle idéologie fait la promotion de la redistribution de la richesse tout en méprisant les facteurs menant à sa création ? Les politiques qu'Obama a réussi à vendre sous la bannière du changement ne sont faites que de mesures d'inspiration socialiste. Et dans ce cas, changement n'est pas synonyme de progrès, au contraire ! C'est même la dernière chose dont les États-Unis ont besoin dans le contexte actuel.
L'EXEMPLE REAGAN
Rappelons-nous les années 1970. L'économie américaine était en déclin, l'inflation annuelle atteignait 13,5 %, le taux de chômage dépassait 10 %, le taux de pauvreté grimpait de 33 %, alors que le revenu réel de l'ensemble des ménages diminuait rapidement. Puis, en 1981, les Américains élisent Ronald Reagan. Pendant son mandat, la production et l'emploi augmentent respectivement de 30% et 20 %, le taux de chômage tombe à 5,3 %, le niveau de vie augmente de 20 %, l'inflation est maîtrisée, et le taux de pauvreté diminue de 16 %.
Ces résultats impressionnants ont été obtenus grâce à des politiques économiques qui s'articulaient autour de cinq grands principes : (1) un allégement notable du fardeau fiscal ; (2) la réduction des dépenses publiques ; (3) la promotion du libre-échange ; (4) une politique monétaire anti-inflationniste ; et (5) une réduction des obstacles bureaucratiques. Plusieurs pays, dont les tigres d'Asie, l'Irlande, l'Estonie et la Suède, ont assuré la prospérité de leur économie en appliquant des principes similaires. En revanche, ceux qui ont suivi les principes inspirés du socialisme ont précipité leur économie dans un abysse.
Le nouveau président est à la croisée des chemins. Il peut tirer des leçons du passé, écouter les conseillers économiques Rubin, Volcker, Summers et Buffett, et entrer dans l'histoire comme étant celui qui a sorti les États-Unis d'une affreuse crise. Ou bien, il peut faire fides expériences antérieures, respecter ses promesses néosocialistes, subir l'influence du milieu dans lequel il a baigné au cours des 20 dernières années et risquer de provoquer un désastre économique dont on se souviendra longtemps. Espérons qu'il fera le bon choix !
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Il veux prendre le modèle Québécois
J'espère que les Américain se réveilleront de leur rêve et ne le laisserons pas faire. --Message edité par .anthurium. le 2008-11-07 15:52:22--
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Elle a seulement pris de petite bride de son plan, Obama a dit qu'il ferais bien d'autre chose que ça, comme investir dans l'industrie verte pour remplacer les emploi qui partent vers la Chine et aider les constructeurs automobile, diminuer leur dépendance au pétrole, etc.
D'après moi, elle a écouté que les deux premières minutes de ses discours puis elle a fermer la tv. --Message edité par ely le 2008-11-07 16:12:07--
D'après moi, elle a écouté que les deux premières minutes de ses discours puis elle a fermer la tv. --Message edité par ely le 2008-11-07 16:12:07--
Ely a écritElle a seulement pris de petite bride de son plan, Obama a dit qu'il ferais bien d'autre chose que ça, comme investir dans l'industrie verte pour remplacer les emploi qui partent vers la Chine et aider les constructeurs automobile, diminuer leur dépendance au pétrole, etc.
D'après moi, elle a écouté que les deux premières minutes de ses discours puis elle a fermer la tv.
C,est plutot le genre de la dame....
D'après moi, elle a écouté que les deux premières minutes de ses discours puis elle a fermer la tv.
C,est plutot le genre de la dame....