Publié : dim. sept. 25, 2005 9:22 am
Raven a écritDE L’INDÉPENDANCE À LA DÉPENDANCE
de Louis-François Bélanger
La course à la chefferie du Parti québécois est bien lancée que déjà les candidats annoncent leur couleur. Parmi les idées débattues, la stratégie d’accession à l’indépendance demeure un enjeu crucial pour les militants. Car, les expériences du Parti sur cette question essentielle doit grandement inspirer notre réflexion actuelle.
Les indépendantistes ont déjà rejeté la souveraineté-association de Lévesque, le «beau risque» de Johnson, la souveraineté-partenariat de Parizeau, les conditions gagnantes de Bouchard, et les conditions morales de Landry. Les indépendantistes militant au Parti québécois ont compris qu’après 30 ans d’assujettissement de notre cause, elle n’a pu sereinement évoluer. Rappelons simplement qu’aux élections générales de 1973, soit seulement 5 ans après sa fondation, le Parti québécois recueillait l’appui de 23,9% des électeurs inscrits, alors que 30 ans plus tard le 14 avril 2003, il recevait un appui comparable, seulement 23,1% des électeurs inscrits ayant fait confiance au Parti québécois.
À la suite du dernier congrès, les indépendantistes du Parti québécois ont concrétisé leur pensée en renonçant au partenariat avec le Canada, tout en poursuivant de défendre la stratégie d’un référendum pour accéder à l’indépendance. Cependant, tous en conviennent, et pas seulement Stéphane Dion, la question du prochain référendum devra être simple. Le candidat Louis Bernard propose en outre la question directe : «Acceptez-vous que le Québec devienne un pays indépendant et souverain?»
« Le préalable de l’indépendance est le refus de toute négociation », affirmait Camus. Comment devenir indépendant si on doit demander à l’autre la permission et les modalités pour réaliser notre indépendance. Nous ne deviendrons indépendants que dans la mesure où nous prendrons pleinement et entièrement la responsabilité de le devenir avant d’entreprendre des négociations. Sur ce point, les positions des candidats à la chefferie divergent d’opinion. Louis Bernard préférant des négociations avant la déclaration d’indépendance, et Jean-Claude Saint-André proposant plutôt des gestes de rupture au lendemain d’une victoire électorale, démontrant déjà l’affirmation indépendantiste du Parti au pouvoir avant l’ultime référendum.
Sur ces questions, André Boisclair n’a pas rompu avec l’héritage péquiste de la dépendance. Il conditionne la tenue d’un référendum à une initiative populaire, attendant que la population demande à être consultée. Et pourtant son souhait est que le prochain chef du Parti Québécois s’engage à faire un référendum sur la souveraineté le plus rapidement possible à l’intérieur d’un premier mandat : « Et comprenez-moi bien, ça ne se fera pas à la fin d’un mandat, ça se fera au début d’un mandat », confirme le candidat. Encore faut-il être élus !
La première semaine de campagne officielle de la course à la chefferie du Parti québécois a été marquée par des révélations fracassantes d’André Boisclair. Ce dernier a admis avoir consommé de la cocaïne alors qu’il était ministre dans le gouvernement Bouchard. Il a donc avoué avoir commis un crime alors qu’il assumait des responsabilités importantes pour notre population. Plusieurs ministres et députés ont dû démissionner pour beaucoup moins que cela. Est-ce que sa jeunesse excuserait ses dérapages ?
Dans les écoles du Québec, les jeunes en possession de drogues sont référés aux corps policiers. Ils peuvent encourir des sanctions allant d’une suspension temporaire à une suspension définitive de l’institution scolaire. Et on ne parle alors que de pot ! Alors qu’on se bat et se débat pour encourager les jeunes à un mode de vie sain, un esprit sain dans un corps sain, on ne peut accepter l’étrange occultation du problème de consommation de André Boisclair. De la cocaïne, alors qu’il était ministre, est-ce ce genre de jeunesse que le Parti québécois a besoin pour se rafraîchir ? Sont-ce des odeurs de coke que le Parti québécois a besoin pour retrouver cette énergie vitale ?
M. Yves Michaud, simple citoyen, a été blâmé injustement, par notre Assemblée nationale le 14 décembre 2000 pour des propos qu’il n’a même pas tenus. Il n’a jamais été réhabilité depuis. M. André Boisclair l’a condamné précipitamment sur la place publique sans l’avoir entendu, et sans vérifier la teneur de ces propos, en se levant pour appuyer cette motion, comme la majorité de ses collègues.
Comment est-ce possible que ces mêmes députés et ministres cautionnent par leur silence, leur indifférence et leur diversion un crime commis en leurs rangs ? Est-ce à dire que des complices ont siégé et siègent encore possiblement au sein de la députation de l’Assemblée nationale ? Des députés, représentants élus de notre peuple, en qui nous mettons toute notre confiance, ont-ils préféré se taire plutôt que de servir la population ? Ont-ils volontairement refusé d’assurer l’intégrité du gouvernement en prenant les dispositions nécessaires à l’endroit de André Boisclair ? Ont-ils accepté toutes ces années un tel geste de la part de l’un des leurs, qui aurait pu à la fois nuire au gouvernement, nuire au parti et nuire à la cause qu’ils servent ? M. Bouchard, qui a blâmé injustement M. Michaud doit assumer ses responsabilités publiques en sortant cette fois-ci de son devoir de réserve pour clarifier le comportement de son employé alors qu’il était le grand patron de l’État.
André Boisclair n’a jamais témoigné servir en premier lieu la cause de l’indépendance nationale. Alors qu’il s’était présenté candidat et qu’il avait été élu par les citoyens de sa circonscrïption pour le représenter à l’Assemblée nationale le 14 avril 2003, il a démissionné un peu plus d’un an après, le 17 août 2004, pour des raisons personnelles. Ayant rompu son engagement à représenter et servir les citoyens de sa circonscrïption durant un mandat, il n’a su faire la preuve que la cause nationale dépassait ses intérêts personnels, ceux de poursuivre des études afin de travailler dans une firme privée de Toronto.
Un an d’études l’ont-ils désintoxiqué de sa dépendance au carriérisme ? Non, au contraire, la démission fracassante de Landry, lui a donné une raison de plus de poursuivre son plan de carrière. Devenir premier ministre du Québec, voilà enfin une raison sérieuse de se faire élire par les gens de son comté ! Alors qu’il aspire à gouverner, à représenter les 7,4 millions d’âmes québécoises, il voudrait qu’on pardonne ses frasques en affirmant que tous les Québécois ont commis de tels délits. Ne sait-il pas que la majorité des Québécois ne se sont pas abaissé à un tel point en consommant de la coke, encore moins dans l’exercice de leur fonction ? Est-ce que les parents et la direction d’une école accepteraient qu’un professeur enseigne sous l’effet de la coke ? Est-ce qu’un enseignant accepterait en classe un élève sous l’effet d’une telle drogue ?
Pourquoi, ferait-on exception pour André Boisclair ? Sinon qu’en étant complice d’une telle politique ! Celle que les fédéralistes et la majorité des médias cherchent à nous imposer en protégeant le prétendant André Boisclair ! Celle qui banalise un crime pour protéger les criminels ! En acceptant une telle banalité, toutes les personnes appuyant sa candidature, députés bloquistes et péquistes, militants des exécutifs des diverses instances de ces partis viennent de se rendre complice de cette nouvelle politique : de l’indépendance à la dépendance ! Celle qui ne débouche que sur l’intérêt personnel et le carriérisme, et qui fait sombrer la jeunesse de nos idées dans la désuétude de nos actions.
M. Boisclair doit s’excuser publiquement en se retirant dignement de la course à la chefferie, c’est alors que nous pourrons pardonner ses «frasques de jeunesse».
Louis-François Bélanger
Enseignant de sciences et mathématiques, École polyvalente des Îles-de-la-Madeleine
Ancien président du Parti québécois de l’Université Laval, 2000-2002
Je vais me servir de ce magnifique texte en réponse à cet article...
L'affaire André Boisclair - C'est ma génération que vous attaquez!
Louise Caroline Bergeron
Montréal
Édition du jeudi 22 septembre 2005
Je vous écris une longue lettre car j'en ai gros sur le coeur à propos des politiciens en général et de l'attitude mesquine envers André Boisclair depuis quelques jours en particulier. Je ne m'identifie ni comme péquiste ni comme souverainiste mais comme étant de la génération d'André Boisclair, et je me sens piquée au vif par l'inquisition qu'on lui fait subir à propos de prétendus écarts de jeunesse et de consommation de drogue.
Les mêmes gens qui se rappellent avec nostalgie le gros party des années 60-70 (Révolution tranquille, Jeux olympiques, Expo 67 et autres excès auxquels ma génération n'a pas participé mais pour lesquels elle paye encore... ) voudraient maintenant que ma génération se repente à leur place et soit plus pure que pure ! Non mais ça va faire, se payer toutes les expériences, tous les plaisirs, puis les refuser à ceux qui suivent, voire remettre en question leurs compétences d'adulte pour les mêmes comportements de jeunesse que ceux avec lesquels on a défini toute une génération, celle des baby-boomers !
Je me sens piquée par cette attitude envers M. Boisclair parce que moi, ça me rassure de voir un homme qui sait vivre et s'amuser faire de la politique. Dans mon entourage, cet homme fait l'effet d'un vent de fraîcheur et de renouveau de confiance dans la classe politique. Je regrette d'ailleurs que la politique n'ait pas encore assez évolué pour pouvoir faire de la place aux Joseph Facal et autres personnes qui ont les priorités à la bonne place pour leur permettre de s'investir à la fois dans leur famille et dans leur société (semaine de quatre jours, quelqu'un ?).
J'aimerais que ce soit ces gars-là, André, Joseph, avec des citoyens bioniques comme une certaine Françoise D. ou un Amir K., ou encore des sages aînés, comme Janette B. et Jacques L., qui dirigent ma nation, et non des puritains qui ne connaissent rien du plaisir ni de la tolérance, qui n'ont pas assez vécu pour prétendre représenter toute une nation, avec ses grandeurs, ses excès, ses plaisirs.
Qui n'a jamais fait d'essais et d'erreurs, qui se croit parfait ou en position de faire la leçon n'a justement pas, à mon avis, les compétences pour gérer une société. En effet, comment comprendre la nature humaine, ses besoins et ses richesses, son instinct festif, sa soif de justice et de bonheur, quand on est un automate de pureté ? Qui veut d'un monde pur et plat ?
La soupape pour faire «votre» ménage
Et puis, en définitive, faut-il ne pas savoir où mettre son attention et ses priorités pour considérer que cette tempête dans un verre d'eau est importante ! Moi, je vois dans cette histoire l'annonce en douceur du début de la deuxième phase de la Révolution tranquille : son aboutissement !
Ceux qui fumaient du pot (tellement moins fort qu'aujourd'hui, essaie-t-on de nous faire croire pour avoir bonne conscience) sur le parvis de l'UQAM en 1972 doivent comprendre qu'ils ont vieilli; ça arrive à tout le monde, et la trentaine, en 2005, c'est nous qui l'avons. Leur Botox, leurs véhicules utilitaires sport et leur préretraite à frigo en inox n'y changeront rien.
Nous qui sommes nés à l'époque de la Révolution tranquille ne sommes plus des enfants à qui vous pouvez donner des leçons. Nous avons grandi dans un monde en transformation constante, sans repères, à l'ombre d'une génération qui refusait de devenir adulte (et on s'étonne d'être dans une société infantiliste... ).
Parfois, il me semble que nous sommes devenus adultes avant eux, nous qui avons eu à forger notre identité individuelle et collective pendant que nos parents étaient occupés à divorcer, à exploiter les richesses naturelles du Québec et à se bronzer le nombril en Floride au lieu de nous transmettre notre héritage culturel, les contes de nos grands-parents, les légendes des régions et villages, bref, tout ce que Fred Pellerin, Simon Gauthier et autres Volées d'Castors ou Bottine Souriante font à leur place.
Sans parler qu'il m'arrive des écoeurantites au cours desquelles je donnerais l'Assemblée nationale aux Cowboys Fringants qui, eux, semblent davantage se préoccuper des vrais problèmes et de l'état du monde dans lequel on voudrait faire un pays que la plupart de ceux qui y siègent !
Forts de nos crises et de s'être bâti nos propres repères, nous sommes collectivement plus responsables que ceux-là parce que, de toute façon, on n'a pas le choix : vous nous avez laissé une société en crise spirituelle, en crise sociale et environnementale, surendettée et confuse dans sa modernité. Et, en plus, vous vous attendez à ce qu'on se tape tout ce ménage sans quelques soupapes de relaxation, sans faire la moindre coquinerie ?
Nous n'avons pas été élevés à respirer l'odeur de sainteté ni à croire aux vertus de l'eau bénite, alors votre perfection angélique, de grâce, ne l'attendez pas de ma génération ni de ses représentants ! Nous sommes trop réalistes et trop rationnels pour entretenir une image aussi fausse de la nature humaine et croire que c'est dans le puritanisme qu'on trouve les meilleurs hommes et femmes d'État.
Au lieu de s'inquiéter de quelques lignes de cocaïne, peut-on s'inquiéter de l'état de nos forêts ? De nos rivières ? De l'air, des sols, de nos rapports avec les Innus ? Le Québec est-il toujours trop minable pour mettre ses priorités et son attention aux bons endroits ?
Adolescents attardés ?
En 1970, on était adulte à 22 ans. De nos jours, il semble que les rédacteurs de journaux nous considèrent encore comme des adolescents à la veille de nos 40 ans...
André Boisclair est un homme responsable, il n'a pas à se faire réprimander comme un enfant. Si on veut faire dans le procès de mode de vie, j'ai de mauvaises nouvelles : notre société est pluraliste et se dirige vers une plus grande ouverture aux modes de vie variés. Et j'ai une mauvaise nouvelle pour ceux qui s'adonnent à cette politique du passé : c'est vous que vous discréditez avec votre attitude car vous révélez à quel point vous ne voyez pas les problèmes criants de notre société, préférant vous complaire dans des rumeurs de «drogues». Pourquoi ne pas plutôt appliquer cette mentalité puritaine envers les buveurs d'alcool malgré que leur drogue soit légale, ou encore envers ceux qui négligent leur famille, leurs enfants, pour la cause publique ?
Nos valeurs et nos priorités sont différentes, et nous voilà dans la force de l'âge (endettés mais enthousiastes malgré tout), prêts à prendre notre place et à marquer de notre mentalité l'évolution du Québec.
Cet enthousiasme, cette confiance en soi qu'a ma génération, il est clair que plusieurs ne la comprennent pas car je vois qu'on la confond avec de l'arrogance, et on va jusqu'à la reprocher à André Boisclair ! On dirait que certains ne peuvent pas croire que nous sommes toute une génération à n'avoir jamais cru que nous étions nés pour un p'tit pain ! Nous avons de l'ambition, des rêves différents des vôtres et adéquats pour notre réalité actuelle et l'avenir, que nous voulons paisible, ouvert et affectueux pour nos enfants. Ce ne sera pas quelques lignes de cocaïne, quelques joints de cannabis, l'orientation sexuelle, l'origine ethnique, un casier judiciaire pour activisme humanitaire, ni même l'attitude «p'tit pain» de nos aînés qui nous décourageront de refaire le monde à notre tour !
Et la ZLEA, et les réfugiés, et l'eau potable ?
Je ne connais personne de mon âge qui n'ait pas voulu, à l'instar des baby-boomers, à l'instar de tous les humains depuis la nuit des temps, explorer des états altérés de la conscience. Un chef d'État doit aussi gérer ce genre de choses, aussi bien qu'il sache de quoi il parle lorsqu'il fait (ou défait... ) des lois ou des principes prohibitionnistes.
Ce qui me préoccupe, ce n'est pas si André Boisclair a pris de la cocaïne mais plutôt s'il a constaté comme moi que, l'an dernier, 60 millions de dollars sont allés dans des chicanes à propos de l'endroit où ériger le CHUM au lieu d'aller directement aux médecins des cliniques en région. Ce qui me préoccupe, c'est où il met ses priorités sociales, pas ce qu'il fait dans ses moments de détente (l'important, pour moi, c'est de m'assurer qu'il en ait, comme tout le monde, pour avoir une vie équilibrée et rester sain d'esprit lorsqu'il arrivera au pouvoir).
Ce qui me dérange, c'est qu'on perde du temps à se préoccuper de savoir si une décision de l'ancien ministre de l'Environnement a été prise ou non sous l'effet de la cocaïne alors qu'on reste tout à fait silencieux sur l'érosion des berges du fleuve ou les dangers de la ZLEA et des accords bilatéraux pour notre souveraineté et notre eau potable.
On est en train d'oubler les atteintes à la démocratie du dernier référendum, le racisme systémique envers les autochtones, les procès secrets au Canada, les réfugiés qui font des grèves de la faim à qui on interdit les visites médicales, la couche d'ozone qui a eu un trou record cette année, le scandale des commandites, l'absence totale de politique régionale pertinente au Québec, l'iniquité entre la valorisation du travail traditionnellement attribué aux hommes et celui des femmes ainsi que la façon dont le Québec pourrait, en tant que pays, tenir tête aux États-Unis et sauvegarder le français en Amérique.
Le premier ministre idéal, pour moi, a essayé des cuisines et des «drogues» de partout dans le monde, a fait du back-packing ou de la coopération internationale, a milité dans des groupes radicaux ou fait du bénévolat en centre d'accueil, a fait un ou deux burn-outs et connaît maintenant ses limites, a connu des succès mais a surtout su se relever d'échecs cuisants, est humble face à ses concitoyens mais fier devant ses détracteurs, n'a pas peur de se salir, de prendre position, de suer ou d'éclater de rire, a confiance en lui, est honnête, ouvert d'esprit et sais être à l'aise autant dans un shaputuan à Mani-Utenam, dans une délégation diplomatique à Prague et au Conseil de sécurité de l'ONU (ambition, je vous dis !) que dans un de ces incontournables soupers spaghetti de circonscrïption !
Je ne suis pas péquiste, je ne suis même pas intéressée par la chicane à savoir si le Canada ou le Québec est le plus «mon pays», mais je suis convaincue d'une chose : André Boisclair est à prendre au sérieux, il fait partie d'une nouvelle génération qui s'en vient vers le pouvoir et qui n'a pas besoin de recycler les rêves d'il y a 35 ans : nous avons les nôtres !
Le monde est peut-être à pleurer, mais ça ne nous fait pas peur, nous sommes déterminés et compétents (vous dites arrogants ou prétentieux), nous sommes ouverts d'esprit et acceptants (vous dites dissolus ou sans repères moraux), nous n'avons pas peur d'essayer et préférons comprendre que juger (vous appelez cela des «écarts» et nous les reprochez) !
Et nous avons trop de travail à faire ensemble, pour notre bien commun, pour perdre du temps à se critiquer entre nous sur nos choix personnels ou pour répondre à vos critiques qui n'ont même pas le mérite d'être constructives !
Les Kennedy étaient petits-fils de bootlegger, hommes à femmes et fêtards. René Lévesque a été un fumeur invétéré et un séducteur avéré. Les plus grands personnages de l'histoire ont eu des défauts et des «écarts» à la hauteur de leur grandeur, car c'est ça, la nature humaine, et qui le nie me ment. Assez d'automates à langue de bois à Québec : vivement des êtres vivants, imaginatifs, intelligents, respectueux et responsables, s'il vous plaît...
de Louis-François Bélanger
La course à la chefferie du Parti québécois est bien lancée que déjà les candidats annoncent leur couleur. Parmi les idées débattues, la stratégie d’accession à l’indépendance demeure un enjeu crucial pour les militants. Car, les expériences du Parti sur cette question essentielle doit grandement inspirer notre réflexion actuelle.
Les indépendantistes ont déjà rejeté la souveraineté-association de Lévesque, le «beau risque» de Johnson, la souveraineté-partenariat de Parizeau, les conditions gagnantes de Bouchard, et les conditions morales de Landry. Les indépendantistes militant au Parti québécois ont compris qu’après 30 ans d’assujettissement de notre cause, elle n’a pu sereinement évoluer. Rappelons simplement qu’aux élections générales de 1973, soit seulement 5 ans après sa fondation, le Parti québécois recueillait l’appui de 23,9% des électeurs inscrits, alors que 30 ans plus tard le 14 avril 2003, il recevait un appui comparable, seulement 23,1% des électeurs inscrits ayant fait confiance au Parti québécois.
À la suite du dernier congrès, les indépendantistes du Parti québécois ont concrétisé leur pensée en renonçant au partenariat avec le Canada, tout en poursuivant de défendre la stratégie d’un référendum pour accéder à l’indépendance. Cependant, tous en conviennent, et pas seulement Stéphane Dion, la question du prochain référendum devra être simple. Le candidat Louis Bernard propose en outre la question directe : «Acceptez-vous que le Québec devienne un pays indépendant et souverain?»
« Le préalable de l’indépendance est le refus de toute négociation », affirmait Camus. Comment devenir indépendant si on doit demander à l’autre la permission et les modalités pour réaliser notre indépendance. Nous ne deviendrons indépendants que dans la mesure où nous prendrons pleinement et entièrement la responsabilité de le devenir avant d’entreprendre des négociations. Sur ce point, les positions des candidats à la chefferie divergent d’opinion. Louis Bernard préférant des négociations avant la déclaration d’indépendance, et Jean-Claude Saint-André proposant plutôt des gestes de rupture au lendemain d’une victoire électorale, démontrant déjà l’affirmation indépendantiste du Parti au pouvoir avant l’ultime référendum.
Sur ces questions, André Boisclair n’a pas rompu avec l’héritage péquiste de la dépendance. Il conditionne la tenue d’un référendum à une initiative populaire, attendant que la population demande à être consultée. Et pourtant son souhait est que le prochain chef du Parti Québécois s’engage à faire un référendum sur la souveraineté le plus rapidement possible à l’intérieur d’un premier mandat : « Et comprenez-moi bien, ça ne se fera pas à la fin d’un mandat, ça se fera au début d’un mandat », confirme le candidat. Encore faut-il être élus !
La première semaine de campagne officielle de la course à la chefferie du Parti québécois a été marquée par des révélations fracassantes d’André Boisclair. Ce dernier a admis avoir consommé de la cocaïne alors qu’il était ministre dans le gouvernement Bouchard. Il a donc avoué avoir commis un crime alors qu’il assumait des responsabilités importantes pour notre population. Plusieurs ministres et députés ont dû démissionner pour beaucoup moins que cela. Est-ce que sa jeunesse excuserait ses dérapages ?
Dans les écoles du Québec, les jeunes en possession de drogues sont référés aux corps policiers. Ils peuvent encourir des sanctions allant d’une suspension temporaire à une suspension définitive de l’institution scolaire. Et on ne parle alors que de pot ! Alors qu’on se bat et se débat pour encourager les jeunes à un mode de vie sain, un esprit sain dans un corps sain, on ne peut accepter l’étrange occultation du problème de consommation de André Boisclair. De la cocaïne, alors qu’il était ministre, est-ce ce genre de jeunesse que le Parti québécois a besoin pour se rafraîchir ? Sont-ce des odeurs de coke que le Parti québécois a besoin pour retrouver cette énergie vitale ?
M. Yves Michaud, simple citoyen, a été blâmé injustement, par notre Assemblée nationale le 14 décembre 2000 pour des propos qu’il n’a même pas tenus. Il n’a jamais été réhabilité depuis. M. André Boisclair l’a condamné précipitamment sur la place publique sans l’avoir entendu, et sans vérifier la teneur de ces propos, en se levant pour appuyer cette motion, comme la majorité de ses collègues.
Comment est-ce possible que ces mêmes députés et ministres cautionnent par leur silence, leur indifférence et leur diversion un crime commis en leurs rangs ? Est-ce à dire que des complices ont siégé et siègent encore possiblement au sein de la députation de l’Assemblée nationale ? Des députés, représentants élus de notre peuple, en qui nous mettons toute notre confiance, ont-ils préféré se taire plutôt que de servir la population ? Ont-ils volontairement refusé d’assurer l’intégrité du gouvernement en prenant les dispositions nécessaires à l’endroit de André Boisclair ? Ont-ils accepté toutes ces années un tel geste de la part de l’un des leurs, qui aurait pu à la fois nuire au gouvernement, nuire au parti et nuire à la cause qu’ils servent ? M. Bouchard, qui a blâmé injustement M. Michaud doit assumer ses responsabilités publiques en sortant cette fois-ci de son devoir de réserve pour clarifier le comportement de son employé alors qu’il était le grand patron de l’État.
André Boisclair n’a jamais témoigné servir en premier lieu la cause de l’indépendance nationale. Alors qu’il s’était présenté candidat et qu’il avait été élu par les citoyens de sa circonscrïption pour le représenter à l’Assemblée nationale le 14 avril 2003, il a démissionné un peu plus d’un an après, le 17 août 2004, pour des raisons personnelles. Ayant rompu son engagement à représenter et servir les citoyens de sa circonscrïption durant un mandat, il n’a su faire la preuve que la cause nationale dépassait ses intérêts personnels, ceux de poursuivre des études afin de travailler dans une firme privée de Toronto.
Un an d’études l’ont-ils désintoxiqué de sa dépendance au carriérisme ? Non, au contraire, la démission fracassante de Landry, lui a donné une raison de plus de poursuivre son plan de carrière. Devenir premier ministre du Québec, voilà enfin une raison sérieuse de se faire élire par les gens de son comté ! Alors qu’il aspire à gouverner, à représenter les 7,4 millions d’âmes québécoises, il voudrait qu’on pardonne ses frasques en affirmant que tous les Québécois ont commis de tels délits. Ne sait-il pas que la majorité des Québécois ne se sont pas abaissé à un tel point en consommant de la coke, encore moins dans l’exercice de leur fonction ? Est-ce que les parents et la direction d’une école accepteraient qu’un professeur enseigne sous l’effet de la coke ? Est-ce qu’un enseignant accepterait en classe un élève sous l’effet d’une telle drogue ?
Pourquoi, ferait-on exception pour André Boisclair ? Sinon qu’en étant complice d’une telle politique ! Celle que les fédéralistes et la majorité des médias cherchent à nous imposer en protégeant le prétendant André Boisclair ! Celle qui banalise un crime pour protéger les criminels ! En acceptant une telle banalité, toutes les personnes appuyant sa candidature, députés bloquistes et péquistes, militants des exécutifs des diverses instances de ces partis viennent de se rendre complice de cette nouvelle politique : de l’indépendance à la dépendance ! Celle qui ne débouche que sur l’intérêt personnel et le carriérisme, et qui fait sombrer la jeunesse de nos idées dans la désuétude de nos actions.
M. Boisclair doit s’excuser publiquement en se retirant dignement de la course à la chefferie, c’est alors que nous pourrons pardonner ses «frasques de jeunesse».
Louis-François Bélanger
Enseignant de sciences et mathématiques, École polyvalente des Îles-de-la-Madeleine
Ancien président du Parti québécois de l’Université Laval, 2000-2002
Je vais me servir de ce magnifique texte en réponse à cet article...
L'affaire André Boisclair - C'est ma génération que vous attaquez!
Louise Caroline Bergeron
Montréal
Édition du jeudi 22 septembre 2005
Je vous écris une longue lettre car j'en ai gros sur le coeur à propos des politiciens en général et de l'attitude mesquine envers André Boisclair depuis quelques jours en particulier. Je ne m'identifie ni comme péquiste ni comme souverainiste mais comme étant de la génération d'André Boisclair, et je me sens piquée au vif par l'inquisition qu'on lui fait subir à propos de prétendus écarts de jeunesse et de consommation de drogue.
Les mêmes gens qui se rappellent avec nostalgie le gros party des années 60-70 (Révolution tranquille, Jeux olympiques, Expo 67 et autres excès auxquels ma génération n'a pas participé mais pour lesquels elle paye encore... ) voudraient maintenant que ma génération se repente à leur place et soit plus pure que pure ! Non mais ça va faire, se payer toutes les expériences, tous les plaisirs, puis les refuser à ceux qui suivent, voire remettre en question leurs compétences d'adulte pour les mêmes comportements de jeunesse que ceux avec lesquels on a défini toute une génération, celle des baby-boomers !
Je me sens piquée par cette attitude envers M. Boisclair parce que moi, ça me rassure de voir un homme qui sait vivre et s'amuser faire de la politique. Dans mon entourage, cet homme fait l'effet d'un vent de fraîcheur et de renouveau de confiance dans la classe politique. Je regrette d'ailleurs que la politique n'ait pas encore assez évolué pour pouvoir faire de la place aux Joseph Facal et autres personnes qui ont les priorités à la bonne place pour leur permettre de s'investir à la fois dans leur famille et dans leur société (semaine de quatre jours, quelqu'un ?).
J'aimerais que ce soit ces gars-là, André, Joseph, avec des citoyens bioniques comme une certaine Françoise D. ou un Amir K., ou encore des sages aînés, comme Janette B. et Jacques L., qui dirigent ma nation, et non des puritains qui ne connaissent rien du plaisir ni de la tolérance, qui n'ont pas assez vécu pour prétendre représenter toute une nation, avec ses grandeurs, ses excès, ses plaisirs.
Qui n'a jamais fait d'essais et d'erreurs, qui se croit parfait ou en position de faire la leçon n'a justement pas, à mon avis, les compétences pour gérer une société. En effet, comment comprendre la nature humaine, ses besoins et ses richesses, son instinct festif, sa soif de justice et de bonheur, quand on est un automate de pureté ? Qui veut d'un monde pur et plat ?
La soupape pour faire «votre» ménage
Et puis, en définitive, faut-il ne pas savoir où mettre son attention et ses priorités pour considérer que cette tempête dans un verre d'eau est importante ! Moi, je vois dans cette histoire l'annonce en douceur du début de la deuxième phase de la Révolution tranquille : son aboutissement !
Ceux qui fumaient du pot (tellement moins fort qu'aujourd'hui, essaie-t-on de nous faire croire pour avoir bonne conscience) sur le parvis de l'UQAM en 1972 doivent comprendre qu'ils ont vieilli; ça arrive à tout le monde, et la trentaine, en 2005, c'est nous qui l'avons. Leur Botox, leurs véhicules utilitaires sport et leur préretraite à frigo en inox n'y changeront rien.
Nous qui sommes nés à l'époque de la Révolution tranquille ne sommes plus des enfants à qui vous pouvez donner des leçons. Nous avons grandi dans un monde en transformation constante, sans repères, à l'ombre d'une génération qui refusait de devenir adulte (et on s'étonne d'être dans une société infantiliste... ).
Parfois, il me semble que nous sommes devenus adultes avant eux, nous qui avons eu à forger notre identité individuelle et collective pendant que nos parents étaient occupés à divorcer, à exploiter les richesses naturelles du Québec et à se bronzer le nombril en Floride au lieu de nous transmettre notre héritage culturel, les contes de nos grands-parents, les légendes des régions et villages, bref, tout ce que Fred Pellerin, Simon Gauthier et autres Volées d'Castors ou Bottine Souriante font à leur place.
Sans parler qu'il m'arrive des écoeurantites au cours desquelles je donnerais l'Assemblée nationale aux Cowboys Fringants qui, eux, semblent davantage se préoccuper des vrais problèmes et de l'état du monde dans lequel on voudrait faire un pays que la plupart de ceux qui y siègent !
Forts de nos crises et de s'être bâti nos propres repères, nous sommes collectivement plus responsables que ceux-là parce que, de toute façon, on n'a pas le choix : vous nous avez laissé une société en crise spirituelle, en crise sociale et environnementale, surendettée et confuse dans sa modernité. Et, en plus, vous vous attendez à ce qu'on se tape tout ce ménage sans quelques soupapes de relaxation, sans faire la moindre coquinerie ?
Nous n'avons pas été élevés à respirer l'odeur de sainteté ni à croire aux vertus de l'eau bénite, alors votre perfection angélique, de grâce, ne l'attendez pas de ma génération ni de ses représentants ! Nous sommes trop réalistes et trop rationnels pour entretenir une image aussi fausse de la nature humaine et croire que c'est dans le puritanisme qu'on trouve les meilleurs hommes et femmes d'État.
Au lieu de s'inquiéter de quelques lignes de cocaïne, peut-on s'inquiéter de l'état de nos forêts ? De nos rivières ? De l'air, des sols, de nos rapports avec les Innus ? Le Québec est-il toujours trop minable pour mettre ses priorités et son attention aux bons endroits ?
Adolescents attardés ?
En 1970, on était adulte à 22 ans. De nos jours, il semble que les rédacteurs de journaux nous considèrent encore comme des adolescents à la veille de nos 40 ans...
André Boisclair est un homme responsable, il n'a pas à se faire réprimander comme un enfant. Si on veut faire dans le procès de mode de vie, j'ai de mauvaises nouvelles : notre société est pluraliste et se dirige vers une plus grande ouverture aux modes de vie variés. Et j'ai une mauvaise nouvelle pour ceux qui s'adonnent à cette politique du passé : c'est vous que vous discréditez avec votre attitude car vous révélez à quel point vous ne voyez pas les problèmes criants de notre société, préférant vous complaire dans des rumeurs de «drogues». Pourquoi ne pas plutôt appliquer cette mentalité puritaine envers les buveurs d'alcool malgré que leur drogue soit légale, ou encore envers ceux qui négligent leur famille, leurs enfants, pour la cause publique ?
Nos valeurs et nos priorités sont différentes, et nous voilà dans la force de l'âge (endettés mais enthousiastes malgré tout), prêts à prendre notre place et à marquer de notre mentalité l'évolution du Québec.
Cet enthousiasme, cette confiance en soi qu'a ma génération, il est clair que plusieurs ne la comprennent pas car je vois qu'on la confond avec de l'arrogance, et on va jusqu'à la reprocher à André Boisclair ! On dirait que certains ne peuvent pas croire que nous sommes toute une génération à n'avoir jamais cru que nous étions nés pour un p'tit pain ! Nous avons de l'ambition, des rêves différents des vôtres et adéquats pour notre réalité actuelle et l'avenir, que nous voulons paisible, ouvert et affectueux pour nos enfants. Ce ne sera pas quelques lignes de cocaïne, quelques joints de cannabis, l'orientation sexuelle, l'origine ethnique, un casier judiciaire pour activisme humanitaire, ni même l'attitude «p'tit pain» de nos aînés qui nous décourageront de refaire le monde à notre tour !
Et la ZLEA, et les réfugiés, et l'eau potable ?
Je ne connais personne de mon âge qui n'ait pas voulu, à l'instar des baby-boomers, à l'instar de tous les humains depuis la nuit des temps, explorer des états altérés de la conscience. Un chef d'État doit aussi gérer ce genre de choses, aussi bien qu'il sache de quoi il parle lorsqu'il fait (ou défait... ) des lois ou des principes prohibitionnistes.
Ce qui me préoccupe, ce n'est pas si André Boisclair a pris de la cocaïne mais plutôt s'il a constaté comme moi que, l'an dernier, 60 millions de dollars sont allés dans des chicanes à propos de l'endroit où ériger le CHUM au lieu d'aller directement aux médecins des cliniques en région. Ce qui me préoccupe, c'est où il met ses priorités sociales, pas ce qu'il fait dans ses moments de détente (l'important, pour moi, c'est de m'assurer qu'il en ait, comme tout le monde, pour avoir une vie équilibrée et rester sain d'esprit lorsqu'il arrivera au pouvoir).
Ce qui me dérange, c'est qu'on perde du temps à se préoccuper de savoir si une décision de l'ancien ministre de l'Environnement a été prise ou non sous l'effet de la cocaïne alors qu'on reste tout à fait silencieux sur l'érosion des berges du fleuve ou les dangers de la ZLEA et des accords bilatéraux pour notre souveraineté et notre eau potable.
On est en train d'oubler les atteintes à la démocratie du dernier référendum, le racisme systémique envers les autochtones, les procès secrets au Canada, les réfugiés qui font des grèves de la faim à qui on interdit les visites médicales, la couche d'ozone qui a eu un trou record cette année, le scandale des commandites, l'absence totale de politique régionale pertinente au Québec, l'iniquité entre la valorisation du travail traditionnellement attribué aux hommes et celui des femmes ainsi que la façon dont le Québec pourrait, en tant que pays, tenir tête aux États-Unis et sauvegarder le français en Amérique.
Le premier ministre idéal, pour moi, a essayé des cuisines et des «drogues» de partout dans le monde, a fait du back-packing ou de la coopération internationale, a milité dans des groupes radicaux ou fait du bénévolat en centre d'accueil, a fait un ou deux burn-outs et connaît maintenant ses limites, a connu des succès mais a surtout su se relever d'échecs cuisants, est humble face à ses concitoyens mais fier devant ses détracteurs, n'a pas peur de se salir, de prendre position, de suer ou d'éclater de rire, a confiance en lui, est honnête, ouvert d'esprit et sais être à l'aise autant dans un shaputuan à Mani-Utenam, dans une délégation diplomatique à Prague et au Conseil de sécurité de l'ONU (ambition, je vous dis !) que dans un de ces incontournables soupers spaghetti de circonscrïption !
Je ne suis pas péquiste, je ne suis même pas intéressée par la chicane à savoir si le Canada ou le Québec est le plus «mon pays», mais je suis convaincue d'une chose : André Boisclair est à prendre au sérieux, il fait partie d'une nouvelle génération qui s'en vient vers le pouvoir et qui n'a pas besoin de recycler les rêves d'il y a 35 ans : nous avons les nôtres !
Le monde est peut-être à pleurer, mais ça ne nous fait pas peur, nous sommes déterminés et compétents (vous dites arrogants ou prétentieux), nous sommes ouverts d'esprit et acceptants (vous dites dissolus ou sans repères moraux), nous n'avons pas peur d'essayer et préférons comprendre que juger (vous appelez cela des «écarts» et nous les reprochez) !
Et nous avons trop de travail à faire ensemble, pour notre bien commun, pour perdre du temps à se critiquer entre nous sur nos choix personnels ou pour répondre à vos critiques qui n'ont même pas le mérite d'être constructives !
Les Kennedy étaient petits-fils de bootlegger, hommes à femmes et fêtards. René Lévesque a été un fumeur invétéré et un séducteur avéré. Les plus grands personnages de l'histoire ont eu des défauts et des «écarts» à la hauteur de leur grandeur, car c'est ça, la nature humaine, et qui le nie me ment. Assez d'automates à langue de bois à Québec : vivement des êtres vivants, imaginatifs, intelligents, respectueux et responsables, s'il vous plaît...