Interview exclusive d'Elisabeth de Secret Story : "Je n'ai honte de rien, je ne regrette rien"
Sortie vendredi dernier de la Maison des Secrets, Elisabeth revient peu à peu à la vie normale, espérant voir ses projets se concrétiser. Toujours un peu la tête dans l'aventure, elle a répondu à nos questions et nous a parlé de ces quelques semaines si particulières.
03 août 2009 - 16h54 par Aurore DUBOIS-SEAC'H

Plurielles.fr : Comment allez-vous depuis votre sortie ?
Elisabeth : Je n'ai pas tellement eu le temps de me reposer. Je suis arrivée hier à Nice. J'ai eu envie de profiter de l'extérieur, et non de rester enfermée chez moi, on peut comprendre pourquoi ! Donc, voilà, je suis passée voir si mon salon de thé marchait bien, je sus allée manger avec les copains. Et il y a énormément de gens qui m'arrêtent, qui me parlent.
Vous ne vous attendiez pas à un tel engouement ?
Non pas du tout, c'est affolant. J'étais à une terrasse de café hier soir, il y a des gens qui ont applaudi (rires). C'est adorable. Même sur le prime, les gens ont été vraiment très agréables.
Comment percevez-vous ces quelques semaines passées dans la Maison des Secrets ?
Là, je pense à mes copains qui sont encore là-bas, il y avait une belle ambiance. Il y avait beaucoup de gens avec qui je m'entendais très bien. Et je sais qu'il y en a beaucoup qui craquent nerveusement, qui sont fatigués, ou même qui ont envie de sortir. Même John en parle. Alors pour que John en parle ! Je sais ce qu'ils vivent pour avoir vécu la même chose, et ce n'est pas facile parce qu'il y a beaucoup de pression. C'est dur, en plus on vit sans heure, donc on est complètement décalé, on se couche à 5h-6h du matin, on se lève à 14h-15h de l'après-midi, on mange à n'importe quelle heure. Moi j'ai fait attention à la nourriture, mais les jeunes bouffaient un peu tout et n'importe quoi. Mais je les suis sur Internet, je regarde où cela en est.
Quel regard avez-vous porté sur toutes ces stratégies, ces clans ?
De toute façon, il n'y a pas le choix, quand on vit en autarcie. On ne s'est pas choisi, c'est un peu normal. Et on est poussé à le faire, car on n'a rien d'autre à faire. On n'a pas le droit de bouquiner, au départ on n'avait ni stylo, ni papiers, ni rien, donc on est confiné. Au final, à part papoter les uns sur les autres, il ne reste plus rien d'autre. Même si on ne veut pas le faire, au bout d'un moment, c'est obligatoire. Quant aux stratégies, tant que c'est bon enfant, tant que ce ne sont pas des stratégies cassantes et méchantes... C'est normal de vouloir gagner, mais il y a stratégie et stratégie.
Vous pensez à quelqu'un ?
Oui, à Léo au départ, qui a trop manipulé les gens et qui les a traités comme des chiffons. Même si je peux l'apprécier par certains côtés, en dehors de ses stratégies et de ses manipulations. Il peut être très sympa comme mec, à certains moments. Mais manipuler les gens, je ne trouve pas ça terrible.
Et vous n'aviez pas envie d'aller plus loin ?
Je ne m'étais fixé aucun but. Je m'étais dit, je rentre dans quelque chose que je ne connais absolument pas, et je me suis dit on verra bien. Par contre, si le jeu n'avait duré que deux mois, je serais peut-être rester les deux mois, parce que les garçons ne voulaient pas me nominer, c'est moi qui leur ai demandé. Je serais peut-être restée les deux mois, quitte à me faire virer à la fin des fins, mais trois mois et demi, non.
C'est pour cela que vous sembliez soulager ?
Oui, parce que c'est un peu récurrent. Tout est un peu trop semblable. Et tout le monde est fatigué.
Vous gardez un bon souvenir malgré tout ?
Oui, bien sûr, parce que c'est quelque chose hors du commun. Finalement, cela confirme aussi ce que je pensais avant, il faut habiter avec les gens pour vraiment découvrir qui ils sont. C'est ce que je disais à ma fille : "Surtout chérie, le jour où tu rencontres quelqu'un, avant d'envisager quoique ce soit comme un mariage, vis avec la personne !"
Vous pensez que votre expérience, notamment de femme en cavale a pu être un atout dans la Maison ?
C'est vrai qu'il y a beaucoup de gens dans la maison qui ont craqué nerveusement, plusieurs fois. Maija souvent, Sabrina, Emilie, tout le monde, même Cindy. Je pense que je me suis mieux protégée que les autres et oui, j'ai plus d'expérience, plus de recul, un regard un peu différent sur le jeu peut-être.
Comment avez-vous été amenée à participer au jeu ?
C'est quelqu'un qui m'avait vu sur M6, où j'ai fait une émission d'inventeurs, entre autres. Cette personne a regardé mon blog, a vu tout mon parcours, le livre que j'avais sorti.
Cela vous a tout de suite tentée ?
Pas du tout. D'abord, je ne connaissais pas l'émission ! C'était en janvier février dernier. J'en ai parlé autour de moi, on me l'a déconseillé. Et je me suis dit que ce serait peut-être bien que j'y aille pour mes projets. J'ai beaucoup hésité, jusqu'à ce que des copains me disent "vas-y, c'est peut-être ta dernière chance de te faire connaître, de faire connaître ce que tu veux faire". On m'a un peu poussée et j'appréhendais un petit peu.
En quoi consistent les projets dont vous parlez ?
En dehors de mon bouquin qui est sorti en 2004, j'ai un deuxième roman, qui est prêt et qui attend, j'ai un scénario qui est terminé. En dehors des écrits, j'ai un jeu de société qui attend, une invention pour la salle de bains,... J'ai plein de trucs ! Tout est sur mon blog elisabeth.fanger.over-blog.com. Donc je l'ai fait beaucoup pour ça et je l'ai dit d'ailleurs dès le départ à la production. Si cela avait été juste pour faire de la télé et me montrer, pour moi il n'y avait aucun intérêt.
Vous n'avez pas eu peur du regard des gens par rapport à votre lourd secret ?
Non, ceux qui ne sont pas contents, qu'ils viennent me le dire. Cette histoire, je la trimballe depuis tellement longtemps, elle est tellement assumée pour moi, je sais pourquoi j'ai vécu tout cela, j'ai eu le temps de faire mon auto-analyse, je n'ai honte de rien, je ne regrette rien surtout. Quand mon livre est paru, j'ai fait beaucoup d'émissions télé en 2004, et le regard du public a été très tendre.
Quel candidat souhaitez-vous voir gagner Secret Story cette année ?
Cela peut être Cindy, parce que c'est un phénomène, cela peut être John, s'il re-séduit un peu le public. Emilie, peut-être pour un public jeune. Au final, le plus intègre pour moi, c'est Didier.
Vous allez garder des contacts avec certains candidats ?
Oui, surtout qu'Elise et Didier viennent de la Réunion et moi j'ai vécu douze ans là-bas, donc on a plein de trucs à se dire. Ils comptent s'installer à Paris, parce qu'ils aimeraient bien percer un peu dans le showbiz. Après chacun sa vie, on va peut-être garder un contact quelques temps, et après on va se perdre de vue. Mais c'est la vie.
Quant à John, je ne sais pas s'il va partir dans le bus avec Maija pour faire le tour du monde, ou s'il va préférer rejoindre Romain à Los Angeles. Suite au prochain épisode.