Affaire DSK
DSK est libéré
Agence France-Presse
01/07/2011 09h58 - Mise à jour 01/07/2011 11h44
NEW YORK - La justice a accepté de lever la caution de Dominique Strauss-Kahn et l'accusation n'est pas prête à abandonner les poursuites contre l'ancien directeur du FMI, a-t-on appris vendredi matin en audience surprise. La prochaine audience reste fixée au 18 juillet.
Dominique Strauss-Kahn est arrivé vendredi matin au tribunal pénal de New York pour une comparution surprise après des révélations mettant en doute la crédibilité de la femme de chambre qui l'accuse de crimes sexuels, au point que DSK pourrait être libéré sur parole.
DSK, portant une cravate bleu clair, est arrivé accompagné de son épouse Anne Sinclair et de ses deux avocats plus d'une demi-heure avant l'ouverture de l'audience prévue à 11 h 30.
Un mois et demi après l'arrestation de l'ancien patron du FMI dans un avion prêt à s'envoler pour Paris, le New York Times a affirmé jeudi soir que le dossier d'accusation était "sur le point de s'effondrer, les enquêteurs ayant découvert des lacunes majeures dans la crédibilité" de la femme de chambre.
La chaîne de télévision Bloomberg a affirmé vendredi matin l'ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), actuellement assigné à résidence, pourrait être relâché sur parole et que la justice allait lui rendre sa caution de 6 millions de dollars.
«Le procureur est d'accord pour libérer DSK sur parole», a révélé la chaîne, disant s'appuyer sur deux sources proches du dossier.
La décision revient maintenant au juge Michael Obus qui pourrait se prononcer ce vendredi lors de cette comparution de Dominique Strauss-Kahn au tribunal pénal de Manhattan.
Si tel était le cas, la caution d'un million de dollars et le dépôt de garantie de 5 millions de dollars fixés par le juge lors de la mise sous résidence surveillée de DSK pourraient lui être restitués.
Les informations du New York Times ont fait l'effet d'un «coup de tonnerre», selon l'expression de l'ancien Premier ministre français Lionel Jospin, l'affaire ayant coûté son poste à l'ancien patron du FMI et ruiné son espoir d'être candidat à l'élection présidentielle de 2012.
M. Strauss-Kahn, qui vient d'être remplacé à la tête du FMI par sa compatriote Christine Lagarde, était attendu à 11 h 30 au tribunal pénal de Manhattan pour une audience annoncée jeudi soir à la surprise générale, le prochain rendez-vous judiciaire n'étant pas attendu à l'origine avant le 18 juillet.
Une demie-heure avant le début de l'audience, une centaine de journalistes étaient déjà présents dans la salle du tribunal. Comme à chaque comparution de DSK, il y a une caméra et un seul photographe.
Dehors, une cinquantaine de journalistes étaient positionnés devant le tribunal, situé non loin de la maison où l'ancien ministre s'est installé à grand frais depuis sa sortie de prison fin mai. Les chaînes de télévision avaient installé des tentes et des projecteurs en attendant l'arrivée de l'accusé.
Vives réactions
Lors de sa dernière comparution, le 6 juin, des employées d'hôtel l'avaient accueilli par des huées, entendant protester contre le harcèlement sexuel dont leur profession ferait fréquemment l'objet.
Selon le New York Times , «le juge Michael Obus devrait étudier la possibilité d'alléger les conditions exceptionnelles de la mise en liberté surveillée qu'il a imposées à M. Strauss-Kahn dans les jours qui ont suivi son inculpation.»
L'ancien favori de la présidentielle française, qui plaide non-coupable, «pourrait être relâché» et «libéré de son assignation à résidence, car il est peu probable que des accusations graves se concrétisent contre lui», écrit le très sérieux quotidien américain. M. Strauss-Kahn «aurait le droit de voyager à l'intérieur des États-Unis», le juge conservant toutefois son passeport, ajoute le journal.
Lors d'une conversation téléphonique avec un homme condamné pour trafic de drogue, «elle a discuté de l'intérêt de poursuivre les accusations» contre M. Strauss-Kahn moins de 24 heures après le début du scandale, le 14 mai, ajoute le quotidien. Cette conversation a été enregistrée par les enquêteurs.
Interrogé vendredi par le New York Times, l'un des avocats de la femme de chambre, Kenneth Thompson, n'a pas démenti ces informations. Mais il a estimé que «rien ne change le fait très important qui est que Dominique Strauss-Kahn a commis une agression sexuelle violente».
Depuis la Guinée, un frère de l'accusatrice a catégoriquement rejeté les informations du quotidien new-yorkais.
«C'est archi-faux. Nous sommes des descendants d’érudits musulmans très pieux, nous ne pouvons pas nous laisser emporter par le gain facile de l’argent», a expliqué Mamadou Dian Diallo.
Rien ne permet d'affirmer que l'ancien ministre aurait été victime d'une machination ourdie par des rivaux politiques, selon les enquêteurs cités par le New York Times.
Mais en France, des amis de M. Strauss-Kahn ont sans attendre évoqué un report du processus des primaires qui doivent désigner le candidat du Parti socialiste pour 2012.
Le procureur et la défense ont discuté jeudi d'un éventuel abandon des poursuites criminelles et de leur remplacement par un simple délit, mais les avocats de M. Strauss-Kahn devraient rejeter une telle éventualité, ajoute le journal.
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