Hey merci à tous pour les articles scannés... les vidéos et tout
J'ai trouvé ça très intéressant de lire tout ça et de voir les vidéos de LCN avec le journaliste amie et surtout de voir M. Lavigueur LE VRAI Merci bcp!!!
Tient voici un article du 7 jour.ca
Pierre Verville
«J’ai aimé cette famille dès le départ»Par Sophie Stanké
01/02/2008 - 22h46
Humoriste et fin imitateur, Pierre Verville nous a, depuis 25 ans, plutôt habitués à nous faire rire qu’à nous faire pleurer. Le voici pour la première fois dans un rôle dramatique, celui de Jean-Guy Lavigueur.
Pierre, vous n’arrêtez pas depuis quelques mois...
Oui, c’est fou. Avant les fêtes, j’ai fait une série de spectacles pour le 350e anniversaire de Longueuil. Il y en a eu huit en cinq jours. J’ai aussi fait, avec Christopher Hall, 400 capsules pour TV5 et l’émission Et Dieu créa Laflaque, à Radio-Canada. C’est sans compter celles que je fais tous les matins à l’émission de radio de René Homier-Roy, C’est bien meilleur le matin.
De plus, il y a eu la reprise du spectacle Les sept et les galas Juste pour rire. Alors, j’ai plutôt un horaire de Japonais... Tout est planifié, et je suis très heureux de faire une pause pour dresser un bilan, ce qui me donne aussi le temps de respirer, car j’ai eu toute une année 2007...
Comment avez-vous obtenu un rôle dans la série sur la famille Lavigueur?
On m’a appelé à la fin du mois de juin pour me demander si je voulais interpréter Jean-Guy Lavigueur. J’ai passé une audition le 6 juillet.
Est-ce que ç’a été une belle surprise?
Et comment! Cette offre est arrivée à temps. C’est fou, mais je voulais jouer des rôles dramatiques. J’ai déjà eu d’autres propositions et j’ai campé des personnages dramatiques. J’ai eu un petit rôle dans L’auberge du chien noir, j’ai joué au théâtre dans la pièce Vague de chaleur en 1987, mais lorsque cette offre s’est présentée, j’ai été très heureux. Tout est allé si vite. Le 9 août, j’étais en tournage. Il faut dire que le scénario m’a vraiment fasciné. J’ai eu 33 jours de tournage en 42 jours, alors j’ai marqué un temps d’arrêt à la radio pour me concentrer sur mon rôle.
Parlez-nous de votre préparation en vue de décrocher le rôle de Jean-Guy Lavigueur.
Je crois au talent, mais surtout au travail. Je tiens à dire que je ne voulais pas, pour tout l’or du monde, devenir la caricature de M. Lavigueur ou en faire une imitation. J’ai tout de même pris la peine d’observer sa gestuelle, et il m’a fallu cinq minutes pour trouver sa voix. Mais encore là, il m’aurait été facile de l’imiter, car il avait déjà une voix basse de fumeur.
Pour me préparer, j’ai écouté une longue entrevue qu’il avait accordée aux médias, j’ai coupé le son, et j’ai observé son corps et ses émotions. Là, j’ai trouvé Jean-Guy Lavigueur. Je ne voulais pas le jouer gros puisqu’il est tout petit, en finesse.
Le jour du test devant le réalisateur, j’avais des scènes que j’avais préparées, mais c’est à la toute fin que la «chimie» s’est opérée: le réalisateur, Sylvain Archambault, m’a appelé «Jean-Guy», et là j’ai improvisé pendant cinq minutes. Et c’était parti pour cette belle aventure.
Vous êtes vraiment devenu M. Lavigueur pendant le tournage...
Oui, j’ai dû perdre de 8 à 10 lb pour obtenir le rôle, M. Lavigueur n’étant pas vraiment gros. Je me suis également laissé pousser une moustache, et mes cheveux étaient plus longs et placés différemment. J’étais comme lui. Je n’étais vraiment pas beau. Disons que je ne gagnerais pas le concours de beauté avec ce rôle, mais ce n’était pas le but. Ç’a été drôle de voir la réaction des gens à ma transformation physique.
Quelle a été leur réaction?
À Saint-Lambert, ils me disaient: «Ah! Vous vous êtes laissé pousser la moustache!» Je leur répondais: «Oui, mais c’est pour un rôle.» Et là, ils me lançaient: «Ouf, car ce n’est pas très beau.» Et comme j’avais maigri et que mes joues étaient creuses, certaines personnes pensaient même que j’étais malade, elles s’inquiétaient de ma santé. Ma conjointe, Johanne, et mes enfants ne me trouvaient pas très beau, eux non plus.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans l’histoire des Lavigueur?
Le côté dramatique qu’a fait ressortir l’auteur, Jacques Savoie, qui a une très belle plume — il a d’ailleurs écrit la série Duplessis. C’est ce côté triste qui m’a bouleversé. La série est tirée du livre écrit par Yve Lavigueur, le fils de Jean-Guy.
Pourquoi cette histoire vous a-t-elle touché?
Il y a cette famille qui était très unie et que j’ai aimée dès le départ. Du jour au lendemain, elle s’est retrouvée avec sept millions de dollars en poche. La femme de Jean-Guy est morte avant qu’il remporte le gros lot, et il a dû se débrouiller, car il ne savait ni lire, ni écrire, ni encore moins administrer ses biens.
À un moment donné, tout s’est mis à décliner, et les médias ont été plus que cavaliers avec cette famille. Elle a fait au moins 18 fois la première page du Journal de Montréal, vous rendez-vous compte? Les Lavigueur ont été utilisés. L’argent n’a pas amélioré leur situation; ils n’ont jamais voulu de ce cirque médiatique.
Ont-ils été mal jugés?
Je dirais trop médiatisés et critiqués à souhait. On a dit d’eux qu’ils recevaient des prestations d’aide sociale depuis de nombreuses années, ce qui était totalement faux. M. Lavigueur venait de «tomber sur le chômage» lorsqu’il a remporté le gros lot. Ça faisait 34 ans qu’il travaillait dans une usine.
Ils ont été très mal jugés. Ils ont acheté une immense maison, et les journalistes étaient à leurs trousses... Vous allez apprendre beaucoup de choses en regardant la série: il y a la fille qui n’a pas eu sa part de l’argent parce qu’elle prenait de la drogue et que son père ne voulait pas qu’elle dépense tout en consommant.
M. Lavigueur est complètement démuni devant cette situation; il se retrouve millionnaire avec ses quatre enfants sur le dos. Cette famille n’aurait jamais dû gagner; ses membres n’étaient pas prêts à ça. Cela leur a apporté plus de malheur que de bonheur.
Qu’avez-vous appris de cette histoire?
Ce que je savais déjà. Que l’argent vite gagné comme ça, ce n’est pas une bonne chose. Ce que je retiens, c’est que Les Lavigueur n’auraient jamais dû gagner, car il y avait beaucoup d’amour dans cette famille.
Avez-vous rencontré les enfants de M. Lavigueur?
Yve, qui a écrit l’histoire de sa famille, est venu me voir sur le plateau et, sans me prévenir, il m’a dit: «Salut papa!» Ouf! Ça a provoqué toute une émotion. Mon personnage est décédé en novembre 2000 à l’âge de 65 ans. Dans cette famille, il y a eu des drames: Michel s’est suicidé, et Louise a été victime d’un arrêt cardiaque très jeune.
Ce rôle vous fait-il peur?
Je sais qu’on va me regarder plus qu’un autre comédien, car j’ai une carrière d’humoriste; on va donc me juger plus sévèrement qu’un autre. Mais je suis confiant; je suis fier de mon travail. Je me suis complètement investi dans ce rôle.
Il est arrivé à point dans votre carrière.
Je voulais interpréter un rôle dramatique, alors la vie fait bien les choses. Je suis content que le public découvre cette nouvelle facette de moi.
Achetez-vous des billets de loto?
Non, cela ne me tente pas de remporter un gros montant. Ce que j’aime, c’est mon métier, écouter de la musique brésilienne et observer les oiseaux. Ce n’est pas d’avoir de l’argent, même s’il en faut; on doit avant tout se réaliser. Si je suis la «saveur du mois» en ce moment, c’est bien, mais je poursuis sans cesse mes rêves. Pour moi, trois choses sont importantes: ne jamais douter de ce qu’on est ainsi que l’amour et la famille. 7J
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