Montréal
Des funérailles émouvantes pour Pierre Falardeau
Agence QMI
LCN
03/10/2009 13h14 - Mise à jour 04/10/2009 05h52
Les proches du cinéaste et polémiste Pierre Falardeau lui ont rendu un vibrant hommage à l'église Saint-Jean-Baptiste de Montréal, hier, devant plus de 1 000 personnes qui applaudissaient à tout rompre à chaque coup de coeur ou coup de gueule exprimé au micro.
C'est le grand ami de Falardeau, le comédien Julien Poulin, qui a ouvert la cérémonie en lui adressant un message empreint de sensibilité.
«Je suis fier de toi, Pierre. Je suis fier de cette grande famille rassemblée ici par ton travail et tes convictions. Aujourd'hui, le Québec résonne. Salut, l'ami! Salut, l'homme! Salut, l'artiste!», a lancé Julien Poulin, la voix tremblante.
L'actrice Sylvie Drapeau a lu un poème de Gaston Miron, L'homme agonique, alors que Luc Picard, qui avait tenu le rôle principal dans 15 février 1839, a lu un texte de l'écrivain Pierre Vadeboncoeur, l'un des favoris du défunt.
Plusieurs visages connus du monde politique et artistique s'étaient déplacés pour dire adieu à Falardeau. Bernard Landry, Gilles Duceppe, Éric Lapointe et Sylvie Léonard étaient au nombre des personnalités qui ont été aperçues.
Ses deux fils sont fiers
Les deux fils Falardeau, Jules et Jérémie, ont pris la parole, suscitant de vives émotions dans l'assistance. S'adressant à son père, Jules l'a remercié de lui avoir appris à ne pas avoir peur de ses opinions.
«Tu m'as donné le goût de me battre pour la liberté, d'être un Québécois fier», a-t-il dit.
Fidèle fils de son père, il a également dédié son texte à «tous les gens qui se battent pour la liberté» pour ensuite y aller d'une charge à fond de train envers certains journalistes qui, selon lui, déformaient souvent les propos de son père ou le citaient hors contexte.
Il a finalement exhorté le Parti québécois à «ne pas tourner le dos aux militants purs et durs» du mouvement qui souhaitent encore faire l'indépendance. Un discours souligné par de très longs applaudissements, dont ceux de la chef péquiste Pauline Marois.
Son frère Jérémie a quant à lui lu une lettre écrite par son père alors qu'il était encore bébé et dans laquelle il l'incitait à ne jamais cesser de se battre, concluant en citant Miron: «Cela ne pourra pas toujours ne pas arriver.»
Souverainistes
Tout au long de la cérémonie, il n'était question que de l'homme libre, du souverainiste ou encore du batailleur. Le comédien Luc Picard a d'ailleurs rappelé quelques phrases célèbres de Falardeau, dont: «Pour les lâches, la liberté est toujours extrémiste.»
La cérémonie s'est terminée en présence de Lou Babin, qui a interprété la chanson Le coeur est un oiseau, qu'elle chantait dans le film Le party.
À la sortie de l'église, rue Rachel, des centaines de personnes, dont plusieurs affichaient leurs couleurs souverainistes, attendaient de voir le cercueil pour saluer Falardeau une dernière fois.
Le défunt a été conduit à son dernier repos au cimetière Côte-des-Neiges.
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