Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
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- Seigneur de la Causerie
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Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Blogue de Jacques Brassard
vendredi 18 février 2011
DÉFENSE DE PRIER!
Pour commencer, je me permets de vous rafraîchir la mémoire en vous rappelant une cérémonie qui, au Canada, se déroule à l’occasion d’un événement jugé important (Jeux olympiques, Conférences constitutionnelles, signature de traités etc.).
Lors de circonstances jugées exceptionnelles, on invite donc des Chefs et des Chamans indiens qui exécutent des danses rituelles et qui invoquent les Esprits en agitant des plumes au-dessus d’un bol «boucanant». Les touristes adorent! Et les politiciens, les bureaucrates et les gens bien (dont la proportion d’athées est surement élevée) s’inclinent respectueusement devant ces pratiques animistes. Et cela, même si ce chamanisme n’est pratiqué que par moins de 1% de la population.
Le cérémonial amérindien est pourtant intégré dans des événements impliquant l’État (fédéral et provincial). La spiritualité indienne (c’est comme ça qu’on appelle l’animisme des autochtones) occupe même une place de choix dans le cours Éthique et Culture Religieuse (cette ratatouille multi religieuse fondée sur le relativisme moral). Une de mes petites-filles me racontait récemment qu’avant chaque leçon de ce cours, les élèves devaient, dans le silence, se connecter à la Terre et au Ciel!!!
Quel progrès! Se souhaiter Joyeux Noël est inconvenant, mais enseigner l’animisme écolo-Nouvel-Âge à nos enfants et petits-enfants est tout à fait digne et bienséant.
Toutefois, nous devons bien comprendre que réciter une prière catholique pendant 30 secondes, une fois par mois, à l’occasion d’une séance publique du Conseil Municipal de Saguenay, constitue, selon le Tribunal des Droits de la Personne, vraiment et scandaleusement une contrainte intolérable que l’on impose aux quelques athées présents. Un viol des consciences, quoi!
Je n’en reviens pas! Qu’une télévision d’État, dans son Bye Bye de fin d’année, traîne dans la boue un cardinal et ridiculise le Pape, ce n’est pas bien grave, même si cela crée un malaise chez les catholiques. Mais un malaise provoqué par la vue d’un crucifix dans une salle publique, alors, ça, vraiment, c’est proprement insoutenable pour l’âme hyper-sensible d’un athée!
« L’erreur du Tribunal et du Mouvement laïc, écrit le professeur de droit public, Patrice Garant, est de considérer la neutralité de l’État et des institutions publiques comme un absolu. Or, cette neutralité est toute relative; elle ne se vit pas dans l’abstrait. Elle s’insère dans une culture, des traditions, un vécu. Le Québec est un pays de tradition chrétienne et non voltairienne! ».
Mais si l’on suit le raisonnement du Tribunal, la moindre manifestation de la foi catholique dans l’espace publique et tout symbole ou objet exprimant cette foi, doivent être traités comme des contraintes excessives à l’endroit des athées et des agnostiques.
À partir de là, allons-y joyeusement! Démantelons la Croix du Mont-Royal; tronçonnons les Croix du Chemin (il en reste encore); débaptisons des milliers de rues et des centaines de municipalités à travers tout le Québec; décrochons les crucifix de tous les endroits publics; jetons à terre les clochers trop voyants; enlevons de nos calendriers les fêtes religieuses; changeons le nom de tous les hôpitaux qui s’appellent Hôtel-Dieu; modifions le texte de l’hymne du Canada écrit par Basile Routhier; détruisons tous les signes judéo-chrétiens que l’on retrouve sur un grand nombre d’édifices publics.
Que voulez-vous? Les athées et les agnostiques ont des âmes si fragiles et si délicates qu’un simple signe de la croix peut les faire choir dans un inconfort tellement angoissant qu’elles pourraient demeurées à jamais détraquées.
La tâche du Tribunal et du Mouvement Laïc est colossale! Pensez-y, 400 ans d’une histoire imprégnée de catholicisme, ça laisse des traces de toutes natures : traditions, coutumes, patrimoine, monuments, œuvres d’art, valeurs. Mais aussi un certain regard sur la vie, une conception du Monde et une éthique. Jürgen Habermas, un philosophe athée a écrit (cité par Richard Bastien dans le numéro 17 de la revue Égards) que « le christianisme, et rien d’autre, est le fondement de la liberté, de la conscience, des droits de l’homme et de la démocratie, les signes distinctifs de la civilisation occidentale. À ce jour, nous ne pouvons tabler sur rien d’autre que le christianisme. Nous continuons de nous abreuver à cette source. Tout le reste n’est que bavardage postmodernes. » Nos athées de souche sont pas mal plus obtus.
Cette éthique, d’ailleurs, issue du message évangélique, est toujours bien vivante en Occident. Comme le démontre Frédéric Lenoir dans son livre Le Christ Philosophe, « égale dignité de tous, justice et partage, non-violence, émancipation de l’individu à l’égard du groupe et de la femme à l’égard de l’homme, liberté de choix, séparation du politique et du religieux, fraternité humaine » sont des valeurs qui trouvent leur origine dans le message évangélique.
Mais nos athées du cru sont des béotiens qui ignorent sans doute que les droits de l’homme qu’ils portent comme un ostensoir sont en fait des valeurs judéo-chrétiennes qui ont été en quelque sorte laïcisées à partir du siècle des Lumières.
Quoiqu’il en soit, le Mouvement Laïc (dont le laïcisme militant prend la forme exclusive de l’anti-catholicisme) va donc poursuivre sa croisade en vue de fracasser la matrice judéo-chrétienne du peuple québécois.
Et je précise en terminant que je ne suis pas un fan du Maire Tremblay. J’ai de sérieuses réserves sur sa façon de gérer Ville Saguenay et, sur le plan religieux, je le trouve un tantinet…pharisien! Mais je lui accorde mon appui sans équivoque sur la question de la prière et des symboles catholiques.
Qu’adviendra-t-il de sa cause devant les tribunaux supérieurs? C’est à risque! Car, c’est bien connu, les décisions provenant du «gouvernement des Juges» sont loin d’être toujours respectueuses de nos racines, de notre histoire et de notre identité.
Jacques Brassard
Publié par Jacques Brassard
vendredi 18 février 2011
DÉFENSE DE PRIER!
Pour commencer, je me permets de vous rafraîchir la mémoire en vous rappelant une cérémonie qui, au Canada, se déroule à l’occasion d’un événement jugé important (Jeux olympiques, Conférences constitutionnelles, signature de traités etc.).
Lors de circonstances jugées exceptionnelles, on invite donc des Chefs et des Chamans indiens qui exécutent des danses rituelles et qui invoquent les Esprits en agitant des plumes au-dessus d’un bol «boucanant». Les touristes adorent! Et les politiciens, les bureaucrates et les gens bien (dont la proportion d’athées est surement élevée) s’inclinent respectueusement devant ces pratiques animistes. Et cela, même si ce chamanisme n’est pratiqué que par moins de 1% de la population.
Le cérémonial amérindien est pourtant intégré dans des événements impliquant l’État (fédéral et provincial). La spiritualité indienne (c’est comme ça qu’on appelle l’animisme des autochtones) occupe même une place de choix dans le cours Éthique et Culture Religieuse (cette ratatouille multi religieuse fondée sur le relativisme moral). Une de mes petites-filles me racontait récemment qu’avant chaque leçon de ce cours, les élèves devaient, dans le silence, se connecter à la Terre et au Ciel!!!
Quel progrès! Se souhaiter Joyeux Noël est inconvenant, mais enseigner l’animisme écolo-Nouvel-Âge à nos enfants et petits-enfants est tout à fait digne et bienséant.
Toutefois, nous devons bien comprendre que réciter une prière catholique pendant 30 secondes, une fois par mois, à l’occasion d’une séance publique du Conseil Municipal de Saguenay, constitue, selon le Tribunal des Droits de la Personne, vraiment et scandaleusement une contrainte intolérable que l’on impose aux quelques athées présents. Un viol des consciences, quoi!
Je n’en reviens pas! Qu’une télévision d’État, dans son Bye Bye de fin d’année, traîne dans la boue un cardinal et ridiculise le Pape, ce n’est pas bien grave, même si cela crée un malaise chez les catholiques. Mais un malaise provoqué par la vue d’un crucifix dans une salle publique, alors, ça, vraiment, c’est proprement insoutenable pour l’âme hyper-sensible d’un athée!
« L’erreur du Tribunal et du Mouvement laïc, écrit le professeur de droit public, Patrice Garant, est de considérer la neutralité de l’État et des institutions publiques comme un absolu. Or, cette neutralité est toute relative; elle ne se vit pas dans l’abstrait. Elle s’insère dans une culture, des traditions, un vécu. Le Québec est un pays de tradition chrétienne et non voltairienne! ».
Mais si l’on suit le raisonnement du Tribunal, la moindre manifestation de la foi catholique dans l’espace publique et tout symbole ou objet exprimant cette foi, doivent être traités comme des contraintes excessives à l’endroit des athées et des agnostiques.
À partir de là, allons-y joyeusement! Démantelons la Croix du Mont-Royal; tronçonnons les Croix du Chemin (il en reste encore); débaptisons des milliers de rues et des centaines de municipalités à travers tout le Québec; décrochons les crucifix de tous les endroits publics; jetons à terre les clochers trop voyants; enlevons de nos calendriers les fêtes religieuses; changeons le nom de tous les hôpitaux qui s’appellent Hôtel-Dieu; modifions le texte de l’hymne du Canada écrit par Basile Routhier; détruisons tous les signes judéo-chrétiens que l’on retrouve sur un grand nombre d’édifices publics.
Que voulez-vous? Les athées et les agnostiques ont des âmes si fragiles et si délicates qu’un simple signe de la croix peut les faire choir dans un inconfort tellement angoissant qu’elles pourraient demeurées à jamais détraquées.
La tâche du Tribunal et du Mouvement Laïc est colossale! Pensez-y, 400 ans d’une histoire imprégnée de catholicisme, ça laisse des traces de toutes natures : traditions, coutumes, patrimoine, monuments, œuvres d’art, valeurs. Mais aussi un certain regard sur la vie, une conception du Monde et une éthique. Jürgen Habermas, un philosophe athée a écrit (cité par Richard Bastien dans le numéro 17 de la revue Égards) que « le christianisme, et rien d’autre, est le fondement de la liberté, de la conscience, des droits de l’homme et de la démocratie, les signes distinctifs de la civilisation occidentale. À ce jour, nous ne pouvons tabler sur rien d’autre que le christianisme. Nous continuons de nous abreuver à cette source. Tout le reste n’est que bavardage postmodernes. » Nos athées de souche sont pas mal plus obtus.
Cette éthique, d’ailleurs, issue du message évangélique, est toujours bien vivante en Occident. Comme le démontre Frédéric Lenoir dans son livre Le Christ Philosophe, « égale dignité de tous, justice et partage, non-violence, émancipation de l’individu à l’égard du groupe et de la femme à l’égard de l’homme, liberté de choix, séparation du politique et du religieux, fraternité humaine » sont des valeurs qui trouvent leur origine dans le message évangélique.
Mais nos athées du cru sont des béotiens qui ignorent sans doute que les droits de l’homme qu’ils portent comme un ostensoir sont en fait des valeurs judéo-chrétiennes qui ont été en quelque sorte laïcisées à partir du siècle des Lumières.
Quoiqu’il en soit, le Mouvement Laïc (dont le laïcisme militant prend la forme exclusive de l’anti-catholicisme) va donc poursuivre sa croisade en vue de fracasser la matrice judéo-chrétienne du peuple québécois.
Et je précise en terminant que je ne suis pas un fan du Maire Tremblay. J’ai de sérieuses réserves sur sa façon de gérer Ville Saguenay et, sur le plan religieux, je le trouve un tantinet…pharisien! Mais je lui accorde mon appui sans équivoque sur la question de la prière et des symboles catholiques.
Qu’adviendra-t-il de sa cause devant les tribunaux supérieurs? C’est à risque! Car, c’est bien connu, les décisions provenant du «gouvernement des Juges» sont loin d’être toujours respectueuses de nos racines, de notre histoire et de notre identité.
Jacques Brassard
Publié par Jacques Brassard
Dernière modification par .anthurium. le sam. févr. 19, 2011 10:24 am, modifié 1 fois.
Prière et chant religieux
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- mllecoconut
- Magicien des Mots
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- Inscription : mer. oct. 04, 2006 12:00 am
Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Je n'ai pas l'impression qu'il perd son temps. Finalement, il défend beaucoup plus qu'une petite prière. Il défend le droit au respect. Dans son discours M. Tremblay a fait une comparaison du respect que les élus ont manifesté lors des prières autochtones. Bel exemple qui fait réaliser comment la société semble distribuer son respect "à la carte" Des fois oui, des fois non.GI.Joe a écrit : J'assiste à l'occasion aux assemblées de notre municipalité et il y a une prière au début de l'assemblée ici aussi (et probablement dans biens d'autres municipalités). Même si je ne suis pas croyant, l'idée d'amener la municipalité en cour pour faire cesser ça ne mets jamais venu et je n'en suis pas offusqué.
Par contre je trouve tellement niaiseux le débat qui entoure ça. Autant d'un bord que l'autre. Me semble qu'il y a des enjeux plus importants. Autant je trouve ce maire arrogant, autant celui qui l'a amené en cour l'a fait pourquoi au juste ? pour la justice ? Pour faire plus propre que propre ?
Pis là le maire veux aller en appel... misère.... t'as perdu toto, arrêtes de perdre ton temps et de gaspiller de l'argent là dessus...
Pour reprendre ce que notre maire ici m'a déjà dit : il est plus difficile de faire passer une dépense à 10$ qu'une à 250000$. On s'enfarge dans les fleurs du tapis en bonyenne.
Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
mllecoconut a écrit : [...]
Je n'ai pas l'impression qu'il perd son temps. Finalement, il défend beaucoup plus qu'une petite prière. Il défend le droit au respect. Dans son discours M. Tremblay a fait une comparaison du respect que les élus ont manifesté lors des prières autochtones. Bel exemple qui fait réaliser comment la société semble distribuer son respect "à la carte" Des fois oui, des fois non.
Il y a, je crois, une grande différence entre une démonstration de danses rituelles aux olympiques vs une prière dans un conseil municipal. Ceux qui souhaitent la disparation de la prière ne souhaitent pas automatiquement voir disparaitre les signes religieux qui ont fait le Québec : ils ne veulent juste plus voir mélanger politique et religion. Il ne s'agit pas d'effacer notre passé mais bien de se donner des outils et des moyens équitables pour façonner notre avenir.
Le maire est un entêté qui s'imagine tout seul dans son coin. Il s'imagine être un sauveur et pense que ça va lui acheter son paradis au ciel et des votes sur terre. La réalité est que nous avons de plus en plus d'immigrants qui arrivent ici avec d'autres croyances, et là, dans sa façon de faire, il polarise le débat, il crée de la dissension. Inutilement.
Pour ma part, une de mes raisons de voir disparaitre la prière, bien que je conçoive que ça ne se réalise pas du jour au lendemain, est justement cette raison, de ne pas mélanger politique et religion. On ne sait jamais quand une décision politique va se prendre de façon arbitraire basée sur une idéologie religieuse. Qu'on prenne comme exemple justement comment la situation internationale actuelle où dans presque tous les conflits, l'islam, le catholicisme et le judaisme sont impliqués. De voir au niveau fédéral de notre pays, des groupes lobbystes religieux être si près du gouvernement, moi ça me dérange.
Et l'autre raison que je vois est justement, à force de débattre et de re-débattre de ce sujet, sujet qui en bout de ligne où PERSONNE n'en sort satisfait, ça canalise beaucoup d'énergie, énergie qui pourrait être mise ailleurs.
Dernière modification par GI.Joe le sam. févr. 19, 2011 12:37 pm, modifié 1 fois.
Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
GI.Joe a écrit : [...]
Il y a, je crois, une grande différence entre une démonstration de danses rituelles aux olympiques vs une prière dans un conseil municipal. Ceux qui souhaitent la disparation de la prière ne souhaitent pas automatiquement voir disparaitre les signes religieux qui ont fait le Québec : ils ne veulent juste plus voir mélanger politique et religion. Il ne s'agit pas d'effacer notre passé mais bien de se donner des outils et des moyens équitables pour façonner notre avenir.
Le maire est un entêté qui s'imagine tout seul dans son coin. Il s'imagine être un sauveur et pense que ça va lui acheter son paradis au ciel et des votes sur terre. La réalité est que nous avons de plus en plus d'immigrants qui arrivent ici avec d'autres croyances, et là, dans sa façon de faire, il polarise le débat, il crée de la dissension. Inutilement.
Pour ma part, une de mes raisons de voir disparaitre la prière, bien que je conçoive que ça ne se réalise pas du jour au lendemain, est justement cette raison, de ne pas mélanger politique et religion. On ne sait jamais quand une décision politique va se prendre de façon arbitraire basée sur une idéologie religieuse. Qu'on prenne comme exemple justement comment la situation internationale actuelle où dans presque tous les conflits, l'islam, le catholicisme et le judaisme sont impliqués. De voir au niveau fédéral de notre pays, des groupes lobbystes religieux être si près du gouvernement, moi ça me dérange.
Et l'autre raison que je vois est justement, à force de débattre et de re-débattre de ce sujet, sujet qui en bout de ligne où PERSONNE n'en sort satisfait, ça canalise beaucoup d'énergie, énergie qui pourrait être mise ailleurs.


Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Une nation et son crucifix
Louise Mailloux - Professeure de philosophie
19 février 2011 Éthique et religion
Avec la décision du maire de Saguenay, Jean Tremblay, d'en appeler du jugement du Tribunal des droits de la personne lui ordonnant de mettre fin à la récitation de la prière lors des assemblées publiques du conseil municipal ainsi que de devoir retirer tout symbole religieux de la salle du conseil, un bras de fer vient de s'engager entre lui et le Mouvement laïque québécois (MLQ).
Mais plus importante encore est sa décision de lancer une campagne de souscription à l'échelle du Québec pour financer cet appel, espérant ainsi y impliquer l'ensemble des Québécois et relancer le débat des accommodements raisonnables non pas sur le terrain de la laïcité, mais plutôt sur celui de l'identité, un thème que le MLQ a toujours craint comme la peste. Si depuis ce jugement, les canons du MLQ étaient pointés en direction du Parlement, le château fort du crucifix, il leur faudra maintenant attendre avant d'allumer la mèche parce que, pour l'instant, c'est tout le Québec qui risque de s'enflammer. Pour devinez quoi? Le crucifix du Parlement!
Comment expliquer qu'il soit si difficile de retirer ce symbole religieux de l'enceinte du Parlement? Et pourquoi diable ce crucifix de Duplessis qui était tombé dans l'oubli revient-il nous hanter? Comment expliquer que l'on se soit découvert un attachement soudain pour un symbole qui, il n'y a pas si longtemps, encore croupissait dans la boule à mites et laissait tout le monde indifférent?
La laïcité ouverte selon Bouchard-Taylor
Il faut se rappeler que le retrait du crucifix de l'Assemblée nationale de même que l'abandon par les conseils municipaux de la récitation de la prière aux assemblées publiques et l'autorisation du kirpan et autres signes religieux pour la plupart des agents de l'État figuraient parmi les recommandations des commissaires au chapitre de la laïcité. Retirer le crucifix de nos institutions et y permettre le voile, la kippa, la croix, le turban et le kirpan, c'est la laïcité ouverte selon Bouchard-Taylor. Une laïcité multiculturelle qui renferme tous les ingrédients pour transformer celle-ci en une question identitaire explosive. Avoir à sortir de chez soi et y laisser entrer les autres. Être chassés de Rome alors que c'est nous, les Romains!
«Quand dans notre province, nous sommes incapables de faire une prière, je ne vois pas pourquoi on accepterait le kirpan.» Ce commentaire glané sur le Web traduit fort justement un sentiment que partagent bien des Québécois depuis la commission Bouchard-Taylor. C'est un cri du coeur qui, dans une grande simplicité, exprime le refus de cette laïcité ouverte et l'attachement d'un peuple à sa mémoire et à son identité. Pour l'étouffer, on a qualifié ce sentiment de crispation identitaire, de doute de soi et de peur de l'Autre, de racisme et de xénophobie. La litanie d'injures que les journaux anglophones ne manquent pas de rappeler chaque fois qu'au Québec, il est question de religion.
Il n'en fallait pas plus pour que notre crucifix prenne du galon, et de religieux quasi insignifiant qu'il était, il se transforme soudainement en symbole national. C'est d'ailleurs le message que nos députés ont envoyé à tout le Québec le jour même du dépôt du rapport Bouchard-Taylor, en s'empressant de voter dans la plus grande unanimité pour le maintien du crucifix au Salon bleu de l'Assemblée nationale. Au diable la laïcité ouverte, après tout, nous sommes les Romains! C'est vous dire comme les Jean Tremblay étaient nombreux dans cette salle.
Emblème politique
Depuis Bouchard-Taylor, ce crucifix qui trône au-dessus du siège du président de l'Assemblée a pris de l'enflure pour devenir l'emblème politique d'une nation qui a toujours refusé le multiculturalisme «canadian», refusant d'être ravalée au rang d'une quelconque minorité. Bien davantage qu'un symbole religieux, sa sémantique s'inscrit dans le prolongement de Meech, de 1982 et du rapatriement unilatéral de la Constitution en ce qu'elle exprime le refus manifeste d'être considérée comme une minorité culturelle à l'intérieur du Canada et un groupe ethnoculturel majoritaire dans sa province, tel qu'il est écrit dans le rapport Bouchard-Taylor. Parce que nulle part dans ce rapport, les Québécois ne sont reconnus comme une nation.
C'est ce refus du mépris de soi par tous les Bouchard-Taylor de ce monde qui se cristallise dans ce maudit crucifix auquel aucun parti politique n'ose toucher, à part bien évidemment Québec solidaire, qui défend une laïcité multiculturelle B-T, conforté par l'appui du grand défenseur des accommodements religieux, notre bien-aimé Julius Grey.
Jean Tremblay: une création de Bouchard-Taylor
On se trompe en pensant que le problème, c'est le maire de Saguenay, sa personnalité, son entêtement, ses lubies, sa cravate, etc. Le maire de Saguenay, pas si fou qu'on le pense, ne fait que «surfer» sur une vague de fond qui agite le Québec depuis plusieurs années. Un vaste mécontentement dû à des jugements imposés par une Cour suprême qui carbure au multiculturalisme et que le rapport Bouchard-Taylor a renforcé par sa défense de la laïcité ouverte.
Le véritable problème n'est pas Jean Tremblay mais bien notre dépendance à l'égard de ces jugements de la Cour suprême, tout comme notre grande naïveté à réclamer l'application du rapport Bouchard-Taylor, un rapport qui met tout en oeuvre pour imposer le multireligieux et reconfessionnaliser notre espace civique, convertissant nos institutions en véritables passoires pour les religions.
Que faire de ce crucifix ostentatoire?
Il faut l'enlever et ne rien mettre d'autre à la place. Pour être cohérent avec les principes laïques qui supposent la séparation du politique et du religieux et la neutralité de l'État. Refuser la laïcité ouverte et compléter la laïcisation que nous avons commencée en interdisant tous les signes religieux. En clair, cela veut dire pas de croix, pas de kirpan, pas de turban, pas de kippa et pas de voile dans nos institutions publiques. Défendre une laïcité universaliste, authentique et exigeante, qui accorde à tous les mêmes droits et n'accorde à aucun un quelconque privilège. Aurons-nous ce courage une fois au moins dans notre vie?
Bien davantage que notre patrimoine et notre passé, ce crucifix par sa charge politique est devenu notre présent le plus sensible. Ne le laissons pas devenir le symbole d'un refuge, celui d'une nation qui tarde à se mettre au monde...
http://www.ledevoir.com/societe/ethique ... n-crucifix" onclick="window.open(this.href);return false;
Louise Mailloux - Professeure de philosophie
19 février 2011 Éthique et religion
Avec la décision du maire de Saguenay, Jean Tremblay, d'en appeler du jugement du Tribunal des droits de la personne lui ordonnant de mettre fin à la récitation de la prière lors des assemblées publiques du conseil municipal ainsi que de devoir retirer tout symbole religieux de la salle du conseil, un bras de fer vient de s'engager entre lui et le Mouvement laïque québécois (MLQ).
Mais plus importante encore est sa décision de lancer une campagne de souscription à l'échelle du Québec pour financer cet appel, espérant ainsi y impliquer l'ensemble des Québécois et relancer le débat des accommodements raisonnables non pas sur le terrain de la laïcité, mais plutôt sur celui de l'identité, un thème que le MLQ a toujours craint comme la peste. Si depuis ce jugement, les canons du MLQ étaient pointés en direction du Parlement, le château fort du crucifix, il leur faudra maintenant attendre avant d'allumer la mèche parce que, pour l'instant, c'est tout le Québec qui risque de s'enflammer. Pour devinez quoi? Le crucifix du Parlement!
Comment expliquer qu'il soit si difficile de retirer ce symbole religieux de l'enceinte du Parlement? Et pourquoi diable ce crucifix de Duplessis qui était tombé dans l'oubli revient-il nous hanter? Comment expliquer que l'on se soit découvert un attachement soudain pour un symbole qui, il n'y a pas si longtemps, encore croupissait dans la boule à mites et laissait tout le monde indifférent?
La laïcité ouverte selon Bouchard-Taylor
Il faut se rappeler que le retrait du crucifix de l'Assemblée nationale de même que l'abandon par les conseils municipaux de la récitation de la prière aux assemblées publiques et l'autorisation du kirpan et autres signes religieux pour la plupart des agents de l'État figuraient parmi les recommandations des commissaires au chapitre de la laïcité. Retirer le crucifix de nos institutions et y permettre le voile, la kippa, la croix, le turban et le kirpan, c'est la laïcité ouverte selon Bouchard-Taylor. Une laïcité multiculturelle qui renferme tous les ingrédients pour transformer celle-ci en une question identitaire explosive. Avoir à sortir de chez soi et y laisser entrer les autres. Être chassés de Rome alors que c'est nous, les Romains!
«Quand dans notre province, nous sommes incapables de faire une prière, je ne vois pas pourquoi on accepterait le kirpan.» Ce commentaire glané sur le Web traduit fort justement un sentiment que partagent bien des Québécois depuis la commission Bouchard-Taylor. C'est un cri du coeur qui, dans une grande simplicité, exprime le refus de cette laïcité ouverte et l'attachement d'un peuple à sa mémoire et à son identité. Pour l'étouffer, on a qualifié ce sentiment de crispation identitaire, de doute de soi et de peur de l'Autre, de racisme et de xénophobie. La litanie d'injures que les journaux anglophones ne manquent pas de rappeler chaque fois qu'au Québec, il est question de religion.
Il n'en fallait pas plus pour que notre crucifix prenne du galon, et de religieux quasi insignifiant qu'il était, il se transforme soudainement en symbole national. C'est d'ailleurs le message que nos députés ont envoyé à tout le Québec le jour même du dépôt du rapport Bouchard-Taylor, en s'empressant de voter dans la plus grande unanimité pour le maintien du crucifix au Salon bleu de l'Assemblée nationale. Au diable la laïcité ouverte, après tout, nous sommes les Romains! C'est vous dire comme les Jean Tremblay étaient nombreux dans cette salle.
Emblème politique
Depuis Bouchard-Taylor, ce crucifix qui trône au-dessus du siège du président de l'Assemblée a pris de l'enflure pour devenir l'emblème politique d'une nation qui a toujours refusé le multiculturalisme «canadian», refusant d'être ravalée au rang d'une quelconque minorité. Bien davantage qu'un symbole religieux, sa sémantique s'inscrit dans le prolongement de Meech, de 1982 et du rapatriement unilatéral de la Constitution en ce qu'elle exprime le refus manifeste d'être considérée comme une minorité culturelle à l'intérieur du Canada et un groupe ethnoculturel majoritaire dans sa province, tel qu'il est écrit dans le rapport Bouchard-Taylor. Parce que nulle part dans ce rapport, les Québécois ne sont reconnus comme une nation.
C'est ce refus du mépris de soi par tous les Bouchard-Taylor de ce monde qui se cristallise dans ce maudit crucifix auquel aucun parti politique n'ose toucher, à part bien évidemment Québec solidaire, qui défend une laïcité multiculturelle B-T, conforté par l'appui du grand défenseur des accommodements religieux, notre bien-aimé Julius Grey.
Jean Tremblay: une création de Bouchard-Taylor
On se trompe en pensant que le problème, c'est le maire de Saguenay, sa personnalité, son entêtement, ses lubies, sa cravate, etc. Le maire de Saguenay, pas si fou qu'on le pense, ne fait que «surfer» sur une vague de fond qui agite le Québec depuis plusieurs années. Un vaste mécontentement dû à des jugements imposés par une Cour suprême qui carbure au multiculturalisme et que le rapport Bouchard-Taylor a renforcé par sa défense de la laïcité ouverte.
Le véritable problème n'est pas Jean Tremblay mais bien notre dépendance à l'égard de ces jugements de la Cour suprême, tout comme notre grande naïveté à réclamer l'application du rapport Bouchard-Taylor, un rapport qui met tout en oeuvre pour imposer le multireligieux et reconfessionnaliser notre espace civique, convertissant nos institutions en véritables passoires pour les religions.
Que faire de ce crucifix ostentatoire?
Il faut l'enlever et ne rien mettre d'autre à la place. Pour être cohérent avec les principes laïques qui supposent la séparation du politique et du religieux et la neutralité de l'État. Refuser la laïcité ouverte et compléter la laïcisation que nous avons commencée en interdisant tous les signes religieux. En clair, cela veut dire pas de croix, pas de kirpan, pas de turban, pas de kippa et pas de voile dans nos institutions publiques. Défendre une laïcité universaliste, authentique et exigeante, qui accorde à tous les mêmes droits et n'accorde à aucun un quelconque privilège. Aurons-nous ce courage une fois au moins dans notre vie?
Bien davantage que notre patrimoine et notre passé, ce crucifix par sa charge politique est devenu notre présent le plus sensible. Ne le laissons pas devenir le symbole d'un refuge, celui d'une nation qui tarde à se mettre au monde...
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Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
J'ai trouvé très intéressant le texte de Jacques Brassard.
Merci .anthurium. de l'avoir mis ici, je l'avais manqué.
Merci .anthurium. de l'avoir mis ici, je l'avais manqué.

- NainDeJardin
- Immortel du Domaine
- Messages : 19559
- Inscription : jeu. oct. 30, 2003 1:00 am
Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Je trouve ça un peu contradictoire qu'il défende le droit au respect en ne respectant pas les autres en imposant ses croyances personnelles... Perso, une prière qu'elle soit catholique, autochtone, musulmane, au bonhomme Pitsburry, n'a pas sa place dans un conseil municipal.mllecoconut a écrit : [...]
Je n'ai pas l'impression qu'il perd son temps. Finalement, il défend beaucoup plus qu'une petite prière. Il défend le droit au respect. Dans son discours M. Tremblay a fait une comparaison du respect que les élus ont manifesté lors des prières autochtones. Bel exemple qui fait réaliser comment la société semble distribuer son respect "à la carte" Des fois oui, des fois non.

Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Mais en même temps, c'est quelque peu utopique de croire qu'il serait vraiment possible de séparer totalement la politique de la religion. Le politicien, quand il arrive au travail, il arrive aussi avec ses convictions et ses idéaux. C'est donc bien possible que certains de ces idéaux lui viennent de ses croyances religieuses. De retirer du domaine public toute manifestation religieuse ne va que cacher la religion, mais les gens vont tout de même continuer à agir de la même façon.GI.Joe a écrit : [...]
Il y a, je crois, une grande différence entre une démonstration de danses rituelles aux olympiques vs une prière dans un conseil municipal. Ceux qui souhaitent la disparation de la prière ne souhaitent pas automatiquement voir disparaitre les signes religieux qui ont fait le Québec : ils ne veulent juste plus voir mélanger politique et religion. Il ne s'agit pas d'effacer notre passé mais bien de se donner des outils et des moyens équitables pour façonner notre avenir.
Le maire est un entêté qui s'imagine tout seul dans son coin. Il s'imagine être un sauveur et pense que ça va lui acheter son paradis au ciel et des votes sur terre. La réalité est que nous avons de plus en plus d'immigrants qui arrivent ici avec d'autres croyances, et là, dans sa façon de faire, il polarise le débat, il crée de la dissension. Inutilement.
Pour ma part, une de mes raisons de voir disparaitre la prière, bien que je conçoive que ça ne se réalise pas du jour au lendemain, est justement cette raison, de ne pas mélanger politique et religion. On ne sait jamais quand une décision politique va se prendre de façon arbitraire basée sur une idéologie religieuse. Qu'on prenne comme exemple justement comment la situation internationale actuelle où dans presque tous les conflits, l'islam, le catholicisme et le judaisme sont impliqués. De voir au niveau fédéral de notre pays, des groupes lobbystes religieux être si près du gouvernement, moi ça me dérange.
Et l'autre raison que je vois est justement, à force de débattre et de re-débattre de ce sujet, sujet qui en bout de ligne où PERSONNE n'en sort satisfait, ça canalise beaucoup d'énergie, énergie qui pourrait être mise ailleurs.
Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Zarmela a écrit : [...]
Mais en même temps, c'est quelque peu utopique de croire qu'il serait vraiment possible de séparer totalement la politique de la religion. Le politicien, quand il arrive au travail, il arrive aussi avec ses convictions et ses idéaux. C'est donc bien possible que certains de ces idéaux lui viennent de ses croyances religieuses. De retirer du domaine public toute manifestation religieuse ne va que cacher la religion, mais les gens vont tout de même continuer à agir de la même façon.
Le problème est qu'un maire ne décide pas pour lui-même seulement, mais avec son conseil et pour les citoyens.... quand ton conseil à un malaise... et quand les citoyens que tu représentent aussi.... y'a un problème...
Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Oui, je comprends, mais je parlais pour la politique en général. J'avais davantage en tête la politique fédérale en répondant à l'exemple de GI.Joe.Placeress a écrit : [...]
Le problème est qu'un maire ne décide pas pour lui-même seulement, mais avec son conseil et pour les citoyens.... quand ton conseil à un malaise... et quand les citoyens que tu représentent aussi.... y'a un problème...
Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
C'est vrai ça n'empêche rien, le politicien a ses convictions, il croit en JC, au pétrole, aux intérêts de ses amis, etc. Sauf qu'il ne peut pas utiliser ses croyances comme arguments.Zarmela a écrit : [...]
Mais en même temps, c'est quelque peu utopique de croire qu'il serait vraiment possible de séparer totalement la politique de la religion. Le politicien, quand il arrive au travail, il arrive aussi avec ses convictions et ses idéaux. C'est donc bien possible que certains de ces idéaux lui viennent de ses croyances religieuses. De retirer du domaine public toute manifestation religieuse ne va que cacher la religion, mais les gens vont tout de même continuer à agir de la même façon.
Dernière modification par GI.Joe le sam. févr. 19, 2011 2:44 pm, modifié 1 fois.
Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Je suis très mitigée concernant notre "ti-Jean là là"...
Premièrement, moi aussi je trouve ca stupide son entêtement, mais en même temps je suis du même avis que Jacques Brassard et MMe Louise Mailloux quand elle dit et je la cite :
"On se trompe en pensant que le problème, c'est le maire de Saguenay, sa personnalité, son entêtement, ses lubies, sa cravate, etc. Le maire de Saguenay, pas si fou qu'on le pense, ne fait que «surfer» sur une vague de fond qui agite le Québec depuis plusieurs années. Un vaste mécontentement dû à des jugements imposés par une Cour suprême qui carbure au multiculturalisme et que le rapport Bouchard-Taylor a renforcé par sa défense de la laïcité ouverte.
Le véritable problème n'est pas Jean Tremblay mais bien notre dépendance à l'égard de ces jugements de la Cour suprême, tout comme notre grande naïveté à réclamer l'application du rapport Bouchard-Taylor, un rapport qui met tout en oeuvre pour imposer le multireligieux et reconfessionnaliser notre espace civique, convertissant nos institutions en véritables passoires pour les religions "
______________
Voilà, ca transpose bien mon état d'esprit !
Premièrement, moi aussi je trouve ca stupide son entêtement, mais en même temps je suis du même avis que Jacques Brassard et MMe Louise Mailloux quand elle dit et je la cite :
"On se trompe en pensant que le problème, c'est le maire de Saguenay, sa personnalité, son entêtement, ses lubies, sa cravate, etc. Le maire de Saguenay, pas si fou qu'on le pense, ne fait que «surfer» sur une vague de fond qui agite le Québec depuis plusieurs années. Un vaste mécontentement dû à des jugements imposés par une Cour suprême qui carbure au multiculturalisme et que le rapport Bouchard-Taylor a renforcé par sa défense de la laïcité ouverte.
Le véritable problème n'est pas Jean Tremblay mais bien notre dépendance à l'égard de ces jugements de la Cour suprême, tout comme notre grande naïveté à réclamer l'application du rapport Bouchard-Taylor, un rapport qui met tout en oeuvre pour imposer le multireligieux et reconfessionnaliser notre espace civique, convertissant nos institutions en véritables passoires pour les religions "
______________
Voilà, ca transpose bien mon état d'esprit !
Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Est-ce les imposer que de leur accorder primauté? Comme il a été écrit dans un texte, pourquoi ou comment les convictions des non-croyants aurait-elles primauté sur celles des croyants?NainDeJardin a écrit : [...]
Je trouve ça un peu contradictoire qu'il défende le droit au respect en ne respectant pas les autres en imposant ses croyances personnelles... Perso, une prière qu'elle soit catholique, autochtone, musulmane, au bonhomme Pitsburry, n'a pas sa place dans un conseil municipal.
Au plaisir!
«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Beppo a écrit : [...]
Est-ce les imposer que de leur accorder primauté? Comme il a été écrit dans un texte, pourquoi ou comment les convictions des non-croyants aurait-elles primauté sur celles des croyants?
Suivant cette logique alors... pourquoi imposer une coutume chrétienne qui aurait primauté sur une coutume islamique, protestantisme, bouddhisme... ça peut aller loin justement... rien n'indique nul part que l'on doit respecter la religion chrétienne.. donc, ça ouvre la porte à tabarouette.....
Comme j'ai dis ailleurs... le jour où l'on doit débattre du fait qu'une prière à Alla est faite dans un conseil politique x ou y.... y'a pas grand monde qui vont argumenter pour la maintenir à mon avis ..
Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Crucifiement
Denise Bombardier
Le Devoir
samedi 19 février 2011
Il existe donc au Québec des martyrs de la non-croyance qui souffrent de l’exposition de crucifix au point d’en éprouver de tels malaises qu’ils recourent au tribunal des droits de la personne afin que celui-ci leur permette de retrouver leur quiétude. Ainsi, l’histoire abracadabrante du conseil municipal de Saguenay menée tambour battant par un maire Tremblay, ennemi des laïcs fondamentalistes qui lui ressemblent tant. En effet, rien n’est plus semblable que des fondamentalistes de tout acabit.
Réglons d’abord le cas du maire Jean Tremblay, dont la combativité religieuse l’amène à nier la réalité actuelle du Québec. La prière ostentatoire ne convient plus aux réunions des conseils municipaux, et il serait inoffensif et respectueux de la remplacer par un moment de silence éloquent où chacun s’adresserait à Dieu, à Yahvé, à Allah, à Vishnou ou à sa propre mère. Sur ce terrain religieux, les provocateurs sont toujours séditieux alors que seule la modération mène à la paix sociale.
Qui eût cru qu’un jour le crucifix exposé plongerait des incroyants dans les mêmes transes que celles qu’il a de tout temps provoquées chez les hystériques mystiques, mais en mode négatif ? Les zélotes de la laïcité souhaiteraient le retour d’un catholicisme revendicatif qu’ils n’agiraient pas autrement. Par leur extrémisme où transpirent le rejet, le ressentiment et le mépris de la religion, ils appellent à une mobilisation inutile. Et avant tout, ils revêtent les oripeaux des éradicateurs des symboles culturels de notre histoire.
Il faut, à ce sujet, affirmer bien haut que l’identité québécoise est indissociable des valeurs qui l’ont construite. Remettre à zéro les compteurs de l’Histoire est l’apanage des barbares. Le Québec a baigné dans la culture religieuse, qui l’a tour à tour modelé, inspiré, construit, contraint, blessé, ému et révélé. Toute cause transformée en absolu s’éloigne de la réalité et mène à l’injustice et à la discrimination. Et lorsque des tribunaux sont incapables de faire cette distinction, ils deviennent eux-mêmes instrumentalisés.
Et dans le jugement au sujet du conseil municipal de Saguenay, le tribunal avait à choisir entre le droit des croyants (majoritaires) et celui des non-croyants (minoritaires). Pourquoi cette tendance à privilégier les non-croyants, leur reconnaissant de facto plus de légitimité qu’aux croyants ? L’accommodement raisonnable ne peut pas s’exercer dans un seul sens, comme les multiples exemples au cours des années ont été à même de nous le faire constater.
La laïcité de l’État qu’appuie la majorité des Québécois et qui tend à devenir une des caractéristiques de notre nouvelle identité serait intolérable si elle signifiait la disparition des symboles de notre patrimoine. Le jour où la croix du Mont-Royal s’éteindra par un ordre de cour afin de répondre aux desiderata des laïcats antireligieux, nous serons atteints au coeur et la cécité culturelle nous guettera.
Le débat sur la laïcité, avec ses tentatives d’arracher les crucifix et autres signes religieux du paysage, est marqué aussi par l’incapacité de plusieurs à faire la paix avec les tourments d’une éducation religieuse déficiente, bornée et étouffante. Il faut noter que les enseignements de l’Église ne nous ont pas empêchés de jeter par-dessus bord les chapelets, les missels, la pratique religieuse et le péché mortel. Pourquoi faudrait-il s’acharner sur le patrimoine culturel religieux qui nous a aussi formé l’esprit, nous a enseigné le respect de notre langue, l’amour du prochain et le sens du sacré, sans lesquels nous n’aurions pu nous émanciper et mettre de l’avant les valeurs collectives transformées en identité nationale ?
Quand cesserons-nous, donc, de nous autoflageller de la sorte ? Quelles menaces font donc peser sur notre avenir les églises, les calvaires et les croix de chemin de nos campagnes et la toponymie religieuse ?
N’est-ce pas là d’inutiles combats ? Comment expliquer sinon par le retour du refoulé pour faire référence à Freud cet acharnement sous forme de poursuites judiciaires plus frivoles qu’essentielles ?
La laïcité de l’État s’impose, mais ne peut apparaître comme l’ennemi de notre passé. La reconnaissance de la pluralité de croyances et d’opinions si chère à notre modernité ne permet pas d’ignorer la sensibilité majoritaire qu’on doit se faire un devoir de ne pas exacerber. Les nouveaux clercs de la laïcité fondamentaliste sont souvent des anticléricaux qui n’ont plus de cibles à viser, l’Église d’aujourd’hui ayant perdu tout pouvoir et toute considération au sein d’une partie importante de la population. Il n’y a qu’une cause qui peut nous rassembler et c’est celle de la laïcité dans le respect de la mémoire collective dont le crucifix devient ainsi un rappel culturel. Dans cette optique, peu importe alors que cela déplaise à certains qui n’ont qu’à se fermer les yeux.
http://www.ledevoir.com/societe/ethique ... ucifiement" onclick="window.open(this.href);return false;
Denise Bombardier
Le Devoir
samedi 19 février 2011
Il existe donc au Québec des martyrs de la non-croyance qui souffrent de l’exposition de crucifix au point d’en éprouver de tels malaises qu’ils recourent au tribunal des droits de la personne afin que celui-ci leur permette de retrouver leur quiétude. Ainsi, l’histoire abracadabrante du conseil municipal de Saguenay menée tambour battant par un maire Tremblay, ennemi des laïcs fondamentalistes qui lui ressemblent tant. En effet, rien n’est plus semblable que des fondamentalistes de tout acabit.
Réglons d’abord le cas du maire Jean Tremblay, dont la combativité religieuse l’amène à nier la réalité actuelle du Québec. La prière ostentatoire ne convient plus aux réunions des conseils municipaux, et il serait inoffensif et respectueux de la remplacer par un moment de silence éloquent où chacun s’adresserait à Dieu, à Yahvé, à Allah, à Vishnou ou à sa propre mère. Sur ce terrain religieux, les provocateurs sont toujours séditieux alors que seule la modération mène à la paix sociale.
Qui eût cru qu’un jour le crucifix exposé plongerait des incroyants dans les mêmes transes que celles qu’il a de tout temps provoquées chez les hystériques mystiques, mais en mode négatif ? Les zélotes de la laïcité souhaiteraient le retour d’un catholicisme revendicatif qu’ils n’agiraient pas autrement. Par leur extrémisme où transpirent le rejet, le ressentiment et le mépris de la religion, ils appellent à une mobilisation inutile. Et avant tout, ils revêtent les oripeaux des éradicateurs des symboles culturels de notre histoire.
Il faut, à ce sujet, affirmer bien haut que l’identité québécoise est indissociable des valeurs qui l’ont construite. Remettre à zéro les compteurs de l’Histoire est l’apanage des barbares. Le Québec a baigné dans la culture religieuse, qui l’a tour à tour modelé, inspiré, construit, contraint, blessé, ému et révélé. Toute cause transformée en absolu s’éloigne de la réalité et mène à l’injustice et à la discrimination. Et lorsque des tribunaux sont incapables de faire cette distinction, ils deviennent eux-mêmes instrumentalisés.
Et dans le jugement au sujet du conseil municipal de Saguenay, le tribunal avait à choisir entre le droit des croyants (majoritaires) et celui des non-croyants (minoritaires). Pourquoi cette tendance à privilégier les non-croyants, leur reconnaissant de facto plus de légitimité qu’aux croyants ? L’accommodement raisonnable ne peut pas s’exercer dans un seul sens, comme les multiples exemples au cours des années ont été à même de nous le faire constater.
La laïcité de l’État qu’appuie la majorité des Québécois et qui tend à devenir une des caractéristiques de notre nouvelle identité serait intolérable si elle signifiait la disparition des symboles de notre patrimoine. Le jour où la croix du Mont-Royal s’éteindra par un ordre de cour afin de répondre aux desiderata des laïcats antireligieux, nous serons atteints au coeur et la cécité culturelle nous guettera.
Le débat sur la laïcité, avec ses tentatives d’arracher les crucifix et autres signes religieux du paysage, est marqué aussi par l’incapacité de plusieurs à faire la paix avec les tourments d’une éducation religieuse déficiente, bornée et étouffante. Il faut noter que les enseignements de l’Église ne nous ont pas empêchés de jeter par-dessus bord les chapelets, les missels, la pratique religieuse et le péché mortel. Pourquoi faudrait-il s’acharner sur le patrimoine culturel religieux qui nous a aussi formé l’esprit, nous a enseigné le respect de notre langue, l’amour du prochain et le sens du sacré, sans lesquels nous n’aurions pu nous émanciper et mettre de l’avant les valeurs collectives transformées en identité nationale ?
Quand cesserons-nous, donc, de nous autoflageller de la sorte ? Quelles menaces font donc peser sur notre avenir les églises, les calvaires et les croix de chemin de nos campagnes et la toponymie religieuse ?
N’est-ce pas là d’inutiles combats ? Comment expliquer sinon par le retour du refoulé pour faire référence à Freud cet acharnement sous forme de poursuites judiciaires plus frivoles qu’essentielles ?
La laïcité de l’État s’impose, mais ne peut apparaître comme l’ennemi de notre passé. La reconnaissance de la pluralité de croyances et d’opinions si chère à notre modernité ne permet pas d’ignorer la sensibilité majoritaire qu’on doit se faire un devoir de ne pas exacerber. Les nouveaux clercs de la laïcité fondamentaliste sont souvent des anticléricaux qui n’ont plus de cibles à viser, l’Église d’aujourd’hui ayant perdu tout pouvoir et toute considération au sein d’une partie importante de la population. Il n’y a qu’une cause qui peut nous rassembler et c’est celle de la laïcité dans le respect de la mémoire collective dont le crucifix devient ainsi un rappel culturel. Dans cette optique, peu importe alors que cela déplaise à certains qui n’ont qu’à se fermer les yeux.
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Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Pour une fois, je suis à 100% d'accord avec Denise Bombardier et j'aime beaucoup les nuances qu'elle apporte concernant la prière et les revendications du maire de la ville de Saguenay.
J'aimerais pouvoir exprimer ma pensée aussi bien qu'elle.
J'aimerais pouvoir exprimer ma pensée aussi bien qu'elle.

Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Zarmela a écrit : [...]
Oui, je comprends, mais je parlais pour la politique en général. J'avais davantage en tête la politique fédérale en répondant à l'exemple de GI.Joe.
Je comprend... mais perso... s'il y a un gouvernement qui me fait flipper en terme de décision vs idéologie, c'est bien la gang d'Harper... mais je comprend ton point et ce que tu penses de tout ça.

Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
Est-ce que d'ajouter mon grain de sel à tous ces écrits enrichira la réflexion?
Mais avant, je reconnais qu'ici tous les avis s'appuient sur une argumentation
solide dans un sens ou dans l'autre. Tous méritent d'y être pour leur pertinence.
Qu'est une société laïque?
Quels sont les pays où déjà de tels modèles existent?
Comment fonctionnent-ils?
La liberté religieuse y a-t-elle sa place?
Si je pense à la France, j'y vois un exemple de société laïque.
Historiquement, ce que mes connaissances me suggèrent , c'est que les guerres
les plus cruelles dans l'histoire de l'humanité en sont de religion quelqu'elles soient.
Très souvent religion et identité nationale se confondent.
Quand on touche à l'un, on touche à l'autre.
Tout se confond et s'entremêle.
Jusqu'à récemment, un Canadien-français et un catholique, c'était pareil.
Combien de fois disons-nous Indou plutôt qu'Indien parce que
nous confondons identité nationale et religion?
J'imagine que cette relation religion-identité nationale pourrait s'appliquer à bien
d'autres peuples et religions.
Ce que j'en comprends c'est que voilà matière à éclatement, une bombe dont la
mèche est courte et ultra sensible.
Nous, les Québécois avons cette particularité de toujours ménager la chèvre et le chou.
On peut le vérifier dans bien des domaines. Un héritage de colonisés, j'imagine.
Il y a 50 ans, on a sorti la religion des institutions et voilà qu'aujourd'hui,
c'est touche pas à ma religion, j'ai l'droit... !!!! Dans la chose publique, j'entends.
Nous étions dans une société cliricale où clergé et gouvernants marchaient main
dans la main dans le seul et unique but de s'aider mutuellement à exercer un
pouvoir terrible sur les consciences bien loin de servir les besoins du bon peuple.
La Révolution tranquille a, entre autre, servi à ça.
À faire ce ménage dans les esprits sur les pratiques Église-État, discocier le religieux et le civil.
Cela dit, ça ne rend pas la gouvernance parfaite, que non.
Mais, cela a au moins l'avantage de savoir à qui et à quoi on a affaire.
Religion et état: deux choses différentes et séparées.
Nous en sommes là au Québec. Alors, pourquoi reculer maintenant???
Dans l'exercice clair des fonctions publiques, à tous les niveaux,
ne devrait exister aucune manifestation religieuse dans ma vision de ce
qu'est une société laïque. Au fait, il est vrai que le terme laïc s'applique
avant tout dans un contexte d'Église pour nommer les non-religieux.
Je préférerais parler plutôt de société neutre ou civile.
Si nous étions encore dans une société homogène catholique, je tiendrais le même discours.
Par là, je veux simplement indiquer que mon point de vue ne se veut pas une réaction
au pluralisme religieux que nous connaissons maintenant.
Ainsi, je trouve malheureux que l'on en fasse un débat versus les accomodements
car, selon moi, voilà une mauvaise cible. On se retrouve avec: pourquoi lui et pas moi?
On n'en sortira jamais avec ce préalable. La vraie question serait plutôt:
veut-on que le religieux joue un rôle dans les décisions visant la société civile?
Un arbre de Noël sur l'esplanade de la Place Ville-Marie n'envoie aucun message
sur le rôle du religieux dans les orientations et les décisions de l'état.
Faire ostensiblement une prière religieuse à une assemblée d'un conseil
municipal au Québec aujourd'hui indique clairement que des valeurs pourraient
primer sur d'autres au moment de prendre un vote par exemple.
Bien sûr que les élus arrivent avec leurs valeurs, leurs convictions personnelles,
j'en suis, et que celles-ci les influenceront dans leur choix, j'en suis également.
L'humain n'est pas compartimenté.
Reste que d'afficher un geste religieux dans l'exercice du pouvoir civil
exprime un désir d'affirmer que les valeurs rattachées prévaleront sur toutes autres.
Et je n'aime pas ça...
Mais avant, je reconnais qu'ici tous les avis s'appuient sur une argumentation
solide dans un sens ou dans l'autre. Tous méritent d'y être pour leur pertinence.
Qu'est une société laïque?
Quels sont les pays où déjà de tels modèles existent?
Comment fonctionnent-ils?
La liberté religieuse y a-t-elle sa place?
Si je pense à la France, j'y vois un exemple de société laïque.
Historiquement, ce que mes connaissances me suggèrent , c'est que les guerres
les plus cruelles dans l'histoire de l'humanité en sont de religion quelqu'elles soient.
Très souvent religion et identité nationale se confondent.
Quand on touche à l'un, on touche à l'autre.
Tout se confond et s'entremêle.
Jusqu'à récemment, un Canadien-français et un catholique, c'était pareil.
Combien de fois disons-nous Indou plutôt qu'Indien parce que
nous confondons identité nationale et religion?
J'imagine que cette relation religion-identité nationale pourrait s'appliquer à bien
d'autres peuples et religions.
Ce que j'en comprends c'est que voilà matière à éclatement, une bombe dont la
mèche est courte et ultra sensible.
Nous, les Québécois avons cette particularité de toujours ménager la chèvre et le chou.
On peut le vérifier dans bien des domaines. Un héritage de colonisés, j'imagine.
Il y a 50 ans, on a sorti la religion des institutions et voilà qu'aujourd'hui,
c'est touche pas à ma religion, j'ai l'droit... !!!! Dans la chose publique, j'entends.
Nous étions dans une société cliricale où clergé et gouvernants marchaient main
dans la main dans le seul et unique but de s'aider mutuellement à exercer un
pouvoir terrible sur les consciences bien loin de servir les besoins du bon peuple.
La Révolution tranquille a, entre autre, servi à ça.
À faire ce ménage dans les esprits sur les pratiques Église-État, discocier le religieux et le civil.
Cela dit, ça ne rend pas la gouvernance parfaite, que non.
Mais, cela a au moins l'avantage de savoir à qui et à quoi on a affaire.
Religion et état: deux choses différentes et séparées.
Nous en sommes là au Québec. Alors, pourquoi reculer maintenant???
Dans l'exercice clair des fonctions publiques, à tous les niveaux,
ne devrait exister aucune manifestation religieuse dans ma vision de ce
qu'est une société laïque. Au fait, il est vrai que le terme laïc s'applique
avant tout dans un contexte d'Église pour nommer les non-religieux.
Je préférerais parler plutôt de société neutre ou civile.
Si nous étions encore dans une société homogène catholique, je tiendrais le même discours.
Par là, je veux simplement indiquer que mon point de vue ne se veut pas une réaction
au pluralisme religieux que nous connaissons maintenant.
Ainsi, je trouve malheureux que l'on en fasse un débat versus les accomodements
car, selon moi, voilà une mauvaise cible. On se retrouve avec: pourquoi lui et pas moi?
On n'en sortira jamais avec ce préalable. La vraie question serait plutôt:
veut-on que le religieux joue un rôle dans les décisions visant la société civile?
Un arbre de Noël sur l'esplanade de la Place Ville-Marie n'envoie aucun message
sur le rôle du religieux dans les orientations et les décisions de l'état.
Faire ostensiblement une prière religieuse à une assemblée d'un conseil
municipal au Québec aujourd'hui indique clairement que des valeurs pourraient
primer sur d'autres au moment de prendre un vote par exemple.
Bien sûr que les élus arrivent avec leurs valeurs, leurs convictions personnelles,
j'en suis, et que celles-ci les influenceront dans leur choix, j'en suis également.
L'humain n'est pas compartimenté.
Reste que d'afficher un geste religieux dans l'exercice du pouvoir civil
exprime un désir d'affirmer que les valeurs rattachées prévaleront sur toutes autres.
Et je n'aime pas ça...
Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
À un moment donné, c'est de savoir où ça va s'arrêter. Pour la prière, pas de problème, je comprends. Mais là, le jugement rajoute autre chose : le retrait des symboles religieux.
Je regarde le drapeau du Québec dans la signature de Jannic et j'y vois une croix. Devra-t-on changer le drapeau? Et que va-t-on faire avec la fête de Saint-Jean-Baptiste?
C'est ce côté absurde là qui me dérange. On en est rendu à faire des procès pour une croix et une statue. Et suffit d'une seule plainte d'une seule personne se disant offensée pour que tous doivent se plier à sa demande.
Le mieux serait que tout le monde mette du sien pour ne pas créer des tensions inutiles, autant du bord des catholiques, que des croyants appartenant à une autre religion, que des non-croyants. Mais là, j'ai souvent l'impression que c'est toujours à un seul groupe qu'on demande de faire des concessions.
Je regarde le drapeau du Québec dans la signature de Jannic et j'y vois une croix. Devra-t-on changer le drapeau? Et que va-t-on faire avec la fête de Saint-Jean-Baptiste?
C'est ce côté absurde là qui me dérange. On en est rendu à faire des procès pour une croix et une statue. Et suffit d'une seule plainte d'une seule personne se disant offensée pour que tous doivent se plier à sa demande.
Le mieux serait que tout le monde mette du sien pour ne pas créer des tensions inutiles, autant du bord des catholiques, que des croyants appartenant à une autre religion, que des non-croyants. Mais là, j'ai souvent l'impression que c'est toujours à un seul groupe qu'on demande de faire des concessions.
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Re: Le maire de Saguenay poursuit sa croisade
C'est un plaisir!Zarmela a écrit : J'ai trouvé très intéressant le texte de Jacques Brassard.
Merci .anthurium. de l'avoir mis ici, je l'avais manqué.
Prière et chant religieux
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