L'ex-conjointe de Gilbert Rozon aurait été agressée sexuellement à répétition
La fille de l'humoriste Jean-Guy Moreau a témoigné dans le cadre du procès civil opposant neuf femmes, dont sa sœur, à Gilbert Rozon.
L’ex-conjointe de Gilbert Rozon, la fille de l’humoriste Jean-Guy Moreau, a témoigné avoir été violée à répétition et droguée à son insu par son «grand amour» de l’époque.
«Il n’y a pas si longtemps, tout ça était bien normal, bien correct. Sauf que ce n’était ni normal ni correct», a laissé tomber Véronique Moreau mardi matin au palais de justice de Montréal.
Elle venait témoigner de faits similaires dans le cadre du procès civil opposant neuf femmes, dont sa sœur Sophie Moreau, à l’ex-magnat de l’humour. Elle ne poursuit toutefois pas Gilbert Rozon.
Véronique Moreau avait seulement 17 ans lorsqu’elle a entamé sa relation avec le fondateur de Juste pour rire en 1989. Gilbert Rozon était alors âgé de 34 ans.
Elle l’avait connu quelques années auparavant grâce à son père, Jean-Guy Moreau, qui avait animé le premier gala Juste pour rire.
Leur première relation était un «grand amour», «une grande vague passionnelle» et «un rêve de princesse», a-t-elle témoigné.
Pendant cette période, sa sœur Sophie Moreau lui avait avoué avoir été agressée par Gilbert Rozon, ce qu’il avait nié et qu’il nie toujours.
«J’ai choisi de croire ça parce que c’est ce qui m’arrangeait, je voulais protéger mon amour», a révélé Véronique Moreau, précisant ne pas avoir été «la grande sœur qu’elle aurait aimé être».
Viols
Mais quelque temps après leur rupture, Gilbert Rozon aurait «tenté de la violer» chez lui.
«La seule façon que je trouve pour qu’il cesse est de hurler dans son tympan», a-t-elle mentionné.
Véronique Moreau et Gilbert Rozon se sont retrouvés en 1997, à Paris. Pendant quatre ans, elle se serait fait réveiller presque toutes les nuits par l’ex-magnat de l’humour qui la pénétrait.
«J’ai réalisé assez récemment que ce n’était pas normal», a souligné celle qui a occupé différentes fonctions chez Juste pour rire à cette époque.
Mme Moreau a également témoigné avoir été violemment agressée sexuellement lors d’une soirée qui avait commencé «sous l’effet d’un jeu».
«Il agissait comme si je n’étais pas là. Je ne reconnaissais plus qui était avec moi dans le lit», s’est-elle remémorée 25 ans plus tard.
À la fin de ce «viol» qui lui a paru interminable, Gilbert Rozon lui aurait dit: «Ce n’est pas ça un viol, va prendre une douche».
Droguée à son insu
Il l’aurait aussi droguée à son insu à deux occasions, dont une fois avant l’enregistrement d’une émission de radio.
«Je paniquais, mais il me disait que j’étais plus cool quand je suis sur l’ecstasy», a-t-elle souligné.
Pendant cette période, l’homme d’affaires aurait pris «beaucoup de drogue, souvent». Il aurait même fait des entrevues à la télé en direct sous l’effet de l’ecstasy, selon son ex-conjointe.
«Le dernier été où nous étions ensemble, sa peau sentait la pharmacologie, je ne reconnaissais plus son odeur. Il devenait impatient et agressif», a souligné Mme Moreau.
Elle a finalement quitté Gilbert Rozon à la fin de l’édition 2001 du festival Juste pour rire.
«Depuis Gilbert Rozon, je n’ai pas eu d’autre amour, d’autre carrière. Tout s’est arrêté à ce moment», a souligné Véronique Moreau.
Pour elle, son témoignage devant la cour était «comme trahir leur amour».
«Je ne suis pas contre lui. Je le fais pour moi, parce que j’ai besoin de retrouver mes morceaux», a-t-elle laissé tomber.
Dans les dernières années, Véronique Moreau a appris que sa mère, aujourd’hui décédée, aurait elle aussi été agressée sexuellement par Gilbert Rozon.
Son contre-interrogatoire se tiendra vendredi au palais de justice de Montréal.