Marie-Mai au Centre Bell, prise quatre!
Cœur de rockeuse
Marie-France Pellerin
Marie-Mai avait définitivement beaucoup à célébrer en ce 19 novembre : un quatrième spectacle au Centre Bell, une carrière qui roule à plein régime ainsi que deux Félix remportés au 32e Gala de l’ADISQ, dans les catégories «Album Rock» et «Interprète féminine de l’année». C’est sans compter l’annonce, vendredi, d’un cinquième concert dans ce même aréna pour la jolie brunette, le 6 mai 2011. Aussi, gonflée à bloc par tant d’honneurs, a-t-elle offert une prestation unique des plus explosives.
Après avoir ouvert ce bal électrique tout en douceur sur une petite scène disposée au milieu de la foule, la chanteuse a largué : «We will rock you!» Le ton était donné, et elle rejoignait la scène principale pour livrer avec la fougue qu’on lui connaît Déjà loin et Secret.
Lorsqu’ont résonné les premiers accords de Qui prendra ma place, sous les cris de la foule et les milliers de light sticks roses brandis bien haut dans les airs, l’on se disait que Marie-Mai était, en cet instant présent, totalement irremplaçable dans le cœur des fans.
Il fallait d’ailleurs les voir hurler leur contentement pendant un long moment suite à l’interprétation de Plaisirs amers. «Merci tellement d’être là. Vous êtes hallucinants. Je dois absolument vous remercier d’avoir voté pour moi à l’ADISQ. Vous êtes ma seule raison de me déchaîner comme ça sur scène», a-t-elle mentionné, visiblement reconnaissante envers ce public qui aujourd’hui la consacre.
Le party en deuxième partie
Explosions ainsi que jeux de lumières et de lasers dictés par l’énergie rock ont ponctué le spectacle, supportant notamment en première partie les titres J’attendrai mon tour, Tu l’emportes sur moi, Il faut que tu t’en ailles et Do You.
«Vous n’avez rien vu», a-t-elle lâché avant l’entracte. Une vingtaine de minutes plus tard, elle tenait parole en ouvrant la deuxième partie avec Garde tes larmes, juchée sur une plateforme et entourée de danseurs. Livrées coup sur coup, Rien, Emmène-moi et Dangereuse Attraction ont eu raison des quelques spectateurs restés scotchés à leur siège.
Petit moment rassembleur pour les parents et leur marmaille que le medley, composé entre autres de Paradise City de Guns N’ Roses, Touch Me de Samantha Fox, Bad Romance de Lady Gaga et Tik Tok de Ke$ha.
Un concert unique
La routine, très peu pour Marie-Mai. Bien qu’elle se soit déjà produite au Centre Bell le 11 juin dernier dans le cadre de sa tournée Version 3.0, la chanteuse avait réservé quelques surprises à ses fidèles.
Marjo, qui avait été invitée lors de la dernière représentation, a ainsi cédé sa place à David Usher. Le chanteur a livré en duo avec Marie-Mai Je repars, version française de la pièce I’m Coming Down qu’elle a traduite pour le compte de l’album Mile End Sessions. Elvis Presley ne pouvant être présent(!), Maxime Landry a pris la relève en rappel pour le duo Love Me Tender.
Dynamique, inépuisable, authentique, talentueuse, électrisante : les qualificatifs ne manquent pas lorsqu’il s’agit de Marie-Mai! Et en véritable passionnée, elle ne fait pas dans la demi-mesure. En a résulté un concert à haute teneur en énergie. Pour qui planait toujours l’ombre d’un doute quant à son statut de rockeuse, la chanteuse a prouvé qu’elle avait bel et bien sa place dans l’univers rock québécois.
La tournée Version 3.0 se conclura le 6 mai prochain au Centre Bell. Les billets seront mis en vente le 27 novembre prochain à 10h
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Marie-Mai au Centre Bell: c'est elle, elle, elle
Marie-Christine Blais
Cyberpresse
Je l'avoue : à un moment donné, pendant que Marie-Mai chantait, dansait et rockait sur la scène du Centre Bell où elle présentait pour la troisième fois son spectacle Version 3.0 ce soir (une autre supplémentaire aura lieu le 6 mai prochain), j'ai été envahie de pure jalousie.
Pour l'occasion, j'étais accompagnée de ma copine Charlotte, presque 13 ans, et je réalisais à quel point j'aurais aimé, moi aussi, à l'âge de Charlotte, aller voir un show rock extrêmement efficace donné par une femme et en français. Un show rock donné par une Marie-Mai à des années-lumière de la victimisation et de la ballade gnan-gnan. Disons que la jeune auteure-compositeure-interprète avait toutes les raisons de chanter : «Mon chemin, je le dessine/Je le fais comme je le vois/Qu'on m'admire qu'on me déteste/J'ai le sourire collé aux lèvres ah ah ah/C'est moi ah ah ah! »
Ceux qui s'interrogeaient, lors du dernier gala de l'ADISQ, sur le caractère rock du disque de la jeune femme de 26 ans ne se seraient plus interrogés après la représentation de vendredi, à guichets fermés (comme les deux précédentes fois). Car sans révolutionner le genre, c'est vrai que c'est du rock et même du rock d'aréna digne de ce nom, ce qu'elle fait, Marie-Mai : entourée de trois gars aux guitares électriques, d'un bassiste au look hallucinant (Robert Langlois, qui est également son directeur musical) et d'un batteur solide, soutenue par des éclairages très dynamiques (« C'est vraiment beau, les lumières », a lancé Charlotte) et des effets pyrotechniques en masse, dans un décor qui lui permettait de prendre toute la scène, Marie-Mai a offert une prestation énergique, moins électro que sur disque. Avec en prime, pour cette troisième représentation à Montréal, trois « nouveautés » : le duo Je repars avec David Usher (qui semblait assez nerveux à l'idée de chanter en français devant des milliers de spectateurs), la reprise de la chouette chorégraphie présentée au gala de l'ADISQ pour la chanson Garde tes larmes, y compris la douzaine de danseurs, et la reprise de Love Me Tender, qu'elle interprète en duo virtuel avec Elvis Presley sur le récent disque Viva Elvis!, mais qu'elle a chanté, faute d'Elvis (!) avec Maxime Landry vendredi, sur une petite scène montée parmi les specateures. Les nombreuses fans qui avaient bien souvent déjà vu le spectacle au moins une fois n'ont pas été déçues.
Quant aux adultes qui les accompagnaient, ils ont dans l'ensemble apprécier leur soirée, notamment pendant un medley où se mêlaient des extraits de chansons de The Who (In The City!), Run DMC, House of Pain, Samantha Fox (avec Touch Me!, Lady Gaga, Kesha, Black Eyed Peas, Twisted Sisters («c'est pour les adultes » a lancé Marie-Mai avant d'entonner We're not gonna take it), Georges Michael (là, Marie-Mai a perdu quelques jeunes fans en chantant Faith!)... « Oh boy, c'était intense », a lancé ma jeune copine Charlotte!
Car c'est devant une foule constituée à moitié de filles habillées de rose et de paillettes, à moitié d'adultes souriants qui accompagnaient les dites filles, que la chanteuse a interprété la quasi-totalité des chansons de son troisième album Version 3.0 (seule la chanson Tout ne figure pas au menu), quatre chansons de son précédent disque Dangereuse attraction et trois de son premier, Inoxydable. Toutes signées ou co-signées Marie-Mai, rien de moins. Le parterre est demeuré debout pendant toute la durée du spectacle, et les gradins ont fait de même à intervalles réguliers.
S'il est efficace et donné avec une énergie hallucinante, le spectacle n'est pas sans défaut. Ainsi, Marie-Mai gagnerait à ne pas promettre trop souvent « vous n'avez rien vu ». Certaines des images de spectacle projetées sur les grands écrans étaient floues. On aurait pris plus de chorégraphie à la Garde tes larmes. «C'est une bonne chanson, Do You, a dit Charlotte, mais Marie-Mai chante mieux en français » - on la seconde tout à fait sur cette question. Et on seconde également Charlotte sur un autre point : on aurait bien aimé que Marie-Mai change de costumes plus souvent (on est fille ou on ne l'est pas...).
Qu'importe ces détails, Marie-Mai a fait une fois de plus la preuve qu'elle est une artiste à part entière, capable de rassembler de jeunes fans avec un répertoire original et en français, en évitant le pathos pour privilégier le positif, la générosité, la présence : fait remarquable de nos jours, les spectateurs ne regardaient pas les écrans géants, mais bien la scène! Quand Marie-Mai est en spectacle, c'est elle, elle, elle qui compte.
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