Japon : les producteurs de porc québécois sont inquiets
17 mars 2011 | 18h10
Agence QMI
Si, jusqu'à maintenant, ils n'ont ressenti aucun effet, les producteurs de porc du Québec s’inquiètent du devenir de leurs exportations vers le pays du Soleil levant à moyen et long terme.
« C'est sûr qu'on se sent un peu touchés parce que ça fait plusieurs décennies qu'on vend là-bas et qu'on entend nos transformateurs nous dire que c'est un marché lucratif, qu'on y envoie de bonnes pièces de viande et que les Japonais sont de bons consommateurs de porc. On est inquiets un peu », explique David Boissonneault, producteur de porc à Lyster, dans Lotbinière.
Il faut dire que cela fait quarante ans que le Québec exporte du porc au Japon. Au fil des années, producteurs et abattoirs ont d'ailleurs appris à adapter leur production en fonction des critères exigeants de la clientèle japonaise, qui constitue leur deuxième plus gros marché d'exportation.
Olymel, par exemple, expédie annuellement 60 000 tonnes de porc au Japon, ce qui représente 38 % de ses exportations. Ses représentants, là-bas, constatent que les ports d'entrée de ces produits n'ont été affectés ni par le séisme ni par le tsunami qui a suivi, ce qui constitue une bonne nouvelle. D'ailleurs, jusqu'à maintenant, toutes les livraisons ont été effectuées dans les délais.
Cependant, on s'interroge sur l'état des restaurants et magasins à grande surface qui écoulent ces produits sur le marché japonais. Si leurs propriétaires ne sont plus en mesure de les exploiter ou s'ils ont été détruits, la demande pour le porc québécois pourrait diminuer, ce qui pourrait aussi faire baisser les prix et, donc, les revenus de la chaîne québécoise de production.
« On a une production qui se fait à chaque jour, avec des livraisons chaque jour »,explique Jean-Guy Vincent, président de la Fédération des producteurs de porcs. « Donc on suit ça au quotidien. Et on suit aussi les événements qui se passent au Japon. On est bien sensibles à ce qui se passe actuellement avec les Japonais. »
Du reste, la Fédération se prépare à donner un coup de pouce aux Japonais sinistrés. Cette aide pourrait prendre la forme d'un don en argent ou d'un don de produits du porc : cela reste à déterminer.
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