Re: Élections Fédérales
Publié : jeu. avr. 07, 2011 11:03 am
Élections fédérales: Un véritable combat gauche-droite
6 avril 2011
Pour le texte original avec les liens cliquer le lien suivant:
http://jomarcotte.wordpress.com/2011/04 ... he-droite/" onclick="window.open(this.href);return false;
On dira ce qu’on voudra, cette campagne fédérale est loin d’être insignifiante. Si, par moments, la couverture médiatique l’est, je prétends que nous assistons peut-être à quelque chose qu’on n’a pas vu depuis longtemps au Québec: un combat entre la gauche et la droite canadiennes ou encore, entre deux visions complètement différentes du gouvernement fédéral.
Exit l’axe fédéraliste-souverainiste!
J’exagère? À peine. Quand les camps fédéralistes et souverainistes s’unissent pour vanter l’offre politique du Parti libéral du Canada, quand fédéralistes ET souverainistes ne font plus de cas des empiètements sur les compétences provinciales, c’est qu’il y a quelque chose qui a changé.
Presque troublant…
Quand un changement de vocabulaire suffit pour que Le Devoir, journal souverainiste s’il en est un, ne s’indigne plus des visées interventionnistes du projet Ignatieff, c’est qu’une partie de l’élite souverainiste a peut-être acheté la « boussole libérale » ou que le Bloc a convaincu que l’on pourrait très bien s’accommoder d’une liaison dangereuse (coalition) avec les partis de la gauche canadienne.
Il aura suffit, en effet, d’adoucir l’approche, de parler de « coopération » plutôt que « d’empiètement », de créer des fonds plutôt que des programmes, d’éliminer le mot « province » dans la plateforme électorale du PLC, ou encore de parler de fédéralisme « intégrateur » plutôt que « centralisateur », pour calmer la peur des intrusions dans les champs de compétence provinciale.
Mieux encore, on épicera le discours de mesures dites « de compassion » et on parlera d’un « plan familial » que l’on fera présenter par des candidates, ô hasard, toutes féminines. Pour que les choses soient très claires, on n’hésitera pas à récupérer le langage du NPD et on distribuera le « bien commun »: aux étudiants, aux familles, aux aînés, aux retraités… On promettra des médecins, on remboursera des frais de scolarité, on promettra des places en garderie… (Lire Le plan Ignatieff penche à gauche)
Ah! La puissance des mots… et des promesses.
Du côté de nos élites fédéralistes, on suggère que le purgatoire du Parti libéral du Canada tire à sa fin. Le livre rouge impressionne. Les fervents d’un plus grand interventionnisme de l’État y voient une vision, des grands principes, le retour à « une certaine grandeur passée du Canada ». (lire Dubuc) Mais où sont donc passés les fervents défenseurs des juridictions provinciales?
Il semble donc que l’intervention de l’État et l’empiètement dans les champs de compétence provinciale soient plus acceptables, pour les souverainistes comme pour les fédéralistes, lorsqu’il s’agit de mesures sociales clairement situées à gauche. Hmmm…
Heureusement, tout le monde n’est pas dupe.
Le Bloc québécois a beau se draper des « valeurs québécoises » et tenter une fois de plus de faire croire qu’il est au Parlement canadien pour préparer la souveraineté du Québec, ça ne colle plus.
Après les Éric Bédard, Bock-Côté et Facal, de plus en plus de souverainistes expriment leur déception. S’associer de près ou de loin au Parti libéral du Canada est inimaginable. Certains s’abstiendront le jour du vote; d’autres auront compris que la distinction québécoise a peut-être plus de chance de survivre et de s’épanouir si on ne faisait que respecter la constitution canadienne! Ils n’auront d’autres choix que de voter conservateur.
Et il est peut-être là, le plus grand message de cette présente élection. Ironiquement, la survivance et l’épanouissement de la distinction québécoise passe peut-être davantage par le respect de la constitution canadienne que par un mouvement souverainiste qui s’est lamentablement travesti en Bloc trudeauiste!
À la fin, je serai d’accord avec l’édito de Pratte. Les Québécois sont placés devant un choix clair entre deux conceptions du rôle de l’État fédéral et « c’est sur cette base que la population devra choisir son prochain gouvernement le 2 mai. »
Oui, les temps ont changé et j’anticipe le jour où une campagne provinciale portera sur le thème du rôle de l’État. Mais en attendant, le choix au fédéral n’est plus entre l’option fédéraliste ou l’option souverainiste mais porte bel et bien sur une vision du rôle de l’État.
Il appartient maintenant aux souverainistes de faire leur choix, mais s’ils étaient le moindrement cohérents, le Bloc n’est nécessairement plus une option.
6 avril 2011
Pour le texte original avec les liens cliquer le lien suivant:
http://jomarcotte.wordpress.com/2011/04 ... he-droite/" onclick="window.open(this.href);return false;
On dira ce qu’on voudra, cette campagne fédérale est loin d’être insignifiante. Si, par moments, la couverture médiatique l’est, je prétends que nous assistons peut-être à quelque chose qu’on n’a pas vu depuis longtemps au Québec: un combat entre la gauche et la droite canadiennes ou encore, entre deux visions complètement différentes du gouvernement fédéral.
Exit l’axe fédéraliste-souverainiste!
J’exagère? À peine. Quand les camps fédéralistes et souverainistes s’unissent pour vanter l’offre politique du Parti libéral du Canada, quand fédéralistes ET souverainistes ne font plus de cas des empiètements sur les compétences provinciales, c’est qu’il y a quelque chose qui a changé.
Presque troublant…
Quand un changement de vocabulaire suffit pour que Le Devoir, journal souverainiste s’il en est un, ne s’indigne plus des visées interventionnistes du projet Ignatieff, c’est qu’une partie de l’élite souverainiste a peut-être acheté la « boussole libérale » ou que le Bloc a convaincu que l’on pourrait très bien s’accommoder d’une liaison dangereuse (coalition) avec les partis de la gauche canadienne.
Il aura suffit, en effet, d’adoucir l’approche, de parler de « coopération » plutôt que « d’empiètement », de créer des fonds plutôt que des programmes, d’éliminer le mot « province » dans la plateforme électorale du PLC, ou encore de parler de fédéralisme « intégrateur » plutôt que « centralisateur », pour calmer la peur des intrusions dans les champs de compétence provinciale.
Mieux encore, on épicera le discours de mesures dites « de compassion » et on parlera d’un « plan familial » que l’on fera présenter par des candidates, ô hasard, toutes féminines. Pour que les choses soient très claires, on n’hésitera pas à récupérer le langage du NPD et on distribuera le « bien commun »: aux étudiants, aux familles, aux aînés, aux retraités… On promettra des médecins, on remboursera des frais de scolarité, on promettra des places en garderie… (Lire Le plan Ignatieff penche à gauche)
Ah! La puissance des mots… et des promesses.
Du côté de nos élites fédéralistes, on suggère que le purgatoire du Parti libéral du Canada tire à sa fin. Le livre rouge impressionne. Les fervents d’un plus grand interventionnisme de l’État y voient une vision, des grands principes, le retour à « une certaine grandeur passée du Canada ». (lire Dubuc) Mais où sont donc passés les fervents défenseurs des juridictions provinciales?
Il semble donc que l’intervention de l’État et l’empiètement dans les champs de compétence provinciale soient plus acceptables, pour les souverainistes comme pour les fédéralistes, lorsqu’il s’agit de mesures sociales clairement situées à gauche. Hmmm…
Heureusement, tout le monde n’est pas dupe.
Le Bloc québécois a beau se draper des « valeurs québécoises » et tenter une fois de plus de faire croire qu’il est au Parlement canadien pour préparer la souveraineté du Québec, ça ne colle plus.
Après les Éric Bédard, Bock-Côté et Facal, de plus en plus de souverainistes expriment leur déception. S’associer de près ou de loin au Parti libéral du Canada est inimaginable. Certains s’abstiendront le jour du vote; d’autres auront compris que la distinction québécoise a peut-être plus de chance de survivre et de s’épanouir si on ne faisait que respecter la constitution canadienne! Ils n’auront d’autres choix que de voter conservateur.
Et il est peut-être là, le plus grand message de cette présente élection. Ironiquement, la survivance et l’épanouissement de la distinction québécoise passe peut-être davantage par le respect de la constitution canadienne que par un mouvement souverainiste qui s’est lamentablement travesti en Bloc trudeauiste!
À la fin, je serai d’accord avec l’édito de Pratte. Les Québécois sont placés devant un choix clair entre deux conceptions du rôle de l’État fédéral et « c’est sur cette base que la population devra choisir son prochain gouvernement le 2 mai. »
Oui, les temps ont changé et j’anticipe le jour où une campagne provinciale portera sur le thème du rôle de l’État. Mais en attendant, le choix au fédéral n’est plus entre l’option fédéraliste ou l’option souverainiste mais porte bel et bien sur une vision du rôle de l’État.
Il appartient maintenant aux souverainistes de faire leur choix, mais s’ils étaient le moindrement cohérents, le Bloc n’est nécessairement plus une option.