Mort du petit Jérémy : la gardienne avait remarqué «un gros bleu»
Écrit par Michaël Nguyen
Mardi, 31 mai 2011 00:07
Mise à jour le Mardi, 31 mai 2011 03:24
La gardienne de Jérémy a remarqué «un gros bleu» sur les fesses de l’enfant pour la première fois à la fin de l’été 2008, a-t-elle témoigné lundi au procès de Stéphanie Meunier, la belle-mère accusée du meurtre prémédité de l’enfant de quatre ans.
Emilia Marquez a gardé le petit Jérémy jusqu’à cinq fois par semaine «selon l’horaire de travail de son père», de la mi-mars à la fin octobre. L’enfant dormait régulièrement dans ce 5 ½ de la rue Lacordaire du dimanche au vendredi.
Mme Marquez a raconté qu’un soir pendant le bain, elle a remarqué que Jérémy était «marqué aux fesses». Elle lui a alors demandé qui avait fait ça. «C’est mon papa», a répondu Jérémy. Lorsque la gardienne a confronté le père, Francis Bastien lui a simplement répondu «je ne sais pas».
Avec un bâton
Le fils de Mme Marquez et ancien collègue de Francis Bastien, Raphaël Bourette, a lui aussi témoigné lundi. Un soir où il donnait le bain au petit Jérémy, comme cela lui arrivait occasionnellement, il a vu un bleu «assez gros, rouge vin à l’extérieur, mauve au centre», environ de la taille d’une orange. En cherchant à découvrir la personne responsable de l’hématome, Jérémy lui a répondu «Stéphanie bobo», avant de pointer avec ses doigts d’autres parties de son corps.
Raphaël Bourette a dit n’avoir jamais constaté de blessures visibles à d’autres endroits que les fesses.
Un autre jour, le fils de Mme Marquez a voulu savoir comment il avait reçu ce bleu. «Avec un bâton», a alors répondu Jérémy, sans que la conversation n’aille plus loin.
Après ces épisodes, Raphaël Bourette a raconté que sa mère a confronté Stéphanie Meunier à propos des «bobos» de Jérémy, un soir où le couple est venu récupérer l’enfant. Il a raconté que Stéphanie est «vite partie» par la porte d’en arrière, sans dire un mot.
Une bonne relation père-fils
La relation entre Jérémy et son père semblait bonne, selon Raphaël Bourette. «Francis venait souvent une couple d’heures entre deux jobs pour visiter son fils, a-t-il témoigné. Quand il déposait Jérémy, ils se faisaient un gros câlin.»
Mme Marquez a corroboré le témoignage de son fils. Elle a ajouté que Jérémy courait vers son père quand il venait le chercher. «C’était très beau», a-t-elle souligné.
Le procureur de la Couronne, Me Louis Bouthillier, a ensuite invité Mme Marquez à livrer ses impressions sur le petit Jérémy. «La première fois que je l’ai rencontré, c’était un petit enfant maigre, très timide, qui ne parlait pas», a-t-elle relaté.
Les deux premières semaines de garde, le petit se cachait prêt d’une porte avec une petite voiture, sans parler, a poursuivi la gardienne, au point où elle pensait qu’il était sourd.
C’est finalement une petite fille qui fera parler Jérémy. Elle raconte qu’une fois, à table, la petite a ouvert la bouche de Jérémy et s’est alors exclamée: «Mamie, mamie! Jérémy a une langue!» Jérémy a alors «ri très fort». Pendant plusieurs semaines, Jérémy ne parlait qu’à cette petite, jusqu’à ce qu’il s’ouvre un peu plus à Mme Marquez et à Raphaël Bourette.
Mais le comportement du petit changeait quand Stéphanie était présente. «Il était timide et ne parlait pas», a dit Raphaël Bourette.
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C'est carrément atroce, tout ce que ce p'tit bonhomme a pu subir. 
Il faut être carrément démoniaque, pour l'avoir martyrisé à ce point. Enfermez les coupables au + pressé, c'est inhumain, le mal qu'ils ont pu lui faire. Sa courte vie aura été un enfer. 
