L’étoile du match à Martha Wainwright
Richard Therrien
Elle fait du bien au coeur, Martha Wainwright. Dimanche soir à Tout le monde en parle, on a vu une femme simple, posée, pas flamboyante, mais amoureuse des mots, de la vie, malgré les blessures. Ça vaut bien une étoile du match, non?
Pas de discours larmoyant pour parler de la mort de sa mère Kate McGarrigle, trop jeune, qui l’a inspirée pour ce nouvel album, son troisième, Come Home to Mama, dont on a entendu de longs extraits, et qui sortira le 16 octobre.
Le premier extrait, Proserpina, déjà sorti, arrache les larmes. Même l’humoriste Guillaume Wagner a pleuré en l’écoutant.
Martha Wainwright affirme sans détour qu’Anna, sa tante, a pris le relais de sa mère depuis sa mort, avec sa cousine Lily, pour l’aider à prendre soin de son fils, qu’elle souhaite envoyer à l’école en français, se sentant incapable de lui apprendre cette langue qu’elle parle pourtant toujours très bien.
Sa vision du mariage est franche: le sien l’a beaucoup calmée et empêchée de multiplier les aventures. «Chaque fois qu’il y a une possibilité, faut vraiment penser», dit-elle.
L’auteur Frédéric Beigbeider, qui en était à sa troisième visite, un record pour un Français, a été tout aussi charmé par Martha Wainwright, à qui il a même refilé la carte chouchou que venait de lui remettre Dany Turcotte.
Venu promouvoir le film L’amour dure trois ans, il se définit «moitié cynique, qui pense que l’amour est une escroquerie, et l’autre, qui croit que la vie n’a aucun intérêt si on n’est pas amoureux.»
L’auteur de 99 francs vit lui-même une relation depuis deux ans et demi, et s’arrange généralement pour se faire larguer au lieu de faire lui-même cette sale besogne. «Rien ne semble organisé pour s’aimer aujourd’hui. Si on veut être rebelle, tomber amoureux est un bon moyen», croit-il.
À Guy A., qui lui demandait de suggérer des titres de livres selon des thèmes, il a livré une impressionnante liste, qui se trouve sur le site de Tout le monde en parle.
L’émission avait commencé avec Cesar Millan, l’homme qui parle aux chiens. Né au Mexique, il a traversé la frontière pour épouser une Américaine. C’est l’épouse de Will Smith qui l’a convaincu de suivre des cours d’anglais pour s’adonner à sa passion et devenir célèbre en «domptant» les chiens à problèmes.
À son avis, les humains ne pensent qu’au pouvoir et à la richesse, alors que les chiens recherchent l’honnêteté, l’intégrité et la loyauté. Selon lui, le monde se porterait mieux s’il était dirigé telle une meute de chiens, moins instable que le monde des humains.
À ceux qui l’accusent d’employer des techniques inhumaines, il répond qu’«on peut faire mal à un chien en lui donnant de l’affection» au mauvais moment. «Là d’où je viens, on ne met pas de laisse à un chien.»
Le chroniqueur de La Presse Yves Boisvert et la journaliste de Radio-Canada Isabelle Richer ont bien résumé la semaine aux accents mafieux que nous venons de connaître.
Boisvert accuse le maire Gérald Tremblay d’«aveuglement volontaire», rappelant qu’il est moins innocent qu’on veut bien le croire. «Il a beau avoir l’air naïf, il a un MBA. [...] Il n’est pas stupide non plus, il savait que des gens amenaient l’argent, et peut-être qu’il aimait mieux ne pas le savoir.»
Autant Boisvert que Richer croient que son parti s’est fait élire par la mafia, du moins selon les témoignages de Lino Zambito. Richer compare les aveux de l’entrepreneur au dopage en cyclisme: il s’incrimine, oui, mais il souhaite démontrer que tout le monde faisait comme lui.
À propos de Vito Rizzuto, l’ancien chef de la mafia sorti de prison, Richer croit qu’il «va vouloir rassembler les forces autour de lui pour reprendre le pouvoir et faire du ménage».
Boisvert, lui, croit que la commission Charbonneau pourrait favoriser le Parti québécois «parce qu’on va parler des libéraux».
Guillaume Wagner me fait bien plus rire quand il va à Un gars le soir qu’hier à Tout le monde en parle.
Gros malaise en revoyant cet extrait des 5 prochains où il engueule un public qui ne l’écoute pas. «Moi, j’ai mauvais caractère sur scène. Si tu gâches ma soirée, je vais au moins gâcher la tienne!»
Il reconnaît que son gag sur Marie-Mai, où il fait semblant de se tirer une balle dans la bouche, était «peut-être maladroit».
Originaire de Québec, il raconte avoir grandi en écoutant André Arthur et Jeff Fillion: «J’connais ça la démagogie.» Il affirme que la rivalité Montréal-Québec provient de Québec et l’attribue à un «complexe d’infériorité». Il se moque des adeptes de Radio X, qu’il trouve beaucoup plus courageux sur Twitter qu’en personne.
Raymond Bachand, qui affirme «incarner le changement», a échoué au terme de la première manche de sa course au leadership du Parti libéral du Québec, talonné de toutes parts hier soir.
Celui qui jure être «un gars chaleureux» a dit ne jamais avoir été informé du contenu du rapport d’Hydro-Québec lorsqu’il était encore ministre. Le rapport recommande la fermeture de Gentilly-2.
«Vous ne l’aviez jamais vu?» a répété Yves Boisvert, incrédule qu’on ait pu tenir le gouvernement en dehors des conclusions de ce rapport.
M. Bachand, qui a refusé de blâmer Jean Charest pour la défaite du 4 septembre, affirme que l’ex-premier ministre lui a donné des conseils mais qu’il resterait neutre dans la campagne pour nommer son successeur.
La carte du fou du roi: «Le plus grand défi du prochain chef, c’est de faire du Parti libéral du Québec une formation que ses partisans appuient sans avoir honte de le dire à ses amis.»
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