J'aime meiux ça!
Abelf sur Maxi RealTV
un journaliste ,Mandor ,écrit une chronique en date du 07 septembre 2006 sur élodie frégé avec un entretien avec elle :
http://unpieddansleshowbiz.hautetfort.com/
Merci à Horace pour l'info
site elodieonline.net
Merci à Héléne pour la retranscrïption
site .elodieacademy.fr.fm
Je retranscris
07 septembre 2006
Élodie frégé, ange et démon...
Douce Élodie qui rime avec MÉlodie. L’idée de passer une heure en tête à tête avec elle dans une chambre d’hôtel n’est pas pour me déplaire. Je le dis, je le répète, le métier de journaliste culturel est très difficile. Bref, rendez-vous donc jeudi dernier (31 août) à l’hôtel Renaissance Paris Vendôme. Dans le hall, Christophe (son attaché de presse) me présente le manager de la chanteuse. Il semble un peu curieux, voire inquiet de ce que je peux penser de l’album Le jeu des sept erreurs. Il tente de me convaincre de la beauté du disque « qui est différent du premier, mieux réalisé, plus abouti… ». Je l’arrête en lui disant que justement, j’avais déjà aimé le premier et qu’étant fan de Benjamin Biolay (voir là, je parlais déja de cette collaboration), je suis encore plus sous le charme du second.
Nous montons dans une suite. En attendant que les deux animateurs débutants d’IDFM (radio du Val d’Oise) finissent leur interview, Christophe me propose de regarder le clip de La ceinture, le premier single, qui tourne en boucle dans un salon. Très sophistiqué, sensuel, léché… Il est en noir et blanc et réalisé par Jaco Van Dormael ("Toto, le héros; "le huitième jour")
C’est enfin à moi. Je rentre dans la chambre et je vois une jeune fille, habillée en Bardot des années 60 (voir photo Mandorienne). Un visage d’ange et un sourire lumineux, des yeux rieurs. Bon, on est là pour bosser pas pour tomber amoureux ou quoique ce soit dans ce genre.
De toute façon, son album n’est pas enclin à nous faire croire à l’amour éternel entre un homme et une femme (chabadaba).
-Moi, j’ai un caractère particulier. Je suis quelqu’un de très compliquée à vivre, très difficile, vraiment. Je suis un peu psychopathe et beaucoup torturée. De plus, j’ai tendance à tomber amoureuse d’hommes qui ne sont spécialement fait pour moi.
Elle est comme ça, la diaphane Élodie, très franche. Alors, puisqu’elle a décidé de tout dire, voyons un peu ce qu’elle pense de son nouveau mentor, Benjamin Biolay.
-Ce mec me faisait peur avant que je le connaisse. Quand je l’ai vu dans le public à un concert de Florent Marchet, j’étais pétrifiée de me présenter à lui mais il fallait que je le fasse. Je voulais tant qu’il écoute mon travail et qu’il devienne mon réalisateur… En fait, il a été super cool.
Il accepte de bosser avec… Mais pourquoi donc ?
-Il me dit que c’est parce qu’il sent que nous sommes pareils. On n’a pas besoin de se parler pour se comprendre même pendant l’enregistrement de l’album, souvent, les regards suffisaient. Aujourd’hui, il est l’une des personnes avec lequel je me sens le plus proche dans ce métier. Il a compris qui j’étais réellement. J’ai encore du mal à réaliser, c’est énorme de travailler avec un mec comme ça !
Dans ce disque, un thème revient souvent : l’infidélité.
-L’infidélité me fait super peur parce que j’en suis capable, comme tout le monde… et puis j’en ai souffert. Je préfère me dire que la personne avec qui je suis va m’être infidèle plutôt que de penser que ça ne va jamais m’arriver et tomber de haut, me ramasser, me vautrer dans la détresse… J’ai demandé à Jacques Lanzmann de m’écrire une chanson sur la jalousie et l’infidélité mais abordée avec ironie. C’est comme ça que La fidélité est née.
Oui, mais Jacques Lanzmann, lui, est décédé. Cette chanson est son dernier texte.
-Quand j’ai appris qu’il était mort, j’étais complètement retournée. Il m’avait appelé la semaine précédente pour que je lui donne le numéro de Benjamin. Il souhaitait travailler avec lui. Il était très drôle comme gars…
Dans Fous de rien, elle chante les dimanches où il ne se passe rien au sein d’un couple.
-Je n’aime pas les dimanches car quand un couple va mal, c’est caricatural. On attend que la journée passe en regardant la télé, en attendant le repas du soir. J’ai vu ça 1000 fois autour de moi et dans ma propre vie. Moi, j’ai trop de vie, trop de spontanéité pour supporter cela. J’ai trop besoin de surprises et de feu dans mon existence. Je ne veux pas me faire chier avec quelqu’un qui n’a rien à me dire.
Je lui dis que cette chanson me faisait penser au film Le chat avec Gabin et Signoret.
-Putain, je n’y avais pas pensé mais c’est tout à fait ça ! Quand j’ai vu ce film, certaines scènes me donnaient mal au ventre de douleur tellement je me disais que je ne voulais pas devenir ça.
C’est connu, Élodie Frégé a toujours dit qu’elle n’avait jamais eu de chance dans sa vie sentimentale, mais il est étonnant qu’une jolie et talentueuse jeune fille comme elle soit devenue méfiante à l’extrême en sa destinée amoureuse. Au fond, croit-elle encore à l’amour ?
-Oui, malgré tout. Je suis assez fleur bleue. J’ai toujours l’impression, dans un coin de ma tête, qu’il y a quelqu’un qui m’attend quelque part. Peut-être l’ai-je déjà croisée sans le savoir ? Je me dis qu’il y a un moment pour tout et que, si ça se trouve, il y a plusieurs princes charmants dans une vie… En fait, j’ai tendance à être fataliste pour ne pas être trop déçue.
Et le mariage, qu’elle évoque en filigrane dans Il en faut ?
-Je trouve que le mariage met l’homme et la femme dans un contexte de séduction amoindri. J’ai peur de devenir une mère plutôt qu’une femme. J’ai peur de ne plus être un objet de désir pour mon mari quand j’aurai des enfants. ça me traumatise carrément !
Et elle, d’évoquer Desperate Housewives.
-Je suis fan de la série parce que je m’y retrouve pas mal. J’ai chopé la saison 2 sur Internet… Ah oui ! Faut pas le dire ça ! J’en suis déjà au 19 éme épisode. Hé hé !
Je lui avoue que j’ai du mal à comprendre la différence entre ses écrits et la fille qui se tient devant moi. Elle signe 6 textes, beaux mais tous tellement pudiques que finalement compliquées, tortueux et torturés.
-En apparence, je suis un peu « mine de rien ». Joviale, fraîche, rigolote, bonne vivante mais au fond, un peu psychopathe.
Je lui fais remarquer que c’est la deuxième fois qu’elle utilise ce mot, plutôt fort, pour parler d’elle. Elle sourit.
-Il n’y a que les gens très proches de moi qui savent comment je suis quand je pète les plombs. Je suis capable de trucs invraisemblables. J’écris que chansons torturées à cause de ça parce que sinon, je peux piquer des grosses crises de nerf. Vous ne pouvez pas savoir ce qui se cache sous cette façade de fille « de brise printanière »… C’est très noir. Très.
Un long silence. Puis elle ajoute.
-Ce n’est pas facile de vivre avec un esprit comme le mien, vous savez. Par exemple, je suis incapable de me concentrer sur quelque chose, incapable d’avoir de la mémoire, incapable de me souvenir des prénoms des gens, c’est horrible dans ma vie quotidienne. Quand on me dit quelque chose, je suis entrain de penser à tellement de trucs en même temps que je ne retiens rien.
Mais c’est cette ambivalence qui m’incite à penser que cette fille là va faire une grande carrière. Au cinéma aussi. Son côté ange ou démon toujours sur le fil du rasoir, en équilibre… va plaire très longtemps. Une certitude. Avant de clore l’entretien, elle me demande, les yeux dans les yeux.
-Dites moi la vérité. Vous croyez que mon disque va plaire au public. Non, parce que j’ai l’impression que ce qui marche en ce moment, c’est plutôt Ilona Mitrecey ou le Papa Pingouin.
Elle se met à chanter « Le papa pingouin, le papa pingouin, le papa, le papa, la papa pingouin, le papa pingouin s’ennuie sur la banquiiiiseu ! » Je regarde Élodie Frégé, amusé, en me disant que c’est certainement son grain de folie qui me fait craquer. Moi, la fragilité et la solitude des êtrès humains me touchent plus que tout. Merci à elle de ne pas se rendre compte du talent et du charisme qu’elle transporte avec elle. Pourvu que ce « charme » dure !