Le calme avant la tempête
Le Journal de Montréal, p. 27 / Nathalie Elgrably-Lévy, 05 novembre 2009
Selon les récentes statistiques sur l’économie américaine, la production a affiché une hausse impressionnante de 3,5% sur une base annuelle au troisième trimestre, ce qui a conduit plusieurs à proclamer que «la récession est terminée!»
À l’annonce d’une pareille nouvelle, on se serait attendu à une explosion de joie panaméricaine. Or, elle a été accueillie dans l’indifférence générale. Manifestement, les Américains ne prennent au sérieux ni les statistiques officielles ni les déclarations des experts. Peut-on le leur reprocher?
Un coup d’œil sur l’histoire économique suffit pour inciter à la prudence. En effet, depuis une cinquantaine d’années, toutes les récessions américaines ont enregistré au moins un trimestre de croissance avant de replonger. Ce soubresaut de l’économie n’a donc rien d’exceptionnel. Nous pouvons également tirer des leçons de la Grande Dépression qui a duré de 1929 à 1939, bien que l’économie américaine ait affiché un taux de croissance annuel moyen extraordinaire de 8,5% de 1934 à 1937. D’ailleurs, comment aurait-il été possible de déclarer la fin de la Dépression dès les premiers signes de croissance de la production alors que le taux de chômage atteignait encore 19% en 1938?
La situation actuelle est-elle différente? Se pourrait-il que la crise appartienne maintenant au passé? Pas du tout! Comme ce fut le cas en 1934, on ne peut se fier aux chiffres actuels pour plusieurs raisons. :
1. Le programme de «prime à la casse», le crédit d’impôt accordé aux premiers acheteurs d’actifs immobiliers et la constitution de stocks expliquent la quasi-totalité de l’augmentation de 3,5% de la production. Or, comme la crise est de nature structurelle, ces programmes incitatifs temporaires n’auront aucun effet à long terme. Au contraire! Cela revient à donner une boisson énergétique au coureur fatigué : il parcourra encore quelques mètres, mais finira par tomber d’épuisement. Et puis, n’oublions pas que la crise a été causée par l’achat de maisons et de voitures que les Américains ne pouvaient pas se permettre. Comment peut-on donc espérer résoudre un problème d’endettement en augmentant l’endettement?
2. La croissance de 3,5% correspond à une hausse du PIB de 112 milliards $ et à la création de 640 329 emplois. Or, pour obtenir ce résultat, Washington s’est endetté de 173 milliards $ qu’il lui faudra rembourser avec intérêts. Ainsi, non seulement chaque emploi créé aura-t-il coûté 270 000$, mais l’économie ne génère que 65 cents pour chaque dollar dépensé. C’est un résultat plutôt lamentable pour une initiative censée «sauver» l’économie.
3. Le taux de chômage demeure élevé. Plus de 10 millions de personnes encaissent des prestations d’assurance-chômage, ce qui constitue un fardeau important pour l’ensemble du pays.
Dans ce contexte, il est prématuré de déclarer la fin de la récession. Peut-être même que le pire reste à venir. Certes, les cours boursiers produisent de bons rendements depuis quelques mois. Certains y voient même la promesse de jours meilleurs. Et si, au contraire, ils étaient annonciateurs d’une autre tempête? Récapitulons. Les taux d’intérêt sont presque nuls, la Réserve fédérale a injecté un billion de dollars dans le système financier, et le dollar américain ne cesse de s’affaiblir. Or, cette combinaison procurera d’importants gains en capitaux à quiconque emprunte des dollars US pour financer ses placements boursiers.
L’envolée boursière n’est donc pas surprenante. Peut-être même assistons-nous au gonflement d’une monstrueuse bulle. C’est ce que pense Nouriel Roubini, l’un des économistes les plus écoutés aux États-Unis. Et comme toute bulle, celle-ci finira par éclater pour ne laisser dans son sillage que ruine et désolation.
Suis-je pessimiste, alarmiste, ou simplement réaliste? L’avenir nous le dira!
Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.
* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.
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Nathalie Elgrably (page 10 Où est le gros bon sens? )
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Re: Nathalie Elgrably (page 9 incohérence du gouv. Charest)
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Re: Nathalie Elgrably (page 9 incohérence du gouv. Charest)
Les «idiots utiles»
Le Journal de Montréal, p. 25 / Nathalie Elgrably-Lévy, 12 novembre 2009
On raconte que Lénine employait l’expression «idiots utiles» pour désigner les intellectuels de gauche occidentaux qui défendaient le communisme avec enthousiasme et aveuglement.
L’empire soviétique s’est effondré, mais les «idiots utiles» sont encore parmi nous. Il y a Michael Moore qui crache sur le capitalisme en dépit du fait que ses trois derniers films ont généré des revenus de plus de 300 millions $. Il y a Anita Dunn, directrice des communications à la Maison Blanche, qui fait l’apologie de Mao Tsé-Toung. Au Québec, il y a, entre autres, Jean-Francois Lisée qui a récemment déclaré qu’il serait souhaitable de se débarrasser du capitalisme.
Crise économique, chômage, bandits à cravates et fonctionnaires corrompus font, certes, partie de notre quotidien. Toutefois, à supposer que ces fléaux soient effectivement attribuables au capitalisme, serait-il justifié de promouvoir la renaissance du communisme ou d’un système qui lui ressemble?
Victor Hugo écrivait «le communisme, rêve de quelques-uns, cauchemar de tous». L’histoire lui a donné raison. En URSS, au nom de la «justice sociale», Staline et ses successeurs ont causé la mort de 60 millions de personnes de 1917 à 1987. Les écrits d’Alexandre Soljénitsyne sur les goulags sont d’ailleurs très révélateurs de la nature totalitaire du régime. En Chine, Mao Tsé-Toung et Deng Xiaoping sont responsables de la mort de 75 millions de personnes de 1949 à 1987. Au Cambodge, les politiques de Pol Pot ont tué 26% de la population. En Corée du Nord, l’État a causé la mort de plus de 2 millions de personnes et a plongé le pays dans une famine qui dure depuis 50 ans. Au Vietnam, des centaines de milliers de «boat people» sont morts parce qu’ils voulaient fuir le communisme. Quant au régime nazi (le terme étant une contraction d’une expression allemande se traduisant par national-socialiste), il a fait 20 millions de morts!
À Cuba, Fidel Castro et son frère, Raul, censurent la presse, limitent l’accès à Internet, persécutent les homosexuels, emprisonnent les sidéens et exécutent les dissidents politiques. On estime qu’ils auraient fait plus de 20 000 victimes. Les Cubains vivent en situation de pénurie permanente. Même le papier hygiénique manque. Mais les choses s’améliorent. À partir de 2010, ils auront enfin le droit de posséder… un grille-pain!
La situation n’est guère mieux au Venezuela. Les produits de base manquent, il y a des coupures de courant, des pénuries d’eau, et le système de santé est au bord de l’implosion. Hugo Chavez a ordonné la fermeture de plusieurs dizaines de stations de radio. Il veut même éradiquer le golf, jugeant ce sport trop bourgeois!
Certes, le capitalisme a également ses failles. Mais il faut admettre qu’elles sont bien modestes si on les compare aux atrocités commises au nom du collectivisme. Puis, que ça plaise ou non, le capitalisme est le seul système économique qui permet l’enrichissement, la liberté d’expression et la créativité. Les économies planifiées, au contraire, ont toutes été synonymes de misère, de famines et de pénuries, de censure et d’oppression. Le capitalisme a donné lieu au mouvement pour les libertés et les droits civils, contrairement au communisme qui a permis à des dictateurs sanguinaires de tyranniser des populations entières.
Évidemment, la gauche d’aujourd’hui affirmera que son agenda diffère radicalement de celui des gouvernements précités. Je n’en doute pas. Mais l’histoire nous apprend que c’est également par souci de justice sociale qu’on a ouvert la voie au communisme, et que c’est la progression lente des idées et la consolidation continue du pouvoir qui a donné le nazisme, le stalinisme ou le maoïsme. Mais, évidemment, ces propos ne seront jamais tenus par les «idiots utiles»!
Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.
* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.
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Le Journal de Montréal, p. 25 / Nathalie Elgrably-Lévy, 12 novembre 2009
On raconte que Lénine employait l’expression «idiots utiles» pour désigner les intellectuels de gauche occidentaux qui défendaient le communisme avec enthousiasme et aveuglement.
L’empire soviétique s’est effondré, mais les «idiots utiles» sont encore parmi nous. Il y a Michael Moore qui crache sur le capitalisme en dépit du fait que ses trois derniers films ont généré des revenus de plus de 300 millions $. Il y a Anita Dunn, directrice des communications à la Maison Blanche, qui fait l’apologie de Mao Tsé-Toung. Au Québec, il y a, entre autres, Jean-Francois Lisée qui a récemment déclaré qu’il serait souhaitable de se débarrasser du capitalisme.
Crise économique, chômage, bandits à cravates et fonctionnaires corrompus font, certes, partie de notre quotidien. Toutefois, à supposer que ces fléaux soient effectivement attribuables au capitalisme, serait-il justifié de promouvoir la renaissance du communisme ou d’un système qui lui ressemble?
Victor Hugo écrivait «le communisme, rêve de quelques-uns, cauchemar de tous». L’histoire lui a donné raison. En URSS, au nom de la «justice sociale», Staline et ses successeurs ont causé la mort de 60 millions de personnes de 1917 à 1987. Les écrits d’Alexandre Soljénitsyne sur les goulags sont d’ailleurs très révélateurs de la nature totalitaire du régime. En Chine, Mao Tsé-Toung et Deng Xiaoping sont responsables de la mort de 75 millions de personnes de 1949 à 1987. Au Cambodge, les politiques de Pol Pot ont tué 26% de la population. En Corée du Nord, l’État a causé la mort de plus de 2 millions de personnes et a plongé le pays dans une famine qui dure depuis 50 ans. Au Vietnam, des centaines de milliers de «boat people» sont morts parce qu’ils voulaient fuir le communisme. Quant au régime nazi (le terme étant une contraction d’une expression allemande se traduisant par national-socialiste), il a fait 20 millions de morts!
À Cuba, Fidel Castro et son frère, Raul, censurent la presse, limitent l’accès à Internet, persécutent les homosexuels, emprisonnent les sidéens et exécutent les dissidents politiques. On estime qu’ils auraient fait plus de 20 000 victimes. Les Cubains vivent en situation de pénurie permanente. Même le papier hygiénique manque. Mais les choses s’améliorent. À partir de 2010, ils auront enfin le droit de posséder… un grille-pain!
La situation n’est guère mieux au Venezuela. Les produits de base manquent, il y a des coupures de courant, des pénuries d’eau, et le système de santé est au bord de l’implosion. Hugo Chavez a ordonné la fermeture de plusieurs dizaines de stations de radio. Il veut même éradiquer le golf, jugeant ce sport trop bourgeois!
Certes, le capitalisme a également ses failles. Mais il faut admettre qu’elles sont bien modestes si on les compare aux atrocités commises au nom du collectivisme. Puis, que ça plaise ou non, le capitalisme est le seul système économique qui permet l’enrichissement, la liberté d’expression et la créativité. Les économies planifiées, au contraire, ont toutes été synonymes de misère, de famines et de pénuries, de censure et d’oppression. Le capitalisme a donné lieu au mouvement pour les libertés et les droits civils, contrairement au communisme qui a permis à des dictateurs sanguinaires de tyranniser des populations entières.
Évidemment, la gauche d’aujourd’hui affirmera que son agenda diffère radicalement de celui des gouvernements précités. Je n’en doute pas. Mais l’histoire nous apprend que c’est également par souci de justice sociale qu’on a ouvert la voie au communisme, et que c’est la progression lente des idées et la consolidation continue du pouvoir qui a donné le nazisme, le stalinisme ou le maoïsme. Mais, évidemment, ces propos ne seront jamais tenus par les «idiots utiles»!
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Re: Nathalie Elgrably (page 9 incohérence du gouv. Charest)
.anthurium. a écrit : Les «idiots utiles»
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On raconte que Lénine employait l’expression «idiots utiles» pour désigner les intellectuels de gauche occidentaux qui défendaient le communisme avec enthousiasme et aveuglement.
L’empire soviétique s’est effondré, mais les «idiots utiles» sont encore parmi nous. Il y a Michael Moore qui crache sur le capitalisme en dépit du fait que ses trois derniers films ont généré des revenus de plus de 300 millions $. Il y a Anita Dunn, directrice des communications à la Maison Blanche, qui fait l’apologie de Mao Tsé-Toung. Au Québec, il y a, entre autres, Jean-Francois Lisée qui a récemment déclaré qu’il serait souhaitable de se débarrasser du capitalisme.
Crise économique, chômage, bandits à cravates et fonctionnaires corrompus font, certes, partie de notre quotidien. Toutefois, à supposer que ces fléaux soient effectivement attribuables au capitalisme, serait-il justifié de promouvoir la renaissance du communisme ou d’un système qui lui ressemble?
Victor Hugo écrivait «le communisme, rêve de quelques-uns, cauchemar de tous». L’histoire lui a donné raison. En URSS, au nom de la «justice sociale», Staline et ses successeurs ont causé la mort de 60 millions de personnes de 1917 à 1987. Les écrits d’Alexandre Soljénitsyne sur les goulags sont d’ailleurs très révélateurs de la nature totalitaire du régime. En Chine, Mao Tsé-Toung et Deng Xiaoping sont responsables de la mort de 75 millions de personnes de 1949 à 1987. Au Cambodge, les politiques de Pol Pot ont tué 26% de la population. En Corée du Nord, l’État a causé la mort de plus de 2 millions de personnes et a plongé le pays dans une famine qui dure depuis 50 ans. Au Vietnam, des centaines de milliers de «boat people» sont morts parce qu’ils voulaient fuir le communisme. Quant au régime nazi (le terme étant une contraction d’une expression allemande se traduisant par national-socialiste), il a fait 20 millions de morts!
À Cuba, Fidel Castro et son frère, Raul, censurent la presse, limitent l’accès à Internet, persécutent les homosexuels, emprisonnent les sidéens et exécutent les dissidents politiques. On estime qu’ils auraient fait plus de 20 000 victimes. Les Cubains vivent en situation de pénurie permanente. Même le papier hygiénique manque. Mais les choses s’améliorent. À partir de 2010, ils auront enfin le droit de posséder… un grille-pain!
La situation n’est guère mieux au Venezuela. Les produits de base manquent, il y a des coupures de courant, des pénuries d’eau, et le système de santé est au bord de l’implosion. Hugo Chavez a ordonné la fermeture de plusieurs dizaines de stations de radio. Il veut même éradiquer le golf, jugeant ce sport trop bourgeois!
Certes, le capitalisme a également ses failles. Mais il faut admettre qu’elles sont bien modestes si on les compare aux atrocités commises au nom du collectivisme . Puis, que ça plaise ou non, le capitalisme est le seul système économique qui permet l’enrichissement, la liberté d’expression et la créativité. Les économies planifiées, au contraire, ont toutes été synonymes de misère, de famines et de pénuries, de censure et d’oppression. Le capitalisme a donné lieu au mouvement pour les libertés et les droits civils, contrairement au communisme qui a permis à des dictateurs sanguinaires de tyranniser des populations entières.
Évidemment, la gauche d’aujourd’hui affirmera que son agenda diffère radicalement de celui des gouvernements précités. Je n’en doute pas. Mais l’histoire nous apprend que c’est également par souci de justice sociale qu’on a ouvert la voie au communisme, et que c’est la progression lente des idées et la consolidation continue du pouvoir qui a donné le nazisme, le stalinisme ou le maoïsme. Mais, évidemment, ces propos ne seront jamais tenus par les «idiots utiles»!
Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.
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Non mais quelle connerie......



Elle.....elle est une idiote.....complètement inutile....

Re: Nathalie Elgrably (page 9 incohérence du gouv. Charest)
Entièrement d'accord.tuberale a écrit : [...]
Non mais quelle connerie........quelle belle façon de tourner les coins ronds pour appuyer son discours vide....
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Elle.....elle est une idiote.....complètement inutile....
L'Enrichissement des pays capitaliste s'est toujours fait sur le dos des autres. Rien ne se perd, rien ne se crée. Donc, si nous avons plus, d'autre ont moins.
Les régimes dirigés par en arrière par le gouvernement américain a causé une multitude de mort. Les guerres du pétrole et autre connerie capitaliste ont détruit des pays et des gens.
Des petites failles le système capitaliste? Méchantes ornières la madame. C'est présentement ce régime qui nous entraine tranquillement mais sûrement au bord du gouffre présentement. Sans parler de la destruction systématique de la planète.