Page 10 sur 16

Publié : ven. déc. 02, 2011 8:30 pm
par MayClo
Lost25 a écrit : [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=vPuw-9U4XJM[/youtube]
Je ne sais pas trop quoi penser de ce vidéo-intervention de Mike Ward. Un humoriste que j'adore ... Je suis d'accord avec lui que c'est pas la faute du gouvernement si autant de jeunes sont intimidés.. Ça existait, ça existe et malheureusement, je crois que ça existera toujours... (surtout avec les réseaux sociaux)..

Par contre, son argument que ceux qui se font intimidés c'est qu'ils sont des "nerds" et qu'eux vont diriger le monde, je trouve qu'il vit dans un monde un peu "imagé" de style série d'adolescents. Je ne crois pas que ce sont que les "nerds" qui se font intimidés... Ca peut être pour d'autres raisons comme l'habillement, l'aspect physique, la jalousie, etc.

Enfin, il critique les gens qui disent qu'il faut agir, mais il n'aide pas plus à résoudre ce probleme, et l'intimidation n'est pas toujours temporaire...

Publié : ven. déc. 02, 2011 9:16 pm
par Jadomo
jaskab a écrit : Je suis d'accord avec une phrase de Mike Ward: Certains parents ont oublié ce que c'était que d'être un adolescent.

L'intimidation a toujours existé et elle existera toujours. Cela dit, les écoles ont tout intérêt à revoir leur façon de gérer cette problématique et de faire de la sensibilisation auprès des jeunes. Mais je rage à chaque fois que j'entends à la télé ou que je lis: "Les écoles ne font rien." Elles ne font peut-être pas ce que Madame X souhaiterait ou ce que Monsieur X voudrait, mais elles en font des choses . Et je suis certaine qu'elles ont à coeur le bien des jeunes. Personne ne reste indifférent face à un enfant qui se fait intimider. Ce qui est arrivé à Marjorie est vraiment dramatique et ça ne devrait jamais se reproduire.

Je ne travaille pas dans le milieu scolaire alors je suis un peu mal placée pour connaitre les mesures qui sont en place pour contrer l'intimidation. Depuis le début de la semaine, bien entendu cette histoire m'attriste au plus haut point, mais je me demande: kessé qu'il faut faire pour que ça arrête? C'est quoi LA bonne mesure à mettre en place? Est-ce qu'il y en a une? J'ai beau me creuser la tête et je ne trouve pas de solution miracle.

Oui, les parents doivent suivre davantage ce qui se passe dans la vie de leurs enfants, tant pour les intimidés que les intimideurs. J'imagine que si chaque parent prend ses responsabilités et travaille main dans la main, on vient de faire un sacré bout de chemin!

Publié : ven. déc. 02, 2011 9:53 pm
par Soleil47
Malike a écrit : [...]


Tu vois c'est là qu'on commence tranquillement à verser dans la complaisance, quand on ramène le geste au niveau de comportements d'enfants, comme si ce genre de paroles étaient de banales gamineries. Je ne suis pas allée lire sur Facebook mais ce que j'entends c'est que cette jeune fille et ses acolytes y sévissent encore à débiter des énormités et à se chicaner avec tout un chacun. Il me semble que le temps est à la réflexion, que les parents de ces jeunes, principalement celle qui a été impliquée, devraient les tenir loin de l'ordinateur puisque manifestement ils sont incapables d'en faire un usage correct. :/ C'est décourageant et si les adultes sont incapables de prendre des actions et resserrer la vis, tout ca n'aura servi à rien.
Ben d'accord, mais reste que ce n'est pas mieux de faire ce que les autres font, soit lui exprimer plein de vacheries, tout cela ne servira à proprement rien, et cela se terminera par quelque chose de grave.

On condamne ses faits et gestes d'un bord puis on fait la même chose de l'autre bord.

Alors, tant qu'à moi, tous ces genres de pages Facebook ainsi que les cellulaires devraient être confisqués et qu'il y ait des représailles autant d'un bord que de l'autre.

Publié : ven. déc. 02, 2011 10:54 pm
par gazzoux1
Soleil47 a écrit : [...]


Ben d'accord, mais reste que ce n'est pas mieux de faire ce que les autres font, soit lui exprimer plein de vacheries, tout cela ne servira à proprement rien, et cela se terminera par quelque chose de grave.

On condamne ses faits et gestes d'un bord puis on fait la même chose de l'autre bord.

Alors, tant qu'à moi, tous ces genres de pages Facebook ainsi que les cellulaires devraient être confisqués et qu'il y ait des représailles autant d'un bord que de l'autre.
:jap:

Publié : ven. déc. 02, 2011 11:07 pm
par Lost25
MayClo a écrit : [...]


Je ne sais pas trop quoi penser de ce vidéo-intervention de Mike Ward. Un humoriste que j'adore ... Je suis d'accord avec lui que c'est pas la faute du gouvernement si autant de jeunes sont intimidés.. Ça existait, ça existe et malheureusement, je crois que ça existera toujours... (surtout avec les réseaux sociaux)..

Par contre, son argument que ceux qui se font intimidés c'est qu'ils sont des "nerds" et qu'eux vont diriger le monde, je trouve qu'il vit dans un monde un peu "imagé" de style série d'adolescents. Je ne crois pas que ce sont que les "nerds" qui se font intimidés... Ca peut être pour d'autres raisons comme l'habillement, l'aspect physique, la jalousie, etc.

Enfin, il critique les gens qui disent qu'il faut agir, mais il n'aide pas plus à résoudre ce probleme, et l'intimidation n'est pas toujours temporaire...
Oui c'est un peu maladroit comme message. Mais il a un peu raison quand il parle d'un problème temporaire. L'intimidation s'arrête généralement après le secondaire quand les jeunes deviennent adultes et sont plus matures. Tout le monde part de son côté et pense à son avenir sur le marché du travail. Je n'ai jamais vraiment entendu d'histoire d'intimidation au cégep. Il y en a peut-être mais c'est beaucoup plus rare, enfin, il me semble.

Publié : ven. déc. 02, 2011 11:55 pm
par Dr Dolittle
J'ai parlé avec quelqu'un ce soir qui me disait que sa fille avait été intimidée pendant une période du secondaire. On s'entendait pour dire que les filles peuvent être très méchantes...et la cause est la jalousie la plupart du temps.

Publié : ven. déc. 02, 2011 11:55 pm
par gingerstar
misscool45 a écrit : OMG ! Un ami FB a posté un lien. Il y a une page pour une pensée pour une des filles qui l'a intimidé et le message est ceci :
" Dans la vie y'a les gagnants et les perdants, ceux qui foncent malgré les obstacles et ceux qui baissent les bras ;) Raymond nous a prouvé à quelle catégorie elle appartenait en se pendant, xox "

:eek: J'en reviens pas que quelqu'un peut écrire quelque chose du genre. Je sais (ou du moins j'imagine) que ce n'est pas la fille en tant que tel, mais c'est une amie.. Pas besoin de dire qu'il y a une centaine de commentaires.
Quel commentaire cheap :( . Même qu'elle aurait été plus faible psychologiquement, ça n'enlève pas la gravité du problème qu'elle vivait. Une belle façon pour essayer de minimiser la responsabilité des intimideurs... De plus, je suis mal à l'aise avec le fait que ses ennemies même après sa mort continuent de l'appeler par son nom de famille...

Publié : sam. déc. 03, 2011 12:04 am
par gingerstar
viky a écrit : [...]



Son amie risque de s'en vouloir jusqu'à la fin de ses jours... :( Ça doit être épouvantable de lire un courriel 1 journée trop tard... J'ai beaucoup de peine pour cette jeune qui va se sentir coupable de ne pas avoir sauvé son amie à temps...
J'ai beaucoup de compassion pour cette jeune fille. J'ai bien peur qu'elle porte plus de culpabilité au coeur que celles qui l'intimidaient...

Publié : sam. déc. 03, 2011 12:24 am
par Chico_Fan
Lost25 a écrit : [...]


Oui c'est un peu maladroit comme message. Mais il a un peu raison quand il parle d'un problème temporaire. L'intimidation s'arrête généralement après le secondaire quand les jeunes deviennent adultes et sont plus matures. Tout le monde part de son côté et pense à son avenir sur le marché du travail. Je n'ai jamais vraiment entendu d'histoire d'intimidation au cégep. Il y en a peut-être mais c'est beaucoup plus rare, enfin, il me semble.
C'est plutôt que l'intimidation prend souvent d'autres formes à l'âge adulte, avec d'autres prétextes.

Publié : sam. déc. 03, 2011 12:33 am
par gingerstar
Jadomo a écrit : [...]



Je ne travaille pas dans le milieu scolaire alors je suis un peu mal placée pour connaitre les mesures qui sont en place pour contrer l'intimidation. Depuis le début de la semaine, bien entendu cette histoire m'attriste au plus haut point, mais je me demande: kessé qu'il faut faire pour que ça arrête? C'est quoi LA bonne mesure à mettre en place? Est-ce qu'il y en a une? J'ai beau me creuser la tête et je ne trouve pas de solution miracle.

Oui, les parents doivent suivre davantage ce qui se passe dans la vie de leurs enfants, tant pour les intimidés que les intimideurs. J'imagine que si chaque parent prend ses responsabilités et travaille main dans la main, on vient de faire un sacré bout de chemin!
C'est vrai qu'on peut se poser la question car il n'y a pas vraiment de recette pour solutionner... Je pense quand même que le fait que les gens soient autant touchés et révoltés par cette histoire peut apporter quelque chose de positif. Car probablement que les parents seront encore plus attentifs, plus sensibles autant dans un sens que dans l'autre: enfant intimidé ou intimidateur, que les profs deviendront encore moins tolérants face aux comportements intimidants de certains élèves. Qu'il y aura plus de sensibilisation à la maison, à l'école ou ailleurs dans les activités face à ce phénomène. Ça ne va pas enrayer complètement le problème mais peut-être bien le diminuer sensiblement.

Publié : sam. déc. 03, 2011 9:10 am
par Jadomo
gingerstar a écrit : [...]


C'est vrai qu'on peut se poser la question car il n'y a pas vraiment de recette pour solutionner... Je pense quand même que le fait que les gens soient autant touchés et révoltés par cette histoire peut apporter quelque chose de positif. Car probablement que les parents seront encore plus attentifs, plus sensibles autant dans un sens que dans l'autre: enfant intimidé ou intimidateur, que les profs deviendront encore moins tolérants face aux comportements intimidants de certains élèves. Qu'il y aura plus de sensibilisation à la maison, à l'école ou ailleurs dans les activités face à ce phénomène. Ça ne va pas enrayer complètement le problème mais peut-être bien le diminuer sensiblement.
:jap:

C'est ce que je me dis depuis quelques jours... sans banaliser le suicide de cette jeune fille, son cas a profondément touché la province au complet et je me permet d'espérer que son suicide a au moins servi à conscientiser tout le monde au sujet de l'intimidation.

Publié : sam. déc. 03, 2011 9:26 am
par Malike
J'assume mon cynisme mais je n'ai pas grand espoir de voir quoi que ce soit changer. On le voit, les gens se cherchent des justifications, c'est pas la faute de personne au fond c'est la société .... :/ Dans quelques semaines elle ne sera malheureusement plus au goût du jour cette jeune victime, un souvenir pour certains tout au plus. J'ai lu des tas d'histoires ici de jeunes ayant vécu l'intimidation et la violence, j'en ai un exemple plus près de moi et quoi qu'on en dise quand ca se produit tout l'monde se refile la patate chaude, les parents, les autorités scolaires, etc.. personne n'est prêt à agir. Donc ce qui va arriver c'est que les jeunes vont continuer à sévir sur Internet et à l'école, les autorités scolaires vont continuer à prétendre qu'ils font ce qu'ils faut et les parents vont feindre l'ignorance. C'est ca la société.

Re: L'intimidation pousse une adolescente au suicide!

Publié : sam. déc. 03, 2011 9:48 am
par lucide
Le Soleil > blié le 03 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour à 07h36


Suicide de Marjorie Raymond: Jade au coeur de la haine

Depuis la mort de Marjorie Raymond, Jade Isabel-Rioux, 15 ans, ne va plus à l'école où l'on craint pour sa sécurité.

Collaboration spéciale, Marc Allard
Marc Allard
Le Soleil


(Sainte-Anne-des-Monts) Depuis une semaine, Jade ne va plus à l'école et n'ose pas sortir trop loin de la maison. Après la mort de Marjorie Raymond, c'est elle qui a été montrée du doigt pour le suicide de son ancienne amie.

Les yeux rougis par les larmes, l'adolescente de 15 ans est assise sur le perron à côté de son amie Carolanne, venue essayer de la consoler. Jade est vêtue d'un mince chandail à capuchon et d'un pantalon de jogging gris et aurait très envie de fumer une cigarette.

«Je le sais pas comment me sentir, je le sais pas pantoute, dit-elle. Je suis vraiment confuse, j'angoisse, j'ai peur. Je ne sais plus quoi faire.»

Mercredi, la dernière fois qu'elle a eu le courage de vérifier sa page Facebook, elle avait reçu plus de 500 messages de haine.


Au début de la semaine, les insultes, les accusations et les menaces venaient d'ici, à Sainte-Anne-des-Monts, mais bien vite elles arrivaient d'aussi loin que Calgary.

«Ça disait que j'étais une vache, une truie, une salope et que je devrais mourir moi aussi. Que je ne méritais pas de vivre et que c'était de ma faute si elle était morte et que la province au complet était revirée contre moi», résume Jade, en retenant un sanglot.

Sur Facebook, sa soeur, ses parents et ses amis ont aussi été la cible d'un déluge de fiel. «Je comprends pas», dit Guy Gagnon, le beau-père de Jade. «Tout le monde dénonce l'intimidation, et là, c'est exactement ça qu'ils sont en train de faire.»

Dans les entrevues qu'elle a données au Soleil et aux autres médias, la mère de Marjorie, Chantal Larose, a expliqué que sa fille traversait une période très sombre depuis qu'une camarade de classe lui avait enfoncé la tête dans un casier il y a un mois.

Cette camarade de classe, c'était Jade. Sur les réseaux sociaux, son nom n'a pas pris de temps à circuler. Le message que l'adolescente a laissé sur sa page Facebook après sa suspension - «Suspendue 5 jours. Ah! Ah! Ah! C'est pas pire!» - a été interprété comme une preuve qu'elle était satisfaite de son geste.

Une histoire de garçon

Jade avoue avoir cogné la tête de Marjorie contre un casier à cause d'une histoire de garçon. Mais elle assure que le message Facebook en question ne portait que sur sa suspension et qu'elle n'a pas tenté d'intimider Marjorie après l'épisode de la case, ni sur le Web ni à l'école.

«Oui, peut-être que ce n'était plus mon amie, dit Jade. Mais ça me fait de quoi pareil qu'elle ne soit plus là. On ne se parlait plus. Mais je ne lui souhaitais pas de mourir pour autant.»

Sur le perron, il commence à faire froid, et Jade, Carolanne et Guy rentrent à l'intérieur de la maison, où la mère de Jade, Sandra Isabel, essaie d'abattre un peu de travail malgré la commotion provoquée par le suicide de Marjorie.

«C'est l'enfer», dit-elle, avant de s'excuser de ne pas avoir eu le temps de faire le ménage.

Depuis le suicide de Marjorie, Mme Isabel va à l'épicerie à contrecoeur. «Je ne sais pas quoi faire quand je rencontre une personne. Si je souris, est-ce qu'ils vont dire : "Eille, elle prend ça à la légère, elle; elle rit!" Ou est-ce que je dois faire la piteuse et brailler? J'essaie d'être neutre autant que possible.»

«La fosse aux lions»

Le soir même après la mort de Marjorie, Mme Isabel a reçu un appel de l'école secondaire Gabriel-Le Courtois, que Marjorie et Jade fréquentaient. Craignant pour la sécurité de Jade, la direction a demandé que cette dernière ne se présente pas à ses cours, indique Mme Isabel.

De toute façon, la mère de Jade aurait découragé sa fille d'y aller. «Je ne l'aurais pas envoyée dans la fosse aux lions», dit-elle.

Mme Isabel tient d'ailleurs à souligner que l'école Gabriel-Le Courtois a proposé les services d'un psychologue à sa fille, comme elle l'avait déjà fait lors d'une chicane précédente entre Marjorie et Jade (redevenues amies par la suite). L'école travaille maintenant sur un plan pour réintégrer Jade à l'école, précise sa mère. Celle-ci pense d'ailleurs que les élèves de Gabriel-Le Courtois et les gens de Sainte-Anne-des-Monts sauront faire la part des choses.

Elle s'inquiète davantage des gens qui n'y ont jamais mis les pieds et qui continuent d'écrire sur Facebook des «messages comme quoi Jade, c'est la meurtrière et nous, on est la famille de la meurtrière».

Chantal Larose, la mère de Marjorie, croit aussi que ceux qui ont assailli Jade de messages haineux sur les réseaux sociaux sont allés trop loin.

«Elle n'a pas besoin d'être plus démolie, dit Mme Larose. Il faut qu'elle assume les gestes qu'elle a faits. Mais elle aussi, ça va être une victime dans tout ça.»

Guy Gagnon espère que les centaines d'internautes qui s'en prennent à sa famille vont mettre fin à ce cercle vicieux d'intimidation. «À un moment donné, il faut que ça arrête.»

Re: L'intimidation pousse une adolescente au suicide!

Publié : sam. déc. 03, 2011 9:50 am
par lucide
Mort de Marjorie Raymond: «Elle voulait que tout le monde l'aime»
(Québec) Dimanche soir, Carolanne, 15 ans, attend la finale d'Occupation double à la télé, quand elle reçoit un nouveau texto de Marjorie : «Si chu po la demain c ke jai kiter ce monde!!!!si je sui la c ke jai echouerrr!!»

Carolanne, qui sait que Marjorie broie du noir depuis sa bataille avec Jade à l'école le 31 octobre, s'inquiète pour son amie. «Bb, promet moi de jamais faire de connerie ☹», lui écrit-t-elle à 19h18. Marjorie répond qu'elle s'en va dans la douche «live». Les deux ados s'écrivent qu'elles s'aiment, et Marjorie conclut en envoyant un coeur.

Mais Carolanne est loin d'être rassurée. Elle pleure durant Occupation double en repensant à son échange de textos avec Marjorie. À 22h24, le téléphone de Carolanne vibre. «Jvien dme reveiler mon bb!», écrit Marjorie.

Carolanne propose qu'elles se parlent de vive voix. Marjorie prétexte qu'elle n'a plus assez de minutes sur son cellulaire. Carolanne écrit à son amie qu'elle lui a fait peur. Marjorie s'excuse, mais trois minutes plus tard, elle écrit : «Jai faite dekua mon chaton!!:o. Jatend!!!pis si sa marche ma etre ton ange gardien!»


Carolanne la supplie d'arrêter. «Fuck ton ange gardien cé toi que jveux. :'(», ajoute-t-elle. «Ca­ro!!arete davoir du mal!!!!dit toi ke je serai heureuse!!!ms garde jvx po ke taye dla peine!!!aret tt suit mon bb», répond Marjorie. «Jveux tu reste vivante! :'( promet moi tu vas jamais tsuicider ou dkoi dmeme. Stp promet le moi :'(»,»

Carolanne essaie de convaincre Marjorie de venir à l'école le lendemain pour qu'elles se parlent de tout ça. «Jvais t'voire demain? Promis?», écrit Carolanne. «Si jme reveil demain!!!on ce voi promiiiii jurer!», répond Marjorie.

«Té mieu dte réveiller, Carolanne.» Il est 22h46, Marjorie lui envoie un dernier texto.

Un coeur.

Le lendemain, Marjorie n'est pas venue à l'école. Elle s'est pendue.

Attablée derrière la télé qui diffuse en boucle des reportages sur le suicide de sa fille, la mère de Marjorie, Chantal Larose, fait glisser doucement la lettre que sa fille lui a écrite avant de s'enlever la vie.

Deux phrases avant de conclure, Marjorie blâme «les gens jaloux, qui veulent seulement gâcher le bonheur des autres». Pour sa mère, il n'y aucun doute : c'est à force de se faire intimider à l'école que sa fille s'est tuée.

En arrivant, à l'école secondaire Gabriel-Le Courtois, à Sainte-Anne-des-Monts, Marjorie se faisait dévisager parce qu'elle venait de la ville, raconte Annie*, une amie de la défunte.

«Elle se faisait beaucoup traiter de noms. Quelques jours après son arrivée, elle s'est fait tabasser par une fille assez colosse.

«L'intimidation a continué jus­qu'à temps qu'elle s'enlève la vie», dit la jeune femme, précisant qu'avec son chum Willy, elle a défendu Marjorie à plusieurs reprises à l'école, à la fois contre les coups et les insultes.

Mais c'est comme ça, à l'école Gabriel-Le Courtois, souligne Annie. «Il y a beaucoup de monde qui finissent par décrocher parce qu'ils se font intimider.»

L'adolescente venue d'ailleurs est rejetée d'emblée par ses camarades de classe, qui chuchotent des méchancetés à son passage, qui l'insultent devant tout le monde ou l'attendent à la sortie de l'école, «aux Roches» situées devant l'établissement, pour la tabasser : tout ça ressemble à un cas typique d'intimidation.

Sauf qu'au cours de ses deux années et demie à l'école Gabriel-Le Courtois, Marjorie n'a pas toujours été cantonnée au rôle de souffre-douleur. À mesure que les élèves de l'école laissaient de côté leur méfiance initiale et découvraient son sourire, son entrain et sa bonté, Marjorie s'est fait beaucoup d'amis.

«Elle voulait que tout le monde l'aime», dit sa mère.

Même qu'à certains moments, la jolie adolescente aux longs cheveux noirs et au regard espiègle a fait partie de la clique féminine des cools. Le problème avec les membres de cette clique, c'est qu'elles entretenaient une sorte de relation amour-haine.

«Dans cette gang-là, elles sont toutes ensemble et là arrive un gars, explique Carolanne. Là, elles sont comme : "ah, il est chaud." Et après, elles sont comme "ah, t'as pas le droit de le trouver chaud, t'es conne. Et, si tu sors avec, je te parle plus." Pis là l'autre est fru contre elle, pis après ça ils se reparlent.»

Dans la clique, il y avait aussi Jade. Marjorie et elle avaient au moins trois points en commun : elles sont belles, ont du caractère et aiment le même genre de gars. Leur relation a toujours été en dents de scie, mais en octobre, tout a dérapé à cause d'un jeune coq. Jade en était encore amoureuse quand Marjorie est tombée à son tour dans ses bras.

Après l'avoir appris, Jade n'a pas décoléré. Le 31 octobre, elle a empoigné Marjorie par les cheveux et lui a cogné la tête contre son casier. Les deux se sont battues. Jade, elle aussi amochée, a été suspendue cinq journées; Marjorie, une.

Marjorie ne s'est pas remise de l'épisode du casier, dit sa mère. «Elle pleurait beaucoup et elle était toujours fatiguée.» Marjorie n'allait presque plus à ses cours. «Ça chuchotait dans son dos, raconte Mme Larose. À sa place, moi non plus, je n'aurais pas voulu y aller.»

Au Tim Hortons devant une lasagne qu'elle n'arrive pas à entamer, Carolanne dit qu'au cours de la soirée des textos, elle a songé à se précipiter chez son amie et à appeler la police, mais qu'elle ne l'a pas fait parce qu'elle craignait la réaction de Marjorie. «J'avais peur qu'elle soit fâchée contre moi.»

Comme plusieurs amis, même les plus proches, Carolanne ne pense pas que l'intimidation soit la seule responsable du suicide de son amie. Elle se souvient que quel­ques jours après sa bagarre avec Jade, Marjorie lui a confié dans les toilettes de l'école qu'elle n'était plus bien ni chez sa mère ni chez son père et qu'elle serait peut-être mieux là-haut, dit Carolanne, en pointant le doigt vers le ciel.

L'adolescente voit les choses d'une manière plus fataliste. «Si elle ne l'avait pas fait cette journée-là, dit Carolanne, elle aurait recommencé un autre jour.»

Au Tim Hortons, hier, Carolanne portait le collier de Marjorie et un chandail kangourou que son amie avait failli commander elle aussi par la poste. Carolanne ne croit pas qu'elle aurait porté ce chandail si celle qui lui envoyait des coeurs par texto avait attendu la même commande.

«Je pense que je n'aurais pas ouvert la boîte.»

» Nom fictif pour protéger son anonymat

Re: L'intimidation pousse une adolescente au suicide!

Publié : sam. déc. 03, 2011 10:32 am
par lucide
Je pense qu'il y a un gros dérapage social dans ce cas du au départ "encore" par les reportages supposement chocs du réseau TVA. En rapportant ce suicide avec seulement comme mise en perspective la mère de la fillette qui est a juste titre emotivement éprouvée. Je les trouve completement dégueulasse ......

L'intimidation dans les écoles est un fait veridique qu'il faut effectivement essayer de contrer. Le mal de vivre d'une adolescente ou d'un adolescent menant au suicide est un cheminement personnel complexe reliant un ensemble de facteurs. Par un esprit de vengeance collectif et totalement gratuit on vient perturber la vie de dizaines d'adolescents. Ca va être le fun d'etre étudiants dans cet école .... parce qu'au dela du deuil a gérer maintenant ils vont quasi etre obliger de prendre position ... etre sur quel bord puisque l'on a maintenant publiquement amené des personnes aux bancs des accusés. Du fond de leur studio a Montreal on a incité des gens derriere des claviers ou autres anonymement bien sur a créé des guerres, des clans et véhiculer de la haine et se faire justice soi même. Ce qu'on les aime nos enfants !

Y a t'il quelqu'un au bout de la ligne qui se sente mieux outre les producteurs Télé qui y font du gros cash.... La famille de la victime, tous les gens qui se sont un jour fait intimidés. Quel gachis!

Publié : sam. déc. 03, 2011 10:45 am
par Anya
Les pauvres agresseurs
Richard Martineau
03/12/2011 05h44

Jeudi, je disais que j'en avais ras le bol de notre complaisance envers les agresseurs et les intimidateurs.

Que c'est bien beau, jaser, parler, discuter avec les p'tits baveux qui font régner la terreur à l'école, mais qu'un moment donné, il faut sévir.

Ma chronique m'a valu une réponse très symptomatique et très révélatrice d'une intervenante.

Le mal-être des bourreaux

"Je vous inviterais à vous informer avant d'écrire sur des problématiques sociales, écrit Emmanuelle Locas, étudiante en travail social à l'Université du Québec en Outaouais.

"Ces p'tit criss comme vous les appelez sont souvent des jeunes qui souffrent eux-mêmes à leur façon. Je n'excuse pas leurs gestes ou leurs paroles d'intimidation, comprenez-moi bien. Par contre, je vous invite à tenter de comprendre POURQUOI ils agissent ainsi. C'est en comprenant quelque chose, en cernant les causes, qu'on peut intervenir efficacement.

«Il faut leur montrer d'autres manières d'exprimer leur mal-être à eux. C'est pour cela qu'on nous forme, nous, les intervenants, à qui vous vous adressez du haut de votre condescendance.»

Deux victimes

Tout est là.

En quelques lignes, cette future travailleuse sociale (qui va, j'en suis sûr, parfaitement s'intégrer dans son milieu de travail et connaître une carrière longue et fructueuse ponctuée de colloques et de congrès) a réussi à résumer parfaitement la pensée angélique des intervenants.

La violence est le résultat d'un mal être, les agresseurs sont de pauvres victimes qui ne savent pas comment s'exprimer, etc.

Bref, dans les cas d'intimidation, il y a deux victimes : le jeune qui se fait écoeurer, agresser, humilier, insulter, tabasser et violenter, et le pauvre agresseur, qui, après avoir poussé un élève dans une case et lui avoir foutu une baffe en pleine cafétéria, va secrètement pleurer dans les toilettes, rongé par le remords et les regrets.

Si je suis condescendant, madame Locas, vous, vous êtes insultante envers les VRAIES victimes d'intimidation.

Sur le même niveau

Dans le courriel que vous m'avez envoyé, madame l'étudiante, vous n'avez pas daigné écrire un mot, UN SEUL, sur Marjorie Raymond. Rien.

Mais sur les agresseurs, par contre, vous ne tarissez pas.

Un détail ? J'en doute. Vous et vos confrères êtes tellement entraînés à penser au mal-être des agresseurs que vous oubliez celui des victimes.

Des victimes si souffrantes, si brisées qu'elles ne voient d'autre issue que la mort.

En connaissez-vous, madame Locas, des agresseurs qui se sont pendus dans le garage de leurs parents car ils souffraient dans leur corps et dans leur âme d'être des monstres ?

Comment pouvez-vous mettre la souffrance de la victime et celle de l'agresseur sur le même niveau ?

La chaîne

Remarquez, je ne blâme pas cette étudiante. Elle crache mécaniquement ce qu'on lui a appris.

À savoir que tout le monde est une victime. Il n'y a plus de bien et de mal, d'agresseurs et d'agressés, juste une interminable chaîne de martyrs et de souffre-douleurs qui font la queue devant le comptoir des plaintes de la vie.

Vous verrez, bientôt, on va nous dire que celui qui frappe souffre plus que celui qui est frappé.

Au moins, une blessure physique, ça se soigne. Alors que le pauvre agresseur, lui, est la victime d'une machination sociale qu'il ne peut détruire.

http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/ric ... 54401.html" onclick="window.open(this.href);return false;

Publié : sam. déc. 03, 2011 11:02 am
par Malike
Anya a écrit : Les pauvres agresseurs
Richard Martineau
03/12/2011 05h44

Jeudi, je disais que j'en avais ras le bol de notre complaisance envers les agresseurs et les intimidateurs.

Que c'est bien beau, jaser, parler, discuter avec les p'tits baveux qui font régner la terreur à l'école, mais qu'un moment donné, il faut sévir.

Ma chronique m'a valu une réponse très symptomatique et très révélatrice d'une intervenante.

Le mal-être des bourreaux

"Je vous inviterais à vous informer avant d'écrire sur des problématiques sociales, écrit Emmanuelle Locas, étudiante en travail social à l'Université du Québec en Outaouais.

"Ces p'tit criss comme vous les appelez sont souvent des jeunes qui souffrent eux-mêmes à leur façon. Je n'excuse pas leurs gestes ou leurs paroles d'intimidation, comprenez-moi bien. Par contre, je vous invite à tenter de comprendre POURQUOI ils agissent ainsi. C'est en comprenant quelque chose, en cernant les causes, qu'on peut intervenir efficacement.

«Il faut leur montrer d'autres manières d'exprimer leur mal-être à eux. C'est pour cela qu'on nous forme, nous, les intervenants, à qui vous vous adressez du haut de votre condescendance.»

Deux victimes

Tout est là.

En quelques lignes, cette future travailleuse sociale (qui va, j'en suis sûr, parfaitement s'intégrer dans son milieu de travail et connaître une carrière longue et fructueuse ponctuée de colloques et de congrès) a réussi à résumer parfaitement la pensée angélique des intervenants.

La violence est le résultat d'un mal être, les agresseurs sont de pauvres victimes qui ne savent pas comment s'exprimer, etc.

Bref, dans les cas d'intimidation, il y a deux victimes : le jeune qui se fait écoeurer, agresser, humilier, insulter, tabasser et violenter, et le pauvre agresseur, qui, après avoir poussé un élève dans une case et lui avoir foutu une baffe en pleine cafétéria, va secrètement pleurer dans les toilettes, rongé par le remords et les regrets.

Si je suis condescendant, madame Locas, vous, vous êtes insultante envers les VRAIES victimes d'intimidation.

Sur le même niveau

Dans le courriel que vous m'avez envoyé, madame l'étudiante, vous n'avez pas daigné écrire un mot, UN SEUL, sur Marjorie Raymond. Rien.

Mais sur les agresseurs, par contre, vous ne tarissez pas.

Un détail ? J'en doute. Vous et vos confrères êtes tellement entraînés à penser au mal-être des agresseurs que vous oubliez celui des victimes.

Des victimes si souffrantes, si brisées qu'elles ne voient d'autre issue que la mort.

En connaissez-vous, madame Locas, des agresseurs qui se sont pendus dans le garage de leurs parents car ils souffraient dans leur corps et dans leur âme d'être des monstres ?

Comment pouvez-vous mettre la souffrance de la victime et celle de l'agresseur sur le même niveau ?

La chaîne

Remarquez, je ne blâme pas cette étudiante. Elle crache mécaniquement ce qu'on lui a appris.

À savoir que tout le monde est une victime. Il n'y a plus de bien et de mal, d'agresseurs et d'agressés, juste une interminable chaîne de martyrs et de souffre-douleurs qui font la queue devant le comptoir des plaintes de la vie.

Vous verrez, bientôt, on va nous dire que celui qui frappe souffre plus que celui qui est frappé.

Au moins, une blessure physique, ça se soigne. Alors que le pauvre agresseur, lui, est la victime d'une machination sociale qu'il ne peut détruire.

http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/ric ... 54401.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Raide un peu mais ca rejoint ma pensée. Je trouve aussi qu'on banalise toujours trop la souffrance des victimes et on se penche bien davantage sur les agresseurs, on en a d'ailleurs une belle manifestation avec nos sentences, quand on daigne leur en donner bien sûr. :sarcastic: L'agresseur est toujours au centre des préoccupations, il a des raisons ... mais l'agressé lui?! :chepa:

Publié : sam. déc. 03, 2011 11:07 am
par lucide
Malike a écrit : [...]


Raide un peu mais ca rejoint ma pensée. Je trouve aussi qu'on banalise toujours trop la souffrance des victimes et on se penche bien davantage sur les agresseurs, on en a d'ailleurs une belle manifestation avec nos sentences, quand on daigne leur en donner bien sûr. :sarcastic: L'agresseur est toujours au centre des préoccupations, il a des raisons ... mais l'agressé lui?! :chepa:

Dans ce cas ci faut t'il fesser sur les vrais agresseurs ? La jeune fille que l'on cible était amie avec Marjorie il y 3 semaines, on parle d'une chicane de filles. Les véritables intimidateurs se ferment la gueule, font low profil, ils sont rusés et discrets jamais facile a coincer.

Publié : sam. déc. 03, 2011 11:26 am
par Nikki
Pantera72 a écrit : [...]



:jap: Il faut reprendre ses esprits là-dedans. C'est insensé ce que les gens font subir à ces ados et cette fille en particulier. Oui, leur attitude a été déplorable envers Marjorie mais il y a de meilleurs moyens de leur faire comprendre l'impact de leurs gestes. Je n'ai pas de mots pour exprimer mon dégoût de cette attitude. :/
:jap:
Je trouve que de façon générale, ceux qui accablent la jeune fille en l'insultant font exactement ce qu'ils lui reprochent.

On sera bien avisés lorsqu'elle se suicidera à son tour... Je trouve ça vraiment honteux...

Publié : sam. déc. 03, 2011 12:02 pm
par MaChouette
Mes pensées des derniers jours sur la question… et quelques questionnements

L’univers des écoles secondaires me fait penser aux sociétés médiévales avant le développement des liens commerciaux. C’était une époque sanglante au cours de laquelle, mis à part les bandes de brigands, les gens du peuple s’organisaient et se battaient principalement pour l’honneur. Presque toutes les rixes et les meurtres qui en découlaient se passaient sur la place publique de façon presque banale. La « respectabilité » sociale était établie selon sa réputation de courage, de vaillance, d'honnêteté, de fierté, de fidélité. Presque institutionnalisés, les affrontements publics démontraient la valeur d’un individu, pour lui-même ou pour sa solidarité avec son groupe. D’ailleurs, en comparaison à aujourd’hui, le nombre d’homicide à cette époque était phénoménal. C’est par le développement du commerce et la division du travail que la société s’est hiérarchisée autrement et c’est un des facteurs principaux qui a contribué à la diminution des homicides commis par les gens ordinaires à travers le temps.
Or, c’est un peu ça le monde des ados. Sans pouvoir économique par eux-mêmes, un pouvoir adulé dans notre société actuelle et qui ordonne une très grande partie des rapports sociaux, les ados rivalisent et se battent afin que soient reconnues leur valeur personnelle.

Ils ont besoin de trouver leur place pour eux-mêmes et pour les autres, c’est la classique quête d’identité toujours un peu désordonnée et explosive d’autant plus qu’elle est secouée par de puissantes tempête d’hormones. Leur univers est chaotique, parfois léthargiques, parfois chargés d’un trop plein d’énergie, ils cherchent à se mesurer, à se hiérarchiser, à tester leurs propres limites et celles du monde extérieur, un monde de plus en plus axé sur l’individualisme, la consommation, le paraître et la performance. Un monde qui se divise en beaux et en laids, en riches et en pauvres, en « winners » et en « losers », etc. et où chacun des extrêmes a besoin de l’autre pour se définir. Un monde où il devient presque plus important de « réussir dans la vie » que de réussir sa vie : une norme qui fait figure de valeur. Un monde qui, mine de rien, engendre beaucoup de vide et d’isolement. Dans ce contexte là, ce n’est d’autant pas facile d’être ado et de vivre dans un monde d’ados par surcroit. D’ailleurs, à ce que je sache, ça ne l’a jamais été. Le chaos, les rivalités, les clans et l’intimidation font partie de l’adolescence.

L’autre facteur qui a été déterminant dans la diminution de la violence des gens ordinaires au Moyen-Âge a été l’instauration peu à peu d’une organisation sociale de la justice et où c’est le roi qui devenait le détenteur du monopole de la violence légitime, notamment via l’armée chargée de faire régner l’ordre sur son territoire. Le recours à l’intimidation et à la violence qui avaient jusque là été nécessaires pour se protéger, s’en est trouvé considérablement diminué.

La question que je me pose c’est : Avons-nous, en tant que société et en tant qu’adultes, démissionné à ce point envers les ados qu’ils doivent eux-mêmes s’imposer et augmenter leur niveau de violence pour réguler leur monde? Peut-être. L’école ne devrait-elle pas renforcer son rôle éducatif à l’endroit du « savoir être », avoir une tolérance zéro, intervenir et imposer des sanctions plus sévères qui ont une portée réelle quant aux harceleurs?

Même chose pour bien des parents qui semblent axés sur la défense de leurs jeunes plus que sur leur devoir d’éducation et d’encadrement à leur endroit. Avoir accès et réussir à l’école est une chose mais n’exclue pas le savoir vivre, les ados doivent être soutenus par une démarche éducative mais doivent en même temps assumer leurs fautes afin d’en faire des citoyens responsables. A-t-on démissionné à ce point en tant que parents? Est-on devenus si individualistes que nous refusons d’assumer notre responsabilité sociale et refusons que nos enfants assument celles qui les concernent?

Finalement, et c’est peut-être par là que j’aurais dû commencer mon questionnement, le phénomène de l’intimidation est-il seulement plus médiatisé nous donnant l’impression qu’il est en terrible progression, incontrôlé et incontrôlable? Peut être bien aussi… Je trouve que c’est la tendance actuellement et que ça fait partie du problème : faire flèche de tout bois par le biais des faits divers en stimulant la peur et la colère et en suscitant le désir de vengeance. Et ça aussi, je trouve que ça fait médiéval…