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Publié : mer. août 20, 2008 1:27 pm
par Gillo
Acrux a écritJe pose la question de même là, à tout ceux qui le citrique, qu'est-ce qu'un gars possédant un doctorat en médecine aurait du faire?
Il aurait pu se démarrer une clinique privé, modifier les lois et se donner des contrats à lui-même sans avoir à démissionner étant donné que ça a pas l'air de déranger certaines personnes...
Tout les ministres devrait faire ça tant qu'à y être!
Celui des travaux publics pourrait se démarrer une cie de construction, changer les lois, dézoner ou bon lui semble, écrase les lobby et se donne des contrats à lui-même...
Celui du patrimoine pourrait bruler toutes les vieilles cabanes ancestrales insignifiantes pour faire de beaux condos flambant neuf et récolter plein de bidou...
--Message edité par Gillo le 2008-08-20 19:28:35--
Publié : mer. août 20, 2008 1:35 pm
par Pantera72
Ouais, disons que ça paraît TRÈS mal...
Publié : jeu. août 21, 2008 1:11 am
par Acrux
Beppo a écrit
N'est-ce pas ce qu'il fait? Et parce qu'il fait ce qu'il veut, doit-on le maintenir à l'abri des critiques? Est-ce que le fait de faire ce que tu veux t'immunise contre la critique? Donc, il ne doit pas seulement se contenter de faire ce qu'il veut mais aussi de faire avec...
Absolument, tout comme vous devez faire avec que je trouve que vous chiâlez pour rien...
Je pense que le journaliste en manque du sujet et de popularité a bien réussi son move!
Personnellement, ça ne m'étonne pas du tout qu'il quitte pour le privé, depuis 2003 qu'il copie le programme de l'ADQ et passe des lois favorisant le privé...
C'est certain qu'il faut surveiller les politiciens qui quittent la politique, mais jusqu'à preuve du contraire Couillard n'a rien à se reprocher, aucune lois ne l'empêche de faire de qu'il fait...
Publié : jeu. août 21, 2008 1:59 am
par Beppo
Acrux a écrit Absolument, tout comme vous devez faire avec que je trouve que vous chiâlez pour rien...
Je pense que le journaliste en manque du sujet et de popularité a bien réussi son move!
Personnellement, ça ne m'étonne pas du tout qu'il quitte pour le privé, depuis 2003 qu'il copie le programme de l'ADQ et passe des lois favorisant le privé...
C'est certain qu'il faut surveiller les politiciens qui quittent la politique, mais jusqu'à preuve du contraire Couillard n'a rien à se reprocher, aucune lois ne l'empêche de faire de qu'il fait...
Prends le temps de lire La Presse, d'hier, et tu nous écriras ensuite si tout a été fait dans les règles de l'art. Quand quelques jours avant sa démission monsieur avoue avoir eu des contacts avec son futur employeur, tu ne prétends quand même pas que les démarches sont recommandables. Avoir un oeil critique et chiâler pour rien c'est vrai que c'est la même réalité.
Publié : jeu. août 21, 2008 2:24 am
par Acrux
S'il n'était pas question de modification d'un projet loi ou d'un contrat, il n'a rien à se reprocher...
Publié : jeu. août 21, 2008 2:28 am
par Beppo
Il a juste signédeux décrets favorisant l'expansion des cliniques privées. Des peanuts, quoi! Aussi, d'avoir eu des contacts avec son futur employeur alors qu'il était toujours ministre. De la routine sans doute... --Message edité par Beppo le 2008-08-21 08:29:15--
Publié : jeu. août 21, 2008 2:41 am
par Mimichouette
Le mercredi 20 août 2008
Couillard a ouvert la porte au privé avant de quitter
Malorie Beauchemin
La Presse
Au moment même où il réfléchissait à son avenir professionnel, potentiellement chez Persistence Capital Partners, Philippe Couillard signait deux décrets favorisant l’expansion des cliniques privées.
Avant de remettre sa démission, ses derniers gestes comme ministre de la Santé ont été de réduire de moitié le coût du permis d’exploitation d’une clinique privée et d’augmenter le nombre d’opérations qu’on peut y pratiquer, peut-on lire dans La Gazette officielle du Québec.
Or, au moment d’annoncer qu’il se joignait au fonds d’investissement privé en santé Persistence Capital Partners, lundi, M. Couillard a admis avoir eu des contacts avec son futur employeur avant de démissionner de son poste de ministre.
«On a eu des rencontres, uniquement des conversations générales. Dans les quelques jours qui ont précédé ma démission, il est devenu apparent qu’on pouvait envisager une collaboration professionnelle, mais ça s’est concrétisé après le 25 juin», a-t-il dit lundi, en entrevue à La Presse.
Dans un arrêté ministériel signé du ministre Couillard le 18 juin, le gouvernement a adopté la liste officielle d’une cinquantaine de «traitements médicaux» qui pourront maintenant être dispensés dans un «centre médical spécialisé», une clinique privée. Or, dès le jeudi 19 juin, des médias ont révélé que Philippe Couillard quittait la vie politique. Le mercredi suivant, le jour où il a confirmé sa démission, le gouvernement adoptait par décret une modification au règlement sur les frais exigibles pour l’octroi d’un permis de centre médical spécialisé. En réduisant de moitié les frais demandés aux gestionnaires de cliniques privées, le gouvernement se retrouve maintenant à assumer une partie des coûts pour l’analyse des dossiers et la délivrance des permis.
«La veille de sa quasi-annonce de départ, il s’était assuré que le règlement de la loi 33 qui va baliser et renforcer le statut du privé pour une cinquantaine de chirurgies soit adopté. Ça confirme les circonstances troublantes de son départ», a estimé le porte-parole du Parti québécois en matière de santé, Bernard Drainville, qui avait lui-même dû se défendre d’avoir manqué d’éthique, en 2007, lorsqu’il était passé de journaliste politique à politicien, se portant candidat aux élections générales.
«Je pense qu’il est du devoir du ministre de la Santé de vérifier la nature des contacts qui ont eu lieu entre PCP et M. Couillard. Quel était l’objet de ces rencontres? S’il a été question d’un éventuel emploi pour lui chez PCP, il était alors carrément en conflit d’intérêts», a souligné hier le député péquiste de Marie-Victorin.
Au cabinet du premier ministre, on a répété, hier, que le Conseil exécutif avait fait ses vérifications et qu’il n’y avait aucun problème à ce que M. Couillard travaille pour son nouvel employeur, PCP, propriétaire des cliniques privés Medisys.
«Nos vérifications nous ont permis de conclure qu’il n’avait pas eu de «rapports officiels directs et importants» avec l’entreprise en question. Pour nous, ça nous satisfait», a souligné Marie-Claire Ouellette, au ministère du Conseil exécutif. Même s’il ne s’agit pas d’une loi, s’il était prouvé que l’ex-ministre a contrevenu ou s’apprêterait à contrevenir à la directive de confidentialité qui lui est imposée, le gouvernement pourrait, le cas échéant, intenter une action en dommages ou obtenir une injonction, a expliqué Mme Ouellette.
Il a été impossible, hier, de parler à Philippe Couillard ou Sheldon Elman, de PCP, pour vérifier la nature des rencontres qui ont eu lieu avant la démission de l’ex-ministre de la Santé.
Publié : jeu. août 21, 2008 8:19 am
par Cass
Y a eu comment en pot de vin déguisé pour adopter ca c'est loi la avant de partir???
Plus ca change plus c'est pareil...
Publié : jeu. août 21, 2008 9:52 am
par Beppo
Cass a écrit Y a eu comment en pot de vin déguisé pour adopter ca c'est loi la avant de partir???
Plus ca change plus c'est pareil...
Aucun, voyons! Et son remplaçant n'est pas même pas élu et gère le plus gros porte-feuille du ouarnement. Biz pareil,hein?
Publié : jeu. août 21, 2008 9:57 am
par Malike
L'intégrité même Monsieur Couillard! Pis après les politiciens viendront se plaindre de se faire traiter de menteurs, disons que c'est pas comme ca que la population risque d'avoir confiance en leurs élus. Selon certains être politicien c'est un métier ingrat, moi je trouve que c'est plutôt un métier payant.
Publié : jeu. août 21, 2008 10:05 am
par .anthurium.
Beppo a écrit
Aucun, voyons! Et son remplaçant n'est pas même pas élu et gère le plus gros porte-feuille du ouarnement. Biz pareil,hein?
En passant, a quand les partielles ?
Publié : jeu. août 21, 2008 2:38 pm
par Nikki
Crime, c'est un des seuls ministres libéral pour qui j'avais du respect et je me rends compte qu'il est aussi pourri que les autres...
Y'a vraiment aucun élu qui ne se laisse pas corrompre??
Publié : lun. août 25, 2008 2:14 am
par Lison48
Mise à jour: 24/08/2008 20:50
Québec
Couillard se dit victime d'une atteinte à sa réputation
(PC) Jocelyne Richer
L'ex-ministre de la Santé, Philippe Couillard, est furieux.
Il estime être victime d'une atteinte majeure à sa réputation de la part de l'opposition péquiste et affirme qu'il ne laissera personne attaquer son intégrité.
Lors d'une entrevue exclusive à La Presse Canadienne, dimanche, l'ex-ministre, d'un naturel placide et soucieux d'adopter toujours un ton posé au cours des cinq années qu'il a passé en politique, ne cachait pas cette fois qu'il fulminait.
De retour d'un voyage à l'extérieur du Québec, M. Couillard ne digère absolument pas tout ce qui a été dit et écrit à son sujet depuis qu'il a quitté la vie politique, fin juin, pour joindre les rangs d'une firme d'investissement privée en santé, Persistence Capital Partners (PCP).
Il dit que les allégations proférées par des députés péquistes, qui ont laissé entendre que M. Couillard a pu se placer en situation de conflit d'intérêts, l'ont carrément dégoûté, au point où l'idée de revenir un jour en politique, un scénario qu'il avait envisagé, était désormais pratiquement exclue.
Les députés péquistes Stéphane Bédard et Bernard Drainville réclament une enquête en bonne et due forme du Commissaire au lobbyisme qui, pour l'instant, a seulement amorcé une vérification à ce sujet.
Le PQ estime que le comportement de l'ex-ministre, avant sa démission, pose un problème d'éthique.
En juin, juste avant son départ, M. Couillard a fait autoriser deux décrets qui, selon eux, favoriseront les cliniques de santé privées.
On lui reproche aussi d'avoir eu des contacts avec PCP du temps où il était ministre.
Mais M. Couillard nie en bloc toutes ces allégations.
http://www.canoe.com/infos/quebeccanada ... 05025.html
Publié : lun. août 25, 2008 3:56 am
par Beppo
Yé chatouilleux l'bonhomme! Pourtant, il a couru après...
Publié : mer. août 27, 2008 5:05 pm
par SOLEIL!
La conscience élastique
LISE PAYETTE Édition du vendredi 22 août 2008 du Journal LE DEVOIR.com
Mots clés : conscience, Philippe Couillard, Lobbying, santé, Québec (province)
On s'est toujours moqué des curés québécois qui prêchaient une religion quand ils en pratiquaient une autre, et dont le message ressemblait à «Faites ce que je vous dis de faire, ne faites pas ce que je fais.» C'est au tour de notre célèbre docteur Couillard, tout chaud sorti du conseil des ministres, de reprendre le même message. Faisant fi de la plus élémentaire prudence à laquelle on est en droit de s'attendre de quelqu'un qui a tenu dans ses mains l'avenir de notre système de santé public pendant cinq ans, il vient de choisir de tourner le dos à sa foi et est passé à l'ennemi. Il démontre, ce faisant, une élasticité de la conscience qui en dit long sur le personnage.
Quand je vois une photo du docteur Philippe Couillard dans mon journal, je pense à mon père. Pas à cause de la ressemblance, car il n'y en a aucune, mais à cause de la seule règle de vie que mon père m'ait apprise. Je dis bien la seule, car il n'y en a pas eu d'autres venant de lui.
Mon père se rasait, chaque matin, en se regardant dans un miroir au-dessus de l'évier de la cuisine qui lui renvoyait son image. Il le faisait avec ce qu'on appelait alors un rasoir droit, comme ceux qu'utilisent encore les barbiers qui rasent leurs clients, et non pas avec un de ces instruments modernes aux multiples lames comme on les connaît aujourd'hui, et encore moins avec un rasoir électrique. Son rasoir lui faisait une peau douce, mais l'opération, du début à la fin, prenait du temps. Il fallait avoir développé une habileté toute particulière pour utiliser cette longue lame aiguisée avec attention et patience chaque matin.
Assise à la table, juste à côté, en mangeant mes toasts, je le regardais faire. Je suivais le trajet de la lame qu'il utilisait de bas en haut sur le cou avec assurance et sans trembler. Puis, nos regards se croisaient dans le miroir. Habituellement, nous échangions un sourire et nous retournions chacun à nos pensées.
Puis un jour, quand nous nous sommes regardés, il s'est arrêté. Sa main s'est figée au-dessus de son épaule et il m'a dit: «Souviens-toi toujours que la seule personne avec laquelle tu devras vivre toute ta vie, c'est toi. Pour se regarder tous les matins dans le miroir, il faut avoir la conscience en paix.»
Il venait de me livrer, en 15 secondes, l'un des principes qui ont guidé toute ma vie par la suite. On ne triche pas avec sa conscience. Qu'on aime ça ou non, elle nous dit toujours où nous en sommes, si nous avons eu raison ou tort de faire ce que nous avons fait et si nos choix sont totalement en accord avec nos convictions. On peut tricher dans tous les domaines de la vie, en affaires, en amour, en amitié. Mais le matin, devant son miroir, la conscience reprend ses droits. Elle vous met en pleine face la vérité sur vous-même.
Vous pouvez vivre avec une conscience élastique, l'étirer jusqu'à l'extrême limite. Mais au bout du compte, c'est encore elle qui aura raison de vous. Elle peut vous gâcher la vie totalement et même vous empêcher de dormir. Elle peut vous priver du respect de ceux qui vous entourent ou de ceux qui vous regardent aller dans la vie.
L'effet miroir
Je crois que c'est finalement la raison pour laquelle le docteur Couillard ne se rase pas. C'est la peur de la rencontre avec le miroir qui l'amène à porter la barbe. À force de se contorsionner pour mettre sa conscience en accord avec ses agissements et ses propos, on peut penser qu'il gagnerait une médaille d'or s'il y avait des Olympiques de la conscience élastique par excellence. Le bon docteur vient encore une fois d'étirer sa précieuse conscience aussi loin que le permet la loi. Un poil de plus et il aurait à répondre de ses choix.
Malgré les questions que sa nouvelle carrière dans le privé suscite dans la population, ce brillant spécialiste ne s'en laissera pas imposer. Pas question. Qu'il y ait apparence de manquement à l'éthique ne le gêne pas outre mesure. Il n'a pas l'intention de faire marche arrière car, comme toujours, il est convaincu d'avoir raison. Qui sommes-nous, nous, le monde ordinaire, pour lui faire la leçon? Ses brillantes études médicales lui ont probablement appris à anesthésier la conscience quand il lui paraît plus rentable de n'en pas en avoir.
Il nous reste à souhaiter bonne chance au docteur Couillard, qui a «planté» là deux mégahôpitaux à construire, un système de santé au bord de la crise de nerfs, des listes d'attente qui font honte à tout le système, des médecins dans le désarroi ET des malades qui ne savent plus à quel saint se vouer. Une performance éclatante pour un brillant ministre qui s'en va voir ailleurs si le gazon est plus vert dans le jardin privé que dans le jardin public.
J'imagine que son père ne lui a jamais dit que la seule personne avec laquelle il devra vivre toute sa vie, c'est lui-même. Voilà, le message est fait. On pourrait aussi se cotiser pour lui offrir un miroir.
http://www.ledevoir.com/2008/08/22/202397.html --Message edité par soleil! le 2008-08-27 23:11:19--
Publié : mer. août 27, 2008 5:16 pm
par SOLEIL!
Toujours dans le devoir...
Vos réactions
Couillard nous a trahi. Michel Lauzon
Envoyé Le vendredi 22 août 2008 18:00
Visage à 2 faces. Le nom même de la compagnie "Persistence Capital Partners" dirigée par la famille du Dr. Sheldon Elman qui a acheté "Medisys Health Group Income Fund" par l'intermédiare de "6799221 Canada Ltd". Medisys sera retiré de la bourse de Toronto.
Trouver qui est propriétaire de ces compagnies est difficile.
Cet achat a été fait sans tenir d'assemblée des actionnaires avec l'approbation de l'Autorité des Marchés Financiers.
PCP semble avoir violé la "Loi sur la transparence et l'éthique en matière de lobbyisme" qui stipule qu'une entreprise qui communique avec un ministre dans le but de l'influencer relativement à un projet de loi, à un règlement ou à un contrat doit s'inscrire au registre des lobbyistes. PCP n'est pas inscrite à ce registre. Couillard avaoué avoir rencontré PCP.
Philippe Couillard avait il déclaré son intérêt à l'égard de PCP au moment où le conseil des ministres adoptait deux décrets favorisant le futur employeur du ministre ?
Selon la CSN sous la gouverne de Philippe Couillard le recours au privé s'est grandement développé. La loi 33 permet le recours aux assurances privées pour différentes chirurgies, la fermeture de 2200 lits en soins de longue durée transférés vers le privé, les partenariats public privé pour la construction des deux centres hospitaliers universitaires à Montréal, l'agrandissement de l'hôpital Hôtel-Dieu de Québec, la construction d'un CHSLD en Montérégie propriété privé.
Cameron D. Koziskie de Torry LLP, une firme d'avocats internationale, a géré la création de PCP.
J'aimerais savoir qui est impliqué, surtout savoir si Paul Desmarais ne serais pas impliqué.
http://www.ledevoir.com/2008/08/22/comm ... 07560.html
Publié : mer. août 27, 2008 5:24 pm
par Demi
SOLEIL! a écritLa conscience élastique
LISE PAYETTE Édition du vendredi 22 août 2008 du Journal LE DEVOIR.com
Mots clés : conscience, Philippe Couillard, Lobbying, santé, Québec (province)
On s'est toujours moqué des curés québécois qui prêchaient une religion quand ils en pratiquaient une autre, et dont le message ressemblait à «Faites ce que je vous dis de faire, ne faites pas ce que je fais.» C'est au tour de notre célèbre docteur Couillard, tout chaud sorti du conseil des ministres, de reprendre le même message. Faisant fi de la plus élémentaire prudence à laquelle on est en droit de s'attendre de quelqu'un qui a tenu dans ses mains l'avenir de notre système de santé public pendant cinq ans, il vient de choisir de tourner le dos à sa foi et est passé à l'ennemi. Il démontre, ce faisant, une élasticité de la conscience qui en dit long sur le personnage.
Quand je vois une photo du docteur Philippe Couillard dans mon journal, je pense à mon père. Pas à cause de la ressemblance, car il n'y en a aucune, mais à cause de la seule règle de vie que mon père m'ait apprise. Je dis bien la seule, car il n'y en a pas eu d'autres venant de lui.
Mon père se rasait, chaque matin, en se regardant dans un miroir au-dessus de l'évier de la cuisine qui lui renvoyait son image. Il le faisait avec ce qu'on appelait alors un rasoir droit, comme ceux qu'utilisent encore les barbiers qui rasent leurs clients, et non pas avec un de ces instruments modernes aux multiples lames comme on les connaît aujourd'hui, et encore moins avec un rasoir électrique. Son rasoir lui faisait une peau douce, mais l'opération, du début à la fin, prenait du temps. Il fallait avoir développé une habileté toute particulière pour utiliser cette longue lame aiguisée avec attention et patience chaque matin.
Assise à la table, juste à côté, en mangeant mes toasts, je le regardais faire. Je suivais le trajet de la lame qu'il utilisait de bas en haut sur le cou avec assurance et sans trembler. Puis, nos regards se croisaient dans le miroir. Habituellement, nous échangions un sourire et nous retournions chacun à nos pensées.
Puis un jour, quand nous nous sommes regardés, il s'est arrêté. Sa main s'est figée au-dessus de son épaule et il m'a dit: «Souviens-toi toujours que la seule personne avec laquelle tu devras vivre toute ta vie, c'est toi. Pour se regarder tous les matins dans le miroir, il faut avoir la conscience en paix.»
Il venait de me livrer, en 15 secondes, l'un des principes qui ont guidé toute ma vie par la suite. On ne triche pas avec sa conscience. Qu'on aime ça ou non, elle nous dit toujours où nous en sommes, si nous avons eu raison ou tort de faire ce que nous avons fait et si nos choix sont totalement en accord avec nos convictions. On peut tricher dans tous les domaines de la vie, en affaires, en amour, en amitié. Mais le matin, devant son miroir, la conscience reprend ses droits. Elle vous met en pleine face la vérité sur vous-même.
Vous pouvez vivre avec une conscience élastique, l'étirer jusqu'à l'extrême limite. Mais au bout du compte, c'est encore elle qui aura raison de vous. Elle peut vous gâcher la vie totalement et même vous empêcher de dormir. Elle peut vous priver du respect de ceux qui vous entourent ou de ceux qui vous regardent aller dans la vie.
L'effet miroir
Je crois que c'est finalement la raison pour laquelle le docteur Couillard ne se rase pas. C'est la peur de la rencontre avec le miroir qui l'amène à porter la barbe. À force de se contorsionner pour mettre sa conscience en accord avec ses agissements et ses propos, on peut penser qu'il gagnerait une médaille d'or s'il y avait des Olympiques de la conscience élastique par excellence. Le bon docteur vient encore une fois d'étirer sa précieuse conscience aussi loin que le permet la loi. Un poil de plus et il aurait à répondre de ses choix.
Malgré les questions que sa nouvelle carrière dans le privé suscite dans la population, ce brillant spécialiste ne s'en laissera pas imposer. Pas question. Qu'il y ait apparence de manquement à l'éthique ne le gêne pas outre mesure. Il n'a pas l'intention de faire marche arrière car, comme toujours, il est convaincu d'avoir raison. Qui sommes-nous, nous, le monde ordinaire, pour lui faire la leçon? Ses brillantes études médicales lui ont probablement appris à anesthésier la conscience quand il lui paraît plus rentable de n'en pas en avoir.
Il nous reste à souhaiter bonne chance au docteur Couillard, qui a «planté» là deux mégahôpitaux à construire, un système de santé au bord de la crise de nerfs, des listes d'attente qui font honte à tout le système, des médecins dans le désarroi ET des malades qui ne savent plus à quel saint se vouer. Une performance éclatante pour un brillant ministre qui s'en va voir ailleurs si le gazon est plus vert dans le jardin privé que dans le jardin public.
J'imagine que son père ne lui a jamais dit que la seule personne avec laquelle il devra vivre toute sa vie, c'est lui-même. Voilà, le message est fait. On pourrait aussi se cotiser pour lui offrir un miroir.
http://www.ledevoir.com/2008/08/22/202397.html