Publié : ven. févr. 09, 2007 3:46 am
Coupable de tentative de meurtre
Une non-voyante évite la prison État de New York
David Santerre
Le Journal de Montréal
09/02/2007 08h07
C'est une accumulation d'échecs, dans ses études, sa lutte contre la maladie et en amour qui a causé une rage telle chez Audrey Trépanier, ex-candidate de Star Académie, qu'elle a tenté de tuer son ex-copain. Repartie sur la bonne voie, le juge a été clément avec elle.
Le 7 janvier 2006, la jeune non-voyante de 22 ans rencontrait son ancien amoureux, Rémy Chartier, dans un hôtel de la rue Sherbrooke.
Elle lui avait faussement fait croire qu'elle était enceinte pour l'attirer à Montréal, lui qui vit en Colombie-Britannique.
Lui faisant ingurgiter un cocktail de pilules pour l'amortir et prétextant un rituel amérindien pour sécuriser le foetus en elle, elle lui plaçait un couteau sous la gorge.
Rémy Chartier reprenait alors ses esprits et courait alerter la police.
Après avoir plaidé coupable de tentative de meurtre, la jeune femme était de retour en cour hier pour y recevoir sa sentence.
On y a appris que dans les jours suivant les tristes événements, elle s'est elle-même inscrite en thérapie, car elle souffrait alors d'une sérieuse détresse psychologique.
Succession de drames
La vie d'Audrey a depuis sa naissance été une série d'échecs, a fait valoir son avocat, Me Robert LaHaye.
«Quand elle est née, elle voyait. Mais atteinte d'une sclérocornée bilatérale, sa vue s'est assombrie avec le temps. Elle a subi 50 opérations aux yeux», a-t-il résumé.
Des problèmes qui ont culminé en 2000, alors qu'on devait lui enlever l'oeil gauche.
«Ça l'a plongée dans l'univers de la nuit jusqu'à la fin de ses jours, ça a été un deuil difficile», a poursuivi le plaideur.
Plus tard, au cégep, elle devait faire avec un groupe d'élèves en histoire ancienne, un voyage d'études en Italie.
«À la dernière minute, l'organisateur lui a dit qu'il ne pouvait l'amener, que son handicap représentait une responsabilité trop grande pour le groupe.»
En plus de la rupture avec Rémy Chartier, c'en était trop.
Et tout cela, elle devait le vivre froidement, sans émotion.
«Les médecins lui interdisaient de pleurer, pour sauver ses yeux. Elle a donc toujours refoulé ses émotions pour sauver ses yeux», a conclu Me LaHaye.
Sur la bonne voie
Depuis, sa rage s'est dissipée et sa thérapie lui a fait redécouvrir son potentiel.
Se rendant à la suggestion commune de Me Nancy Potvin, de la Couronne, et de Me LaHaye, le juge Jean Falardeau a imposé à la jeune femme une peine de deux ans moins un jour à purger dans la collectivité.
Une non-voyante évite la prison État de New York
David Santerre
Le Journal de Montréal
09/02/2007 08h07
C'est une accumulation d'échecs, dans ses études, sa lutte contre la maladie et en amour qui a causé une rage telle chez Audrey Trépanier, ex-candidate de Star Académie, qu'elle a tenté de tuer son ex-copain. Repartie sur la bonne voie, le juge a été clément avec elle.
Le 7 janvier 2006, la jeune non-voyante de 22 ans rencontrait son ancien amoureux, Rémy Chartier, dans un hôtel de la rue Sherbrooke.
Elle lui avait faussement fait croire qu'elle était enceinte pour l'attirer à Montréal, lui qui vit en Colombie-Britannique.
Lui faisant ingurgiter un cocktail de pilules pour l'amortir et prétextant un rituel amérindien pour sécuriser le foetus en elle, elle lui plaçait un couteau sous la gorge.
Rémy Chartier reprenait alors ses esprits et courait alerter la police.
Après avoir plaidé coupable de tentative de meurtre, la jeune femme était de retour en cour hier pour y recevoir sa sentence.
On y a appris que dans les jours suivant les tristes événements, elle s'est elle-même inscrite en thérapie, car elle souffrait alors d'une sérieuse détresse psychologique.
Succession de drames
La vie d'Audrey a depuis sa naissance été une série d'échecs, a fait valoir son avocat, Me Robert LaHaye.
«Quand elle est née, elle voyait. Mais atteinte d'une sclérocornée bilatérale, sa vue s'est assombrie avec le temps. Elle a subi 50 opérations aux yeux», a-t-il résumé.
Des problèmes qui ont culminé en 2000, alors qu'on devait lui enlever l'oeil gauche.
«Ça l'a plongée dans l'univers de la nuit jusqu'à la fin de ses jours, ça a été un deuil difficile», a poursuivi le plaideur.
Plus tard, au cégep, elle devait faire avec un groupe d'élèves en histoire ancienne, un voyage d'études en Italie.
«À la dernière minute, l'organisateur lui a dit qu'il ne pouvait l'amener, que son handicap représentait une responsabilité trop grande pour le groupe.»
En plus de la rupture avec Rémy Chartier, c'en était trop.
Et tout cela, elle devait le vivre froidement, sans émotion.
«Les médecins lui interdisaient de pleurer, pour sauver ses yeux. Elle a donc toujours refoulé ses émotions pour sauver ses yeux», a conclu Me LaHaye.
Sur la bonne voie
Depuis, sa rage s'est dissipée et sa thérapie lui a fait redécouvrir son potentiel.
Se rendant à la suggestion commune de Me Nancy Potvin, de la Couronne, et de Me LaHaye, le juge Jean Falardeau a imposé à la jeune femme une peine de deux ans moins un jour à purger dans la collectivité.