STÉPHANE GENDRON VIRÉ PAR TQS
L'hypothèse de l'animateur déchu
Dany Bouchard
Le Journal de Montréal
20-12-2006 | 06h25
Stéphane Gendron prétend que c'est son invitation sur le plateau de Tout le monde en parle en janvier prochain qui lui a coûté son job d'animateur à TQS.
«Guy A. m'a invité en novembre, mais je ne feelais pas, je passais une mauvaise période à la Ville», raconte le maire de Huntingdon.
«On s'est alors entendu que j'y allais en janvier», confie-t-il.
Mardi dernier, Stéphane Gendron et ses patrons de TQS se sont rencontrés pour discuter, notamment, de sa troisième invitation sur le plateau de Radio-Canada.
«On en a parlé pendant dix minutes durant une rencontre d'à peu près deux heures», explique Thérèse David, porte-parole de TQS.
«La direction de TQS et la femme de Stéphane Gendron, qui est aussi son agente, lui ont suggéré de ne pas y aller parce qu'il est trop imprévisible. On lui a dit que ça lui nuirait, qu'il ferait un Guy Fournier de lui-même, qu'il glisserait sur une peau de banane», indique Mme David.
Pour Stéphane Gendron, c'est sa ferme intention d'aller sur le plateau de Tout le monde en parle après les fêtes qui a convaincu ses patrons du Mouton noir de le mettre à le porte avant-hier.
«Clairement», répète-t-il.
La direction de TQS, de son côté, se défend bien que l'invitation du concurrent ait un rôle à jouer dans sa décision.
«On admire beaucoup Tout le monde en parle et Guy A. Lepage, mais l'émission ne conduit au congédiement de personne», tranche Thérèse David.
Joint hier, Guy A. Lepage a admis ne pas savoir si son invitation à coûté le job du maire de Huntingdon à TQS, mais il a par contre répété que Stéphane Gendron est toujours le bienvenu sur le plateau de Tout le monde ne parle.
«Il me fait rouler par terre!» admet l'animateur en riant.
«Je le trouve extrêmement divertissant. Parmi les polémistes, c'est assurément celui qui me fait le plus rire.»
Trop de plaintes
Hier, TQS a répété que le congédiement de son animateur-vedette s'explique par les six plaintes déposées contre lui auprès du CRTC et par la mise en demeure du ministre des Finances Michel Audet, signifiée en octobre dernier.
«Dans ce cas précis, c'est mon comparse (Richard Desmarais) qui l'a traité de fraudeur», s'est hier défendu Stéphane Gendron, prétendant n'avoir jamais été informé des plaintes au CRTC dont son émission a fait l'objet.
Toujours au 98,5 FM
Depuis le 14 mars 2005, le maire de Huntingdon anime aussi Le Couvre-Feu, une émission quotidienne sur les ondes du 98,5 FM.
Hier, la direction de la station a précisé que son congédiement de TQS n'a aucun impact sur son contrat de travail à la radio.
«Ça ne change rien», a indiqué Yvon Delisle, le directeur adjoint aux émissions.
«S'il y a des choses à régler, on les règle», a-t-il indiqué en précisant que le contrat de Stéphane Gendron avec le 98,5 FM prend fin le 31 août 2007.
Le mandat de Stéphane Gendron à la mairie de Huntingdon prend fin en 2009.
Stéphane Gendron «ne veut plus animer de freak show»; convaincu de se retrouver une place à la télé d'ici peu, le maire de Huntingdon souhaite maintenant traiter d'actualité internationale.
«Je vais retourner à la télé, affirme-t-il, mais peut-être pas dans le même format (que L'Avocat et le Diable).
«Éventuellement, j'aimerais ça, parler d'affaires sérieuses, de politique internationale, faire des grandes entrevues, aller chercher une cut de Ségolène Royal ou aller au Pérou...»
Stéphane Gendron admet être «surpris» de son congédiement, mais il refuse de se montrer amer ou frustré face à la décision de TQS.
Fils
«Mon fils de 12 ans m'a dit ce matin: Papa, t'as pas plié pour de l'argent. Au fond, c'est ça qui est important.
«Je m'aime quand je me lève le matin. Je me trouve bon», dit-il avec assurance.
«Je ne me suis jamais préoccupé de mon avenir», renchérit l'animateur.
En entrevue avec Christiane Charette à la radio de Radio-Canada hier midi, Stéphane Gendron s'est dit convaincu que L'Avocat et le Diable disparaîtra des ondes de TQS après les fêtes.
Janvier
«En janvier, l'émission n'existera plus», a-t-il affirmé.
«Ça va être Dutrizac et Martineau le matin.»
À l'animatrice, le maire de Huntingdon a répété qu'il se «trouve intelligent» avant de préciser qu'il se voit en politique provinciale ou fédérale d'ici à quatre ans.
«Je veux la chefferie d'un parti. Je ne veux pas être second», a-t-il affirmé avec l'assurance et l'aisance qui le caractérisent.
dbouchard@journalmtl.com