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Publié : mer. août 11, 2004 5:47 am
par nic30
je comprend annouk ce que tu veut dire mais le fait quil soit illégal a til changer le phénomène ...
je ne voudrais pas que mais enfants prenne de la drogue ou autre et c'est a moi en tant que parent a faire leur éducation et non pas a la société de materné a tout pris toute la population c,est mon humble avis mais je comprend vraiment ton point de vue
Publié : mer. août 11, 2004 5:54 am
par NetRoll
Non, ce n'est pas que ce soit normal!
Moi aussi, je vais éduquer ma fille en lui expliquant que les drogues, particulièrement les drogues dures, ce n'est pas bon pour la santé (physique et mentale) que ça cause ;a dépendance, etc.
Quand elle va me parler du pot, je vais lui dire qu'il faut savoir ce que c'est, que ce n'est pas un échappatoire, etc.
Pour ce qui est de son corps, je vais donner tout ce que je peux pour qu'elle ait la plus haute estime de son corps et qu'aucun prix ne le vaille non plus.
As-tu remarqué que je n'ai jamais parlé d'illégalité? Parce que justement, l'illégalité, ce n'est pas un argument à mon sens.
Mais cependant, il y a des gens qui font d'autres choix. Il y a des gens qui peuvent être en manque d'affection et pour qui la prostitution est le seul moyen d'en avoir. Et il y aura toujours des femmes qui seront prêtes à le satisfaire. Alors pourquoi ne pas rendre le câdre légal pour ces gens?
Ça ne veut pas dire que je vais éduquer ma fille en lui disant que c'est légal d'être une pute et que c'est pas forçant, elle devrait faire ça! Si j'avais un garçon, je ne lui conseillerais pas d'être éboueur, même si le métier est légal! Si on veut que nos enfants aient une haute estime d'eux-mêmes, il faut justement leur apprendre à viser haut et leur inculquer des valeurs... pas leur dire "la police va te pogner"... je suis désolé, mais c'est le dernier argument que je vais utiliser avec ma fille.
Publié : mer. août 11, 2004 5:57 am
par NetRoll
nic30 a écritje comprend annouk ce que tu veut dire mais le fait quil soit illégal a til changer le phénomène ...
je ne voudrais pas que mais enfants prenne de la drogue ou autre et c'est a moi en tant que parent a faire leur éducation et non pas a la société de materné a tout pris toute la population c,est mon humble avis mais je comprend vraiment ton point de vue
Voilà!
Je comprend aussi! Je ne veux pas que ma fille se prostitue ou qu'elle devienne junkie. Ce que je veux dire, c'est que c'est là de toute façon et ce n'est pas par des lois qu'on peut le contourner, mais plutôt par l'éducation.
Il y a plein de métiers légaux que je souhaite que ma fille ne fasse jamais.
Publié : mer. août 11, 2004 6:01 am
par Éolianne
nic30 a écrit
ce serais vraiment lidéal sauf que pour en avoir rencontrer je peut te dire que certaine ajeun ne serais tout simplement pas capable de le faire :/
Oh pour ça je suis tout à fait d'accord. Ce n'est pas pour tout le monde. Mais ce serait tout de même une amélioration de conditions de vie pour les filles qui SONT capables de le faire sans drogues n'est-ce pas?
Publié : mer. août 11, 2004 6:04 am
par Éolianne
J'aimerais aussi préciser qu'il ne faut pas confondre la légalisation de la prostitution et la légalisation de la drogue. Je ne suis pas pour la seconde mais je suis pour la première. C'est deux choses très différentes à mon sens.
Publié : mer. août 11, 2004 6:10 am
par nic30
je ne crois pas que la légalisation de la prostitution ce fasse bientot car le gouvernement et la population ne sont pas pret a tirer des bénéfices de ce métier ... cest assez délicat avouer mettre sur son rapport d'impot travailleur du sexe employer a pour boire :/
Publié : mer. août 11, 2004 6:32 am
par Pepsii
C'est le fun de voir les gens debattre sur ce sujets et d'autre sujet.. Ca amene une nouvelle vision d'idées que j'avais pas pensé du tout du tout.. C'es vraiment le fun
Publié : mer. août 11, 2004 6:48 am
par .anthurium.
Je suis contre la prostitution .
On ne dois jamais rendre légal quelques chose qui réduit une personne au rang d'objet (ce n'est vraiment pas la même chose que le virage à droite franchement!)Je crois qu'on devrais être intolérant avec les clients. On devrais mettre des peines sévères et se servir de l'argents pour faire de la préventions et pour donner du soutiens au familles. Parceque tout pars de là. Il faut protèger les enfants il faut aider les mères (ou pères) monoparentales. Il faut donner des bonnes bases a nos enfants (de bonnes valeurs et de la confiance en eux-même)Un enfant fort fera un adulte fort. Les famille n'ont pas tant besoin d'argent que de soutiens. Nous avons tous des enfants dans notre entourage alors nous avons tous une responsabilité envers eux. Jaser avec eux apprendre à les connaître. donner une heure ou deux par semaine par mois par année. pour faire quelque chose avec eux de l'aide au devoir, du sport, de la couture, peinture ,jardinage ,musique,jaser ou rien du tout. On peut aussi faire des petits plats du ménage ou du lavage de temps en temps pour aider des familles qui ont besoin de temps pour se retrouver ensemble. ce n'est pas juste au gouvernement d'agir. Il faut aussi oser aider notre entourage.
Ce n'est pas parceque la prostitution existe depuis toujours qu'il faut cesser de se battre contre elle. Car dans ce cas on pourrais légaliser les meurtres. Car ça aussi ça existe depuis toujours.
Publié : mer. août 11, 2004 6:53 am
par NetRoll
.anthurium. a écritJe suis contre la prostitution .
On ne dois jamais rendre légal quelques chose qui réduit une personne au rang d'objet (ce n'est vraiment pas la même chose que le virage à droite franchement!)Je crois qu'on devrais être intolérant avec les clients. On devrais mettre des peines sévères et se servir de l'argents pour faire de la préventions et pour donner du soutiens au familles. Parceque tout pars de là. Il faut protèger les enfants il faut aider les mères (ou pères) monoparentales. Il faut donner des bonnes bases a nos enfants (de bonnes valeurs et de la confiance en eux-même)Un enfant fort fera un adulte fort. Les famille n'ont pas tant besoin d'argent que de soutiens. Nous avons tous des enfants dans notre entourage alors nous avons tous une responsabilité envers eux. Jaser avec eux apprendre à les connaître. donner une heure ou deux par semaine par mois par année. pour faire quelque chose avec eux de l'aide au devoir, du sport, de la couture, peinture ,jardinage ,musique,jaser ou rien du tout. On peut aussi faire des petits plats du ménage ou du lavage de temps en temps pour aider des familles qui ont besoin de temps pour se retrouver ensemble. ce n'est pas juste au gouvernement d'agir. Il faut aussi oser aider notre entourage.
Ce n'est pas parceque la prostitution existe depuis toujours qu'il faut cesser de se battre contre elle. Car dans ce cas on pourrais légaliser les meurtres. Car ça aussi ça existe depuis toujours.
Tu peux bien être offusquée de ma comparaison avec le virage à droite
Publié : mer. août 11, 2004 6:56 am
par Éolianne
Je crois qu'on ne peut pas comparer un meurtre et la prostitution. Dans le cas de la prostitution, c'est une relation sexuelle entre deux personnes consentantes contre rémunération. C'est beaucoup moins grave qu'une personne qui enlève la vie d'une autre. La prostitution peut être contre les valeurs des gens, mais concrètement elle ne fait pas de mal à quelqu'un.
Je suis bien en accord avec les valeurs d'amour que tu prones et d'éduquer les enfants en étant là pour eux, etc. Sauf que je crois que le débat ne se situe pas exactement là.
Tu dis qu'on ne devrais jamais rendre légal quelque chose qui réduit une personne au rang d'objet. Pourtant, la pornographie est légale (j'imagine que tu ne l'approuves pas non plus mais reste que c'est légal). Les jeux vidéos où les femmes ne sont rien d'autres que des sottes blondes avec des gros seins et des petits rires de chatte en chaleur (il y en a des tonnes) ne sont pas illégaux. Toutes les publicités où la femme n'est rien de mieux qu'un objet sexuel, tous les films, les émissions de télévision comme The Man Show ou Testostérone (selon ce qu'on me dit). Rien là-dedans n'est illégal et pourtant... question objectification de la femme c'est horrible.
Je suis moi aussi contre l'objectification de la femme mais je ne crois pas que de rendre toutes ces choses illégales aidera à régler le problème. Il faut, comme tu le dis, éduquer les gens à voir les femmes autrement.
Beaucoup de progrès avaient été faits dans cette direction avec le mouvement féministe il y a quelques années. Puis, il y a eu les féministes extrémistes qui, en exagérant tout, ont complètement détruit la crédibilité du mouvement. Maintenant, on assiste à une régression de la cause féminine je trouve. Cause qui n'est pas "la femme est supérieure à l'homme" mais bien "la femme est égale à l'homme (et donc pas seulement un objet)".
Finalement je vais peut-être te surprendre mais je trouve que la prostitution est moins pire que toutes les choses que j'ai nommé ci-haut pour la cause de la femme. Il y a des hommes prostitués aussi. Il y a des clientes féminines. Il y a des prostituées qui sont plus habillées que bien des actrices ou des filles qui se tiennent dans les clubs. Et il y a des femmes prostituées qui se respectent elles-mêmes malgré tout et font ce métier parce qu'elles ne détestent pas ça et ca leur permet de faire beaucoup d'argent rapidement. --Message edité par eolianne le 2004-08-11 13:00:34--
Publié : mer. août 11, 2004 7:02 am
par .anthurium.
Netroll un éboueur peut avoir de très belles valeurs. Il peut être intelligent et bien gagner sa vie.Il peut être un bon père et bien s'occuper de sa famille ou de n'importe quoi d'autre.Il peut à ses heures être un écrivain,un peintre un excellant cuisinier,philosophe. les heures à passer à ramasser les ordures peut lui permettre de penser à des choses très utiles pour la société.
Publié : mer. août 11, 2004 8:11 am
par NetRoll
.anthurium. a écritNetroll un éboueur peut avoir de très belles valeurs. Il peut être intelligent et bien gagner sa vie.Il peut être un bon père et bien s'occuper de sa famille ou de n'importe quoi d'autre.Il peut à ses heures être un écrivain,un peintre un excellant cuisinier,philosophe. les heures à passer à ramasser les ordures peut lui permettre de penser à des choses très utiles pour la société.
Sans aucun doute, mais est-ce une fierté d'être éboueur? J'ai un onclu qui a été camionneur toute sa vie. Il a travaillé fort, souvent des heures de fous, mais sa famille a toujours bien mangée, et il a élevé 4 enfants. N'empêche que je ne vais pas encourager quelqu'un à faire ce métier. Non pas parce qu'il est mauvais ou autres, parce qu'il demande beaucoup pour ce qu'il rapporte. Je crois que nous voulons tous le meilleur pour nos enfants, et nous allons les encourager à étudier plus longtemps pour avoir un meilleur emploi à la fin.
Publié : mer. août 11, 2004 11:27 am
par NetRoll
Peut-être que si c'était légalisé et règlementé, il y aurais moins de jeunes tentés par ce "métier" puisque ce qui les attire probablement, c'est l'argent rapide et facile, mais s'il faut payer de l'impôt, faire des examens, attendre le jour de la paye...
Je ne sais pas, je dis ça comme ça.
Publié : mer. août 11, 2004 11:36 am
par NetRoll
Je dois ajouter ceci, un moment donné je travaillais de soir et je revenais par la rue Ontario... Il m'est arrivé à quelques occasions de voir une "fillette" d'à peine 15-16 ans sur le bord de la rue.
J'avais envie d'arrêter, de l'emmener au Tim Horton, lui payer un repas et essayer de savoir ce qui l'a conduit là, mais j'ai toujours eu la chienne de me faire arrêter, que quelqu'un qui me reconnaisse me voie l'embarquer et ne se soucie pas de ce qui se pass eensuite ou encore de me faire dire de me mêler de mes affaires
Ça n'apporte rien au débat légal/illégal parce que je ne pense pas que si c'est légal, les gens vont se préoccuper plus de ces jeunes filles, mais est-ce que les travailleurs de rue font un bon travail?
Publié : mer. août 11, 2004 11:57 am
par pucinette
Citation :Ça n'apporte rien au débat légal/illégal parce que je ne pense pas que si c'est légal, les gens vont se préoccuper plus de ces jeunes filles, mais est-ce que les travailleurs de rue font un bon travail?
oui , mais ils font ce qu'ils peuvent avec les moyens qu'ils ont !
J'ai justement écouté un reportage à Télé-Québec où l'on voit des travailleurs de rue .
Dis toi que s'ils pouvaient , ils sauveraient le monde , mais ce sont des humains qui doivent agir avec des moyens limités et des besoins quasi-illimités ;)
Publié : mer. août 11, 2004 12:05 pm
par NetRoll
pucinette a écritCitation :Ça n'apporte rien au débat légal/illégal parce que je ne pense pas que si c'est légal, les gens vont se préoccuper plus de ces jeunes filles, mais est-ce que les travailleurs de rue font un bon travail?
oui , mais ils font ce qu'ils peuvent avec les moyens qu'ils ont !
J'ai justement écouté un reportage à Télé-Québec où l'on voit des travailleurs de rue .
Dis toi que s'ils pouvaient , ils sauveraient le monde , mais ce sont des humains qui doivent agir avec des moyens limités et des besoins quasi-illimités ;)
I know!
Publié : mer. août 11, 2004 1:13 pm
par stephie
moi a l'école j,ai fait des recherches sur le sujet et je suis pour et contre a la fois.. je suis totalement contre la prostitution juvénile sa cé clair et net!! mais je suis pour dans le sens que si la personne aime faire ce travail ben qu'elle le fasse!! mais si elles sont obliger par quelqu'un a le faire la je suis contre!!
Publié : mer. août 11, 2004 1:23 pm
par misty blue
Éolianne a écritLa prostitution est appelé - et ce n'est pas pour rien - le plus vieux métier du monde.
Au Moyen-Âge, la prostitution était considéré comme un mal nécessaire (les jeunes filles de
bonne famille devant rester vierges avant le mariage mais les garçons devant acquérir de l'expérience
ou évacuer des frustrations sexuelles sur quelqu'un d'autre que les jeunes filles de bonne famille). C'était les
évêques qui géraient les quartiers de prostituées, où les filles se démarquaient par leurs cheveux rouges.
Dans plusieurs circonstances différentes, il peut arriver que la prostituée soit la seule personne
en mesure de fournir une présence féminine ou une sorte d'affection à un homme. Par exemple, à la guerre ou
un homme célibataire qui ne réussit vraiment pas à attirer de femmes.
Combien de viols ont été évités parce qu'un homme maniaque trop plein de frustrations sexuelles a pu
faire appel aux services d'une prostituée? Ce serait intéressant à savoir...
Je suis contre le mode de vie dans lequel les prostituées sont souvent obligées de vivre (drogue, proxénète violent, abus, etc.).
Toutefois, je ne suis pas contre le fait de vendre son corps pour de l'argent. Je ne le ferais pas moi-même mais eh! si ça ne leur
dérange pas, grand bien leur en fasse.
De nos jours les moeurs sexuelles sont tellement plus libérées que ce qui est mal vu de la prostitution est souvent
le manque d'hygiène probable de la chose, la drogue, la violence, ces femmes qui se font traiter comme de la merde, etc.
Mais imaginez un endroit propre, une maison, où les filles sont bien traitées, vont voir souvent le docteur, se protège,
sont protégées des proxénètes violents de la rue et, surtout,qui ne font plus leur argent dans l'illégalité.
Ne croyez-vous pas qu'il y aurait moins de saleté dans le monde de la prostitution? Que la vie serait un peu plus facile pour ces femmes
qui ont la vie dure? Moins de drogue, plus d'encadrement, moins de chances de se faire mettre en prison, moins de danger. Moins de regard croche des
gens dans la rue aussi parce qu'étant un métier légal, c'est un peu plus facilement accepté.
Tant qu'à forcer ces filles à vivre dans des conditions infâmes, dans la rue, pourquoi ne pas légaliser les bordels et permettre de
rendre leur vie un peu moins difficile? Légal ou pas, la prostitution sera toujours là après tout...
tu exprimes exactement ce que je pense du sujet c,est bien expliqué
Publié : mer. août 11, 2004 2:23 pm
par Spiderman
Que je sois pour, n'y change rien, car c'est déjà légal au Canada. Ce qui est illégale, c'est la sollicitation...
Moi je suis pour à condition que ça soit dans des endroits précis, et qu'on ne voit plus de prostitution de rue.
Parce que, ce qui se fait dans la rue par des junkies et des filles dans la dèche, je suis totalement contre!
Publié : mer. août 11, 2004 3:38 pm
par bobépine
Prostitution, un débat qui se poursuit
Au Canada, elles seraient entre 5 000 et 10 000 (de 70 % à 90 % des prostituées sont des femmes) à exercer le métier dans la rue, dans les bars et les clubs érotiques, dans les agences d'escorte, dans les studios de massage, dans les bordels et les maisons closes, sans compter les occasionnelles de fin de mois. Leurs conditions de travail vont de la complète autonomie au quasi-esclavage. Stigmatisées, elles sont confrontées à la violence : clients, proxénètes, population en général, voire policiers ne sont pas toujours tendres envers elles. Devant l'inefficacité des lois actuelles, les gouvernements, les municipalités, les groupes aux intérêts multiples sont au cœur d'un débat encore ouvert : faut-il légaliser la prostitution?
Qui sont les travailleuses du sexe?
La clandestinité dans laquelle la prostitution est pratiquée et les changements fréquents d'adresses et des lieux de pratique permettent difficilement de dresser un portrait de la prostitution, encore moins de la prostituée. Si l'on dispose de certaines données sur les femmes qui ont été emprisonnées, traitées pour toxicomanie ou qui ont fréquenté une ressource quelconque en santé et en hébergement directement offerte aux prostituées ou autres travailleurs du sexe, on ne sait rien de celles qui pratiquent la prostitution à un moment de leur vie et qui ne sont répertoriées nulle part. Faire un portrait de la prostituée serait donc aléatoire. On ne peut qu'affirmer que les femmes qui travaillent dans l'industrie du sexe proviennent de couches socio-économiques variées et que leurs conditions de vie sont très différentes : la prostitution de rue n'a rien à voir avec la prostitution de « luxe » et la prostitution dans les grandes villes est différente de celle pratiquée en région. On sait aussi que la prostitution dépend souvent d'une conjoncture d'événements. Elle peut être de dernier recours ou exercée à temps plein, elle peut servir à arrondir les fins de mois, à payer les études, à nourrir les enfants ou à acheter de la drogue. Autant de prostituées, autant de possibilités.
Abolir ou décriminaliser?
Du côté des mouvements féministes, deux courants de pensée s'opposent. Pour les unes, la prostitution relève de l'exploitation sexuelle des femmes et constitue une violation des droits humains, pour les autres, c'est plutôt la stigmatisation et la criminalisation des travailleuses et de l'industrie du sexe qui sont à la source des violations des droits des femmes prostituées et des violences qu'elles subissent. Les unes sont pour l'abolition pure et simple de la prostitution, les autres revendiquent la décriminalisation de ce qu'elles considèrent comme un travail légitime. Si les deux courants s'inscrivent dans un contexte de lutte pour l'égalité de toutes les femmes, la philosophie qui sous-tend chacun d'eux est fort différente.
La prostitution vue comme une exploitation
Pour les abolitionnistes, les prostituées sont des victimes qui n'ont pas librement choisi de se prostituer mais qui y sont poussées par un ensemble de facteurs économiques et sociaux. Solidaires des prostituées en tant que victimes, elles réclament leur décriminalisation tout en exigeant la criminalisation des proxénètes et des clients. Plusieurs groupements féministes adhèrent à cette façon de penser.
En février 2002, un document de travail sur la prostitution réalisé par le Regroupement québécois des Centres d'aide et de lutte contre les agressions sexuelles reflétait bien cette position : « la prostitution relève de l'exploitation sexuelle des femmes et ne peut, en aucune manière, être considérée comme un travail légitime ou comme une façon acceptable d'accéder à l'autonomie économique ». D'un autre côté, comme la prostitution est vue comme « une violation des droits fondamentaux » et « qu'aucune raison n'est valable pour criminaliser les victimes de violence », le regroupement réclame que les prostituées aient accès aux services de santé et aux services sociaux, judiciaires et policiers sans discrimination, que tous les articles qui criminalisent les pratiques des prostituées soient retirés de la Loi mais que ceux qui concernent les proxénètes et les clients demeurent. Tout en réclamant des mesures immédiates pour combattre la pauvreté et la violence faite aux femmes, le mouvement abolitionniste vise, à long terme, une remise en question des rapports de domination entre les hommes et les femmes, qu'ils soient sociaux, économiques ou sexuels.
La prostitution vue comme un travail légitime
En février 1985, à Amsterdam, le Comité international pour les droits des prostituées adoptait une Charte mondiale. Depuis ce temps, partout à travers le monde, les travailleuses du sexe ont formé de nombreux groupes de défense et se sont organisées en coalitions. Leurs revendications ont proposé une nouvelle définition de la prostitution et une nouvelle image de la prostituée. Elles constituent même un des principaux courants du débat sur la prostitution et reçoivent l'appui de nombreuses féministes.
Au Québec, quelques associations, dont l'organisme Stella et la Coalition pour les droits des travailleuses et travailleurs du sexe permettent dorénavant de faire entendre la voix des principaux intéressés : celles et ceux qui vivent du travail du sexe. De leur point de vue, la prostitution est un métier librement choisi. Elles réclament une décriminalisation complète de tous les aspects de l'industrie de la prostitution (prostituée, client et proxénètes) lorsqu'elle est pratiquée entre adultes consentants. Elles proposent plutôt d'utiliser les lois existantes en matière de travail et de violence pour venir en aide à celles qui sont victimes d'abus ou de diverses formes de violence. Pour elles, le concept du travail du sexe permettrait de lutter contre la discrimination et l'exploitation, chose impossible si l'on maintient la prostitution dans la clandestinité. Il situerait en outre la prostitution dans un contexte économique, générateur de revenus.
La Fédération des femmes du Québec
La Fédération des femmes du Québec s'est penchée sérieusement sur la question. En septembre 2002, lors de l'assemblée générale annuelle, les membres de la FFQ ont adopté près d'une vingtaine de propositions concernant la prostitution et le travail du sexe. Ces propositions reflétaient les recommandations du Comité de réflexion sur la prostitution et le travail du sexe de la FFQ faites à la suite d'une tournée provinciale effectuée en 2001 où les deux courants de pensée étaient représentés.
Malgré les divergences d'opinion, les membres de la FFQ s'entendaient sur le fait que « la décriminalisation des pratiques exercées par les femmes qui font de la prostitution ou toute forme de travail du sexe se situe dans le cadre de la lutte contre la violence faite aux femmes. »
Les propositions adoptées visaient essentiellement :
- la mise en place de services adéquats et l'affectation des sommes nécessaires pour aider les travailleuses du sexe à défendre leurs droits et à les protéger ;
- la décriminalisation des pratiques exercées par les femmes qui font de la prostitution et qui sont dans l'industrie du sexe (légalement, le fait de payer pour un service sexuel n'est pas criminel, cependant, les policiers peuvent arrêter les travailleuses du sexe pour sollicitation dans la rue ou pour avoir amené un client chez elle [sous l'accusation de tenir une maison de débauche, par exemple], etc.) ;
- la protection des femmes victimes de trafic sexuel à l'international. La FFQ s'est de plus engagée à poursuivre la réflexion au sein des groupes féministes et à sensibiliser, former et éduquer les groupes qui interviennent auprès des travailleuses du sexe.
Comme on le voit, un consensus se dessine : il faut cesser de traiter les prostituées comme des criminelles et leur reconnaître l'accès à tous les services offerts aux citoyens sans discrimination. Cependant, il faudra encore bien des discussions avant de s'entendre sur la définition même de la prostitution : une forme d'esclavage ou un travail légitime?