Trauma
Et si les docteurs n'étaient pas des dieux?
Michelle Coudé-Lord
Journal de Montréal
05-01-2010 | 12h29
Fabienne Larouche est déjà en train d'écrire la deuxième saison de Trauma, sa nouvelle série qui débute ce soir, à 710 000 $ l'heure.
Son patron lui a déjà dit oui pour une deuxième saison. Elle sait que le mardi soir, elle se battra contre le hockey à RDS et La Promesse à TVA. Comme elle le dit: «il faut bien qu'il y en ait une qui aille à la batte».
C'est le docteur Ronald Denis, chef de la traumatologie de l'hôpital Sacré-Coeur, qui lui a inspiré cette série qui veut démystifier le milieu des urgences hospitalières et du monde de la chirurgie. Et si les docteurs n'étaient pas des dieux?
Isabel Richer interprète avec beaucoup d'aplomb et de crédibilité le docteur Julie Lemieux.
«Au fil des épisodes, les téléspectateurs pourront s'attacher à ces chirurgiens qui demeurent des humains comme vous et moi avec leurs forces et leurs faiblesses», indique en entrevue Fabienne Larouche, la productrice et l'auteure de la série.
Son ami, le docteur Denis qui, rappelons-le, a sauvé la vie de son mari Michel Trudeau, victime d'un ACV en skiant il y a quelques années, est un héros aux yeux de l'auteure.
«C'est le même chirurgien qui opère des femmes atteintes d'un cancer du sein la veille de Noël afin de leur éviter l'angoisse de l'attente. Il aurait pu aller pratiquer aux États-Unis, mais préfère sa culture et son Québec et ses amis. Il a relu au moins trois fois les textes qui racontent en partie son histoire et est bien fier que ce soit une femme qui joue son rôle», confie l'auteure, très reconnaissante à ce médecin, et ce, pour toujours.
«Il me permet une vie avec Michel, car il l'a sauvé. Comme je le dis souvent, il me demanderait de laver le plancher de l'hôpital et je le ferais.»
Le docteur lui a même fait venir une salle d'opération de Baltimore, le modèle qu'on montre dans des expositions, que le système hospitalier québécois ne peut même pas se payer aux fins du tournage.
«On a tout installé cela au studio Mel's pendant 64 jours», rappelle l'auteure qui a tourné aussi des scènes aux soins intensifs de l'hôpital du Sacré-Coeur.
Au coeur de l'humain
Le visionnement des deux premiers épisodes nous permet de constater une série avec des acteurs chevronnés. Vous vous attacherez au personnage d'Isabel Richer; Gilbert Sicotte en psychiatre qui parle de la mort à ses étudiants est criant de vérité; James Hyndman en chirurgien trop sûr de lui, qui montre un problème de boisson, mais qui sera intéressant à voir évoluer, et Laurence Leboeuf en résidente incertaine qui se retrouve en médecine pour les mauvaises raisons crève l'écran.
Que dire de Christian Bégin en médecin d'urgence et de Jean-François Pichette en chirurgien en amour avec la chef. Un casting impressionnant, et l'auteure nous donne le goût dès le départ de les découvrir, d'aller plus loin.
Un défi pour l'auteure
Au deuxième épisode, Angèle Coutu en femme psychiatrisée crève également l'écran.
«C'est à ce moment-là que j'ai eu l'idée de l'embaucher comme ma nouvelle directrice dans Virginie. Cette actrice de talent mérite tellement qu'on lui offre de beaux et grands rôles. Elle a une éthique de travail fort impressionnante», souligne Fabienne Larouche.
Chaque épisode a sa propre histoire ce qui a exigé une nouvelle discipline d'écriture à l'auteure.
«Ce fut un beau défi», dit-elle.
Fabienne Larouche espère que les téléspectateurs sauront adopter ses chirurgiens. Car l'auteure sait que le dernier mot appartient au public et non pas aux critiques. Mais avec Trauma, Fabienne Larouche veut aussi reprendre sa place dans le monde de la télésérie. Il sera intéressant de voir l'accueil du public.
«C'est mon seul juge», conclut l'auteure et productrice.
C'est François Gingras qui réalise la série Trauma, le même qui a fait Fortier avec Fabienne Larouche. Le début de la série: ce soir à 21 h, à Radio-Canada.
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Contrairement à plusieurs d'entre vous, j'ai bien hâte de voir cette nouvelle série et j'aime beaucoup Fabienne.
juste de savoir que c'est elle l'auteure me donne le goût de passer mon chemin... 
), car dans une semaine d'émission, ces médecins fictifs vont avoir plus de cas lourds et difficiles qu'un vrai doc aurait dans toute une année 
