Publié le 12 octobre 2010 à 12h43 | Mis à jour à 14h16
Mort de la jeune Nouténé: le père revient en cour
Caroline Touzin et Hugo Meunier
La Presse
(Longueuil) Une quinzaine de proches de Moussa Sidimé se sont déplacés ce matin au palais de justice de Longueuil pour signifier leur appui au père de 71 ans inculpé de voies de fait graves.
Bien que sa fille de 13 ans, Nouténé, ait succombé à ses blessures samedi, aucune nouvelle accusation n'a encore été portée contre le père de famille.
Son avocate, Me Marie-Josée Duhaime, a demandé de reporter l'audience pour pouvoir étudier la preuve.
L'homme a comparu une première fois la semaine dernière sous un chef d'accusation de voies de fait graves. Il devait subir son enquête sur mise en liberté aujourd'hui.
De son côté, la Couronne, représentée par Me Julie Laborde, avait aussi besoin de plus de temps afin de décider si elle allait porter une nouvelle accusation d'homicide involontaire ou de meurtre non prémédité contre le père de famille à la suite du décès de la jeune fille.
Les membres de la famille de M. Sidimé l'ont salué de grands signes de la main lors de l'arrivée de ce dernier dans le box des accusés. La comparution a été très brève, juste le temps de remettre la cause à vendredi.
Selon son avocate, l'homme de 71 ans est «bouleversé» par tout ce qui arrive. Sa famille a refusé de s'adresser aux médias présents au palais de justice. «Nous sommes en deuil. Veuillez respecter cela», a dit l'un d'eux. Au moins deux fils de l'accusé qui vivent aux États-Unis étaient présents ce matin. La mère de la victime se serait aussi déplacée, selon l'avocate de la défense.
Mercredi dernier, Moussa Sidimé aurait alerté les secours pour dire que sa fille gisait inconsciente sur le plancher de son appartement le nez en sang. Selon la police de Longueuil, il aurait indiqué avoir giflé sa fille.
L'adolescente a immédiatement été transportée à l'hôpital où elle a succombé à ses blessures quatre jours plus tard.
Quelques centaines de camarades de classe et amis de Nouténé se sont réunis sur le terrain de soccer de l'école secondaire Jacques-Rousseau, pour rendre hommage à la jeune disparue, visiblement très aimée et appréciée entre les murs de l'établissement de Longueuil.
Hommages et recueillement
Plusieurs élèves étaient vêtus de noir et transportaient des gerbes de fleurs et de ballons blancs.
Les ballons ont ensuite été libérés dans le ciel bleu, en cette journée ensoleillée mais froide.
Des grappes de jeunes s'enlaçaient un peu partout, les yeux rougis.
Tous pleuraient la mort brutale d'une adolescente souriante, sociale, qui aimait tout le monde. «C'est super gentil d'être là, je suis sûr que Nouténé est là aujourd'hui avec nous», a lancé Charles, un élève, muni d'un porte-voix. «Nouténé aimait tout le monde, alors c'est l'occasion de faire la paix entre nous», a enchaîné l'adolescent, en invitant les élèves à se tenir par la main et former un gigantesque cercle autour du terrain gazonné.
Quelques élèves quittaient parfois le cercle pour aller déposer des fleurs au centre. Le frère de la victime, Yakouba, aussi inscrit à l'école, était sur place, réconforté par ses amis.
«On t'aime Nouténé», scandaient les jeunes, pour désamorcer un peu la tension et la tristesse ambiante.
D'autres élèves chantaient dans un autre coin.
Aucun élève n'a voulu s'avancer sur les circonstances de la mort de l'adolescente. Xavier Audato, un ami d'enfance, n'a jamais entendu parler de violence à la maison de Nouténé. Comme lui, plusieurs élèves ont été stupéfaits d'apprendre que le père de la disparue l'aurait frappée.
Pour permettre aux jeunes de ventiler, la directrice de l'école de 2200 élèves a assuré que des psychologues avaient été dépêchés sur place. «Le drame a provoqué tout un émoi, surtout chez les 450 élèves de deuxième secondaire comme Nouténé», a souligné Fabienne Longtin.
Cette dernière a rendu hommage à une élève très engagée dans le milieu scolaire, inscrite dans une concentration en arts.
Quelques enseignantes arpentaient le terrain de soccer durant la vigile. L'une d'elle trimballait une boîte de mouchoirs.
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