Virginie entre dans la légende télévisuelle
Spectacles - Télévision
Écrit par Pascale Lévesque
Jeudi, 16 décembre 2010
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Avez-vous eu chaud ? Parce qu’on a bien cru que Virginie Charest allait y passer. Le célébrissime téléroman de Fabienne Larouche a peut-être tiré sa révérence hier après 15 ans à l’antenne, son héroïne, elle, a eu la vie sauve. Une finale toute en symboles où la vie a triomphé de la mort, l’amour de la raison, la lumière de la décadence et même… Cécile Boivin de Bazinet.
Bref, la tentation était là… et on comprend mieux, en ce jeudi, les confidences de l’auteure faites aux journalistes sur le dernier plateau de tournage, alors qu’elle disait avoir choké. En s’effondrant dans la salle de bain du conventum de Sainte-Jeanne-d’Arc, la pauvre prof d’éducation physique (Stéphanie Crête-Blais) a vu le fantôme de son défunt mari, Frederick.
On pensait que c’était la fin pour elle, entourée d’Hercule (Martin Larocque) et Martine (Ingrid Falaise) : mais le fantôme de son amoureux n’a pas réussi à l’entraîner dans la mort.
C’est toute cette notion de tentation entre le bien et le mal qui a servi de pôle à l’intrigue durant les 15 ans de Virginie, qui fut conclue dans ces minutes ultimes.
Fabienne Larouche, entourée de quelques acteurs de sa quotidienne. Photo d'archives Martin Bouffard
Si vous étiez un fidèle des premières heures de Virginie, ces deux dernières semaines vous ont sans doute paru surréalistes tellement il y avait des aventures à boucler dans le fameux conventum, prétexte à réintroduire une flopée de vieux personnages. Ce qui fut fait, des toilettes à la grande salle de bal, avec comme clou du spectacle Cécile Boivin (Monique Chabot) qui ravit le trophée de la personnalité marquante des 40 dernières années de l’école Sainte-Jeanne-d’Arc à son rival de toujours, Gilles Bazinet (Pierre Curzi).
On n’a pas clairement compris ce qui est arrivé à Ouellet (Michel Forget), tué d’une balle dans la tête durant l’événement, ni pourquoi exactement Hugo (Fabien Dupuis) relayait des renseignements, ni où, et pourquoi, Monique (Annick Bergeron), la sœur de Rivest (Marcel Leboeuf), est restée cachée si longtemps par Toutoune Laporte (Éric Hoziel).
Ce qui est cependant clair, c’est que la boucle est bouclée. La «première» Virginie Boivin (Chantal Fontaine), qui avait retrouvé depuis l’avant-dernier épisode ses anciens, mais surtout, premiers élèves de cheminement, a retrouvé dans cette grande finale l’amour de sa vie. On ne peut pas empêcher deux cœurs d’aimer, et comme dans un «déjà-vu», celui de Bernard (Jean L’Italien), malgré qu’il fut marié une seconde fois à Dominique (Julie Vincent), sans compter les avertissements de Claudie (Marie-Joanne Boucher), donc, bref, son cœur… a retrouvé celui de Virginie.
Auditoire fidèle
Force est d’admettre que Virginie, nous les assidus de télévision, on tenait ça un peu pour acquis. Comme un vieux réflexe, on écoutait le téléroman en soupant. Et nous étions nombreux, plus de 600 000 par soir en moyenne pendant ses quinze ans de vie, et plus précisément une moyenne de 680 000 personnes pour les trois épisodes diffusés cette semaine. Donc, toujours dans le «force est d’admettre», nous, ou plutôt je, vais m’ennuyer.
Mais ce n’est rien à côté de ce que l’équipe de Fabienne Larouche aura à vivre comme deuil dans les prochains jours, semaines et même mois. «Le réalisez-vous ?» a demandé Patrice Roy à l’auteure et productrice, qu’il recevait à la toute fin de son Téléjournal jeudi. «Oui, bien sûr…», a-t-elle répondu, hésitante, avant d’ajouter : «Faites-moi pas pleurer, on est en direct…»
Avant d’aller rejoindre sa gang réunie dans la salle Jean-Desprez de la grande tour radio-canadienne pour écouter ce tout dernier épisode (techniciens, comédiens, etc.), Fabienne Larouche a profité de la tribune du TJ pour passer son message. «Je suis fière comme un joueur de hockey est fier de faire partie d’une équipe (…). C’est avec honneur et reconnaissance que je vous convie à écouter avec nous ce dernier épisode de Virginie.»