Mort du petit Jérémy – Un médecin contredit l’accusée
Écrit par Michaël Nguyen
Jeudi, 09 juin 2011 09:39
Si le petit Jérémy Bastien s’était vraiment blessé en tombant d’une aire de jeu dans un parc, comme le prétend sa belle-mère accusée de meurtre, il n’aurait pas pu continuer ses activités normales pendant toute une journée avant de décéder, a déclaré un médecin à la cour mercredi.
Le pédiatre, neurologue et spécialiste en maltraitance Gilles Fortin témoignait comme médecin témoin-expert au procès de Stéphanie Meunier, accusée du meurtre prémédité de son beau-fils de quatre ans.
Si la blessure avait était causée par une chute d’une aire de jeu la veille de sa mort, une multitude de symptômes seraient apparus, dont des troubles d’équilibre, des vomissements et peut-être des convulsions, croit le docteur Fortin.
Or, dans l’appel au 9-1-1 logé par Stéphanie Meunier peu avant le décès du jeune enfant, elle avait affirmé qu’il avait été victime d’une chute la veille, en plus de perdre connaissance trois fois par la suite. Le Dr Fortin a réfuté cette hypothèse, car on ne peut passer ainsi du stade normal à inconscient dans ce genre de circonstances, selon lui.
La version des enfants autres enfants malmenée
Les enfants de Stéphanie Meunier avaient déclaré aux enquêteurs que le soir du drame, Jérémy décorait des petits gâteaux avec la famille. Selon les enfants, il se serait sali les mains avec du chocolat et serait allé seul se laver les mains.
Dans cette version, c’est à ce moment que le petit de quatre ans serait tombé au sol et que la belle-mère aurait tenté des manœuvres de réanimation avant de contacter les services d’urgence.
« Il (Jérémy) n’aurait pas pu faire ça », a estimé l’expert. De son avis, si Jérémy était effectivement tombé au parc la veille, il aurait été incapable de se laver les mains immédiatement avant sa chute, et encore moins décorer des petits gâteaux.
Retour sur les blessures
Dans son exposé, le Dr Fortin a dit que le petit été victimes de gestes « d’une très grande violence ». Il a corroboré l’avis des autres experts en affirmant que le coup reçu par l’enfant à la tête n’est pas de nature accidentelle. « On ne peut pas imaginer que Jérémy se soit fait ça par lui-même », soutient-il.
La pathologiste qui a autopsié le corps de Jérémy avait déclaré en cour qu’il avait « deux trous à la place des fesses », causés par des « impacts répétitifs ». « Je n’ai pas le souvenir d’un enfant avec des problèmes aux fesses aussi important », a commenté le Dr Fortin, qui compte plus de 40 ans d’expérience dans le métier.
Enfin, les lésions trouvées sur le corps de l’enfant sont « incontestablement » causées par un acte de flagellation et est survenu « dans un contexte d’opposition », croit le Dr Fortin. « On voit rarement plus de 20 ecchymoses chez des enfants », a expliqué le spécialiste appelé à commenté les cas de blessures accidentelles. L’autopsie en a révélé 27, au minimum.
Rappelons que le petit Jérémy Bastien est mort le 6 décembre 2008 des suites d’une hémorragie au cerveau, causée par un choc à la tête. Il habitait alors dans un appartement partagé entre sa belle-mère Stéphanie Meunier, ses quatre enfants et son père Francis Bastien. Le soir du drame, ce dernier était absent depuis une semaine afin de servir de cobaye pour une entreprise pharmaceutique.
La Couronne ayant terminé d’exposer sa preuve dans ce procès, ce sera au tour de la défense de prendre la barre, dès la reprise des audiences vendredi ou lundi prochain.
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