L'intimidation pousse une adolescente au suicide!

Votre tribune, la parole est à vous! Débattez d'idées, d'opinions, de sujets chauds de l'actualité ... bref place aux discussions.
Avatar de l’utilisateur
Lost25
Magicien des Mots
Messages : 2828
Inscription : lun. mars 30, 2009 1:27 pm

Message par Lost25 »

Martineau ne comprend pas qu'il y a deux types d'agresseurs. Les bully et les suiveux. Le Bully c'est l'épais qui se pense toff, qui se remonte en tapochant sur les faibles pour gagner en popularité, celui qu'on ne peut jamais raisonner parce que de toute façon il s'en fout. Il n'a pas de remorts et trouve ça bien drôle, point. Mais il y a aussi les suiveux. Ceux qui ne sont pas nécessairement de mauvaises personnes mais qui se rangent derrière le bully afin d'être certains de ne pas devenir eux-même des victimes. Ceux là sont souvent des personnes qui ont une faible estime d'eux-mêmes et ils utilisent l'intimidation comme façade pour se protéger. Si on parlait à ces suiveux et qu'on essayait de comprendre pourquoi ils intimident les autres, on pourrait sans doute leur faire réaliser le mal qu'ils font et les conscientiser. Par conséquent, le bully se retrouve tout seul à écoeurer et c'est lui qui passe pour un con.

Il faut d'abbord s'occuper des victimes d'intimidation c'est bien certain. Mais traiter tous les agresseurs de "ptits criss" sans pousser plus loin, c'est pas fort.
Dernière modification par Lost25 le sam. déc. 03, 2011 12:06 pm, modifié 1 fois.
Dr Dolittle
Caïd de la Causette
Messages : 791
Inscription : dim. août 28, 2011 2:36 pm

Message par Dr Dolittle »

Lost25 a écrit : Martineau ne comprend pas qu'il y a deux types d'agresseurs. Les bully et les suiveux. Le Bully c'est l'épais qui se pense toff, qui se remonte en tapochant sur les faibles pour gagner en popularité, celui qu'on ne peut jamais raisonner parce que de toute façon il s'en fout. Il n'a pas de remorts et trouve ça bien drôle, point. Mais il y a aussi les suiveux. Ceux qui ne sont pas nécessairement de mauvaises personnes mais qui se rangent derrière le bully afin d'être certains de ne pas devenir eux-même des victimes. Ceux là sont souvent des personnes qui ont une faible estime d'eux-mêmes et ils utilisent l'intimidation comme façade pour se protéger. Si on parlait à ces suiveux et qu'on essayait de comprendre pourquoi ils intimident les autres, on pourrait sans doute leur faire réaliser le mal qu'ils font et les conscientiser. Par conséquent, le bully se retrouve tout seul à écoeurer et c'est lui qui passe pour un con.

Il faut d'abord s'occuper des victimes d'intimidation c'est bien certain. Mais traiter tous les agresseurs de "ptits criss" sans pousser plus loin, c'est pas fort.
oui, et je reviens toujours à ma première opinion, le phénomène de la meute, la loi de la jungle....

Jade est un peu le bouc émissaire de tous ceux qui font de l'intimidation. Elle a sur ses épaules le poids de toutes les conséquences de l'intimideur arrosé. Je ne l'envie vraiment pas !! Elle n'est pas chanceuse d'avoir été celle choisie par le hasard des événements qu'on connait....

Il ne lui reste qu'une chose à faire selon moi. Retourner la situation. Démontrer aux autres ce qu'elle vit, ses regrets, donner une leçon de vie : Faites pas comme moi!
Avatar de l’utilisateur
Lost25
Magicien des Mots
Messages : 2828
Inscription : lun. mars 30, 2009 1:27 pm

Message par Lost25 »

Un numéro sur l'intimidation qu'avait fait Jean-François Mercier il y a quelques années, je pense que ça vaut la peine de le revoir. C'est de loin un de ses meilleurs monologues, ça fait beaucoup réfléchir.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HAjpCcHsejU[/youtube]
Avatar de l’utilisateur
-k9-
Immortel du Domaine
Messages : 21121
Inscription : sam. nov. 01, 2003 7:00 pm

Message par -k9- »

Ely a écrit : avec un peu de recherche c vraiment facile de trouver le nom de la jeune qui l'intimidait. J'espère qu'elle se sent petite dans ces shorts parce qu'elle doit se faire ramasser sur son facebook.
C'est donc rendu l'intimideur intimidé.... la roue sans fin a ce que je comprend.
[img]http://tbn1.google.com/images?q=tbn:74mhawQbRJEPaM:http://assets.madame.lefigaro.fr/images/news/picture/000/000/866/ec01cv/cancer_sein-logo.jpg[/img][color=#FF0000]Pour voir mes bijoux direction le Bazar[/color]
Avatar de l’utilisateur
lucide
Seigneur de la Causerie
Messages : 5688
Inscription : mer. juin 11, 2003 12:00 am

Message par lucide »

Jadomo a écrit : [...]



Je ne travaille pas dans le milieu scolaire alors je suis un peu mal placée pour connaitre les mesures qui sont en place pour contrer l'intimidation. Depuis le début de la semaine, bien entendu cette histoire m'attriste au plus haut point, mais je me demande: kessé qu'il faut faire pour que ça arrête? C'est quoi LA bonne mesure à mettre en place? Est-ce qu'il y en a une? J'ai beau me creuser la tête et je ne trouve pas de solution miracle.

Oui, les parents doivent suivre davantage ce qui se passe dans la vie de leurs enfants, tant pour les intimidés que les intimideurs. J'imagine que si chaque parent prend ses responsabilités et travaille main dans la main, on vient de faire un sacré bout de chemin!

Je travaille dans une école secondaire ..... il faut voir que le phénomene de l'intimidation c'est pas si évident que ca, ni pour le personnel scolaire ni pour les parents non plus.

Premierement, il faudrait écouter une conversation entre adolescents ( sans adulte) et surtout entre adolescentes. Ou t'étais grosse salope sale ? J'interviens pour me faire dire que ben non c'est correct c'est mon amie. Mais évidemment lorsque la grosse salope sale qui était son amie est momentanement plus son amie pour x raisons la grosse salope sale l'intimide en l'appelant la grosse salope sale.
Je gère et j'interviens lorsque je suis en classe ou j'oblige un dialogue respectueux mais je me sens pas responsable de toutes les conversations des corridors d'école.

Ce qui est aussi difficile maintenant c'est de pouvoir pogner les intimidateurs sur le fait. Avant ca se faisait dans l'école et on pouvait finir par les entendre, maintenant souvent ca se fait par message texte ( conseil dire a vos enfants de les garder en mémoire comme preuves). Les lundi matin suivant des partys les insultes pleuvent.....

Personnellement je trouve que l'on est tres hypocrite en tant que société, nous les adultes quand arrive de tel débat.

90% des éleves arrivent a l'école chaque matin avec un cellulaire dans leurs poches avec lequel ils communiquent a journée longue. Tous les parents vont te dire que c'est essentiel pour la sécurité de leur enfant de le posseder, check la gang qui en aura un plus performant comme cadeau de Noel.

Dimanche passé, 1,800,000 personnes dont beaucoup de parents avec leurs adolescents se sont assis devant la télé pour regarder la finale d'occupation double.
On encourage un jeu ou pour gagner des biens matériels, on joue, on séduit, on triche, on bitche . On se contente pas d'écouter, sur des forums et reseaux sociaux, a son tour, on commente, on bitche etc..... On valorise ce genre en fesant des vedettes , des couvertures de journaux, de l'exposure.

Ici même il y a des endroits ou on peut bitcher des artistes sur ce qu'ils disent, qu'ils font, qu'ils portent, leur apparence physique en toute gratuité et vraiment sans raison valable. On m'a toujours répondu que ce n'était pas pareil, je dois être bien bouchée parce que je ne vois pas ce qui fait d'une personne publique ne soit pas un être humain.

Et lorsqu'arrive des tragédies, rarement on s'interroge sur nos comportements sociaux beaucoup plus facile et moins écorchant de cibler un seul coupable: le gouvernement, la commission scolaire, le parent, une fille de 15 ans. On a l'air tellement plus humain, tellement une meilleure personne en écrivant des articles a la défense des victimes et en ridiculisant les gens qui croient que pour diminuer les agresseurs il faut comprendre d'ou ils viennent.
Avatar de l’utilisateur
-k9-
Immortel du Domaine
Messages : 21121
Inscription : sam. nov. 01, 2003 7:00 pm

Message par -k9- »

Malike a écrit : [...]


D'un autre côté le vivre peut représenter une lecon de vie. Je ne suis pas totalement contre si ca peut lui faire réaliser comment elle a été cruelle.
Désolé mais je crois qu'avec de tel agissement soit d'intimide pour faire comprendre ce qu'est l'intimidation nous n'iront nul part.
[img]http://tbn1.google.com/images?q=tbn:74mhawQbRJEPaM:http://assets.madame.lefigaro.fr/images/news/picture/000/000/866/ec01cv/cancer_sein-logo.jpg[/img][color=#FF0000]Pour voir mes bijoux direction le Bazar[/color]
Avatar de l’utilisateur
lucide
Seigneur de la Causerie
Messages : 5688
Inscription : mer. juin 11, 2003 12:00 am

Message par lucide »

MaChouette a écrit : Mes pensées des derniers jours sur la question… et quelques questionnements

L’univers des écoles secondaires me fait penser aux sociétés médiévales avant le développement des liens commerciaux. C’était une époque sanglante au cours de laquelle, mis à part les bandes de brigands, les gens du peuple s’organisaient et se battaient principalement pour l’honneur. Presque toutes les rixes et les meurtres qui en découlaient se passaient sur la place publique de façon presque banale. La « respectabilité » sociale était établie selon sa réputation de courage, de vaillance, d'honnêteté, de fierté, de fidélité. Presque institutionnalisés, les affrontements publics démontraient la valeur d’un individu, pour lui-même ou pour sa solidarité avec son groupe. D’ailleurs, en comparaison à aujourd’hui, le nombre d’homicide à cette époque était phénoménal. C’est par le développement du commerce et la division du travail que la société s’est hiérarchisée autrement et c’est un des facteurs principaux qui a contribué à la diminution des homicides commis par les gens ordinaires à travers le temps.
Or, c’est un peu ça le monde des ados. Sans pouvoir économique par eux-mêmes, un pouvoir adulé dans notre société actuelle et qui ordonne une très grande partie des rapports sociaux, les ados rivalisent et se battent afin que soient reconnues leur valeur personnelle.

Ils ont besoin de trouver leur place pour eux-mêmes et pour les autres, c’est la classique quête d’identité toujours un peu désordonnée et explosive d’autant plus qu’elle est secouée par de puissantes tempête d’hormones. Leur univers est chaotique, parfois léthargiques, parfois chargés d’un trop plein d’énergie, ils cherchent à se mesurer, à se hiérarchiser, à tester leurs propres limites et celles du monde extérieur, un monde de plus en plus axé sur l’individualisme, la consommation, le paraître et la performance. Un monde qui se divise en beaux et en laids, en riches et en pauvres, en « winners » et en « losers », etc. et où chacun des extrêmes a besoin de l’autre pour se définir. Un monde où il devient presque plus important de « réussir dans la vie » que de réussir sa vie : une norme qui fait figure de valeur. Un monde qui, mine de rien, engendre beaucoup de vide et d’isolement. Dans ce contexte là, ce n’est d’autant pas facile d’être ado et de vivre dans un monde d’ados par surcroit. D’ailleurs, à ce que je sache, ça ne l’a jamais été. Le chaos, les rivalités, les clans et l’intimidation font partie de l’adolescence.

L’autre facteur qui a été déterminant dans la diminution de la violence des gens ordinaires au Moyen-Âge a été l’instauration peu à peu d’une organisation sociale de la justice et où c’est le roi qui devenait le détenteur du monopole de la violence légitime, notamment via l’armée chargée de faire régner l’ordre sur son territoire. Le recours à l’intimidation et à la violence qui avaient jusque là été nécessaires pour se protéger, s’en est trouvé considérablement diminué.

La question que je me pose c’est : Avons-nous, en tant que société et en tant qu’adultes, démissionné à ce point envers les ados qu’ils doivent eux-mêmes s’imposer et augmenter leur niveau de violence pour réguler leur monde? Peut-être. L’école ne devrait-elle pas renforcer son rôle éducatif à l’endroit du « savoir être », avoir une tolérance zéro, intervenir et imposer des sanctions plus sévères qui ont une portée réelle quant aux harceleurs?

Même chose pour bien des parents qui semblent axés sur la défense de leurs jeunes plus que sur leur devoir d’éducation et d’encadrement à leur endroit. Avoir accès et réussir à l’école est une chose mais n’exclue pas le savoir vivre, les ados doivent être soutenus par une démarche éducative mais doivent en même temps assumer leurs fautes afin d’en faire des citoyens responsables. A-t-on démissionné à ce point en tant que parents? Est-on devenus si individualistes que nous refusons d’assumer notre responsabilité sociale et refusons que nos enfants assument celles qui les concernent?

Finalement, et c’est peut-être par là que j’aurais dû commencer mon questionnement, le phénomène de l’intimidation est-il seulement plus médiatisé nous donnant l’impression qu’il est en terrible progression, incontrôlé et incontrôlable? Peut être bien aussi… Je trouve que c’est la tendance actuellement et que ça fait partie du problème : faire flèche de tout bois par le biais des faits divers en stimulant la peur et la colère et en suscitant le désir de vengeance. Et ça aussi, je trouve que ça fait médiéval…

:clap: :clap: :clap: magnifiquement bien écrit en plus !
Avatar de l’utilisateur
Soleil47
Immortel du Domaine
Messages : 22198
Inscription : jeu. avr. 17, 2003 12:00 am

Message par Soleil47 »

J'ai lu les témoignages de Carolanne: Comme plusieurs amis, même les plus proches, Carolanne ne pense pas que l'intimidation soit la seule responsable du suicide de son amie. Elle se souvient que quel­ques jours après sa bagarre avec Jade, Marjorie lui a confié dans les toilettes de l'école qu'elle n'était plus bien ni chez sa mère ni chez son père et qu'elle serait peut-être mieux là-haut, dit Carolanne, en pointant le doigt vers le ciel.

C'est ce que je me disais aussi, ok, les intimidations que Marjorie a subit n'ont guère aidé, c'est comme on dit: la goutte qui a fait déborder le vase.

Lorsqu'une personne se suicide, il peut y avoir une foule de choses qui les entrainent vers le suicide, et Carolanne le mentionne aussi: Si elle ne l'avait pas fait cette journée-là, dit Carolanne, elle aurait recommencé un autre jour

L'intimidation n'a pas sa place et comme le disait Claude Poirier, cela devrait être 0 tolérance et juste le fait de suspendre l'élève pour ce genre de geste ne règlera rien, mais encore faut-il outiller les écoles, établir des conséquences assez sévères pour faire réfléchir, cela aiderait grandement, cela n'arrêterait probablement pas de se produire, mais au moins, ce serait un gros pas en avant.
Avatar de l’utilisateur
Skarhet
Intronisé au Panthéon
Messages : 35022
Inscription : mar. avr. 20, 2004 12:00 am

Message par Skarhet »

lucide a écrit : [...]



Je travaille dans une école secondaire ..... il faut voir que le phénomene de l'intimidation c'est pas si évident que ca, ni pour le personnel scolaire ni pour les parents non plus.

Premierement, il faudrait écouter une conversation entre adolescents ( sans adulte) et surtout entre adolescentes. Ou t'étais grosse salope sale ? J'interviens pour me faire dire que ben non c'est correct c'est mon amie. Mais évidemment lorsque la grosse salope sale qui était son amie est momentanement plus son amie pour x raisons la grosse salope sale l'intimide en l'appelant la grosse salope sale.
Je gère et j'interviens lorsque je suis en classe ou j'oblige un dialogue respectueux mais je me sens pas responsable de toutes les conversations des corridors d'école.

Ce qui est aussi difficile maintenant c'est de pouvoir pogner les intimidateurs sur le fait. Avant ca se faisait dans l'école et on pouvait finir par les entendre, maintenant souvent ca se fait par message texte ( conseil dire a vos enfants de les garder en mémoire comme preuves). Les lundi matin suivant des partys les insultes pleuvent.....

Personnellement je trouve que l'on est tres hypocrite en tant que société, nous les adultes quand arrive de tel débat.

90% des éleves arrivent a l'école chaque matin avec un cellulaire dans leurs poches avec lequel ils communiquent a journée longue. Tous les parents vont te dire que c'est essentiel pour la sécurité de leur enfant de le posseder, check la gang qui en aura un plus performant comme cadeau de Noel.

Dimanche passé, 1,800,000 personnes dont beaucoup de parents avec leurs adolescents se sont assis devant la télé pour regarder la finale d'occupation double.
On encourage un jeu ou pour gagner des biens matériels, on joue, on séduit, on triche, on bitche . On se contente pas d'écouter, sur des forums et reseaux sociaux, a son tour, on commente, on bitche etc..... On valorise ce genre en fesant des vedettes , des couvertures de journaux, de l'exposure.

Ici même il y a des endroits ou on peut bitcher des artistes sur ce qu'ils disent, qu'ils font, qu'ils portent, leur apparence physique en toute gratuité et vraiment sans raison valable. On m'a toujours répondu que ce n'était pas pareil, je dois être bien bouchée parce que je ne vois pas ce qui fait d'une personne publique ne soit pas un être humain.

Et lorsqu'arrive des tragédies, rarement on s'interroge sur nos comportements sociaux beaucoup plus facile et moins écorchant de cibler un seul coupable: le gouvernement, la commission scolaire, le parent, une fille de 15 ans. On a l'air tellement plus humain, tellement une meilleure personne en écrivant des articles a la défense des victimes et en ridiculisant les gens qui croient que pour diminuer les agresseurs il faut comprendre d'ou ils viennent.
Très vrai Lucide :jap:
Avatar de l’utilisateur
lucide
Seigneur de la Causerie
Messages : 5688
Inscription : mer. juin 11, 2003 12:00 am

Message par lucide »

Soleil47 a écrit : J'ai lu les témoignages de Carolanne: Comme plusieurs amis, même les plus proches, Carolanne ne pense pas que l'intimidation soit la seule responsable du suicide de son amie. Elle se souvient que quel­ques jours après sa bagarre avec Jade, Marjorie lui a confié dans les toilettes de l'école qu'elle n'était plus bien ni chez sa mère ni chez son père et qu'elle serait peut-être mieux là-haut, dit Carolanne, en pointant le doigt vers le ciel.

C'est ce que je me disais aussi, ok, les intimidations que Marjorie a subit n'ont guère aidé, c'est comme on dit: la goutte qui a fait déborder le vase.

Lorsqu'une personne se suicide, il peut y avoir une foule de choses qui les entrainent vers le suicide, et Carolanne le mentionne aussi: Si elle ne l'avait pas fait cette journée-là, dit Carolanne, elle aurait recommencé un autre jour

L'intimidation n'a pas sa place et comme le disait Claude Poirier, cela devrait être 0 tolérance et juste le fait de suspendre l'élève pour ce genre de geste ne règlera rien, mais encore faut-il outiller les écoles, établir des conséquences assez sévères pour faire réfléchir, cela aiderait grandement, cela n'arrêterait probablement pas de se produire, mais au moins, ce serait un gros pas en avant.
L'école n'est pas une cour de justice mais un milieu d'enseignement. Si on souhaite des peines plus séveres, on doit criminaliser l'intimidation et la justice pourra donner sa sentence. D'ailleurs c'est ce que nous fesons chez nous en cas d'intimidation qui ne se regle pas et ou il y a des témoins. ON suggere aux parents de porter plainte a la police et ils obtiennent des actes qui intedisent a l'enfant d'adresser la parole ou communiquer avec l'autre et en cas de non respect il y a des conséquences judiciaires que les parents et les enfants doivents assumer.
Sun
Immortel du Domaine
Messages : 23761
Inscription : dim. mai 17, 2009 1:41 am

Message par Sun »

J'ai pas lu tout le topic mais ce que je peux dire c'est que je comprends un peu comment cette fille s'est sentie.

Moi-même je me suis faite intimider très longtemps étant jeune et j'en garde encore de nombreuses séquelles qui ne s'effaceront jamais.

Certains m'ont déjà dit quand j'étais en secondaire 1 que je devrais me suicider et d'autres me disaient qu'ils voulaient me tuer. Tout ça parce que j'étais laide d'après eux et que j'avais pas d'amis.

Et je suis vraiment en maudit de voir que 17 ans plus tard rien n'a changé dans les écoles!!!
Dernière modification par Sun le sam. déc. 03, 2011 1:30 pm, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
lucide
Seigneur de la Causerie
Messages : 5688
Inscription : mer. juin 11, 2003 12:00 am

Message par lucide »

Sun a écrit : J'ai pas lu tout le topic mais ce que je peux dire c'est que je comprends un peu comment cette fille s'est sentie.

Moi-même je me suis faite intimider très longtemps étant jeune et j'en garde encore de nombreuses séquelles qui ne s'effaceront jamais.

Certains m'ont déjà dit quand j'étais en secondaire 1 que je devrais me suicider et d'autres me disaient qu'ils voulaient me tuer. Tout ça parce que j'étais laide d'après eux et que j'avais pas d'amis.

Et je suis vraiment en maudit de voir que 17 ans plus tard rien n'a changé dans les écoles!!!

Qu'est ce qui aurait pu t'aider a ce moment la ? Puisque tu as subi de l'intimidation, tu as peut etre des pistes de solution qui pourrait aider ceux qui cherchent une solution.
Sun
Immortel du Domaine
Messages : 23761
Inscription : dim. mai 17, 2009 1:41 am

Re: L'intimidation pousse une adolescente au suicide!

Message par Sun »

Disons que c'est une très longue histoire. Mais ce qui m'aurait aidé c'est que les prof empêche les étudiants de m'intimider en pleine classe. Je ne pouvais même pas me concentrer sur mes études tu vois le genre. Le rôle des prof est très déterminant. Pour ce qui est dans les corridor et les portes de sorties de l'école mettre des agents de sécurité presque. Pour l'instant je dois quitter internet mais je reviendrai dans une coupe de jours et je vais penser à ça.
Une autre idée, mettre des psychologue dans les écoles sans joke ça pourait aider. Mettre des sanctions à ceux qui font de l'intimidation. La direction de l'école doit agir aussi et pas faire semblant que c'est pas si grave etc...
Sun
Immortel du Domaine
Messages : 23761
Inscription : dim. mai 17, 2009 1:41 am

Re: L'intimidation pousse une adolescente au suicide!

Message par Sun »

Mais je vois que j'ai eu de la chance à mon époque car il n'y avait pas facebook, les cellulaires et l'intimidation par texto etc. Je ne me faisais pas filmer à mon insu pour ensuite envoyer ça sur youtube! je crois que c'est pire en 2011 qu'à mon époque.
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39643
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

10+1 avec Jasmin Roy
3 décembre 2011

Image

Nathalie Collard
La Presse

Chaque semaine, Nathalie Collard rencontre une personnalité qui s'est retrouvée au premier plan médiatique et lui pose 10 questions en lien avec la couverture dont elle a été l'objet. La 11e question provient du public. Cette semaine, dans la foulée du suicide de la jeune Marjorie Raymond, notre journaliste s'entretient avec Jasmin Roy, acteur, animateur et créateur d'une fondation qui porte son nom et qui lutte contre l'intimidation en milieu scolaire.

1. Que peuvent faire les écoles quand elles sont aux prises avec une situation d'intimidation ou de violence entre élèves?


Elles doivent considérer le problème de façon très sérieuse, enquêter et faire le portrait de la situation. Il ne faut pas seulement intervenir auprès de la victime, il faut également s'intéresser à l'agresseur. Quant à la victime, elle doit savoir quelles sont les ressources à sa disposition. Lorsqu'on est victime, on ne sait pas où aller frapper pour dénoncer l'agresseur.

2. Les directions d'école sont-elles assez sévères à l'endroit des élèves coupables d'intimidation?

Souvent, on se contente d'une sanction comme l'expulsion de l'école durant deux jours. Il faudrait aussi montrer à ce jeune des comportements de remplacement. Or, nos écoles sont mal outillées pour montrer ça. Ensuite, lorsqu'on s'est entendu sur des conséquences, il faut les appliquer. Lorsqu'elles sont sévères, le comportement a tendance à se résorber. Mais encore faut-il les appliquer. Et augmenter la sévérité des conséquences quand il y a récidive.

3. Les réseaux sociaux comme Facebook deviennent un amplificateur dans ce contexte. Que peut faire une école pour tenter de maîtriser la situation?

D'abord, organiser des rencontres avec les élèves. Les policiers sont très actifs dans ce domaine et visitent les écoles pour sensibiliser les enfants. C'est gratuit. D'un autre côté, les parents doivent être interpellés, car la cyberintimidation, ça commence à la maison. Il y a un contrôle parental à exercer et, pour le moment, il n'est pas là.

4. Les écoles devraient-elles avoir le droit d'intervenir sur les réseaux sociaux, selon vous?

Franchement, ce n'est pas à l'école de faire ça, à moins que ça se passe à l'école. Quand il y a menace, il faut aller voir la police, c'est à elle de s'en occuper.

5. Vous avez lancé une campagne visant spécialement l'intimidation chez les filles. En quoi est-elle différente de celle entre garçons?

Actuellement, il n'existe pas une seule donnée là-dessus au ministère de l'Éducation. Ce que je sais, c'est que les garçons se définissent souvent par leur force physique, leur capacité à se défendre, alors que chez les filles, ça se joue sur la réputation et l'apparence physique. Il faudrait un portrait clair de la situation, avec des données. Une chose que l'on sait, c'est que la violence est en augmentation chez les filles, elles se battent dans la cour d'école, en plus de se traiter de vache, de chienne...

6. Que pensez-vous de la médiatisation des détails du suicide de Marjorie Raymond, de la publication de la lettre à sa mère, etc. Est-on allé trop loin?

C'était inutile d'aller jusque-là pour se réveiller, mais en même temps, une fois qu'on y est, on peut souhaiter que cela contribue à ce que cette jeune fille ne soit pas morte pour rien. Sa mère est assez exceptionnelle d'aller sur la place publique pour en parler, la plupart des parents dont l'enfant s'est suicidé à cause de l'intimidation n'ont pas cette force.

7. Que pensez-vous de la couverture médiatique jusqu'ici?

Honnêtement, je suis content qu'on en parle. Ce qui me déçoit, c'est le positionnement politique. J'aurais aimé ça qu'on dise: à partir d'aujourd'hui, on va s'en occuper. En Ontario, le premier ministre vient d'annoncer un projet de loi très sévère contre l'intimidation. J'aurais aimé qu'au Québec, on dise: on va mettre sur pied un projet de loi semblable, cela aurait envoyé un signal fort. Pour l'instant, le travail des policiers est très difficile, car il y a un vide juridique autour de l'intimidation. S'il n'y a pas de voies de fait, ils ne peuvent rien faire.

8. Selon vous, que peuvent faire les médias à propos de la question de l'intimidation?

J'aimerais qu'ils s'intéressent au plan d'action gouvernemental pour les années 2008 à 2011. Le gouvernement avait alloué 17 millions de dollars. Où est allé cet argent? Personne ne le sait. J'aimerais qu'on demande les états financiers et qu'on nous dise où sont allés tous ces millions.

9. Selon vous, les parents sont-ils suffisamment informés et sensibilisés quant à la question de l'intimidation?

Non, il y a beaucoup d'ignorance de la part des parents. Ils ne savent pas comment intervenir et créer un lien avec les écoles. Quant aux parents d'agresseurs, ils ne veulent pas voir le problème.

10. Que pourrait-on faire pour les informer davantage?

Peut-être devrait-on lancer une campagne nationale pour informer les gens. Le gouvernement devrait également offrir une formation gratuite sur les réseaux sociaux à tous les parents.

TWITTER+1 Comment «détecter» que son enfant est un intimidateur?

Souvent, des enfants vont avoir des comportements à l'école - pour socialiser et se faire des amis - qu'ils n'auront pas à la maison. Il faut donc en parler et, surtout, écouter les professeurs quand ils nous appellent. Il faut le prendre au sérieux et accepter que notre enfant puisse être sage à la maison et complètement différent à l'école.

http://www.cyberpresse.ca/arts/medias/2 ... ECRAN1POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
-k9-
Immortel du Domaine
Messages : 21121
Inscription : sam. nov. 01, 2003 7:00 pm

Message par -k9- »

Pantera72 a écrit : [...]



:jap: Il faut reprendre ses esprits là-dedans. C'est insensé ce que les gens font subir à ces ados et cette fille en particulier. Oui, leur attitude a été déplorable envers Marjorie mais il y a de meilleurs moyens de leur faire comprendre l'impact de leurs gestes. Je n'ai pas de mots pour exprimer mon dégoût de cette attitude. :/
Je ne comprend pas non plus qu'ont dénonce l'intimidation par l'intimidation. Oui l'intimidateur a certainement une grosse part de responsabilité et le aura a porté toute sa vie le suicide de cette jeune fille. Mais devons nous a notre tour agir de la facon qu'on s'efforce de dénoncé. Pour moi sa fait tellement une non sens que j'arrive difficilement a comprendre. Oui c'est en majorité des ados qui ont écrit sur ce wall mais il y a eu aussi des adultes.
[img]http://tbn1.google.com/images?q=tbn:74mhawQbRJEPaM:http://assets.madame.lefigaro.fr/images/news/picture/000/000/866/ec01cv/cancer_sein-logo.jpg[/img][color=#FF0000]Pour voir mes bijoux direction le Bazar[/color]
Avatar de l’utilisateur
Gillo
Magicien des Mots
Messages : 2691
Inscription : mar. avr. 26, 2005 12:00 am

Message par Gillo »

Anya a écrit : Les pauvres agresseurs
Richard Martineau
03/12/2011 05h44

Jeudi, je disais que j'en avais ras le bol de notre complaisance envers les agresseurs et les intimidateurs.

Que c'est bien beau, jaser, parler, discuter avec les p'tits baveux qui font régner la terreur à l'école, mais qu'un moment donné, il faut sévir.

Ma chronique m'a valu une réponse très symptomatique et très révélatrice d'une intervenante.

Le mal-être des bourreaux

"Je vous inviterais à vous informer avant d'écrire sur des problématiques sociales, écrit Emmanuelle Locas, étudiante en travail social à l'Université du Québec en Outaouais.

"Ces p'tit criss comme vous les appelez sont souvent des jeunes qui souffrent eux-mêmes à leur façon. Je n'excuse pas leurs gestes ou leurs paroles d'intimidation, comprenez-moi bien. Par contre, je vous invite à tenter de comprendre POURQUOI ils agissent ainsi. C'est en comprenant quelque chose, en cernant les causes, qu'on peut intervenir efficacement.

«Il faut leur montrer d'autres manières d'exprimer leur mal-être à eux. C'est pour cela qu'on nous forme, nous, les intervenants, à qui vous vous adressez du haut de votre condescendance.»

Deux victimes

Tout est là.

En quelques lignes, cette future travailleuse sociale (qui va, j'en suis sûr, parfaitement s'intégrer dans son milieu de travail et connaître une carrière longue et fructueuse ponctuée de colloques et de congrès) a réussi à résumer parfaitement la pensée angélique des intervenants.

La violence est le résultat d'un mal être, les agresseurs sont de pauvres victimes qui ne savent pas comment s'exprimer, etc.

Bref, dans les cas d'intimidation, il y a deux victimes : le jeune qui se fait écoeurer, agresser, humilier, insulter, tabasser et violenter, et le pauvre agresseur, qui, après avoir poussé un élève dans une case et lui avoir foutu une baffe en pleine cafétéria, va secrètement pleurer dans les toilettes, rongé par le remords et les regrets.

Si je suis condescendant, madame Locas, vous, vous êtes insultante envers les VRAIES victimes d'intimidation.

Sur le même niveau

Dans le courriel que vous m'avez envoyé, madame l'étudiante, vous n'avez pas daigné écrire un mot, UN SEUL, sur Marjorie Raymond. Rien.

Mais sur les agresseurs, par contre, vous ne tarissez pas.

Un détail ? J'en doute. Vous et vos confrères êtes tellement entraînés à penser au mal-être des agresseurs que vous oubliez celui des victimes.

Des victimes si souffrantes, si brisées qu'elles ne voient d'autre issue que la mort.

En connaissez-vous, madame Locas, des agresseurs qui se sont pendus dans le garage de leurs parents car ils souffraient dans leur corps et dans leur âme d'être des monstres ?

Comment pouvez-vous mettre la souffrance de la victime et celle de l'agresseur sur le même niveau ?

La chaîne

Remarquez, je ne blâme pas cette étudiante. Elle crache mécaniquement ce qu'on lui a appris.

À savoir que tout le monde est une victime. Il n'y a plus de bien et de mal, d'agresseurs et d'agressés, juste une interminable chaîne de martyrs et de souffre-douleurs qui font la queue devant le comptoir des plaintes de la vie.

Vous verrez, bientôt, on va nous dire que celui qui frappe souffre plus que celui qui est frappé.

Au moins, une blessure physique, ça se soigne. Alors que le pauvre agresseur, lui, est la victime d'une machination sociale qu'il ne peut détruire.

http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/ric ... 54401.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Bon... Il a réussi a Harpeuriser cette histoire. :sarcastic:

Il veut qu'on face quoi avec les jeunes de 12 ans qui font de l'intimidation? Les mettre en prison à vie? Une lobotomie? Il ne faut surtout pas essayer d'arranger les choses, il ne le mérite pas c'est le méchant! Il n'y a plus rien à faire à 12 ans sa vie est scrap parce que c'est un méchant?

Et si Martineau découvrait que c'est un de ses enfants qui intimide les autres? On l'endort comme un chien méchant?

S'occuper des victimes veut aussi dire de s'occuper des agresseurs des victimes pour que ceux-ci ne récidive plus, essayer de mieux comprendre pour mieux corriger leurs comportements, me semble, non?
[img]http://www.ledetracteur.com/wp-content/telechargements/2010/04/claude_robinson.jpg[/img]
Avatar de l’utilisateur
lucide
Seigneur de la Causerie
Messages : 5688
Inscription : mer. juin 11, 2003 12:00 am

Message par lucide »

Gillo a écrit : [...]


Bon... Il a réussi a Harpeuriser cette histoire. :sarcastic:

Il veut qu'on face quoi avec les jeunes de 12 ans qui font de l'intimidation? Les mettre en prison à vie? Une lobotomie? Il ne faut surtout pas essayer d'arranger les choses, il ne le mérite pas c'est le méchant! Il n'y a plus rien à faire à 12 ans sa vie est scrap parce que c'est un méchant?

Et si Martineau découvrait que c'est un de ses enfants qui intimide les autres? On l'endort comme un chien méchant?

S'occuper des victimes veut aussi dire de s'occuper des agresseurs des victimes pour que ceux-ci ne récidive plus, essayer de mieux comprendre pour mieux corriger leurs comportements, me semble, non?

Non c'est des p'tits criss.... on les sort des écoles et on les eduquent pas , puis si pendant qui trainent dans la rue au lieu d'aller a l'école ils font des délits criminels ben on les fait pas rencontrer des travailleurs sociaux parce qu'ils sont trop gentils avec les méchants donc ils récédivent et la parfait on peut les mettre directement en prison .
Dernière modification par lucide le sam. déc. 03, 2011 3:01 pm, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39643
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Message par Anya »

La mère de Marjorie Raymond s'adresse aux médias
12/03/11 @ 13:58

http://tvanouvelles.ca/video/1308178410 ... ux-medias/" onclick="window.open(this.href);return false;

Un message de tolérance de sa mère
http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/region ... 72654.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Dernière modification par Anya le sam. déc. 03, 2011 7:02 pm, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
bouquet
Immortel du Domaine
Messages : 18938
Inscription : jeu. janv. 08, 2009 3:23 pm

Message par bouquet »

MaChouette a écrit : Mes pensées des derniers jours sur la question… et quelques questionnements

L’univers des écoles secondaires me fait penser aux sociétés médiévales avant le développement des liens commerciaux. C’était une époque sanglante au cours de laquelle, mis à part les bandes de brigands, les gens du peuple s’organisaient et se battaient principalement pour l’honneur. Presque toutes les rixes et les meurtres qui en découlaient se passaient sur la place publique de façon presque banale. La « respectabilité » sociale était établie selon sa réputation de courage, de vaillance, d'honnêteté, de fierté, de fidélité. Presque institutionnalisés, les affrontements publics démontraient la valeur d’un individu, pour lui-même ou pour sa solidarité avec son groupe. D’ailleurs, en comparaison à aujourd’hui, le nombre d’homicide à cette époque était phénoménal. C’est par le développement du commerce et la division du travail que la société s’est hiérarchisée autrement et c’est un des facteurs principaux qui a contribué à la diminution des homicides commis par les gens ordinaires à travers le temps.
Or, c’est un peu ça le monde des ados. Sans pouvoir économique par eux-mêmes, un pouvoir adulé dans notre société actuelle et qui ordonne une très grande partie des rapports sociaux, les ados rivalisent et se battent afin que soient reconnues leur valeur personnelle.

Ils ont besoin de trouver leur place pour eux-mêmes et pour les autres, c’est la classique quête d’identité toujours un peu désordonnée et explosive d’autant plus qu’elle est secouée par de puissantes tempête d’hormones. Leur univers est chaotique, parfois léthargiques, parfois chargés d’un trop plein d’énergie, ils cherchent à se mesurer, à se hiérarchiser, à tester leurs propres limites et celles du monde extérieur, un monde de plus en plus axé sur l’individualisme, la consommation, le paraître et la performance. Un monde qui se divise en beaux et en laids, en riches et en pauvres, en « winners » et en « losers », etc. et où chacun des extrêmes a besoin de l’autre pour se définir. Un monde où il devient presque plus important de « réussir dans la vie » que de réussir sa vie : une norme qui fait figure de valeur. Un monde qui, mine de rien, engendre beaucoup de vide et d’isolement. Dans ce contexte là, ce n’est d’autant pas facile d’être ado et de vivre dans un monde d’ados par surcroit. D’ailleurs, à ce que je sache, ça ne l’a jamais été. Le chaos, les rivalités, les clans et l’intimidation font partie de l’adolescence.

L’autre facteur qui a été déterminant dans la diminution de la violence des gens ordinaires au Moyen-Âge a été l’instauration peu à peu d’une organisation sociale de la justice et où c’est le roi qui devenait le détenteur du monopole de la violence légitime, notamment via l’armée chargée de faire régner l’ordre sur son territoire. Le recours à l’intimidation et à la violence qui avaient jusque là été nécessaires pour se protéger, s’en est trouvé considérablement diminué.

La question que je me pose c’est : Avons-nous, en tant que société et en tant qu’adultes, démissionné à ce point envers les ados qu’ils doivent eux-mêmes s’imposer et augmenter leur niveau de violence pour réguler leur monde? Peut-être. L’école ne devrait-elle pas renforcer son rôle éducatif à l’endroit du « savoir être », avoir une tolérance zéro, intervenir et imposer des sanctions plus sévères qui ont une portée réelle quant aux harceleurs?

Même chose pour bien des parents qui semblent axés sur la défense de leurs jeunes plus que sur leur devoir d’éducation et d’encadrement à leur endroit. Avoir accès et réussir à l’école est une chose mais n’exclue pas le savoir vivre, les ados doivent être soutenus par une démarche éducative mais doivent en même temps assumer leurs fautes afin d’en faire des citoyens responsables. A-t-on démissionné à ce point en tant que parents? Est-on devenus si individualistes que nous refusons d’assumer notre responsabilité sociale et refusons que nos enfants assument celles qui les concernent?

Finalement, et c’est peut-être par là que j’aurais dû commencer mon questionnement, le phénomène de l’intimidation est-il seulement plus médiatisé nous donnant l’impression qu’il est en terrible progression, incontrôlé et incontrôlable? Peut être bien aussi… Je trouve que c’est la tendance actuellement et que ça fait partie du problème : faire flèche de tout bois par le biais des faits divers en stimulant la peur et la colère et en suscitant le désir de vengeance. Et ça aussi, je trouve que ça fait médiéval…
très d'accord avec ta pensée...

j'ajouterais aussi que le besoin d'appartenir à un groupe pour mesurer sa valeur est comme tu le dis important pour les ados, mais pas seulement pour eux, cela existe aussi dans le monde adulte mais d'une façon différente. Il faut avoir le bon métier, le bon mari, une certaine réussite sociale. Si la solution à ce problème existe, je crois qu'elle se trouve là. En enseignant à nos enfants à avoir de l'estime et de la confiance autrement que par certains critères, on leur fait cadeau d'un niveau de confiance en soi qui les empêchera peut-être de devenir victimes. Et de devenir bourreau. Je vois plein d'exemples chaque jour de manque d'empathie chez toutes les couches d'age.
Répondre

Revenir à « LA TRIBUNE »