Je place ici un texte que j'ai lu ce matin qui peut très bien s'adapter au présent sujet comme à bien d'autres.
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La chronique de Richard Martineau
L'ère du soupçon
Richard Martineau
07/01/2010 08h40
Le 8 décembre dernier, j'ai écrit une chronique sur ce que plusieurs appellent «la religion verte».
«J'ai toujours cru que l'élément premier de la pensée scientifique est le doute, disais-je. Sans le doute, sans la capacité de poser des questions, il n'y a pas de véritable science.»
«Si l'esprit critique est la pierre angulaire de la pensée scientifique, voulez-vous me dire pourquoi on ne peut pas questionner la théorie du réchauffement climatique sans se faire traîner dans la boue ?»
UN COUP SUR LA GUEULE
Cette chronique m'a valu de nombreux courriels intéressants.
«Si vous dites qu'on a le droit, voire le devoir d'émettre des doutes sur la théorie du réchauffement de la planète, m'ont fait valoir plusieurs lecteurs, pourquoi, dans une chronique précédente, avez-vous traîné dans la boue tous ceux qui ont osé remettre en question le dogme du vaccin contre la grippe A (H1N1) ?»
«Pourquoi on ne peut pas se poser des questions sur le danger de cette pseudo-pandémie et sur la pertinence de l'actuelle campagne de vaccination sans passer pour des fous ou des illuminés ?»
Bonne question. J'avoue que ces courriels m'en ont bouché un coin... Après les avoir lus, je me sentais comme Diaconu après son combat contre Jean Pascal.
J'avais mal à la mâchoire.
DOUTER DE TOUT, TOUT LE TEMPS ?
Effectivement, si «ce qui est important, dans la démarche scientifique, n'est pas le consensus, mais la remise en question méthodique de ce qu'on accepte comme certitude», comme l'affirme le philosophe des sciences Dominique Lecourt, il faut pousser la logique jusqu'au bout et accepter que l'on remette en question TOUTES les certitudes, pas seulement celles qui nous agacent.
Donc, au lieu de rouler dans la boue les amateurs de complots qui osent critiquer la version officielle des attaques du 11 septembre, par exemple, il faudrait au contraire les féliciter, car ils participent à «remettre en question ce qu'on accepte comme certitudes»!
Alors, on arrête ça où ? À partir de quel point peut-on dire: «Il y a suffisamment de faits qui appuient la théorie X pour cesser d'émettre des doutes sur sa véracité» ?
À partir de quelle limite le doute n'est plus permis ? À partir de quel point le doute est-il douteux ?
QUI DIT VRAI ?
Je ne suis ni scientifique ni philosophe, donc je ne peux répondre intelligemment à cette question.
Mais j'avoue qu'elle me turlupine depuis que vous m'avez écrit...
C'est ça, la conséquence fâcheuse de la société d'information dans laquelle on baigne.
On trouve tout et son contraire. Présentez-moi une étude qui affirme à 100 % que la fumée secondaire cause le cancer, par exemple, et je vous trouverai une étude tout aussi sérieuse qui réfute cette théorie.
Résultat : on ne croit plus en rien. On devient sceptique, cynique.
Vous avez vu un documentaire dénonciateur qui vous a bouleversé ? Vous allez sur Internet, et vous trouvez dix sites qui affirment, preuves à l'appui, que les créateurs du long métrage qui vous a tant choqué ont menti.
Alors, on croit qui ?
Si toutes les théories s'équivalent, plus rien n'est vrai...
QUESTION
«Douter de tout et tout croire sont deux solutions faciles qui nous dispensent de réfléchir...», disait le mathématicien Henri Poincaré.
Bref, c'est bien beau, douter. En autant que le doute ne devienne pas une certitude...
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