Procès Guy Turcotte
Toujours en attente du verdict
Première publication 4 juillet 2011 à 13h18
Par Éric Thibault | Agence QMI
Les 11 jurés ont maintenant complété leur cinquième journée complète de délibérations sans être parvenus à s'entendre sur le sort de Guy Turcotte, au palais de justice de Saint-Jérôme.
Les sept femmes et quatre hommes poursuivaient leur huis clos lundi après-midi, ayant entrepris leurs débats jeudi avant-midi. Ils doivent choisir entre des verdicts de non-responsabilité criminelle du cardiologue pour cause de troubles mentaux et d'intoxication (au lave-glace) et de culpabilité pour meurtres prémédités, meurtres sans préméditation ou homicide involontaire de ses deux enfants.
L'acquittement pur et simple n'est pas une option, Turcotte ayant admis avoir causé la mort des victimes par des actes criminels.
La demande adressée samedi par le jury au juge Marc David soulève des spéculations quant à l'évolution de leurs réflexions.
Les jurés ont pu réentendre des extraits du témoignage de l'accusé au procès, pour les comparer avec celui de son psychiatre traitant à l'Institut Pinel, afin de jauger sa crédibilité et la valeur de sa défense de troubles mentaux.
Le Dr Jacques Talbot fut le premier psychiatre à diagnostiquer une maladie mentale chez l'accusé, qu'il a rencontré régulièrement pendant 10 mois, dès le 26 février 2009, six jours après le drame de Piedmont.
Il a cependant nuancé l'impact du trouble d'adaptation avec humeur anxieuse et dépressive sur l'état d'esprit de Turcotte. Il a décrit ce dernier comme un individu «hyper en contrôle de ses moyens», narcissique et porté à fuir les difficultés et à camoufler ses émotions en cas de conflits.
Le Dr Talbot - le seul parmi les quatre psychiatres entendus au procès à ne pas avoir été embauché comme expert par l'une des parties pour donner son opinion - a aussi insisté sur la colère maintes fois exprimée devant lui par l'accusé envers son ex-conjointe, qui l'avait laissé pour un ami proche du couple Gaston-Turcotte, peu avant la tragédie. C'est d'ailleurs le mobile allégué par la Couronne pour expliquer les meurtres prémédités qui sont reprochés au médecin de 39 ans.
La poursuite a le fardeau de démontrer, hors de tout doute raisonnable, que Turcotte avait non seulement l'intention consciente de causer la mort d'Olivier et d'Anne-Sophie en les poignardant à une quarantaine de reprises, mais qu'il avait également planifié ses gestes, pour que le jury le trouve coupable des accusations telles que portées.
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