viky a écrit : Je viens de me taper les 5-6 dernières pages et j'aimerais savoir une chose. Ceux qui sont contre le projet de loi supposément despotique de Charest, vous auriez-fait quoi pour faire cesser la violence?
Je n'aurais pas attendu 12 semaines avant d'inviter les étudiants à négocier. Je n'aurais pas fait un petit "bonjour les jeunes, soyez sage, je vais revenir plus tard" comme Mme Beauchamp l'a fait lors des premières négos. J'aurai été présent. En les traitant comme des adultes responsables, on évite qu'ils fassent des crise de bébés gâtés. Mais j'aurai été ferme sur le fait qu'il faut être deux pour danser, comme on dit en latin.
Je n'aurais pas annoncé aux journalistes de ne pas s'inquiéter pour le Grand Prix, qu'on était déjà en négociations avec Bernie Ecclestone, quand ça fait 3 mois que tu dis aux étudiants qu'il est hors de question de négocier. Mettons que d'un point de vue relation publique, ça a l'air louche...
Ceci étant dit, le projet de loi est incroyablement disproportionnel à la situation, et est un affront insultant aux droits que nous prenons pour acquis au Québec et au Canada. Dans sa forme actuelle, il y a aussi des articles qui pourraient entraîner des dérapages des forces de l'ordre qui vont beaucoup plus loin que ce que le législateur avait en tête. En plus, il y en a d'autres qui imposent un fardeau bureaucratique immense aux divers entités (administration d'établissement d'enseignement, syndicats de professeurs ou employés, associations d'étudiants).
A l'article 15 (et 22), il est mentionné qu'une association étudiante doit prendre les moyens nécessaires pour empêcher que ses membres fassent entrave aux étudiants qui veulent avoir accès à leur cours. Donc, en théorie, dès qu'il y a un appel à la bombe dans une école, ou un déclenchement de l'alarme d'incendie, l'association étudiante est automatiquement responsable des acte de ses membres. comme le disait Mad. Desjardins, hier soir, ça renverse le fardeau de la preuve, et ça contrevient à la charte des droits et libertés.
Cet article est inconstitutionnel.
A l'article 16, il est mentionné qu'une personne qui organise une manifestation de plus de 10 personnes doit en aviser la police 8 hres aux préalable. C'est quoi une manifestation? si le Rouge Et Or de l'université Laval décide d'aller manger à la Cage Aux Sports pour fêter leur victoire contre les Carabins, est qu'ils doivent appeler la police car ils seront plus de 10 à "manifester"? Doivent-ils attendre 8 hres après leur victoire pour aller souper, pour éviter que leur "manifestation" soit déclarée illégale?
Au même article, il est mentionné que la police a le droit de modifier le trajet emprunté par une manifestation. Ça ne prend pas grand chose pour que cette même police décide qu'à partir de maintenant, toutes les manifestations vont emprunter le même chemin et finir dans le fond de la carrière Lafarge à Saint-Léonard. Loin de tout magasin, et de toute habitation. quoique, comme ça les manifestants pourront se pitcher des roches à qui mieux mieux sans déranger personne.
A l'article 18, il est mentionné que tout établissement d'enseignement qui
est incapable d'offrir de dispenser les services d'enseignement à l'ensemble ou à une partie des étudiants qui y ont droit doit avertir sans délai le ministère, incluant les causes probable de ce manquement,
les étudiants touchés ainsi que les associations étudiantes auxquelles font partie les étudiants en question.
Donc, à chaque tempête de neige, chaque fuite d'eau dans un labo, chaque panne d'électricité, chaque panne informatique, chaque grève de service d'autobus, la direction d'un cégep devra appeler le ministère et fournir plein d'infos inutiles.
De plus, selon la loi dans son application actuelle, si des étudiants des HEC, par exemple, bloquent la porte du pavillon Jean-Coutu, c'est l'association des étudiants en pharmacie qui est en faute, alors qu'elle n'y est pour rien!!!
Si, selon ce que certains prétendaient, cette loi était en préparation depuis quelques semaines, ce n'est vraiment pas fort!
Edit: ortografe.