Marie-Ginette Guay
Un multiple de trois
Denise Martel
25-10-2009 | 15h00
Aveux, Chabotte et fille, Yamaska... Trois rôles, trois univers différents et trois chaînes télé.
Depuis près de 30 ans qu’elle oeuvre dans le milieu théâtral de Québec, Marie-Ginette Guay peut paradoxalement avoir l’air d’une nouvelle venue aux yeux de la majorité des téléspectateurs, tant sa présence au petit écran est importante cet automne.
«Nous, les comédiens de théâtre, on n’est pas très connus du grand public. À la télé, j’avais interprété un personnage qui aurait pu se développer dans 4 et demi, mais on l’a vu un seul épisode. Dans L’Auberge du chien noir, j’ai incarné pendant plusieurs saisons Laura Paradis, une excentrique qui voyait des Martiens partout, c’était amusant... Autrement, ce que j’ai fait pour la télé découlait du théâtre, Les femmes savantes de Molière, tourné au domaine Cataraqui, et La demoiselle qui pleurait, mais c’est vrai que cet automne, c’est un début important. Continental un film sans fusil (dans lequel elle interprétait le personnage de Lucette) a été bien accueilli et, je pense, m’a ouvert les portes sur plusieurs auditions», avoue Marie-Ginette Guay, rencontrée au Théâtre Périscope, dont elle assume la direction artistique depuis 2003.
Aveux
LES ATTRAITS DE QUÉBEC
C’est une question de circonstances et de décisions qui appartiennent aux réseaux de télévision si les trois émissions auxquelles elle participe arrivent en même temps, puisqu’elles ont toutes été tournées à des moments différents.
Aveux, dans lequel elle interprète Micheline Gagnon-Dubreuil, celle dont le mari s’est suicidé il y a plusieurs années, a été tourné de la fin juillet à novembre 2008 (voir autre texte).
Chabotte et fille
Les 10 émissions de Chabotte et fille, où elle tient le rôle de Simone, ont été tournées à Québec en mai et juin derniers. C’est un personnage complètement différent.
Madame la ministre est une femme de pouvoir, elle a des opinions sur tout et a une vie publique importante. C’est aussi une femme blessée par la mort de sa fille et elle est très protectrice avec Zoé, sa petite-fille.
«Ce que j’aime dans Chabotte et fille, c’est la différence. Comme ça se passe à Québec, le fait que ça implique des choses typiques de Québec, dont l’Assemblée nationale et Limoilou. La série est très bien écrite et, en principe, ça va revenir l’an prochain», souligne la comédienne native de Lauzon.
JOUER, UN PLAISIR
Yamaska
Quant à Yamaska, le tournage a débuté à la fin de l’été et se poursuit, mais comme le personnage d’Yvonne Sirois, la gérante de la pépinière, est périphérique, elle doit se rendre à Montréal seulement une ou deux fois par mois.
«Ça aussi c’est intéressant, parce que c’est un personnage différent, plus léger.»
«Comme les trois personnages font appel à des palettes différentes, j’espère ne pas être étiquetée. J’aime beaucoup jouer, j’aime l’intimité de la caméra, c’est vraiment le fun!» avoue la comédienne, que l’on vient de voir dans Quatre par quatre, au Théâtre de la Bordée, et qui fera quelques apparitions dans Mirador, l’hiver prochain, dans le rôle d’une sourde-muette.
On la verra aussi dans Demande à ceux qui restent, le prochain film de Louis Bélanger, dans lequel elle partage une scène avec le comédien Paul Hébert.
Comme de la dentelle
«J’ai aimé beaucoup Micheline», confie Marie-Ginette Guay, avec une pointe de nostalgie, en faisant référence au personnage qu’elle incarne dans la télésérie Aveux, à Radio-Canada.
«C’est un rôle plus important, plus intense. Une femme tout en douceur qui essaie que tout le monde soit bien autour d’elle. Les personnages sont complexes et chacun sait sa part de vérité, mais elle découvrira des choses qu’elle ignorait totalement. À propos de son mari, de sa vie de couple, de ses amis aussi», ajoute-t-elle en préservant le mystère.
«Micheline s’est juré de réunir la famille Laplante. Pour elle, c’était une amitié importante. Ils se sont un peu perdus de vue: elle à Montréal, eux à La Tuque, mais elle tente de renouer. Les personnages sont complexes et le texte de Serge Boucher, un auteur de théâtre, est vraiment magnifique, avec des allers-retours dans le temps entre la fin des années 1980 et aujourd’hui. Les dialogues sont beaux, le non-dit est installé et on n’avait pas besoin de rien ajouter», affirme la comédienne.
Malheureusement, il ne peut y avoir de suite. «Au bout des 12 émissions, l’intrigue sera résolue, comme une pièce de théâtre. Quand on a commencé, on savait tout de nos personnages, on connaissait la progression dramatique.
Personnellement, comme c’était tourné dans le désordre, je m’étais fait un cahier pour suivre l’évolution de Micheline en tenant compte de ce qu’elle savait et de ce qu’elle ne savait pas encore», raconte la comédienne, qui avait déjà joué dans une pièce de Boucher, à La Bordée, en 2003, soit 24 poses. Ce portrait lui avait d’ailleurs fait remporter une nomination au Gala des Masques.
«Aveux a vraiment été agréable. Une très belle rencontre pour moi avec les autres comédiens bien sûr — Steve Laplante, Danielle Proulx, Guy Nadon, Maxime Denommée —, mais surtout pour le texte et le réalisateur Claude Desrosiers. C’est vraiment un bon directeur d’acteurs, et il a construit la télésérie comme de la dentelle», conclut Marie-Ginette Guay, en espérant qu’Aveux lui amènera d’autres beaux rôles.
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