Re: Climategate (Tout un scandale)
Publié : ven. mai 14, 2010 12:36 am
Le blogue de Valérie Borde
13 mai 2010
De climatosceptique à créationniste
Publié dans | * Environnement * Science et société
Des Américains traitent les changements climatiques comme la théorie de l’évolution : ils nient l’évidence scientifique et construisent une pseudoscience qu’ils espèrent finir par imposer dans les écoles, comme d’autres l’ont fait avec le créationnisme, a affirmé mardi au congrès de l’Acfas la députée européenne Corinne Lepage, ex-ministre de l’Environnement au sein du gouvernement Juppé et avocate en droit de l’environnement.
De fait, ce qui se passe en ce moment au États-Unis n’a rien de rassurant. Les scientifiques, qu’ils soient climatologues ou non, sont aujourd’hui victimes d’une véritable chasse aux sorcières.
Dans l’édition du 7 mai du magazine Science, 255 membres de la National Academy of Sciences, dont 11 Prix Nobel de toutes disciplines, signent une vibrante lettre ouverte dans laquelle ils se disent profondément dérangés par l’escalade des attaques politiques contre les scientifiques en général et les climatologues en particulier. Attaques qui, dans de nombreux cas, sont de nature purement dogmatique ou dictées par des intérêts.
Ils réaffirment que le réchauffement climatique qui résulte de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre est en grande partie dû aux activités humaines – le recours aux carburants fossiles et la déforestation, phénomènes qui dépassent en importance les phénomènes naturels qui ont toujours joué un rôle dans les modifications du climat.
Society has two choices: We can ignore the science and hide our heads in the sand and hope we are lucky, or we can act in the public interest to reduce the threat of global climate change quickly and substantively. The good news is that smart and effective actions are possible. But delay must not be an option.
Après avoir ouvert une brêche avec le Climategate, pour laquelle les scientifiques incriminés ont été blanchis, les plus virulents des climatosceptiques s’en prennent maintenant aux scientifiques devant les tribunaux.
La dernière attaque en date provient du procureur général de la Virginie, le républicain Ken Cuccinelli.
Était-il frustré de s’être couvert de ridicule en tentant en vain il y a quelques semaines de faire couvrir le sein d’une déesse romaine sur le sceau de la Virginie porté en écusson par son personnel (voyez cette image hautement pornographique ici)?
Toujours est-il que Cuccinelli a déposé fin avril une requête contre l’Université de Virginie, à qui il a donné 30 jours pour fournir des monceaux de documents reliés au travail du climatologue Michael Mann, qui fut professeur dans cette université de 1999 à 2005.
Son « crime » ? Avoir dessiné dans une de ses publications une courbe aujourd’hui bien connue, en forme de bâton de hockey, pour décrire l’évolution de la température. L’intégrité de ce chercheur a déjà été scrutée à la loupe à plusieurs reprises, notamment par la National Academy of Science et la Penn State University (pdf) où il travaille aujourd’hui, qui l’ont lavé de tout soupçon.
Évidemment, il n’y aura probablement rien de compromettant dans ces documents. Qu’importe : pendant ce temps, les scientifiques passent pour des tricheurs, mais surtout ils doivent consacrer tout leur temps et donc leur argent à des procédures plutôt qu’à leurs recherches.
J’aimerais bien savoir ce que pense de tout cela le député Maxime Bernier, qui avouait récemment sa sympathie pour le climatoscepticisme.
Rendu là, ce n’est pas du scepticisme, c’est de l’obscurantisme.
http://www2.lactualite.com/valerie-bord ... tionniste/" onclick="window.open(this.href);return false;
13 mai 2010
De climatosceptique à créationniste
Publié dans | * Environnement * Science et société
Des Américains traitent les changements climatiques comme la théorie de l’évolution : ils nient l’évidence scientifique et construisent une pseudoscience qu’ils espèrent finir par imposer dans les écoles, comme d’autres l’ont fait avec le créationnisme, a affirmé mardi au congrès de l’Acfas la députée européenne Corinne Lepage, ex-ministre de l’Environnement au sein du gouvernement Juppé et avocate en droit de l’environnement.
De fait, ce qui se passe en ce moment au États-Unis n’a rien de rassurant. Les scientifiques, qu’ils soient climatologues ou non, sont aujourd’hui victimes d’une véritable chasse aux sorcières.
Dans l’édition du 7 mai du magazine Science, 255 membres de la National Academy of Sciences, dont 11 Prix Nobel de toutes disciplines, signent une vibrante lettre ouverte dans laquelle ils se disent profondément dérangés par l’escalade des attaques politiques contre les scientifiques en général et les climatologues en particulier. Attaques qui, dans de nombreux cas, sont de nature purement dogmatique ou dictées par des intérêts.
Ils réaffirment que le réchauffement climatique qui résulte de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre est en grande partie dû aux activités humaines – le recours aux carburants fossiles et la déforestation, phénomènes qui dépassent en importance les phénomènes naturels qui ont toujours joué un rôle dans les modifications du climat.
Society has two choices: We can ignore the science and hide our heads in the sand and hope we are lucky, or we can act in the public interest to reduce the threat of global climate change quickly and substantively. The good news is that smart and effective actions are possible. But delay must not be an option.
Après avoir ouvert une brêche avec le Climategate, pour laquelle les scientifiques incriminés ont été blanchis, les plus virulents des climatosceptiques s’en prennent maintenant aux scientifiques devant les tribunaux.
La dernière attaque en date provient du procureur général de la Virginie, le républicain Ken Cuccinelli.
Était-il frustré de s’être couvert de ridicule en tentant en vain il y a quelques semaines de faire couvrir le sein d’une déesse romaine sur le sceau de la Virginie porté en écusson par son personnel (voyez cette image hautement pornographique ici)?
Toujours est-il que Cuccinelli a déposé fin avril une requête contre l’Université de Virginie, à qui il a donné 30 jours pour fournir des monceaux de documents reliés au travail du climatologue Michael Mann, qui fut professeur dans cette université de 1999 à 2005.
Son « crime » ? Avoir dessiné dans une de ses publications une courbe aujourd’hui bien connue, en forme de bâton de hockey, pour décrire l’évolution de la température. L’intégrité de ce chercheur a déjà été scrutée à la loupe à plusieurs reprises, notamment par la National Academy of Science et la Penn State University (pdf) où il travaille aujourd’hui, qui l’ont lavé de tout soupçon.
Évidemment, il n’y aura probablement rien de compromettant dans ces documents. Qu’importe : pendant ce temps, les scientifiques passent pour des tricheurs, mais surtout ils doivent consacrer tout leur temps et donc leur argent à des procédures plutôt qu’à leurs recherches.
J’aimerais bien savoir ce que pense de tout cela le député Maxime Bernier, qui avouait récemment sa sympathie pour le climatoscepticisme.
Rendu là, ce n’est pas du scepticisme, c’est de l’obscurantisme.
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