Je comprends le point de vue de ton fils ou du moins la conclusion qu'il a tiré avec ses collègues. L'avortement serait une façon de perpétuer le mal. En refusant l'avortement, on met un terme à la séquence du mal.mllecoconut a écrit : [...]
Beppo, j’aime beaucoup ta réflexion sur les contraceptifs et l'abstinence, c'est vrai que malgré tous les efforts pharmaceutiques modernes, il n'y a rien d'autre qui a une efficacité de 100%![]()
C’est toujours intéressant les opinions et les perceptions des autres.
J'aimerais aussi partager ce qui suit sur les interruptions de grossesse suite à un viol.
En fin de semaine, mon fils de 30 ans me disait que la sortie de Mgr Ouellet a beaucoup fait jaser dans son entourage aussi. Ils en ont beaucoup discuté avec ses collègues au bureau, et avec ses amis. Faut dire qu’il a un groupe d’amis assez allumés. (J’avoue que leur réflexion m’a un peu secouée!).
Après en avoir parlé et après avoir beaucoup réfléchi sur le sujet spécifique des cas de viol, ils en sont venus à la compréhension suivante du point de vue « rigide » de l’Église :
(Je vais essayer de mon mieux de résumé leur discussion)
Qu’on soit croyant ou non, on peut tous admettre que la vie de Jésus-Christ et le message qui en découle vise à rompre le cycle du mal sur cette terre en commençant en nous-mêmes.
Le viol étant un acte de violence extrême qui est « mal » et, selon la nature même du mal, si rien ne s’oppose au mal, il engendre une suite d’autres gestes de violence. Ici on ne parle pas seulement d’actes de violence physique, ca peut aussi être psychologique, affectif etc.
Donc, si aucune volonté n’intervient pour rompre l’élan du mal, ca ne finit jamais.
Tout le monde peut comprendre qu’après un viol qui a engendré une grossesse, il est compréhensible qu’une femme ne veuille pas l’enfant.
Si notre société a évalué qu’un embryon n’est pas encore un être humain et qu’il ne s’agit donc pas d’un meurtre, peut-on concevoir que c’est tout au moins une violence qu’on fait subir à un embryon destiné à le devenir.
Ils sont venus à la conclusion que la position de l’Église visait sans doute à essayer de rompre le cycle du mal en essayant d’empêcher une victime de viol de continuer le cycle en devenant à son tour l’auteur d’un acte de violence.
Pour rompre le cycle du mal, les humains qui subissent des violences devraient volontairement agir différemment de leur agresseur. (S’ils ne veulent pas contribuer au cycle négatif)
L’Église veut nous enseigner que pour évoluer vers un futur meilleur, nous devrions arrêter de répliquer au mal par le mal.
Bon! Ca peut-être l’air de rien, mais . . . même si on est pas rendu là, ca a le mérite de donner du sens aux interventions de Mgr Ouellet.
Dans ma tête, ca sonne comme «désarmer le mal »
Comme si sans notre contribution, il n’a plus de pouvoir.
Mais que fait-on du mal vécu par la femme violée? Se pourrait-il qu'une façon d'enrayer le mal pour la femme violée serait de prendre soin d'elle, d'effacer le souvenir douloureux du viol par l'avortement? L'avortement pourrait être vu comme une réparation du viol et en ce sens, je ne vois pas où se situerait le mal. Bien sûr on me dira que le mal est dans le fait que le foetus n'aura pas droit à la vie. C'est vrai. Mais il me semble que l'on donne toujours la priorité au foetus avant la mère. Que fait-on pour réparer le mal fait à la mère si on l'empêche de se faire avorter ou du moins de lui donner ce choix?