Le lundi 05 juin 2006
Jean-François Pichette et Sophie Prégent incarnent les propriétaires d'une maison de campagne nommée Les Salines, en 1900 à Kamouraska.
Photo TVA
TVA relance Nos étés 3
Hugo Dumas
La Presse
La crise sur le financement des émissions de télévision connaîtrait-elle une accalmie? Chose certaine, TVA vient de dire oui au troisième volet de la série historique Nos étés, toujours scénarisée par Anne Boyer et Michel d'Astous.
À 800 000 $ l'heure, Nos étés 3 hérite du titre de «série la plus chère à l'antenne de TVA». En comparaison, la première année de Nos étés, qui a attiré 1,4 million de téléspectateurs au printemps 2005, a été réalisée avec un budget de 935 000 $ l'heure.
Coproduite par Cirrus et Duo Productions, la compagnie du tandem Boyer-d'Astous, Nos étés 3 comptera huit nouveaux épisodes d'une heure. Philippe Gagnon (Premier juillet) réalisera les quatre premiers et Nicolas Monette (3 x rien, La Vie rêvée de Mario Jean) s'attaquera aux quatre derniers.
«Nous avons regardé le budget à la loupe. Avec Nos étés 2, nous avons été à découvert. Les coûts ont été dépassés de près de 300 000 $», note Michel d'Astous.
Vous ne vous rappelez pas de Nos étés 2? Normal, car la série dort encore dans les voûtes de TVA. Le réseau devait la diffuser ce printemps, mais l'a repoussée à l'automne en invoquant un ralentissement du marché publicitaire.
Et faute d'un financement adéquat, le nombre d'épisodes de Nos étés 2 a été réduit de huit à cinq. Les abonnés du service Illico de Vidéotron ont pu les visionner gratuitement cet hiver.
Monter une grande série historique avec 800 000 $ l'heure relève quasiment du miracle, remarque Michel d'Astous. Il y a quelques années, les séries du même type disposaient d'un budget frisant le million de dollars l'heure. «C'est tout un défi, mais Anne et moi tenions à raconter notre saga, qui se déroule sur plusieurs étés», indique l'auteur et producteur.
Nicole Tardif, porte-parole de TVA, acquiesce: «800 000 $ pour de la série historique, ce n'est pas énorme. Mais c'est un choix de programmation de faire moins de séries lourdes, mais d'en faire quand même.»
Le tournage de Nos étés 3 s'amorcera en août à Saint-Denis de Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent. Pratiquement tous les comédiens reprendront leur rôle.
Nos étés 3 racontera, en deux tranches, les saisons estivales de 1930 et 1939 à Cap-sur-Mer. «En 1930, l'été suivant le krach boursier, la famille Desrochers est en faillite. Ils ont perdu leur maison à Montréal et viennent se réfugier dans leur maison secondaire de Cap-sur-Mer. Les Belzile s'en sortent beaucoup mieux. Le rapport de force économique entre les deux familles change du tout au tout», détaille Michel d'Astous.
L'été de 1939, peu de temps avant le déclenchement officiel de la Deuxième Guerre mondiale, sera celui de l'aveuglement. «On espère, contre toute logique, d'éviter le pire», dit Michel d'Astous.
En septembre, Nos étés 2 se consacrera à une seule saison estivale, celle des années folles de 1922. Alain DesRochers (Les Bougon, La Bouteille) y a été derrière la caméra.
Mais avant de plonger dans Nos étés 2, TVA diffusera un épisode spécial qui résumera les étés 1900 et 1915 de la première saison, pour permettre aux téléspectateurs de rembarquer dans l'histoire. Nos étés 3 pourrait être à l'antenne au printemps 2007.
Ce feu vert à Nos étés 3 est-il un pas dans la bonne direction pour la suite d'Un homme mort? La série de Fabienne Larouche, qui coûtait 850 000 $ l'heure, a pris fin sur une note extrêmement frustrante pour les téléspectateurs, qui ne connaîtront jamais les motifs de l'assassinat de Michel Gendron.
http://www.cyberpresse.ca/article/20060 ... 041/CPARTS