L'intégriste .... catholique

Votre tribune, la parole est à vous! Débattez d'idées, d'opinions, de sujets chauds de l'actualité ... bref place aux discussions.
Avatar de l’utilisateur
mllecoconut
Magicien des Mots
Messages : 3056
Inscription : mer. oct. 04, 2006 12:00 am

Re: L'intégriste .... catholique

Message par mllecoconut »

FrolenMaria a écrit : [...]


Je comprends le point de vue de ton fils ou du moins la conclusion qu'il a tiré avec ses collègues. L'avortement serait une façon de perpétuer le mal. En refusant l'avortement, on met un terme à la séquence du mal.

Mais que fait-on du mal vécu par la femme violée? Se pourrait-il qu'une façon d'enrayer le mal pour la femme violée serait de prendre soin d'elle, d'effacer le souvenir douloureux du viol par l'avortement? L'avortement pourrait être vu comme une réparation du viol et en ce sens, je ne vois pas où se situerait le mal. Bien sûr on me dira que le mal est dans le fait que le foetus n'aura pas droit à la vie. C'est vrai. Mais il me semble que l'on donne toujours la priorité au foetus avant la mère. Que fait-on pour réparer le mal fait à la mère si on l'empêche de se faire avorter ou du moins de lui donner ce choix?
Je ne sais pas si l'avortement répare quelque chose en ce qui concerne la douleur.
La douleur du souvenir de l'agression doit être présent un certain temps même si la femme interrompt la grossesse mais, je souhaite sincèrement que les femmes agressées trouvent du réconfort dans leur démarches quelles qu'elles soient.

Il y a un autre post sur le dome qui parle d'une femme de 61 ans qui a vécu une suite d'événements malheureux comprenant une agression et un avortement dans de piteuses conditions. Il semble que dans son cas, la colère est toujours très présente même après autant d'années. D'un côté, l'interruption de sa grossesse lui a évité un drame supplémentaire mais les conditions dans lesquelles elle a du le subir ont ajouté à ses malchances.

C'est un sujet vraiment complexe. Il y a tellement d'aspects à regarder dans ces cas là et souvent des blessures auxquelles on ne pense pas toujours.
Avatar de l’utilisateur
FrolenMaria
Modeste Jacasseur
Messages : 249
Inscription : lun. juin 22, 2009 1:56 pm

Re: L'intégriste .... catholique

Message par FrolenMaria »

mllecoconut a écrit : [...]


Je ne sais pas si l'avortement répare quelque chose en ce qui concerne la douleur.
La douleur du souvenir de l'agression doit être présent un certain temps même si la femme interrompt la grossesse mais, je souhaite sincèrement que les femmes agressées trouvent du réconfort dans leur démarches quelles qu'elles soient.

Il y a un autre post sur le dome qui parle d'une femme de 61 ans qui a vécu une suite d'événements malheureux comprenant une agression et un avortement dans de piteuses conditions. Il semble que dans son cas, la colère est toujours très présente même après autant d'années. D'un côté, l'interruption de sa grossesse lui a évité un drame supplémentaire mais les conditions dans lesquelles elle a du le subir ont ajouté à ses malchances.

C'est un sujet vraiment complexe. Il y a tellement d'aspects à regarder dans ces cas là et souvent des blessures auxquelles on ne pense pas toujours.
C'est justement pour ne pas ajouter de difficultés supplémentaire aux femmes que l'avortement ne doit pas être criminalisé. Car qui dit criminalisation de l'avortement dit retour aux avortements clandestins souvent effectués dans des conditions dangeureuses et difficiles pour la femme. Car c'est un fait que même si l'avortement redeviendrait criminel, les femmes se feraient tout-de-même avorter à leurs risques et périls.
Avatar de l’utilisateur
FrolenMaria
Modeste Jacasseur
Messages : 249
Inscription : lun. juin 22, 2009 1:56 pm

Re: L'intégriste .... catholique

Message par FrolenMaria »

mllecoconut a écrit : [...]


Je ne sais pas si l'avortement répare quelque chose en ce qui concerne la douleur.
La douleur du souvenir de l'agression doit être présent un certain temps même si la femme interrompt la grossesse mais, je souhaite sincèrement que les femmes agressées trouvent du réconfort dans leur démarches quelles qu'elles soient.

Il y a un autre post sur le dome qui parle d'une femme de 61 ans qui a vécu une suite d'événements malheureux comprenant une agression et un avortement dans de piteuses conditions. Il semble que dans son cas, la colère est toujours très présente même après autant d'années. D'un côté, l'interruption de sa grossesse lui a évité un drame supplémentaire mais les conditions dans lesquelles elle a du le subir ont ajouté à ses malchances.

C'est un sujet vraiment complexe. Il y a tellement d'aspects à regarder dans ces cas là et souvent des blessures auxquelles on ne pense pas toujours.
Je suis d'accord sur le fait que l'avortement ne peut pas enlever toute la douleur et la colère suite à un viol. Ça dépend aussi de chaque femme. Chacune vit son drame à sa manière et en essayant de gérer du mieux qu'elle le peut ce drame. Mais je crois que le fait de poursuivre sa grossesse issue du viol ne peut que perpétuer son drame encore plus longtemps que si elle optait pour l'avortement. Ce foetus qui grossit en elle et qu'elle sent bouger est un rappel constant de ce drame. Et en ce sens, l'avortement peut jouer un rôle réparateur du fait qu'il peut diminuer la continuité du drame et de là, diminuer la douleur et la colère.
Avatar de l’utilisateur
FrolenMaria
Modeste Jacasseur
Messages : 249
Inscription : lun. juin 22, 2009 1:56 pm

Re: L'intégriste .... catholique

Message par FrolenMaria »

mllecoconut a écrit : [...]


Le mal de l'abandon est surement moins pire que l'interdiction de vivre.
Il aurait quand même toute une vie pour trouver des occasions de se faire aimer.

Un enfant pourrait être adoptés par des parents débordant d'amour qui ne demandent que ca.
Ou alors, on pourrait être surpris de l'effet qu'un poupon pourrait faire.

L'être humain est complexe, et parfois la seule facon de guérir d'anciennes blessures c'est de donner soi-même de l'amour.

Ca serait étonnant mais pourquoi l'arrivée d'un bébé innocent ne pourrait pas guérir les blessures de sa mère?

J'ai déja vu un documentaire qui m'avait énormément touché et presque choqué sur les parents d'une adolescente qui avait été tuée jetée en bas d'un pont. Les parents ont beaucoup pleuré leur fille, mais tous les deux ne voulaient pas vivre le reste de leur vie avec du ressentiment. Ca pourrie l'existence que de hair disaient-ils et ca ne la ramènera pas. Ils avaient décidé de pardonner au meurtrier et vivaient bien depuis.

Il est impossible de vraiment savoir ce qui arriverait si ces femmes victimes d'agression décidaient de prendre un chemin différent.

Si jamais vous en connaissez, dites-leur que ca serait vraiment intéressant de lire leur témoignages.
Ou de se donner soi-même de l'amour. Pourquoi faudrait-il que ça passe par le bébé du violeur, celui qui grandit dans mon corps parce qu'on m'a fait violence? Pourquoi faudrait-il que l'être à qui on donne de l'amour soit le bébé du violeur et non pas exclusivement soi-même?

J'essaie de me mettre dans cette situation et je crois que, personnellement, ce serait trop me demander de m'obliger à sentir cet être grandir en moi. Je ne pourrais tout simplement pas. Je choisirais de me donner de l'amour à moi-même en interrompant cette grossesse. Je demanderais pardon à cet être et ... j'essaierais d'être bonne envers moi.
Avatar de l’utilisateur
Placeress
Immortel du Domaine
Messages : 21514
Inscription : lun. déc. 07, 2009 9:51 am

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Placeress »

FrolenMaria a écrit : [...]


Ou de se donner soi-même de l'amour. Pourquoi faudrait-il que ça passe par le bébé du violeur, celui qui grandit dans mon corps parce qu'on m'a fait violence? Pourquoi faudrait-il que l'être à qui on donne de l'amour soit le bébé du violeur et non pas exclusivement soi-même?

J'essaie de me mettre dans cette situation et je crois que, personnellement, ce serait trop me demander de m'obliger à sentir cet être grandir en moi. Je ne pourrais tout simplement pas. Je choisirais de me donner de l'amour à moi-même en interrompant cette grossesse. Je demanderais pardon à cet être et ... j'essaierais d'être bonne envers moi.

:jap: :jap:
Avatar de l’utilisateur
Placeress
Immortel du Domaine
Messages : 21514
Inscription : lun. déc. 07, 2009 9:51 am

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Placeress »

FrolenMaria a écrit : Considérant le fait que:
1) Les femmes sont généralement responsable de la contraception dans le couple.

2) Les femmes, ayant une vie de couple stable, ont ... disons 1 à 2 relations sexuelles par semaine. Ce qui fait environ 50 à 100 relations sexuelles par année. Si on multiplie ce chiffre par le nombre d'années de vie reproductive... disons une vingtaine d'années (ce qui est conservateur). Ça fait donc environ 1000 à 2000 relations sexuelles qui ont un potentiel de grossesse.

En gros, c'est 1000 à 2000 relations sexuelles à gérer par les femmes. Si, de ce nombre il arrive disons... une fois ou deux que la relation sexuelle doit se terminer en avortement, alors je considère que les femmes gèrent très bien leur vie reproductive. Elles sont très responsables et il ne s'agit pas de têtes folles comme je lis parfois.

Je crois que dans la très grande majorité des cas, un avortement arrive peu souvent dans une vie reproductive. Les cas où les femmes avortent 5 fois par exemple sont rares et ça ne représente pas la majorité.

Effectivement, et on peut également constater que ça ne se rut pas aux portes pour inventer un truc anticonceptionnel pour homme... bien évidement.....

Le jour où les hommes auront un pouvoir et un intérêt similaire à celui de contrôler les naissances par la contraception... on pourra jaser plus en profondeur de ce que ça implique entre autre.

Et pour ce que j'en sais, en jase par ci par là, c'est loin d'être régulièrement monsieur qui insiste pour le port du condom lors de relation sexuelle risqué..... faque.... on a un partage à faire évoluer dans ce sens encore avant de mettre la tête des femmes sur un billot et remettre en question le fait qu'elles aient ce droit fondamentale de décider de la venu au monde d'un feotus.
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39605
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Anya »

Publié le 27 mai 2010 à 05h00 | Mis à jour à 08h33

Mgr Ouellet démontre «une volonté de contrôle sur le corps des femmes»

Daphnée Dion-Viens
Le Soleil

(Québec) «Ce n'est pas vrai que ce sont des femmes démunies qui se font avorter. Il n'y a pas plus de femmes démunies que de femmes en moyens. C'est très fâchant d'entendre Mgr Ouellet dire n'importe quoi.»

La directrice du Centre de santé des femmes de Montréal, France Désilets, ne mâche pas ses mots. Elle estime que le cardinal Marc Ouellet fait erreur lorsqu'il considère que «la femme qui se trouve contrainte de recourir à l'avortement» est «démunie».

«Les fem­mes qui viennent aux centres ont entre 14 et 48 ans. Bien sûr, la plus grosse proportion est dans la vingtaine parce que c'est pendant cette période que les femmes sont les plus fertiles. Mais honnêtement, on en voit de toutes les couches sociales, de tous les milieux, de tous les âges, et de toutes les communautés culturelles. Il n'y a pas de dominante», affirme-t-elle.

Plusieurs ressources sont en place afin d'aider la femme à faire un choix éclairé, ajoute Mme Dé­silets. «Les femmes qui décident d'avorter prennent la décision la plus responsable au moment où elles le font, c'est comme ça dans 99 % des cas. Ça ne changerait rien si, comme le dit le cardinal Ouellet, on décidait de les aider. Oui, si la société était plus généreuse pour les familles, si c'était plus simple d'élever des enfants et si ça coûtait moins cher, peut-être qu'il y aurait plus de gens qui auraient des enfants. Mais ce n'est pas un débat lié à l'avortement, ça concerne aussi les gens qui décident d'avoir deux enfants plutôt que trois», affirme-t-elle.


Mme Désilets s'insurge par ailleurs de voir l'Église catholique clamer la défense du «droit à la vie». «L'Église dit qu'elle veut protéger la vie, mais où est-elle lorsque vient le temps de dénoncer la peine de mort? Les guerres qui font des milliers de victimes? Où est l'Église pour parler des 70 000 femmes qui meurent chaque année dans le monde des suites d'un avortement clandestin? C'est plutôt une volonté de contrôle sur le corps des femmes, un reliquat de cette vieille mentalité. On dirait que ces religieux, qui ont fait ça toute leur vie, sont incapables de lâcher le morceau.»

Multiples raisons

À Québec, l'organisme S.O.S. Grossesse vient en aide aux femmes vivant une grossesse non désirée. Catherine, une des intervenantes, rappelle qu'il y a plusieurs raisons qui peuvent entrer en jeu lorsqu'une femme choisit de se faire avorter. Le «manque de ressources» invoqué par le cardinal Ouellet est loin d'être une raison qui explique tout, dit-elle : «Une femme peut ne pas se sentir prête à devenir mère, elle peut ne pas avoir envie d'avoir d'enfant, avoir une relation insatisfaisante avec son partenaire, différents projets de vie... Il y a souvent plusieurs choses qui entrent en ligne de compte.»

Au Centre hospitalier universitaire de Québec, où sont pratiqués plusieurs avortements, la porte-parole Pascale Saint-Pierre précise de son côté que les femmes aux prises avec une grossesse non désirée rencontrent un psychologue avant une interruption de grossesse.

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/act ... ction_POS4" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Ely
Seigneur de la Causerie
Messages : 5663
Inscription : ven. nov. 09, 2007 1:00 am

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Ely »

Je ne suis pas du tout une pratiquante et je n'ai pas voulu faire baptiser mon fils tellement l'église m'écoeure mais j'appui Mgr Ouellet sur certains points quand ils parlent d'aider les femmes qui veulent avorter.

Quand je me suis faite avorter il y a 5 ans, j'ai rencontré une travailleuse sociale 15 minutes, point final. Après on nous a ammené dans une salle où on cordait les femmes en ranger dans des lits en attendant de ce faire amener dans la salle de chirurgie. On entend l'aspirateur pendant toute l'attente en plus des infirmières qui jasent des femmes qui passent dans la salle: "Oh, elle a fait sa comme une grande elle, elle n'a même pas pleurée!" Comme quand on parle d'un enfant qui se fait arracher une dent :gluk:

Et après, aucun suivi bien sûr. La première année va bien, tu penses que tu as agis pour le mieux mais ca reste pas comme ça longtemps. Personne t'averti que tu vas passer par des moments dépressifs, que tu vas avoir de la misère à regarder des bébés dans les yeux, etc. Après un an tu commences à penser que ton bébé aurait commencer à marcher et les choses s'emballent rapidement. Et le pire, quand tu vas dans un CLSC pour voir un psychologue et bien il te dise que tu n'est pas un cas assez urgent et d'attendre un an pour avoir un rendez-vous :sarcastic:

C'est sans parler de tous les problèmes et maux de tête que ça m'a causer quand je suis tombé enceinte de Zach. À cause de mon groupe sanguin j'aurai du avoir un vaccin le jour de mon avortement pour protéger la santé de mes futures enfants mais comme ils sont trop pressés ils ont jamais vérifié mon groupe sanguin et je n'est jamais eu cette piqure.

Je souhaite un avortement à personne et si on peux aider les femmes à éviter cette option je suis pour à 100%. Les intervenantes qui disent en entrevue que les femmes font des choix éclairées quand elle décident d'interrompre leur grossesse ne savent pas de quoi elles parlent ou mentent tout simplement.
Image
___________________________________________
Mon blog http://www.museportrait.com
Avatar de l’utilisateur
Beppo
Intronisé au Panthéon
Messages : 37195
Inscription : sam. nov. 01, 2003 1:00 am

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Beppo »

Ely a écrit : Je ne suis pas du tout une pratiquante et je n'ai pas voulu faire baptiser mon fils tellement l'église m'écoeure mais j'appui Mgr Ouellet sur certains points quand ils parlent d'aider les femmes qui veulent avorter.

Quand je me suis faite avorter il y a 5 ans, j'ai rencontré une travailleuse sociale 15 minutes, point final. Après on nous a ammené dans une salle où on cordait les femmes en ranger dans des lits en attendant de ce faire amener dans la salle de chirurgie. On entend l'aspirateur pendant toute l'attente en plus des infirmières qui jasent des femmes qui passent dans la salle: "Oh, elle a fait sa comme une grande elle, elle n'a même pas pleurée!" Comme quand on parle d'un enfant qui se fait arracher une dent :gluk:

Et après, aucun suivi bien sûr. La première année va bien, tu penses que tu as agis pour le mieux mais ca reste pas comme ça longtemps. Personne t'averti que tu vas passer par des moments dépressifs, que tu vas avoir de la misère à regarder des bébés dans les yeux, etc. Après un an tu commences à penser que ton bébé aurait commencer à marcher et les choses s'emballent rapidement. Et le pire, quand tu vas dans un CLSC pour voir un psychologue et bien il te dise que tu n'est pas un cas assez urgent et d'attendre un an pour avoir un rendez-vous :sarcastic:

C'est sans parler de tous les problèmes et maux de tête que ça m'a causer quand je suis tombé enceinte de Zach. À cause de mon groupe sanguin j'aurai du avoir un vaccin le jour de mon avortement pour protéger la santé de mes futures enfants mais comme ils sont trop pressés ils ont jamais vérifié mon groupe sanguin et je n'est jamais eu cette piqure.

Je souhaite un avortement à personne et si on peux aider les femmes à éviter cette option je suis pour à 100%. Les intervenantes qui disent en entrevue que les femmes font des choix éclairées quand elle décident d'interrompre leur grossesse ne savent pas de quoi elles parlent ou mentent tout simplement.
Merci de nous partager cette tranche de ta vie. Je suis touché à lire ton message et ça jette un éclairage qu'on ne se permet malheureusement pas trop d'aborder.

:)



Au plaisir!


«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
Avatar de l’utilisateur
Acrux
Seigneur de la Causerie
Messages : 7411
Inscription : jeu. janv. 08, 2004 1:00 am

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Acrux »

Je seconde ;)
Avatar de l’utilisateur
Placeress
Immortel du Domaine
Messages : 21514
Inscription : lun. déc. 07, 2009 9:51 am

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Placeress »

C'est bien dommage Ely que tu es vécu ça... :( :(

Perso, j'ai vécu complètement le contraire.... j'ai choisi l'avortement à une période de ma vie... pour des raisons X....

J'ai été super bien accompagné, ça été une épreuve très difficile pour moi, je n'ais jamais douté une seule seconde que le feotus que je portais étais déjè un être-humain, et me faire avorter à été très difficile pour moi.... et ça été un processus pénible et long....

Par contre, j'ai été très bien accompagné, j'ai rencontré une TS 3 fois avant, on a fait le tour, on en a jaser, j'ai réfléchi... j'ai eu un suivis impeccable avant et après...

Bon, c'est sur que je connaissais le système publique en lien avec ça, et qu'il m'était arrivé de voir certaines horreurs en terme d'accompagnement des femmes dans ce processus... donc, j'ai fais appel au privé..... et oui.... malgré ma philosophie de vie "communautaire", c'était un moment beaucoup trop important pour moi pour que je fasse cela à la légère.

Ça reste difficile d'avoir vécu cette expérience, mais jamais je n'ais regretté mon choix... car je l'ais fais pour l'enfant à venir... moi, je m'en tappais..... mais je savais, pour diverses raisons, que sa vie à lui ne serait pas heureuse... donc, je l'ais fais pour lui.... Ce n'est pas une histoire de viol...

Ce pourquoi, il n'y a pas que le viol qui soit en jeu dans ce genre de choix... et qu'on ne le fait pas pour notre petit nombril.... et ni de gaieté de coeur.... il y a milles et une circonstances qui amènent ce choix...

Si tu as été suivis au publique, c'est dommage, si tu as fais affaire avec une clinique privée, bien selon moi, elle est mauvaise, car ce n'est pas l'expérience que j'en ais, que ce soit pour moi, pour certaines de mes amies... et pour certaines de mes consoeurs qui ont travaillé dans ce milieu... c'est bien dommage que ce genre de suivi existe encore en 2000.....

Pour moi, ça me ramène encore plus au fait qu'il faut que ce genre de processus soit rigoureux et bien suivis.. et non criminalisé, pour qu'on se retrouve à vivre cela de façon encore pire que ce que tu nous témoignes aujourd'hui....
Dernière modification par Placeress le jeu. mai 27, 2010 7:10 pm, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
mllecoconut
Magicien des Mots
Messages : 3056
Inscription : mer. oct. 04, 2006 12:00 am

Re: L'intégriste .... catholique

Message par mllecoconut »

Ely a écrit : Je ne suis pas du tout une pratiquante et je n'ai pas voulu faire baptiser mon fils tellement l'église m'écoeure mais j'appui Mgr Ouellet sur certains points quand ils parlent d'aider les femmes qui veulent avorter.

Quand je me suis faite avorter il y a 5 ans, j'ai rencontré une travailleuse sociale 15 minutes, point final. Après on nous a ammené dans une salle où on cordait les femmes en ranger dans des lits en attendant de ce faire amener dans la salle de chirurgie. On entend l'aspirateur pendant toute l'attente en plus des infirmières qui jasent des femmes qui passent dans la salle: "Oh, elle a fait sa comme une grande elle, elle n'a même pas pleurée!" Comme quand on parle d'un enfant qui se fait arracher une dent :gluk:

Et après, aucun suivi bien sûr. La première année va bien, tu penses que tu as agis pour le mieux mais ca reste pas comme ça longtemps. Personne t'averti que tu vas passer par des moments dépressifs, que tu vas avoir de la misère à regarder des bébés dans les yeux, etc. Après un an tu commences à penser que ton bébé aurait commencer à marcher et les choses s'emballent rapidement. Et le pire, quand tu vas dans un CLSC pour voir un psychologue et bien il te dise que tu n'est pas un cas assez urgent et d'attendre un an pour avoir un rendez-vous :sarcastic:

C'est sans parler de tous les problèmes et maux de tête que ça m'a causer quand je suis tombé enceinte de Zach. À cause de mon groupe sanguin j'aurai du avoir un vaccin le jour de mon avortement pour protéger la santé de mes futures enfants mais comme ils sont trop pressés ils ont jamais vérifié mon groupe sanguin et je n'est jamais eu cette piqure.

Je souhaite un avortement à personne et si on peux aider les femmes à éviter cette option je suis pour à 100%. Les intervenantes qui disent en entrevue que les femmes font des choix éclairées quand elle décident d'interrompre leur grossesse ne savent pas de quoi elles parlent ou mentent tout simplement.
Merci pour ton témoignage Ely!
Il y en a plus qu'on pense des femmes qui vivent difficilement après un avortement.
J'ai beaucoup lu sur des forums sur les sujets d'avortements et j'ai été étonné de voir le nombre de femmes qui ont toutes sortes de problèmes.
En fait, sur les forums, c'est presque uniquement les femmes qui l'ont mal vécu qui y viennent. Celles qui l'ont bien vécu, ne fréquentent pas les forums , elles en ressentent moins le besoin je suppose.

J'en ai vu plusieurs qui parlent tous les jours à "leur ange" (elles les nomment ainsi, les foetus qu'elles portaient) et certaines n'ont qu'une idée en tête, c'est de retomber enceinte.
En fait elles s'écrivent entre elles pour se donner du support.

Pour certaines, c'est le chum qui n'en voulait pas, ces femmes là, s'en remettent mal.
Pour d'autres, c'est les études qui ont priorité, mais elles n'arrivent pas à se libérer l'esprit et pense toujours à l'enfant qui aurait pu être, comme tu dis, quel âge il aurait etc.
Une soulignait les anniversaires selon le jour qui était prévu pour l'accouchement.
C'est fréquent d'en voir qui regrettent beaucoup.

C'est tellement triste

J'aimerais vous mettre des liens, mais je ne sais pas si le reglement du forum l'autorise.

En tous cas, il y a entre autre 2 sites qui ont des pages et des pages de témoignages.
Avatar de l’utilisateur
Galena
Seigneur de la Causerie
Messages : 7313
Inscription : dim. avr. 05, 2009 2:50 pm

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Galena »

Merci pour vos témoignages, Ely et Placeress. Vous êtes des filles courageuses :calin:

Je n'ai jamais vécu un avortement, mais ça aurait pu arriver avec ma fille... Vers la fin novembre 2003, j'ai commencé à avoir quelques boutons un peu bizarres sur les bras et le visage. Quand je les ai montré à mon chum, il a tout de suite pensé que j'avais attrapé la varicelle, et ne l'ayant jamais eu enfant, je me suis assez inquiété pour me dépêcher d'aller à la clinique et effectivement, j'avais la picotte, à 22 ans quel bonheur... :sarcastic: Le médecin qui m'a examiné m'a demandé si j'étais enceinte, et quand je lui ai répondu non, il a dit tant mieux car dans ce cas-là je devrais me faire avorter :eek:, la varicelle étant dangereuse pour les femmes enceintes.

À mesure que décembre passait, j'ai remarqué que j'étais en retard dans mon cycle (ça faisait presque 2 mois que j'avais arrêté la pilule, et on ne se protégeait pas sans pour autant être en essai), donc à la fin j'ai fait un test, et bien il était positif! Ce qui veut dire que je serais tombée enceinte un peu avant l'apparition des boutons. Évidemment mon chum et moi étions contents, mais aussi inquiets à cause de ce que le médecin m'avait dit... alors on en a parlé au médecin qui a commencé à suivre ma grossesse. Si je m'en souviens bien, elle m'avait dit que c'était plus risqué d'avoir la picotte vers la fin et à l'accouchement, mais que tôt comme ça, ça aurait pu arriver que le bébé ait une malformation ou un retard de développement. Alors oui, on a réfléchi à la possibilité de peut-être pas prendre de chance et me faire avorter, mais par la suite, dans mes cours prénataux, l'infirmière nous a dit que si le bébé ne s'était pas développer normalement, que je l'aurais peut-être perdu, ce qui n'est pas arrivé, alors on n'avait pas vraiment à s'en faire. De toute façon, les échos, les prises de sang, tout a toujours été beau, donc la question ne s'est pas posé trop longtemps. Et mainenant ma fille est en super forme et tout va très bien.

Jamais je n'aurais souhaité me faire avorter, mais jamais je ne jugerais une fille qui le fait, peu importe ses raisons. Ben à moins que ça devienne une régularité chez une personne, et même là ce n'est pas mon droit de la juger. J'avoue par contre que si je suis enceinte d'un bébé qui ne se forme pas normalement, je ne saurais pas trop quoi faire...
Image Image

Quatre choses que l'on ne peut reprendre:
Une pierre ..... après qu'on l'ait lancée. Une parole .... une fois qu'elle est prononcée.
Une occasion ..... après qu'on l'ait ratée. Le temps ..... une fois écoulé.
Avatar de l’utilisateur
mllecoconut
Magicien des Mots
Messages : 3056
Inscription : mer. oct. 04, 2006 12:00 am

Re: L'intégriste .... catholique

Message par mllecoconut »

désolée
Dernière modification par mllecoconut le ven. mai 28, 2010 10:58 am, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Malike
Administrateur
Messages : 39669
Inscription : mar. mars 15, 2005 1:00 am

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Malike »

Je ne trouve pas ca correct de copier le témoignage de quelqu'un pris sur un autre forum. Cette personne n'est pas membre ici et ce n'est pas à nous qu'elle s'est ouvert de ce qui lui est arrivé.
Qu'on se le dise : Chacun sa connerie!! - Claude Dubois ;)
Avatar de l’utilisateur
mllecoconut
Magicien des Mots
Messages : 3056
Inscription : mer. oct. 04, 2006 12:00 am

Re: L'intégriste .... catholique

Message par mllecoconut »

Malike a écrit : Je ne trouve pas ca correct de copier le témoignage de quelqu'un pris sur un autre forum. Cette personne n'est pas membre ici et ce n'est pas à nous qu'elle s'est ouvert de ce qui lui est arrivé.
Je peux bien l'effacer.
ok
Avatar de l’utilisateur
Carmelle
Seigneur de la Causerie
Messages : 8298
Inscription : jeu. oct. 12, 2006 12:00 am

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Carmelle »

Voici 1 vidéo de Jean-Luc Mongrain lors de son émission de Jeudi le 28 mai qui est très bon concernant Mgr Ouellette avec une entrevue de 2 médecins l'une pro-choix et l'autre pro-vie . Très bon vaut la peine d'être vu

http://videos.lcn.canoe.ca/video/885181 ... -27-mai-3/" onclick="window.open(this.href);return false;

La premiere partie est le commentaire de JL Mongrain ensuite les entrevues avec les 2 médecins très intéressants surtout avec le Dr Louise Charbonneau
Dernière modification par Carmelle le ven. mai 28, 2010 4:19 pm, modifié 3 fois.
[img]http://i215.photobucket.com/albums/cc194/carmelle2/DSCN1249.jpg[/img][img]http://i215.photobucket.com/albums/cc194/carmelle2/thbeebeb.jpg[/img][img]http://i215.photobucket.com/albums/cc194/carmelle2/divers037.jpg[/img]
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39605
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Anya »

Avortement: l'exemple européen
Christian Rioux 28 mai 2010 Éthique et religion

Il n'est pas toujours aisé de décoder les propos du cardinal Ouellet. Si sa position morale, considérant l'avortement comme un péché, est dans la ligne directe de ce que prêche l'Église, ses réflexions plus profanes ne sont pas toujours limpides. Plus habitué à tenir un discours moral, le prélat de l'Église canadienne est plutôt évasif dès lors qu'il aborde le domaine concret de la législation.

Le point de presse qu'il a donné mercredi nous fournit heureusement quelques précisions utiles. En ce qui concerne «la protection juridique de l'enfant dans le sein de la mère», dit-il, le Canada est «un cas unique dans le monde. Beaucoup l'ignorent et croient vivre dans l'un des pays les plus avancés dans le domaine des droits de la personne. Or, nous n'avons de leçons à donner à personne dans ce domaine».

Même s'il n'en fait pas mention explicitement, l'archevêque de Québec veut certainement parler de l'absence de législation au Canada sur les avortements tardifs. Difficile, dans ce cas, de ne pas lui donner raison. Le Canada est un des rares pays développés où l'avortement est légal même après 24 semaines, alors que le foetus est viable hors du ventre de la mère. Heureusement, les médecins refusent généralement de pratiquer de telles boucheries. Mais il n'est pas rare qu'on envoie des femmes se faire avorter au Kansas après cinq mois de grossesse.

En Europe, tous les pays qui ont décriminalisé l'avortement ont jugé nécessaire d'en limiter l'exercice selon l'âge du foetus. En France, il n'y a pas d'avortement au-delà de 12 semaines, à moins que la santé de la mère soit en cause. Même chose en Allemagne, où cette limitation a été introduite après la réunification du pays. Le Portugal vient tout juste de légaliser l'avortement avant la 10e semaine de grossesse. Ce délai atteint 18 semaines en Suède et 24 au Royaume-Uni.

Dans ce dernier pays, le plus laxiste en Europe, cette période a été raccourcie puisqu'elle était à l'origine de 28 semaines. Certains sondages montrent qu'un Britannique sur deux serait d'avis de la raccourcir encore, afin de se rapprocher de ce qui se pratique sur le continent. Force est de constater que les mouvements anti-avortement sont aussi plus vivaces en Grande-Bretagne que dans les pays voisins. On pourrait même avancer l'hypothèse que, mieux le foetus est protégé à partir du moment où il devient viable, moins les mouvements pro-vie ont tendance à se manifester, comme en témoignent les forts mouvements d'opposition en Grande-Bretagne, aux États-Unis et peut-être bientôt au Canada. L'opposition qui s'est aussi récemment manifestée en Espagne ne s'est-elle pas développée à la faveur, notamment, de plusieurs scandales sur l'avortement tardif?

Si ces délais résolvent un grave problème éthique, ils n'ont cependant guère d'effet sur les taux d'avortement. Notons d'ailleurs que les pays qui ont les taux les plus bas sont généralement des pays où l'avortement est relativement accessible. Mgr Ouellet a cité la Belgique (9,6 avortements/1000 femmes). Mais il aurait pu aussi citer la Suisse (6,5), l'Allemagne (7) et les Pays-Bas (8,7), qui font encore mieux. Le Canada (13,7) se situe dans la moyenne, alors que les États-Unis (19,4) et l'Angleterre (18,2) sont parmi les mauvais élèves. Fait significatif, le taux d'avortement est en baisse dans plusieurs pays, comme le Danemark, la Suisse, l'Italie et l'Allemagne. L'augmentation récente des avortements aux Pays-Bas serait due en partie à l'arrivée massive d'immigrants venus de pays où ils sont interdits.

Les défenseurs de l'avortement en concluent que, plus la contraception est répandue, moins les femmes ont recours à l'avortement. Ces exemples semblent leur donner raison. De même que les mauvais résultats des États-Unis et de l'Angleterre, où l'on fait très peu de prévention.

En Europe, les anciens pays de l'Europe de l'Est et la Russie (45 avortements/ 1000 femmes) occupent une place à part et battent tous les records. Cinquante ans de communisme, où l'homme était considéré comme quantité négligeable, ont probablement conduit à traiter l'avortement comme un détail sans importance. À l'opposé, notons que les meilleurs élèves, comme la Suisse, l'Allemagne et les Pays-Bas, sont des pays où perdure une conception assez traditionnelle de la famille et où les femmes retournent souvent à la maison dès leur premier enfant, contrairement à la France et au Québec. L'accessibilité de la contraception n'explique donc pas tout. Les moeurs et la morale y sont probablement aussi pour quelque chose.

Il y a un dernier domaine où le Québec se distingue de l'Europe. L'anticléricalisme virulent qui s'est exprimé depuis deux semaines serait inimaginable dans la plupart des pays européens, où un discours comme celui de Mgr Ouellet aurait été accueilli avec calme et mesure, sinon dans l'indifférence. À plus forte raison lorsque le principal intéressé admet lui-même que «la responsabilité ultime de cette décision morale [d'avorter] relève de la conscience personnelle».

http://www.ledevoir.com/societe/ethique ... e-europeen" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39605
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Anya »

Publié le 28 mai 2010 à 08h40 | Mis à jour le 28 mai 2010 à 08h40

Amour, haine et propagande...

Il était une fois une classe de philosophie où une discussion a conduit au dialogue sur la question de la légitimité de l'avortement. Question difficile dont l'obstacle majeur consiste à surmonter l'idée de ne pas avoir à y réfléchir. Pourquoi? Tout simplement parce que cela n'est pas nécessaire étant donné l'évidence de la réponse. «Ben voyons», si une femme est enceinte à la suite d'un viol, comment ne pas permettre à celle-ci de recourir à l'avortement? N'est-ce pas la seule réponse sensée à l'injustice effroyable dont elle est victime ?

Dans cette classe, il y avait une jeune femme discrète et silencieuse. Elle écoutait avec attention. Elle avait peut-être 30 ans. Au moment où on aurait donné congé à la réflexion, d'un geste timide, elle a levé la main: «Puis-je avoir la permission d'amener Samuel en classe la semaine prochaine?» Le professeur quelque peu interloqué n'a pas eu d'objection, ce qui a permis à cette maman de raconter son histoire, une histoire bien singulière.

Samuel était son fils, elle l'aimait et il faisait toute sa joie. Elle était très fière de lui. Vous devinez la suite? Cet enfant était le fait d'un viol. Acte odieux s'il en est, dont cette femme évoquait le souvenir avec peine. Mais voilà, elle ne pouvait contenir son émotion devant la reconnaissance éprouvée à l'égard de sa décision de garder l'enfant. Elle disait: «Quand je vois Samuel, je ne vois jamais le violeur. Je vois un adolescent, qui sera bientôt un homme à part entière et qui m'a redonné le goût de vivre.» Étrange paradoxe... C'est celui d'une femme méprisée et brutalement blessée par la haine, dont l'amour prodigué au fils de son agresseur devient le moyen de panser les blessures et de retrouver la joie de vivre.

Tout ça est de la propagande, dites-vous ? C'est une chanson interprétée sur un air de pro-vie? Suspendez votre jugement. Ici, il ne s'agit pas de propagande. L'histoire de la maman de Samuel est un contre-exemple. Il indique la précaution avec laquelle on doit se garder des jugements intempestifs. Dire que le cardinal Ouellet a des propos haineux à l'égard des femmes et le dire en lui souhaitant de mourir de mort lente et souffrante me fait un peu peur.

J'y vois une menace de dérive dans le sain exercice de la démocratie. Il ne faut pas confondre la légalité de l'avortement avec la légitimité de l'acte. Dans une démocratie comme la nôtre, il est périlleux d'envisager le contrat social comme une chose figée et intouchable. Certaines lois sont désuètes, d'autres obsolètes et pas toujours par le simple fait qu'elles sont vieilles.

Quant à savoir si l'opinion de Mgr Ouellet est passéiste, dépassée, rétrograde, poussiéreuse et méprisante à l'égard des femmes... Je nous suggère, comme on le dit si bien chez nous, de nous garder une petite gêne. En éthique la question de l'avortement n'est pas réglée, surtout en ce qui a trait au statut de l'embryon. Les propos du cardinal envisageaient les choses d'un point de vue moral et je ne veux pas entendre que de ce point de vue, les débats sont clos. Même si nous sommes en 2010, au XXIie siècle, dans une société ouverte et évoluée...

On peut dire à peu près n'importe quoi au nom de la liberté de parole, mais je ne crois pas qu'on puisse le faire n'importe comment. L'art de la propagande consiste à exacerber amour et haine, à polariser les affects en créant héros et monstres surdimensionnés. À lire les journaux et à entendre certaines déclarations, Mgr Ouellet a présentement l'allure d'un monstre tragique. Cela est nettement exagéré et c'est très inquiétant. Pourquoi ne pas s'être contenté de dire «je ne suis pas d'accord avec les idées de cet homme» ou «je ne les comprends pas»?

Dans nos démocraties, la séparation des pouvoirs doit être contrebalancée par la libre expression des discours dans le but d'éviter la tyrannie des idéologies. Je pense comme Paul Auster que «la démocratie ne va pas de soi et [qu']il faut se battre pour elle tous les jours, sinon nous risquons de la perdre». Mgr Ouellet paie les frais de l'emballement et de la surenchère médiatiques. Au-delà du droit à l'information, légitime et démocratique, je constate que de raccourcis en généralisations, on déforme le portrait de l'Église, de son rôle et de sa pertinence. De plus la preuve n'est pas faite que Mgr Ouellet fait preuve de haine, il est sans doute plus charitable qu'il n'y paraît.

Pour échapper à la propagande, il faut désamorcer les tentatives manichéennes de consacrer des héros et de fabriquer des monstres. Sur le plan des idées, il faut accepter de réfléchir et de discuter. La chose est plus difficile qu'il n'y paraît. C'est sans doute ce que pense la maman de Samuel...

En tout cas sur le plan de la remise en question de nos certitudes et de nos opinions reçues, il semble que Mgr Ouellet ne soit pas tant une cause de sévices, mais plus l'occasion de services rendus à la chose publique québécoise et canadienne. Qui sait?

Louis-André Richard, professeur de philosophie

Co-auteur du Livre La Nation sans la religion? Le défi des ancrages au Québec, PUL, 2009

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opi ... ficdrivers" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39605
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: L'intégriste .... catholique

Message par Anya »

Publié le 29 mai 2010 à 05h00 | Mis à jour à 05h00

Le mouvement pro-vie gagne du terrain
Daphnée Dion-Viens
Le Soleil

(Québec) Depuis quelques années, le mouvement pro-vie est de plus en plus présent au Canada, et le Québec n'y échappe pas. À l'ombre des déclarations controversées du cardinal Marc Ouellet, les centres de soutien à la grossesse se multiplient, mais plusieurs entretiennent l'ambiguïté sur leur penchant pro-vie ou religieux. Ce qui ne les empêche toutefois pas de colporter des mythes sur l'avortement.

Cette semaine, en point de presse, le cardinal Marc Ouellet a ravivé une controverse qu'il a lui-même allumée. En plus de qualifier l'avortement de «désordre moral», il a réclamé davantage de services pour aider les femmes qui vivent une grossesse non désirée, espérant ainsi réduire le nombre d'avortements de moitié.

Or, depuis quelques années, les centres d'aide pro-vie se multiplient aux quatre coins du pays. Lors d'une recherche menée cet hiver, l'Association canadienne pour la liberté de choix (ACLC) en a recensé au moins 170 au Canada. Au Québec seulement, sa présidente, Patricia LaRue, en a compté 22. Il y a trois ans, une recherche similaire lui avait permis d'en identifier seulement 13 dans la province. On en trouve à Montréal et à Québec, mais aussi à Amos, à Drummondville, à Gatineau, à Trois-Rivières, à Granby...

«J'ai cherché sur Internet, comme le ferait n'importe quelle femme enceinte, quels sont les services offerts, et c'est ce que j'ai trouvé, explique Mme LaRue. Peut-être que parmi les 22 centres qui existent maintenant au Québec, certains existaient il y a trois ans, mais n'avaient pas pu être recensés. Une chose est sûre, ces centres sont beaucoup plus faciles à trouver maintenant et s'affichent davantage sur Internet.»

informations erronées

Dans cette liste, on trouve des centres qui révèlent leur position anti-choix et refusent de parler d'avortement, d'autres qui se disent ouvertement pro-vie en offrant de l'information erronée sur l'interruption de grossesse et d'autres organismes qui affirment être neutres, mais donnent tout de même de fausses informations à propos de l'avortement, explique Mme LaRue.

«Il y a des centres où on dit aux femmes que l'avortement rend stérile alors que c'est tout à fait faux. À l'Association, c'est une des préoccupations les plus grandes qu'ont les femmes qui nous contactent. C'est ce qu'elles se sont fait dire ou ce qu'elles ont lu sur Internet», ajoute la présidente de l'ACLC.

Depuis quelques années, il est par ailleurs de plus en plus difficile d'identifier les groupes anti-choix, ajoute Mme LaRue. Une autre recherche menée par l'Association a permis de constater que certains hôpitaux publics en Ontario et en Colombie-Britannique dirigent les femmes enceintes vers des centres d'aide à la grossesse pro-vie. «On ne sait pas si les hôpitaux le font en sachant qu'il s'agit bel et bien d'un centre anti-choix. Ce n'est souvent pas très clair si on se fie uniquement à leur site Internet», dit-elle.

C'est notamment le cas d'Options grossesse, qui a pignon sur rue à Sainte-Foy depuis un an. Sur le site Internet de l'organisme, on affirme offrir «des informations vraies et complètes» sur les trois options qui s'offrent à la femme enceinte - poursuivre la grossesse, l'adoption ou l'avortement - afin qu'elle fasse un choix avec lequel elle pourra «bien vivre». En réalité, les informations présentées sont clairement orientées contre l'avortement (voir l'autre texte). Contrairement à l'organisme S.O.S. Grossesse, qui a aussi pignon sur rue à Québec, Options grossesse n'est pas financé par le réseau public. «On n'a jamais entendu parler de cet organisme», affirme Pierre Lafleur, porte-parole de l'Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale.

Options grossesse est l'un des deux centres québécois affiliés à l'Association canadienne des services et du soutien pendant la grossesse - mieux connue sous l'acronyme CAPSS au Canada anglais -, une organisation chrétienne formée en 1997 qui a pour principe «la sainteté et la dignité de tout être humain, de sa conception à sa vieillesse», sans toutefois juger la femme qui opte pour l'avortement, peut-on lire sur son site Internet. Des membres de son conseil d'administration sont impliqués dans des églises évangéliques aux quatre coins du pays.

CAPSS, qui est basé à Red Deer en Alberta, compte 71 centres affiliés et a entrepris des démarches pour en ouvrir neuf autres, toujours selon son site Internet. Malgré plusieurs tentatives, Le Soleil a été incapable de parler à un de ses représentants au cours des derniers jours.

À Québec, l'organisme Options grossesse ne mentionne à aucun endroit dans son site Internet son affiliation avec CAPSS. On peut toutefois y lire, en bas d'une page, que le centre ne dirige pas ses clientes vers les cliniques d'avortement. Mais aucune référence au volet religieux de l'organisme ne s'y trouve.

En entrevue, la responsable d'Options grossesse, Marie-Ève Vaillant, admet ne pas parler ouvertement du volet religieux de son organisation pour ne pas faire peur aux gens : «La foi n'est pas nécessairement abordée, dit-elle. C'est personnel à chacun. Je pense que si je leur disais, ça pourrait peut-être en apeurer, certaines viendraient peut-être à reculons.»

De plus en plus visible

En plus d'être de plus en plus présent par le biais des centres d'aide à la grossesse, le mouvement pro-vie se fait aussi de plus en plus visible. Les militants de l'organisme Campagne Québec-Vie, qui ont organisé il y a deux semaines leur congrès à Québec, ont commencé à être actifs à l'extérieur de la métropole. «On a commencé à organiser davantage d'activités en région parce qu'on voit de plus en plus d'intérêt quand on sort de la métropole. On voit plus de gens qui s'inscrivent à notre bulletin d'information et souvent, ce sont des gens plus jeunes qui appartiennent à une nouvelle génération», affirme George Buscemi, président de Campagne Québec-Vie.

Depuis février 2009, son organisme organise une vigie qui se déroule pendant 40 jours devant la clinique Morgentaler à Montréal, en écho à la campagne 40 Days for Life, qui a pris naissance aux États-Unis. «On espère organiser aussi une vigie à Québec l'automne prochain», affirme M. Buscemi.

En plus de la multiplication des centres d'aide à la grossesse, des militants pro-vie ont aussi radicalisé leur action au cours des dernières années, constate Patricia LaRue. «À Toronto, c'est maintenant assez fréquent que des manifestants s'introduisent dans les cliniques d'avortement. On ne voyait pas ça avant», dit-elle.

À Fredericton, au Nouveau-Brunswick, un groupe pro-vie est installé juste à côté de la clinique d'avortement Morgentaler. Les militants ne se gênent pas pour intercepter les femmes qui visitent la clinique, où un service d'escorte a d'ailleurs été mis sur pied pour éviter que les clientes ne se fassent importuner, explique Judy Burwell, directrice de la clinique. «Nous avons dû apprendre à vivre avec eux», dit-elle.

Selon M. Buscemi, le second souffle du mouvement pro-vie s'explique par «le poids de plusieurs années d'avortement» et par la présence du gouvernement conservateur à Ottawa, qui a récemment décidé de ne plus financer l'avortement dans les pays en développement. «Stephen Harper nous donne un peu d'oxygène», lance-t-il.

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/act ... ction_POS3" onclick="window.open(this.href);return false;
Répondre

Revenir à « LA TRIBUNE »