Re: Quelqu'un a écouté C.A.?
Publié : dim. janv. 03, 2010 11:52 am
«Je suis un peu nostalgique» - Louis Morissette
Roxanne Tremblay / 7Jours
2010-01-02 07:00:07
L’année 2009 est peut-être celle où Louis Morissette a reçu le plus de votes de confiance, et ce, en 15 ans de métier.
Après l’onde de choc causée par le Bye Bye 2008, le public lui a montré son attachement en lui accordant une nomination au dernier Gala Artis. De plus, il a été appuyé par Radio-Canada, qui lui a demandé d’écrire une quatrième et ultime saison de C.A., sans oublier le Gala des Gémeaux, qui a été une réussite en soi. Bien qu’il se sente aujourd’hui à l’aise avec son titre d’auteur, Louis Morissette avait admis, il y a un an, rêver qu’on lui offre d’autres rôles que ceux qu’il écrit lui-même. L’appel à tous a été entendu et, à son grand bonheur, il a décroché deux petits rôles au cinéma. Après la pluie, le beau temps? Il semble bien que oui.
Louis, la dernière saison de C.A. sera présentée dès le 4 janvier. Es-tu en deuil de tes personnages?
Ça va vraiment bien parce que mon deuil est fait depuis belle lurette, car je savais que c’était la dernière saison… Je suis un peu mélancolique, mais très content d’avoir fait une quatrième saison. Je suis allé ailleurs. J’ai appris plein de choses en tant que scénariste et en tant qu’acteur. Les histoires sont bonnes. J’ai fait de belles découvertes. Je finis cette aventure en étant comblé et heureux. Je suis satisfait, un peu nostalgique, mais pas jusqu’à vouloir faire une cinquième saison. Ça, c’est sûr, c’est confirmé. Je sais, je l’ai déjà dit: j’ai l’air d’un gars qui dit n’importe quoi.
Non. Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée. Je suis persuadée que, finalement, tu dois être satisfait de l’avoir écrite, cette saison-là.
C’est sûr que ce n’est pas une surprise si je vous dis que je suis content d’avoir fait une quatrième saison. Je ne suis pas ici pour vous dire que j’aurais dû arrêter après la troisième. Elle m’a vraiment permis d’aller ailleurs; les enjeux humains sont denses.
As-tu plus confiance en toi sur le plan de l’écriture qu’à tes débuts?
Je sais plus rapidement ce qui va fonctionner et ce qui ne marchera pas. Il y a peu de place pour le hasard. Par contre, j’essaie moins de choses; il faut que je sois convaincu que ça fonctionne. Justement, je suis en plein contrôle de la formule autant comme scénariste que comme réalisateur. Si j’avais fait une cinquième saison, j’aurais eu l’impression de me répéter.
Dans la prochaine saison, les personnages ont 35 ans, et il y a un point de rupture dans l’air.
En fait, l’histoire de la quatrième saison, c’est un peu ça. Ils ont maintenant 35, 36 ans; ils sont dans un autre univers qu’à 30 ans. Il y avait ce groupe d’amis, le C.A., mais je pense qu’il ne tient plus la route. Il vient un temps où la vie est plus exigeante, à cause des enfants, du travail, peu importe. Tu peux devenir un peu plus prudent, accéder à un statut social supérieur, changer de blonde, de chum... Tu investis du temps ailleurs et, là, ton groupe d’amis devient un peu plus plate. En ce qui concerne Jean-Michel, il essaie toujours de ramener la situation à son modèle, à ce qu’il veut, lui. Il aura toujours le rythme de vie du célibataire disponible pour ses amis. De leurs côtés, les trois autres personnages vivent en dehors de cet univers-là. La dynamique au sein du groupe se transforme.
Son modèle? Est-ce aussi son père?
Ce n’est pas son modèle parce que, son père, il le connaît peu. Par contre, avec le temps, on réalise qu’il suit ses traces. Jean-Michel, c’est un enfant qui, finalement, n’a pas eu de parents; il s’est élevé tout seul.
Est-ce que tu t’es basé sur ta propre réalité pour écrire? Je ne parle pas nécessairement du personnage de Jean-Michel… Tu dois tout de même t’en inspirer un peu.
Je m’en inspire, oui. C’est sûr que, dans l’histoire, le lien entre le parent et son enfant, la paternité, la maternité, l’arrivée de l’enfant au sein du couple, ça me parle. Il y a beaucoup d’enfants dans mon entourage, et j’ai pu développer mes opinions sur les méthodes avec lesquelles on élève les enfants aujourd’hui. Selon moi, on exagère tellement de choses; on veut que les enfants réussissent mieux, qu’ils soient plus performants, qu’ils grandissent dans un bel environnement… Écoute! pouvons-nous relaxer un peu? Donc, c’est un peu ça; je donne mon opinion personnelle à travers tous ces propos.
Fais-tu toi-même pression sur tes enfants?
Oui, mais je répète souvent que, des enfants, il faut que ça reste des enfants. Même s’ils font des pitreries et même s’ils ont un tantinet de difficulté à apprendre l’alphabet en première année, ils ont la vie pour apprendre. Je trouve qu’ils sont tellement plus brillants, plus réveillés que moi à leur âge. C’est important qu’ils aient de bonnes valeurs et qu’ils fassent preuve de respect. Être poli et bien élevé est plus important que de savoir lire, écrire et manger bio à six ans. Mange des frites; tu ne gâcheras pas ta vie!
C’est le fun d’entendre que tu as davantage confiance en toi sur le plan de l’écriture. En ce qui concerne ta carrière d’acteur, on t’a offert quelques rôles au cinéma cette année. As-tu un peu plus confiance en toi en ce qui a trait au jeu?
Beaucoup. C’est ce que je vais retenir de C.A.. C’est vraiment grâce à ce projet que je suis devenu scénariste. Je l’étais avant mais, maintenant, j’ai beaucoup d’expérience. Évidemment, 52 demi-heures plus tard, je contrôle mieux l’aspect général de la production, les dialogues... Je suis plus habile. En tant qu’acteur, naturellement, j’ai vraiment plus confiance en moi qu’il y a quatre ans. Je sais ce que je peux faire et ce que je veux faire. C’est pour ça que je suis content d’avoir un petit rôle dans Cabotin, le prochain film d’Alain Desrochers, et dans Reste avec moi, un film de Robert Ménard. Donc, je tiendrai deux rôles complètement différents.
Roxanne Tremblay / 7Jours
2010-01-02 07:00:07
L’année 2009 est peut-être celle où Louis Morissette a reçu le plus de votes de confiance, et ce, en 15 ans de métier.
Après l’onde de choc causée par le Bye Bye 2008, le public lui a montré son attachement en lui accordant une nomination au dernier Gala Artis. De plus, il a été appuyé par Radio-Canada, qui lui a demandé d’écrire une quatrième et ultime saison de C.A., sans oublier le Gala des Gémeaux, qui a été une réussite en soi. Bien qu’il se sente aujourd’hui à l’aise avec son titre d’auteur, Louis Morissette avait admis, il y a un an, rêver qu’on lui offre d’autres rôles que ceux qu’il écrit lui-même. L’appel à tous a été entendu et, à son grand bonheur, il a décroché deux petits rôles au cinéma. Après la pluie, le beau temps? Il semble bien que oui.
Louis, la dernière saison de C.A. sera présentée dès le 4 janvier. Es-tu en deuil de tes personnages?
Ça va vraiment bien parce que mon deuil est fait depuis belle lurette, car je savais que c’était la dernière saison… Je suis un peu mélancolique, mais très content d’avoir fait une quatrième saison. Je suis allé ailleurs. J’ai appris plein de choses en tant que scénariste et en tant qu’acteur. Les histoires sont bonnes. J’ai fait de belles découvertes. Je finis cette aventure en étant comblé et heureux. Je suis satisfait, un peu nostalgique, mais pas jusqu’à vouloir faire une cinquième saison. Ça, c’est sûr, c’est confirmé. Je sais, je l’ai déjà dit: j’ai l’air d’un gars qui dit n’importe quoi.
Non. Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée. Je suis persuadée que, finalement, tu dois être satisfait de l’avoir écrite, cette saison-là.
C’est sûr que ce n’est pas une surprise si je vous dis que je suis content d’avoir fait une quatrième saison. Je ne suis pas ici pour vous dire que j’aurais dû arrêter après la troisième. Elle m’a vraiment permis d’aller ailleurs; les enjeux humains sont denses.
As-tu plus confiance en toi sur le plan de l’écriture qu’à tes débuts?
Je sais plus rapidement ce qui va fonctionner et ce qui ne marchera pas. Il y a peu de place pour le hasard. Par contre, j’essaie moins de choses; il faut que je sois convaincu que ça fonctionne. Justement, je suis en plein contrôle de la formule autant comme scénariste que comme réalisateur. Si j’avais fait une cinquième saison, j’aurais eu l’impression de me répéter.
Dans la prochaine saison, les personnages ont 35 ans, et il y a un point de rupture dans l’air.
En fait, l’histoire de la quatrième saison, c’est un peu ça. Ils ont maintenant 35, 36 ans; ils sont dans un autre univers qu’à 30 ans. Il y avait ce groupe d’amis, le C.A., mais je pense qu’il ne tient plus la route. Il vient un temps où la vie est plus exigeante, à cause des enfants, du travail, peu importe. Tu peux devenir un peu plus prudent, accéder à un statut social supérieur, changer de blonde, de chum... Tu investis du temps ailleurs et, là, ton groupe d’amis devient un peu plus plate. En ce qui concerne Jean-Michel, il essaie toujours de ramener la situation à son modèle, à ce qu’il veut, lui. Il aura toujours le rythme de vie du célibataire disponible pour ses amis. De leurs côtés, les trois autres personnages vivent en dehors de cet univers-là. La dynamique au sein du groupe se transforme.
Son modèle? Est-ce aussi son père?
Ce n’est pas son modèle parce que, son père, il le connaît peu. Par contre, avec le temps, on réalise qu’il suit ses traces. Jean-Michel, c’est un enfant qui, finalement, n’a pas eu de parents; il s’est élevé tout seul.
Est-ce que tu t’es basé sur ta propre réalité pour écrire? Je ne parle pas nécessairement du personnage de Jean-Michel… Tu dois tout de même t’en inspirer un peu.
Je m’en inspire, oui. C’est sûr que, dans l’histoire, le lien entre le parent et son enfant, la paternité, la maternité, l’arrivée de l’enfant au sein du couple, ça me parle. Il y a beaucoup d’enfants dans mon entourage, et j’ai pu développer mes opinions sur les méthodes avec lesquelles on élève les enfants aujourd’hui. Selon moi, on exagère tellement de choses; on veut que les enfants réussissent mieux, qu’ils soient plus performants, qu’ils grandissent dans un bel environnement… Écoute! pouvons-nous relaxer un peu? Donc, c’est un peu ça; je donne mon opinion personnelle à travers tous ces propos.
Fais-tu toi-même pression sur tes enfants?
Oui, mais je répète souvent que, des enfants, il faut que ça reste des enfants. Même s’ils font des pitreries et même s’ils ont un tantinet de difficulté à apprendre l’alphabet en première année, ils ont la vie pour apprendre. Je trouve qu’ils sont tellement plus brillants, plus réveillés que moi à leur âge. C’est important qu’ils aient de bonnes valeurs et qu’ils fassent preuve de respect. Être poli et bien élevé est plus important que de savoir lire, écrire et manger bio à six ans. Mange des frites; tu ne gâcheras pas ta vie!
C’est le fun d’entendre que tu as davantage confiance en toi sur le plan de l’écriture. En ce qui concerne ta carrière d’acteur, on t’a offert quelques rôles au cinéma cette année. As-tu un peu plus confiance en toi en ce qui a trait au jeu?
Beaucoup. C’est ce que je vais retenir de C.A.. C’est vraiment grâce à ce projet que je suis devenu scénariste. Je l’étais avant mais, maintenant, j’ai beaucoup d’expérience. Évidemment, 52 demi-heures plus tard, je contrôle mieux l’aspect général de la production, les dialogues... Je suis plus habile. En tant qu’acteur, naturellement, j’ai vraiment plus confiance en moi qu’il y a quatre ans. Je sais ce que je peux faire et ce que je veux faire. C’est pour ça que je suis content d’avoir un petit rôle dans Cabotin, le prochain film d’Alain Desrochers, et dans Reste avec moi, un film de Robert Ménard. Donc, je tiendrai deux rôles complètement différents.