La bête est toujours aussi déchaînée
Geneviève Turcot
Le Droit
Les ennuis de santé loin derrière lui, c'est un Éric Lapointe nouveau, mais tout aussi solide qui a renoué avec les planches, hier, à Gatineau, où il a (re) donné le coup d'envoi à sa tournée.
« J'avais peur que vous ne me reconnaissiez pas ! » a lancé Éric Lapointe en riant. C'est vrai que l'homme qui s'est pointé à la Maison de la culture avait quelque chose de différent. Il faut dire que la sobriété sied à merveille au rocker, qui n'a rien perdu de sa fougue ni de son intensité.
Deux heures de rock bien tassées, voilà ce qu'a offert Lapointe à une salle Odyssée qui affichait complet. Un vrai spectacle rock qui déchire juste assez les oreilles pour nous rappeler que le chanteur est en pleine possession de ses moyens. La machine est peut-être sobre, mais la bête, elle, est toujours aussi déchaînée.
S'allumant une cigarette entre deux morceaux - « mon accessoire de scène » - le chanteur a expliqué qu'en répétition, il s'était aperçu qu'il ne savait plus quoi faire de ses 10 doigts après toutes ces années à tenir un micro d'une main et une bouteille de l'autre.
Il a donc sorti la bière sans alcool, question de « sentir à la maison ». S'il n'a aucune difficulté avec l'autodérision, Lapointe dit n'avoir besoin de la compassion de personne. « La compassion, ça rime avec pitié... Et moi, je n'ai rien à regretter », a-t-il tenu à souligner avant de servir sa chanson du même nom.
Mais avant de piquer un brin de jasette avec le public, Lapointe a entrepris la soirée avec Le Mari pop et ses puissantes guitares. Et tant qu'à balancer de grosses pointures rock, il a enchaîné avec Coupable, puis avec une version encore plus musclée de Priez ! Même Bobépine, servie plus tard, avait gagné en agressivité.
« La vraie tournée, elle commence ici avec vous autres » a clamé Lapointe, avant de piger de nouveau dans sa plus récente galette, Ma peau, et d'offrir la première ballade de la soirée, Laisse-moi pas guérir, puis Les malheureux qui veillent.
Le temps était venu de sortir un gros succès. Il a choisi Mon ange, qu'il a offert assis sur le bord de la scène. Après le populaire Bartendresse, le rocker a avoué que l'une des choses qui lui manque le plus quand il ne fait pas de scène, c'est d'entendre le public chanter.
Il a voulu une chorale, il l'a eue. La salle lui a chanté un couplet d'Un beau grand slow. Le moment était bien choisi pour interpréter la chanson avec laquelle tout a commencé, Terre promise.
Suivront aussi On commence à se quitter, 1500 Miles et Marie Stone, toutes livrées avec cette grande générosité qui caractérise le rocker en spectacle. Dans sa poche pour le rappel, il avait gardé, entre autres, Le Screw, Belle dans'tête, Motel 117 et l'incontournable N'importe quoi.
Lapointe a pris la route avec cinq excellents musiciens et Rick Hughes, qui assure les choeurs. Il a d'ailleurs repris 100 years from now, avec Hughes, pièce qu'il avait enregistrée avec Dennis De Young. On a, et de loin, préféré la version du tandem Lapointe-Hughes.
La supplémentaire d'hier n'avait rien de banale. Elle marquait les retrouvailles entre un artiste qui a dû faire une sérieuse mise au point et un public ô combien fidèle.
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J'étais là hier et je peux vous dire qu'Eric était en feu!!!! Il avait l'air vraiment content d'être sur scène et il semblait triper au boute! J'espère sincèrement qu'il continuera dans le bon chemin.
je ne dirais pas ça ......je dirais qu'elle était contente mais avait l'air incrédule 
...... pour faire la promotion de son récent cd .....
