LE DOMAINE BLEU

18 Janvier 2010
20:30 pm, Richard Martineau

En attendant le Messie

Désolé d'avoir si peu écrit ces derniers temps, mais j'étais à l'extérieur du pays, et avais un accès très, très limité à Internet...

Plusieurs textes ont été écrits sur la pauvreté endémique qui sévit à Haïti.

On dit que si ce pays connaît un destin aussi tragique, c'est qu'il a été vampirisé par la France, occupé par les États-Unis, saigné par l'Occident, etc.

Cette attitude colonialiste expliquerait pourquoi Haïti ne réussit jamais à se sortir de la misère, et pourquoi ce pays passe sans cesse d'un drame à l'autre...

Ok, parfait, je comprends...

Mais on oublie toujours de parler d'un facteur (INTERNE et non externe) qui me semble déterminant : le mysticisme des Haïtiens.

On a toujours l'impression que les Haïtiens attendent un SAUVEUR qui pourrait les sortir de la misère.

Si ce n'est pas Duvalier père ou fils, c'est Aristide...

Ils attendent toujours LE Messie avec un grand M.

Cela n'expliquerait pas pourquoi ils ont toujours tendance à remettre leur destin dans les mains d'un dictateur?

Quand Barack Obama a accepté l'investiture du parti démocrate, j'étais dans le sous-sol d'une église de Little Haiti, à Miami.

On aurait dit une messe de BORN-AGAIN CHRISTIANS.

Les Haïtiens priaient, chantaient, criaient, pleuraient, imploraient et remerciaient le ciel à genoux...

Pour eux, Obama n'était pas un politicien: c'était le Messie, le Sauveur, celui qui les mènera vers la Terre Promise...

Ce mysticisme aveugle m'a toujours paru contre-productif et anti-démocratique...

Un peuple qui s'en remet toujours à un Sauveur Omniscient et Omnipotent est un peuple qui ne se prend pas en main...

Je ne suis pas le seul à dire ça: plusieurs intellectuels haïtiens dénoncent cette attitude chez leur peuple.

Oui, Haïti a été exploité par des puissances étrangères. Mais il y a aussi des facteurs INTERNES qui ont participé à paralyser le pays.

Fermer les yeux sur ce fait n'est pas le meilleur service à rendre aux Haïtiens, au contraire...
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N'entre pas qui veut au Canada
Des centaines d'Haïtiens se sont massés devant l'ambassade du Canada à Port-au-Prince, lundi, espérant quitter rapidement l'île dévastée. Plusieurs avaient, en main, leur passeport canadien.
Laura-Julie Perreault
La Presse


Essayant par tous les moyens d'échapper à la désolation, des centaines d'Haïtiens se sont massés devant l'ambassade du Canada hier. Plusieurs croyaient pouvoir obtenir un visa, mais leurs espoirs ont vite été anéantis.

En conférence de presse hier à Montréal, le ministre canadien de l'Immigration, Jason Kenney, a noté qu'il n'est pas question pour le moment d'ouvrir grandes les portes du pays aux sinistrés comme l'auraient laissé entendre certains animateurs radio en Haïti. On ne compte pas non plus mettre en branle un programme comme celui qui avait permis la venue de 5000 réfugiés kosovars en 1999.

La priorité, a rappelé le ministre, est accordée à la réunification familiale. «Nous sommes là pour aider les familles canadiennes à se réunir avec leur parenté en Haïti», a dit M. Kenney, après avoir rencontré brièvement des représentants de la communauté haïtienne montréalaise.

Pour accélérer le processus - qui peut prendre parfois jusqu'à sept ans -, des employés supplémentaires seront appelés à la rescousse dans les bureaux de Citoyenneté et Immigration Canada à Montréal ainsi que dans la région antillaise, a affirmé le ministre.

Cohue à l'ambassade


Ces renforts seront saisis des 2000 demandes de réunification familiale déjà en traitement ainsi que de celles présentées à la suite du séisme. Les demandes d'adoption seront elles aussi traitées en priorité.

Le gouvernement admet qu'il ignore combien de temps il faudra avant que des premiers sinistrés viennent rejoindre leurs proches au Canada. «Lors du tsunami et du tremblement de terre en Chine, ça a pris quelques mois. On me dit que, cette fois, ce sera plus rapide», a noté M. Kenney.

Assouplissements insuffisants

Le ministre de l'Immigration avait à peine quitté le bureau de la communauté haïtienne hier que, déjà, la grogne s'est fait entendre dans la diaspora. «Les assouplissements des règles sont vraiment insuffisants. On ne peut pas venir en aide à nos frères, nos soeurs, nos neveux et nos nièces qui sont dans une situation périlleuse en Haïti», a déploré Éric Faustin, directeur général du Regroupement des organismes canado-haïtiens pour le développement. Pour le moment, les citoyens canadiens peuvent faire une demande de réunification pour leurs parents, leurs grands-parents, leur conjoint, les enfants qui sont à leur charge ou des orphelins qui leur sont apparentés et qui ont moins de 18 ans.

MESURES EXTRAORDINAIRES D'IMMIGRATION

Voici en quelques lignes les mesures d'immigration mises en place à la suite du séisme haïtien.

- Les demandes de réunification familiale seront étudiées en priorité.

- Les demandeurs devront démontrer que les membres de leur famille admissibles à la réunification (conjoint, parents, grands-parents, enfants à charge, parents orphelins de moins de 18 ans) sont touchés par le séisme.

- Les dossiers d'adoption déjà en traitement seront aussi étudiés plus rapidement.

- Les visiteurs haïtiens au Canada peuvent demander sans frais une prolongation de leur visa de résidence temporaire.

- Tous les renvois vers Haïti sont suspendus.



Je pense qeu le gouvernement fait bien d'être prudent et d'étudier ces mesures d'affaiblissement et non de prendre une décision a la bacle qui sera irrévocable.

Anya a écrit : 18 Janvier 2010
20:30 pm, Richard Martineau

En attendant le Messie

Désolé d'avoir si peu écrit ces derniers temps, mais j'étais à l'extérieur du pays, et avais un accès très, très limité à Internet...

Plusieurs textes ont été écrits sur la pauvreté endémique qui sévit à Haïti.

On dit que si ce pays connaît un destin aussi tragique, c'est qu'il a été vampirisé par la France, occupé par les États-Unis, saigné par l'Occident, etc.

Cette attitude colonialiste expliquerait pourquoi Haïti ne réussit jamais à se sortir de la misère, et pourquoi ce pays passe sans cesse d'un drame à l'autre...

Ok, parfait, je comprends...

Mais on oublie toujours de parler d'un facteur (INTERNE et non externe) qui me semble déterminant : le mysticisme des Haïtiens.

On a toujours l'impression que les Haïtiens attendent un SAUVEUR qui pourrait les sortir de la misère.

Si ce n'est pas Duvalier père ou fils, c'est Aristide...

Ils attendent toujours LE Messie avec un grand M.

Cela n'expliquerait pas pourquoi ils ont toujours tendance à remettre leur destin dans les mains d'un dictateur?

Quand Barack Obama a accepté l'investiture du parti démocrate, j'étais dans le sous-sol d'une église de Little Haiti, à Miami.

On aurait dit une messe de BORN-AGAIN CHRISTIANS.

Les Haïtiens priaient, chantaient, criaient, pleuraient, imploraient et remerciaient le ciel à genoux...

Pour eux, Obama n'était pas un politicien: c'était le Messie, le Sauveur, celui qui les mènera vers la Terre Promise...

Ce mysticisme aveugle m'a toujours paru contre-productif et anti-démocratique...

Un peuple qui s'en remet toujours à un Sauveur Omniscient et Omnipotent est un peuple qui ne se prend pas en main...

Je ne suis pas le seul à dire ça: plusieurs intellectuels haïtiens dénoncent cette attitude chez leur peuple.

Oui, Haïti a été exploité par des puissances étrangères. Mais il y a aussi des facteurs INTERNES qui ont participé à paralyser le pays.

Fermer les yeux sur ce fait n'est pas le meilleur service à rendre aux Haïtiens, au contraire...
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Bon disons que Martineau, il peut parfois être comique, mais régulièrement selon moi, plutôt fendant et croit particulièrement avoir tout compris sur le monde entier.... mais bon, c'est mon avis......

Pour le reste, c'est pas complètement faux, mais ces arguments sont généralisés et dirigés.....

Premièrement, ce n'est pas LES HAITIENS qui ont mit le pouvoir entre les mains de dictateurs...... mais les dictateurs qui ont prit le pouvoir...... nuance.....

Pour Obama..... ben la, ça me fait vraiment, mais vraiment très rire...... parce que le 3/4 de la planète à agit et vécu l'assermentation d'Obama comme l'arrivé d'un sauveur politique.... ce qui en soit, n'a pas encore été infirmé, puisqu'il réussit à plusieurs endroits où ses prédécesseurs ont échoués.

De plus, les Haitiens, principalement les femmes, ont dans leur culture ou leur façon d'être, une façon très forte d'exprimer leurs sentiments, leurs émotions, leurs douleurs....... et leur joie.... ils sont très physiques dans leur expression, et ce, à plusieurs niveaux...

Obama est le premier Président des États-Unis noir à être élu dans un pays avec tout un historique en relation avec la traite des noirs....... donc, sans qu'Obama soit vu comme un messie par les Haitiens....... c'est une grande victoire pour eux...... d'où, dans ce que j'ai pu voir et entendre..... l'expression intense de joie tout à fait haitienne.

Donc, pour moi, encore une fois, Martineau, qui au départ origine ses textes d'une idée réelle mais plus ou moins floue....... en fait une réalité pur et dur avec des arguments condescendants et rabaissants.

Ce étant dit, je ne nie en aucun cas le fait que les Haitiens, ne font pas que "subir" le malheur, mais au niveau des catastrophes naturels, tout de même, soyons sérieux..... ......


Et disons que selon moi..... notre cher Martineau national aurait pu attendre au moins qu'on est sorti les corps encore chaud des décombres et donnés les premières assiettes et bouteilles d'eau cette population qui vient de perdre la moitié de leur pays, de leur famille........ avant d'arriver avec ses textes à la petiteste.

Certaines images sont très dures dans cet article, je préfère le mentionner..

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Ouff je comprend un peu plus pourqoi ils ont de la misere a envoyer le stock au gens ... j'ai été voire sur "google earth" comment c'est construie la-bas a port-au-prince méchant fouillit ... aucun plan d'urbanisme la-bas !!! et ensuite j'ai fait Bidon-ville port-au- prince dans google et ont voit les édifices qu'il avait avant

Avec l'éffrondrement de ceux-ci et le chao qui en résulte c'est vraiment pas facile comme situation. Mais je trouve quand même que ca vas pas vite et sa me fait penser que le quitte de survie pour 72 heures c'est vraiment une nécessiter.

Publié le 19 janvier 2010 à 14h17 | Mis à jour à 14h24

Les Américains débarquent au coeur de Port-au-Prince


Deborah Pasmantier
Agence France-Presse
Port-au-Prince

Fusil-mitrailleur à l'épaule, ils avancent en colonne, foncent sur l'Hôpital général, prennent le contrôle de la sécurité à l'entrée. «Poussez-vous !». À deux pas de milliers de rescapés, les soldats américains mènent leur première opération au centre de Port-au-Prince.

Dans l'hôpital, employés, malades, badauds les voient passer en trombe, traverser l'établissement et se poster devant la porte d'entrée. «En arrière». «Dehors. Eh Oh. On ferme la porte», lancent des militaires à la foule d'Haïtiens qui tentent d'entrer. «On ne comprend pas ce que vous dites», réplique l'un d'entre eux. Les soldats attrapent un responsable local avec un haut-parleur : «Dites leur de faciliter le passage». Pendant ce temps, des ambulances passent, des blessés sur des civières arrivent et repartent. Embouteillages dans la rue, klaxons.

Les hommes de la 82e Airborne, une compagnie d'environ 100 militaires, armés également de mitrailleuses lourdes, sont arrivés tôt mardi matin dans des hélicoptères qui se sont posés sur la pelouse du Palais national au dôme couché, symbole de l'effondrement de la nation haïtienne. Ils ont traversé une centaine de mètres sous le regard calme de la rue, avant de s'engouffrer dans l'hôpital.

«Nous sommes là pour assurer la sécurité de l'hôpital. Nous travaillons avec le gouvernement d'Haïti. (...) Nous sommes ici en mission humanitaire», dit le sergent Bill Smith.

Un médecin américain, le docteur Marc Hyman, poursuit : «Fournir de l'électricité, des infrastructures et une organisation, c'est pourquoi nous sommes ici.»

Depuis le séisme du 12 janvier qui a ravagé Port-au-Prince, l'Hôpital général est complètement débordé, avec ses milliers de blessés, ses amputations à la chaîne, ses dizaines d'Haïtiens démunis qui entrent et qui sortent à la recherche de n'importe quel boulot pour faire survivre leur famille.

«On n'a pas le contrôle de l'hôpital. Des gens viennent chercher du travail, faire du racket. Il y a eu pas mal de vols, des malades se sont fait dérober leur téléphone portable, leur sac à main. On n'arrive pas à contrôler tout le monde. C'est pourquoi on a fait appel à eux», explique le chef de la sécurité de l'établissement, Limar Angrand.

Rien à voir avec une occupation, dit-il. «Vu la situation du pays, on a besoin de bras. Il y a pas mal de nos agents qui ont été affectés».

À l'extérieur, derrière la porte d'entrée, la foule se calme, s'aligne sur le trottoir. À l'intérieur, des employés interrogés se réjouissent. «C'est bien qu'ils arrivent. Ce sont des militaires mais on n'a pas peur d'eux. Ils sont venus nous aider», dit Gregory Jeamblin, âgé d'une quarantaine d'années.

Rapidement et fermement, les militaires commencent à faire sortir quelques dizaines d'hommes qui apparemment ne devraient pas se trouver là. «Comment ça, c'est bien. Ils nous disent déjà de sortir», s'énerve l'un d'entre eux, Shelove Cassamager, 33 ans, qui dit être venu voir un proche blessé.

Les soldats américains prennent tranquillement position. «Je suis excité, on travaille pour le bien-être de ce peuple», lâche l'un d'eux sous couvert de l'anonymat.

À deux pas de là, dans des parcs surpeuplés, des rescapés vivant dans des abris de fortune dans une odeur putride attendent des distributions d'eau et de nourriture.

Ils ont trouvé une femme de 70 ans dans les décombres d'une cathédrale aujourd'hui elle était VIVANTE !! Elle était partie à la messe.

apbt a écrit : Certaines images sont très dures dans cet article, je préfère le mentionner..

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J'ai pas de mots.....

Pauvres enfants!

Peut-être que c'est moi qui ne comprend pas l'ampleur de la tâche, mais j'ose espérer que les décideurs de ce monde comprendront la leçon après Katrina et Haïti, il faut absolument réviser les plans d'aide humanitaires en cas de catastrophe car c'est pas normal que des gens n'aient pas accès à un peu d'eau et de nourriture 7 jours après le sinistre. C'est complètement inhumain que de laisser des gens mourir de faim et de déshydratation par manque d'organisation et non pas de ressources. Je trouve la situation tellement triste.

URGENCE PASSONS À L'ACTION
L'heure est à l'action et l'urgence d'agir, si vous ne l'avez pas fait, si vous êtes préocupé(es) par le sort de ces enfants en processus d'adoption par des familles du Québec, prenez le temps d'écrire à cet effet aux personnes politiques concernées par ce qui se passe. Si nous ne faisons rien, ces enfants risquent de mourir dans l'oublie...

EXIGEZ LE RAPATRIEMENT DES ENFANTS VERS LE QUÉBEC! N'oubliez pas que ce sont des hommes et femmes politiques, ils vivent sur l'opinion publique...Plus il y aura de gens pour dénoncer la situation, plus ceux-ci vont prendre action et cesser de réfléchir...On tourne en rond présentement et il faut agir!

Voici les courriels:

La gouverneure générale:
Michaëlle Jean
info@gg.ca

ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme :
Jason Kenney
KenneJ@parl.gc.ca

Premier Ministre du Canada : Stephen Harper
pm@pm.gc.ca

Député Fédéral:
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Député Québec:
http://www.assnat.qc.ca/fra/membres/circ_lst.html" onclick="window.open(this.href);return false;

SAI Québec: adoption.quebec@msss.gouv.qc.ca

Capuchino a écrit : Peut-être que c'est moi qui ne comprend pas l'ampleur de la tâche, mais j'ose espérer que les décideurs de ce monde comprendront la leçon après Katrina et Haïti, il faut absolument réviser les plans d'aide humanitaires en cas de catastrophe car c'est pas normal que des gens n'aient pas accès à un peu d'eau et de nourriture 7 jours après le sinistre. C'est complètement inhumain que de laisser des gens mourir de faim et de déshydratation par manque d'organisation et non pas de ressources. Je trouve la situation tellement triste.

La population est privée de tout, même du plus rudimentaire au départ pour recevoir l'aide. Absence de soins de santé, de l'eau potable, d'infrastructures scolaires, routières et de télécommunications...

Haiti, comment organiser l'aide internationale ?

C’est un travail qui est extrêmement difficile, naturellement, puisque dès que les équipes sont arrivées, on a constaté un aéroport qui est totalement saturé, un aéroport qui n’est pas adapté pour recevoir en aussi peu de temps, autant d’avions qui arrivent, avec des moyens humains et des moyens en matériel. C’est un premier élément de difficulté… et immédiatement sur le terrain, ont eu lieu l’ensemble des contacts, avec les grandes ONG, avec les agences des Nations Unies, pour que l’on puisse identifier qui fait quoi ? L’essentiel c’est d’être synchronisé, c’est d’être coordonné. Les conditions de travail sont extrêmement difficiles et les conditions de coordination sont extrêmement difficiles, pour deux raisons. D’une part, il n’y a pas d’autorité véritablement opérationnelle. Les principaux bâtiments administratifs, les ministères ont été touchés, certains ministres sont même disparus, sont peut-être morts et pire… j’ai envie de dire… puisque l’Etat Haïti, avant le tremblement de terre, était déjà très faible. Les Nations Unies qui sont basées à Port-au-Prince sont très directement touchées. 200 membres du personne des Nations Unies, sur place, à Port-au-Prince, sont actuellement, selon les informations, disparues… 36 seraient décédées… Cela signifie que les moyens en termes d’infrastructure et les moyens en termes de ressources humaines sur place, ceux qui sont sensés avoir la connaissance immédiate du terrain, sont très peu opérationnelles, voire pas du tout opérationnelles et donc je pense que dans les minutes, dans les heures qui viennent (et c’est le cas depuis les dernières heures) c’est vraiment la dimension de coordination des acteurs techniques, sans attendre bien sûr, les débats au niveau des gouvernements. Ce sont les acteurs techniques sur le terrain, qui doivent se synchroniser, se concerter, autant qu’il est possible.

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Un plan Marshall pour Haïti?
«Vu l'ampleur des dégâts, il n'y a pas d'autre solution»
Alexandre Shields 15 janvier 2010

Alors que l'aide d'urgence commence à peine à s'organiser pour venir à la rescousse des Haïtiens, plusieurs voix s'élèvent déjà pour réclamer que la reconstruction du pays se fasse sous l'égide d'un véritable plan Marshall, plus que jamais nécessaire afin de rétablir et de relancer l'État le plus pauvre des Amériques. Chose certaine, l'idée de tenir une conférence internationale sur le sujet se dessine.

«Oui, un plan Marshall est tout à fait possible et souhaitable, affirme Stéphane Pallage, directeur du département des sciences économiques de l'Université du Québec à Montréal. Cela nécessiterait un effort financier colossal, mais ce n'est pas impossible avec les budgets actuels octroyés en aide au développement.»

Un point de vue partagé par plusieurs experts consultés par Le Devoir hier. «Vu l'ampleur des dégâts, il n'y a pas d'autre solution que celle-là, affirme d'ailleurs le directeur général d'Ingénieurs sans frontières-Québec, Baudoin Kutuka. Le pays a été ravagé et il a besoin d'un plan qui prévoie la remise en état des infrastructures de masse, comme les routes, mais aussi les infrastructures plus ciblées, comme les centrales électriques.» On parle donc de plusieurs milliards de dollars à investir sur plus d'une décennie.

D'autres voix se sont élevées pour appeler à un effort majeur de la communauté internationale, dont le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, qui a jugé hier que le séisme montrait «le besoin d'une aide plus vaste pour la reconstruction». Et pour le Bloc québécois, il est clair qu'il faudra mettre en place un plan Marshall «qui serait mis en oeuvre sous l'égide de l'ONU». Bref, il faut aller au-delà de l'aide d'urgence pour s'inscrire dans le «long terme».


Conférence internationale

Certains États ont d'ailleurs commencé à répondre à ces appels. Hier soir, l'Élysée a annoncé que les présidents américain et français, Barack Obama et Nicolas Sarkozy, «avec le Brésil, le Canada et d'autres pays directement concernés, ont décidé de travailler ensemble, sans délai, à la préparation d'une conférence internationale pour la reconstruction et le développement d'Haïti».

Reste à voir qui pourrait financer, mais aussi coordonner ce «plan Marshall» — un nom qui fait référence au programme mis en place pour reconstruire l'Europe après la Seconde Guerre mondiale. Haïti étant déjà lourdement endetté, Stéphane Pallage estime qu'il faudrait avoir recours à «des dons ciblés pour des projets très spécifiques». Ceux-ci devront inévitablement provenir des États et pourraient être coordonnés par la Banque mondiale, selon Sébastien Jobert, un chargé de projets à l'ENAP qui oeuvre pour le Projet d'appui au renforcement de la gestion publique en Haïti. N'empêche, la coordination de l'aide sur le terrain devrait être problématique, croit-il, parce que plusieurs immeubles essentiels au fonctionnement de l'État se sont peut-être effondrés.

M. Kutuka souligne par ailleurs qu'en raison de la corruption omniprésente dans le pays, il sera nécessaire d'en assurer la gestion par l'entremise d'une autorité extérieure à l'appareil politique local. Fait à noter, selon l'organisme Transparency International, Haïti se place au quatrième rang des pays les plus corrompus du monde, après l'Irak, le Myanmar et la Somalie.

Et corruption rime souvent avec constructions précaires. C'est en partie le cas en Haïti, où les matériaux de construction utilisés sont souvent de très mauvaise qualité. L'acier étant cher, il est peu employé. Le béton contient souvent trop de sable et pas assez de ciment.

Il faudrait aussi s'attaquer au grave problème de déforestation sauvage, qui a accru encore davantage la vulnérabilité du pays, souvent en première ligne en période d'ouragans et de cyclones, qui se créent dans l'Atlantique entre juin et novembre. Lorsque la pluie tombe, rien ne l'arrête et, dans un paysage vallonné, les inondations sont vite légion.

Port-au-Prince, la capitale, est l'exemple le plus flagrant dans le pays de son inadaptation face aux intempéries. La ville s'est étendue au fil des années, avec des bidonvilles de plus en plus grands, faits de petites masures en pierres, en cailloux, ou formées par un assemblage de tôles ondulées. Littéralement accrochées aux flancs des collines, elles ne résistent pas à une pluie un peu forte et s'effondrent comme un château de cartes. Un tremblement de terre comme celui de mardi produit les mêmes effets.
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Les soldats de Valcartier sont partis ce midi pour aider la ville originaire
de Michaelle Jean

Anya a écrit : [...]

La population est privée de tout, même du plus rudimentaire au départ pour recevoir l'aide. Absence de soins de santé, de l'eau potable, d'infrastructures scolaires, routières et de télécommunications...

Haiti, comment organiser l'aide internationale ?

C’est un travail qui est extrêmement difficilement, naturellement, puisque dès que les équipes sont arrivées, on a constaté un aéroport qui est totalement saturé, un aéroport qui n’est pas adapté pour recevoir en aussi peu de temps, autant d’avions qui arrivent, avec des moyens humains et des moyens en matériel. C’est un premier élément de difficulté… et immédiatement sur le terrain, ont eu lieu l’ensemble des contacts, avec les grandes ONG, avec les agences des Nations Unies, pour que l’on puisse identifier qui fait quoi ? L’essentiel c’est d’être synchronisé, c’est d’être coordonné. Les conditions de travail sont extrêmement difficiles et les conditions de coordination sont extrêmement difficiles, pour deux raisons. D’une part, il n’y a pas d’autorité véritablement opérationnelle. Les principaux bâtiments administratifs, les ministères ont été touchés, certains ministres sont même disparus, sont peut-être morts et pire… j’ai envie de dire… puisque l’Etat Haïti, avant le tremblement de terre, était déjà très faible. Les Nations Unies qui sont basées à Port-au-Prince sont très directement touchées. 200 membres du personne des Nations Unies, sur place, à Port-au-Prince, sont actuellement, selon les informations, disparues… 36 seraient décédées… Cela signifie que les moyens en termes d’infrastructure et les moyens en termes de ressources humaines sur place, ceux qui sont sensés avoir la connaissance immédiate du terrain, sont très peu opérationnelles, voire pas du tout opérationnelles et donc je pense que dans les minutes, dans les heures qui viennent (et c’est le cas depuis les dernières heures) c’est vraiment la dimension de coordination des acteurs techniques, sans attendre bien sûr, les débats au niveau des gouvernements. Ce sont les acteurs techniques sur le terrain, qui doivent se synchroniser, se concerter, autant qu’il est possible.

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Merci pour les précisions. C'est sûr que personne ne fait exprès de ralentir inutilement l'aide réelle aux survivants, mais c'est triste de constater que rien n'est fait jusqu'à maintenant.

Capuchino a écrit : [...]

Merci pour les précisions. C'est sûr que personne ne fait exprès de ralentir inutilement l'aide réelle aux survivants, mais c'est triste de constater que rien n'est fait jusqu'à maintenant.

Que l'aide humanitaire à de la difficulté à se rendre et a exécuter son plan d'action, ça semble le cas....... qu'ils ne font rien..... je pense qu'il y a une nuance tout de même.....

Capuchino a écrit : Peut-être que c'est moi qui ne comprend pas l'ampleur de la tâche, mais j'ose espérer que les décideurs de ce monde comprendront la leçon après Katrina et Haïti, il faut absolument réviser les plans d'aide humanitaires en cas de catastrophe car c'est pas normal que des gens n'aient pas accès à un peu d'eau et de nourriture 7 jours après le sinistre. C'est complètement inhumain que de laisser des gens mourir de faim et de déshydratation par manque d'organisation et non pas de ressources. Je trouve la situation tellement triste.

À la décharge des groupes humanitaires, il faut dire que c'est la plus grosse catastrophe humanitaire à laquelle est confronté l'ONU depuis son existence...

Mise à jour: 20/01/2010 06:39
Tragédie
Séisme de magnitude 6 en Haïti

(AP)

Huit jours après le séisme qui a dévasté le pays, un tremblement de terre de magnitude 6 a frappé Haïti aujourd'hui, suscitant la panique au sein de la population et faisant trembler les immeubles.
Selon l'US Geological Survey, le séisme a été ressenti à 6h03 à environ 56km au nord-ouest de la capitale haïtienne Port-au-Prince. Il a été enregistré à une profondeur de 22km.
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je m'en venais l'écrire mais tu ma devancer

Mimichouette a écrit : je m'en venais l'écrire mais tu ma devancer

Je suis découragée pour les Haïtiens.