Voici la chronique de Stéphane Gendron sur ce sujet:
Mise à jour: 24/03/2009 09:21
La chronique de Stéphane Gendron
La morale sexuelle de Benoît XVI
(Journal de Montréal) Stéphane Gendron
En fin de semaine, une bagarre a éclaté sur le parvis de la Basilique Notre-Dame, à Paris. Prise de bec entre les partisans de Benoît XVI et les activistes de la lutte au SIDA. Au Québec, Mgr Louis Dicaire prenait la parole récemment au nom de l'Assemblée des Évêques du Québec, afin de soutenir les propos de Benoît XVI portant sur l'avortement et la contraception, tenus dans le cadre de sa tournée africaine.
L'Église catholique - comme d'autres mouvements religieux organisés - a le mépris de la femme et la traite comme un être inférieur depuis des siècles. Au-delà de ce mépris, il existe toute une morale sexuelle qui fait des plaisirs de la chair une question douloureuse et controversée. À travers les siècles, la chrétienté a considéré le sexe comme intimement lié à la reproduction. Il s'agissait d'un mal nécessaire dont on ne pouvait tirer d'autres bénéfices. Le sexe est devenu sale et gênant. D'ailleurs, le plaisir demeure toujours dans la liste des péchés capitaux rattachés à l'être humain. Rien de plus ridicule et dépassé. N'importe quel psychologue vous dira qu'une vie sexuelle axée sur le plaisir et sa recherche fait partie du développement normal de l'être humain. Bien sûr, on peut retourner aux préceptes des interdits sur la pratique homosexuelle, la masturbation ou l'échangisme et y trouver des interdits dans l'Ancien Testament. Faut-il rappeler que ces textes - archaïques ont été rédigés par des hommes, il y a de cela plusieurs milliers d'années?
La position de l'Église sur l'homosexualité demeure toujours basée sur l'exclusion. Dans quelques textes publiés à l'époque de Jean-Paul II, on a cru déceler une certaine compréhension. On demande donc aux homosexuels d'être abstinents et de résister à leur état, pourtant jugé naturel par la science! L'exclusion demeure de mise. Même chose pour les divorcés. Exclusion de l'Église, avec une certaine sympathie.
LOURD FARDEAU
Par ailleurs, la position de l'Église, soutenue par Benoît XVI, en matière d'avortement, a de quoi nous faire lever le coeur. Les récents événements au Brésil entourant cette pauvre enfant de 9 ans enceinte de jumeaux, d'un beau-père incestueux, suscitent l'incompréhension. Au lieu d'exclure cet évêque brésilien sans génie qui a imposé l'excommunication aux médecins et à la mère de cet enfant, le Vatican l'a supporté dans la procédure d'exclusion. Lors d'une entrevue qu'elle donnait à la télévision de Radio-Canada, Mère Teresa avait déjà affirmé que les femmes violées par les soldats en Bosnie devaient refuser l'avortement et accepter le fardeau de la maternité en priant Dieu. Pour une femme qui n'a jamais enfanté et qui n'a jamais vaqué à des occupations maternelles, il y a de quoi réfléchir. Doit-on proposer cette femme comme modèle à l'Humanité, comme on s'apprête à le faire en la canonisant sur l'autoroute des saints à bon marché?Mère Teresa ne représente pas un modèle ni un exemple pour la femme de notre monde, mais plutôt un triste exemple de soumission qui va à l'encontre de l'égalité de la femme.
Par ses bourdes récentes, l'Église catholique vient d'enfoncer un autre clou dans son cercueil en Occident. Elle fait preuve d'extrémisme et d'exclusion. Le syndrome des églises vides n'est pas qu'une simple coïncidence historique. Le jour où l'Église sera soumise aux dispositions de nos Chartes des droits et libertés, elle cessera de nous empoisonner la vie sur une base quotidienne.
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