voici un excellent article de Raymond Bertrand et à le lire on peut constater qu'on n'est pas prêt à avoir des changements à MTL.
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Don Lever entraîneur du Canadien: oubliez ça
Blogues - Bertrand Raymond sur le trottoir
lundi, 16 mars 2009 15:40
Des amateurs de hockey, inconditionnels du Canadien quand les choses se déroulent bien, promettent de ne pas renouveler leurs abonnements de saison l'an prochain. C'est terminé pour eux, le Canadien. Trop de laisser-aller, trop de promesses non tenues. Ils ont fini d'engloutir leur dollar loisir dans cette équipe menacée d'une autre exclusion des séries.
Ça, c'est une façon d'alerter l'équipe sur leur profond degré de mécontentement. C'est une manière pas très subtile de faire peur à George Gillett et à Pierre Boivin.
Vous voulez savoir ce qu'ils pensent de ces menaces? Ils en rient. Ils se roulent par terre tellement ils sont crampés. Cette façon d'apeurer l'organisation n'a plus la même valeur depuis le lock-out.
Durant le conflit de travail qui a obligé le hockey à fermer ses amphithéâtres durant une saison complète, vous les avez vraiment ébranlés. Vous étiez furieux contre les joueurs. Vous promettiez de leur tourner le dos à leur retour. Vous les teniez responsables de la situation précaire dans laquelle le hockey se débattait. Quand ils allaient revenir, vous promettiez de rester à la maison. Le hockey, c'était terminé, disiez-vous.
Gillett a eu peur. Boivin tout autant. S'il fallait qu'ils ne reviennent pas, se disaient-ils. Ils ont commencé à élaborer des stratégies de marketing visant à les courtiser. Il fallait trouver des trucs intéressants, prévoir des petits cadeaux, présenter les matchs sous un jour nouveau, leur rendre les joueurs plus accessibles, etc.
Ils ont vite appris que rien de tout cela n'aurait été vraiment nécessaire. Vous vous étiez tellement ennuyés de votre équipe que vous avez pris d'assaut la billetterie dès l'annonce de la fin du lock-out.
Avant le premier match inaugural, en septembre, tous les billets avaient été vendus pour la saison. Et depuis, votre amour pour le Canadien n'a jamais cessé de grandir.
Ah ce que vous l'aimez, le Canadien! Vous l'aimez tellement qu'il ne ressent même plus la nécessité de vous en donner. Alors, vous allez comprendre que la menace actuelle ne leur fait pas un pli sur la différence. Bien sûr que vous allez conserver vos précieux billets. Et si c'était cet été qu'on mettait la main sur le joueur vedette promis futilement depuis trois ans? Et si on s'était simplement trompé d'année pour la coupe Stanley? Si c'était l'an prochain?
Un geste qui passe inaperçu
La situation financière du Canadien n'est nullement menacée par le mécontentement évident de sa clientèle. Si vous mettez vos menaces à exécution, d'autres mordus se bousculeront aux portes pour s'emparer de ce que vous laisserez tomber et ce, malgré une hausse probable du prix des billets.
L'autre jour, j'ai vu un spectateur, assis dans la première rangée derrière les buts, passer une soirée complète avec un sac de papier brun sur la tête. J'ignore s'il s'agissait d'un jeune ou d'un adulte puisqu'il ne l'a même pas retiré durant les entractes. C'était sa façon à lui de dire à l'équipe qu'il avait honte d'en être le supporter.
Qui a souffert le plus de ce geste de protestation ce soir-là, croyez-vous? Les dirigeants de l'équipe? Les joueurs? Misez plutôt sur celui qui, durant toute la soirée, a étouffé sous son déguisement.
Un entraîneur anglophone? Voyons donc!
Autre source de protestation: la nomination possible d'un entraîneur unilingue anglophone. Elle en a fait du chemin, celle-là, depuis le congédiement de Guy Carbonneau. On est tombé à bras raccourcis sur Boivin. On a accusé Bob Gainey de vouloir nous imposer un de ses amis, Don Lever. On a tapissé des pages et rempli un temps d'antenne bien inutile sur la question. Je serais porté à croire que la direction de l'équipe se roule encore par terre.
Toutefois, même si tout cela manque de sérieux, elle n'a pas le goût de rire, cette fois. Parce qu'on lui prête des intentions qu'elle n'a pas. Parce qu'on ne tient pas compte des principes de l'organisation en matière de chef de file francophone ou bilingue derrière son banc.
Pour l'embauche et le recrutement des joueurs francophones, c'est beaucoup moins évident, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit en ce moment. Pourquoi a-t-on craint que Lever devienne le prochain entraîneur du Canadien?
Probablement parce qu'il a été amené au Centre Bell en catastrophe après le départ de Carbonneau. Parce qu'on a eu peur que Gainey fasse monter de la Ligue américaine un coach qui possède une feuille de route longue comme ça à titre d'adjoint dans la Ligue nationale. On a eu si peur qu'il le fasse qu'on a pris les devants sur la question, allant jusqu'à accuser Boivin et Gainey, par anticipation, de faire faux bond à la culture québécoise.
D'accord, Carbonneau a obtenu sa première chance de diriger une formation de la Ligue nationale parce qu'il était l'ami du directeur général. Malgré tout, même s'il avait été le frère de sang de Gainey, pensez-vous qu'il aurait obtenu le poste s'il avait été natif de Peterborough au lieu de Sept-Îles?
Le nomination de Carbonneau a aussi été un choix culturel, qu'on le veuille ou non.
Prenez ma parole là-dessus, Don Lever ne sera pas l'entraîneur du Canadien. Ni l'été prochain ni dans 10 ans. On a eu l'impression qu'il faisait sa propre cabale quand il s'est dit prêt à se familiariser avec la langue des gens d'ici.
Que vouliez-vous qu'il réponde quand on a évoqué devant lui la possibilité qu'il succède à Carbonneau? Il meurt d'envie de diriger une formation de la Ligue nationale, mais il sait fort bien que le poste ne lui sera jamais offert à Montréal.
Il n'aurait jamais dû y avoir de controverses sur cette question.
La chronique de Bertrand Raymond est publiée les lundis et jeudis sur RueFrontenac.com.