Re: Le RLQ, un nouveau mouvement de droite au Québec
Publié : lun. oct. 25, 2010 11:07 am
La droite fait son coming out
Donald Charette
25/10/2010 10h13
La droite québécoise est sortie de son placard en fin de semaine pour s’afficher dans le débat politique.
Le Réseau Liberté-Québec a réussi à attirer des centaines de personnes pour un événement apolitique. Il y a bien longtemps qu’on n’avait pas assisté à un tel brassage d’idées et à des remises en question de nos façons de faire.
Ce rassemblement illustre bien le ras-le-bol de nombre d’électeurs qui ne se retrouvent ni dans le Parti libéral ni dans le Parti québécois et un tant soit peu dans l’Action démocratique. Jamais le Québec n’a compté autant d’orphelins politiques.
Pas étonnant par ailleurs que cet événement se soit tenu à Québec, terreau fertile pour le Parti conservateur et l’ADQ. Il faut dire que les vedettes de la radio avaient fait un travail de rabattage de premier ordre et participaient à cette réunion jugée « historique ».
Ferveur
Si les thèmes allaient dans toutes les directions, l’ensemble était compensé par un enthousiasme et une ferveur réelle. On retrouvait dans la salle beaucoup de gens de 30-40 ans peu habitués au militantisme et qui cherchent un véhicule pour canaliser leur frustration.
La droite qui s’est manifestée sans gêne n’est pas une droite morale prônant le retour de la peine de mort ou luttant contre l’avortement. C’est une droite plutôt sage qui n’a pas sorti la tronçonneuse pour démembrer l’État.
Il est vrai qu’on n’est pas entré dans le comment y arriver. Les quelques appels à « foutre les fonctionnaires dehors » et à faire en sorte « qu’ils fassent leurs boîtes » ont été applaudis, sans plus.
Son credo : la fin de l’État-Providence, la responsabilité individuelle et la liberté d’expression. Le leitmotiv samedi se résumait ainsi : 40 ans du modèle québécois traditionnel ont conduit le Québec au bord du gouffre financier et à la désagrégation des services. Plusieurs intervenants on fait valoir que, débarrassé du débat souveraineté-fédéralisme, on peut maintenant discuter du genre de société que l’on souhaite.
Audace
Certains thèmes étaient plutôt audacieux. On a pu entendre le polémiste Ezra Levant défendre avec fougue l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta qu’il juge plus « éthiques » que le pétrole du Moyen-Orient produit par des régimes totalitaires. Il y avait de quoi décoiffer Greenpeace et Stephen Guilbault.
Deux politiciens avaient été invités à être panelistes, Gérard Deltell et Maxime Bernier. C’était une opération risquée pour le chef de l’ADQ qui, par sa participation, donnait une caution à ce mouvement qui se manifeste hors des sentiers habituels.
Le chef adéquiste a livré un discours emporté et a peut-être réussi à colmater sa base électorale. S’il a étrillé les syndicats, il s’est bien gardé de tomber dans le discours sur la purge de la fonction publique, jugeant que les départs massifs à la retraite sont une occasion unique de dégraisser l’État.
Et maintenant?
La question qui se pose maintenant : What’s next? Liberté-Québec n’est pas un parti et ne souhaite pas le devenir. Fera-t-on comme le « Tea party » américain et présenter des candidats aux élections?
Le parallèle avec la fondation du PQ est intéressant, lui qui est né de la fusion du Mouvement souveraineté-association du RIN et du R.
Il y a un marché à prendre, mais le succès passe par une coalition avec l’ADQ et le futur parti de François Legault. Sinon la droite sera condamnée à organiser des colloques.
http://lejournaldequebec.canoe.ca/journ ... 01301.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Donald Charette
25/10/2010 10h13
La droite québécoise est sortie de son placard en fin de semaine pour s’afficher dans le débat politique.
Le Réseau Liberté-Québec a réussi à attirer des centaines de personnes pour un événement apolitique. Il y a bien longtemps qu’on n’avait pas assisté à un tel brassage d’idées et à des remises en question de nos façons de faire.
Ce rassemblement illustre bien le ras-le-bol de nombre d’électeurs qui ne se retrouvent ni dans le Parti libéral ni dans le Parti québécois et un tant soit peu dans l’Action démocratique. Jamais le Québec n’a compté autant d’orphelins politiques.
Pas étonnant par ailleurs que cet événement se soit tenu à Québec, terreau fertile pour le Parti conservateur et l’ADQ. Il faut dire que les vedettes de la radio avaient fait un travail de rabattage de premier ordre et participaient à cette réunion jugée « historique ».
Ferveur
Si les thèmes allaient dans toutes les directions, l’ensemble était compensé par un enthousiasme et une ferveur réelle. On retrouvait dans la salle beaucoup de gens de 30-40 ans peu habitués au militantisme et qui cherchent un véhicule pour canaliser leur frustration.
La droite qui s’est manifestée sans gêne n’est pas une droite morale prônant le retour de la peine de mort ou luttant contre l’avortement. C’est une droite plutôt sage qui n’a pas sorti la tronçonneuse pour démembrer l’État.
Il est vrai qu’on n’est pas entré dans le comment y arriver. Les quelques appels à « foutre les fonctionnaires dehors » et à faire en sorte « qu’ils fassent leurs boîtes » ont été applaudis, sans plus.
Son credo : la fin de l’État-Providence, la responsabilité individuelle et la liberté d’expression. Le leitmotiv samedi se résumait ainsi : 40 ans du modèle québécois traditionnel ont conduit le Québec au bord du gouffre financier et à la désagrégation des services. Plusieurs intervenants on fait valoir que, débarrassé du débat souveraineté-fédéralisme, on peut maintenant discuter du genre de société que l’on souhaite.
Audace
Certains thèmes étaient plutôt audacieux. On a pu entendre le polémiste Ezra Levant défendre avec fougue l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta qu’il juge plus « éthiques » que le pétrole du Moyen-Orient produit par des régimes totalitaires. Il y avait de quoi décoiffer Greenpeace et Stephen Guilbault.
Deux politiciens avaient été invités à être panelistes, Gérard Deltell et Maxime Bernier. C’était une opération risquée pour le chef de l’ADQ qui, par sa participation, donnait une caution à ce mouvement qui se manifeste hors des sentiers habituels.
Le chef adéquiste a livré un discours emporté et a peut-être réussi à colmater sa base électorale. S’il a étrillé les syndicats, il s’est bien gardé de tomber dans le discours sur la purge de la fonction publique, jugeant que les départs massifs à la retraite sont une occasion unique de dégraisser l’État.
Et maintenant?
La question qui se pose maintenant : What’s next? Liberté-Québec n’est pas un parti et ne souhaite pas le devenir. Fera-t-on comme le « Tea party » américain et présenter des candidats aux élections?
Le parallèle avec la fondation du PQ est intéressant, lui qui est né de la fusion du Mouvement souveraineté-association du RIN et du R.
Il y a un marché à prendre, mais le succès passe par une coalition avec l’ADQ et le futur parti de François Legault. Sinon la droite sera condamnée à organiser des colloques.
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